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Daniel 4Dn 4 (Annotée Neuchâtel)
1 Le roi Nébucadnetsar à tous les peuples, nations et langues qui habitent sur toute la terre : Que votre paix abonde !2 Les signes et les prodiges que le Dieu suprême a opérés envers moi, il m'a paru bon de les publier.
3 Que ses signes sont grands et que ses prodiges sont puissants ! Son règne est un règne éternel et sa domination dure de génération en génération.
4 Moi, Nébucadnetsar, j'étais tranquille dans ma maison et florissant dans mon palais.
5 J'eus un songe qui m'épouvanta, et mes pensées sur ma couche et les visions de mon esprit me troublèrent.
6 Et de ma part fut donné l'ordre d'introduire devant moi tous les sages de Babylone, pour me faire connaître la signification du songe.
7 Alors vinrent les lettrés, les magiciens, les Chaldéens et les astrologues ; et je leur dis le songe, mais ils ne m'en firent pas connaître la signification ;
8 et enfin se présenta devant moi Daniel, dont le nom est Beltsatsar, d'après le nom de mon dieu, et qui a en lui l'esprit des dieux saints, et je lui dis le songe :
9 Beltsatsar, chef des lettrés, comme je sais que l'esprit des dieux saints est en toi et qu'aucun mystère ne t'embarrasse, dis-moi les visions que j'ai vues dans mon songe et leur signification.
10 Voici quelles étaient les visions de mon esprit sur ma couche :Je voyais, et voici au milieu de la terre un arbre dont la hauteur était grande.
11 L'arbre crût et devint fort ; et sa cime atteignait le ciel et on le voyait des extrémités de toute la terre.
12 Son feuillage était beau et son fruit abondant, et il y avait sur lui de la nourriture pour tous ; sous son ombre les animaux des champs s'abritaient ; dans ses branches habitaient les oiseaux du ciel, et toute créature s'en nourrissait.
13 Dans les visions de mon esprit sur ma couche, je vis paraître un veillant, un saint, qui descendait des cieux.
14 Il cria avec force et parla ainsi : Abattez l'arbre et coupez ses branches ; secouez son feuillage et dispersez ses fruits ; que les animaux s'enfuient de dessous lui et les oiseaux de ses branches.
15 Toutefois laissez en terre la souche avec les racines, mais dans des chaînes de fer et d'airain, au milieu du gazon des champs. Qu'il soit trempé de la rosée du ciel, et qu'avec les animaux il ait sa part de l'herbe de la terre.
16 Son coeur sera changé de coeur d'homme en coeur d'animal, et sept temps passeront sur lui.
17 Cette sentence est fondée sur un décret des veillants, et cette affaire est un ordre des saints, afin que les vivants sachent que le Très-Haut domine sur la royauté humaine, qu'il la donne à qui il lui plaît et qu'il y élève le plus humble des hommes.
18 Tel est le songe que j'ai eu, moi, le roi Nébucadnetsar ; et toi, Beltsatsar, dis-m'en la signification, puisque tous les sages de mon royaume ne peuvent me la faire connaître ; mais toi, tu le peux, car l'esprit des dieux saints est en toi.
19 Alors Daniel, dont le nom est Beltsatsar, demeura un moment interdit et ses pensées le troublaient. Le roi reprit et dit : Beltsatsar, que le songe et son explication ne te troublent point. Beltsatsar répondit et dit : Mon seigneur, que le songe soit pour tes ennemis et sa signification pour tes adversaires !
20 L'arbre que tu as vu, qui croissait et devenait fort, dont la cime atteignait le ciel et qu'on voyait de toute la terre ;
21 dont le feuillage était beau et le fruit abondant, où il y avait de la nourriture pour tous, sous lequel s'abritaient les animaux des champs et dans les branches duquel demeuraient les oiseaux du ciel,
22 c'est toi, ô roi, qui as cru et qui es devenu fort, dont la grandeur s'est accrue et a atteint jusqu'au ciel et la domination jusqu'au bout de la terre.
23 Et si le roi a vu un veillant, un saint, descendant du ciel et disant : Abattez l'arbre et détruisez-le ; toutefois laissez en terre la souche avec les racines, mais dans des chaînes de fer et d'airain, au milieu du gazon des champs, et qu'il soit trempé de la rosée du ciel, et qu'avec les animaux des champs il ait sa part jusqu'à ce que sept temps aient passé sur lui.
24 Voici ce que cela signifie, ô roi ! Et c'est un décret du Très-Haut qui s'accomplira sur mon seigneur le roi :
25 On te chassera du milieu des hommes, et ta demeure sera avec les animaux des champs ; on fera que tu manges de l'herbe comme les boeufs et que tu sois trempé de la rosée du ciel, et sept temps passeront sur toi, jusqu'à ce que tu saches que le Très-Haut domine sur la royauté humaine et qu'il la donne à qui il lui plaît.
26 Mais si l'on a dit de laisser la souche avec les racines de l'arbre, c'est que la royauté te sera rendue dès que tu sauras que le ciel domine.
27 C'est pourquoi, ô roi, agrée mon conseil. Mets un terme à tes péchés par la justice et à tes iniquités par la miséricorde envers les misérables, si ta prospérité doit se prolonger.
28 Tout cela arriva au roi Nébucadnetsar.
29 Au bout de douze mois, il se promenait sur le palais royal de Babylone.
30 Le roi prit la parole et dit : N'est-ce pas là Babylone la grande que j'ai bâtie pour résidence royale par la puissance de ma force et à l'honneur de ma majesté ?
31 La parole était encore dans la bouche du roi quand une voix descendit des cieux : On te dit, roi Nébucadnetsar, que ton règne a passé.
32 On te chassera du milieu des hommes, et ta demeure sera avec les animaux des champs ; on te donnera à manger de l'herbe comme aux boeufs, et sept temps passeront sur toi, jusqu'à ce que tu saches que le Très-Haut domine sur la royauté humaine et qu'il la donne à qui il lui plaît.
33 Au même moment la parole s'accomplit sur Nébucadnetsar ; il fut chassé du milieu des hommes ; il mangea de l'herbe comme les boeufs et son corps fut trempé de la rosée du ciel jusqu'à ce que le poil lui crût comme aux aigles et les ongles comme aux oiseaux.
34 Mais à la fin des jours, moi, Nébucadnetsar, j'élevai mes yeux vers le ciel, et ma raison me revint. Je bénis le Très-Haut et je louai et glorifiai celui qui vit éternellement, dont la domination est une domination éternelle et dont le règne dure de génération en génération.
35 Tous les habitants de la terre ne comptent pour rien ; il agit comme il lui plaît avec l'armée des cieux et avec les habitants de la terre, et il n'y a personne pour l'arrêter et lui dire : Que fais-tu ?
36 Du moment que ma raison me revint, la gloire de ma royauté, ma majesté et ma splendeur me furent rendues ; mes conseillers et mes grands me rappelèrent ; je fus rétabli dans ma royauté et ma puissance fut encore augmentée.
37 Maintenant, moi, Nébucadnetsar, je loue, j'exalte et je magnifie le Roi des cieux, car toutes ses oeuvres sont vérité, et ses voies justice et ceux qui marchent avec orgueil, il peut les humilier.
Dn 4 (Catholique Crampon)
1 « Le roi Nabuchodonosor à tous les peuples, nations et langues qui habitent sur toute la terre : la paix vous soit donnée en abondance !2 Il m'a paru bon de faire connaître les signes et les prodiges que le Dieu Très Haut a opérés envers moi.
3 Que ses signes sont grands et que ses prodiges sont puissants ! son règne est un règne éternel et sa domination subsiste d'âge en âge.
4 Moi, Nabuchodonosor, j'étais tranquille dans ma maison et florissant dans mon palais.
5 Je vis un songe qui m'épouvanta, et mes pensées sur ma couche et les visions de mon esprit me troublèrent.
6 Je publiai un décret pour qu'on fit venir devant moi tous les sages de Babylone, pour me faire savoir la signification du songe.
7 Alors vinrent les lettrés, les magiciens, les Chaldéens et les astrologues ; je dis le songe devant eux, mais ils ne m'en firent pas savoir la signification.
8 Enfin se présenta devant moi Daniel, dont le nom est Baltassar, d'après le nom de mon dieu, et qui a en lui l'esprit des dieux saints, et je dis le songe devant lui :
9 « Baltassar, chef des lettrés, comme je sais que l'esprit des dieux saints est en toi et qu'aucun mystère ne t'embarrasse, expose-moi les visions que j'ai vues en songe, et leur signification.
10 Voici quelles étaient les visions de mon esprit sur ma couche : Je vis, et voici au milieu de la terre un arbre dont la hauteur était grande.
11 L'arbre grandit et devint fort ; sa cime atteignait le ciel, et on le voyait des extrémités de toute la terre.
12 Son feuillage était beau et ses fruits abondants, et il y avait sur lui de la nourriture pour tous ; sous son ombre les bêtes des champs s'abritaient, dans ses branches demeuraient les oiseaux du ciel, et de lui toute chair se nourrissait.
13 Je contemplai ces visions de mon esprit sur ma couche, et voici qu'un veillant, un saint, descendait du ciel.
14 Il cria avec force et parla ainsi : Abattez l'arbre et coupez ses branches ; secouez son feuillage et dispersez ses fruits ; que les animaux s'enfuient de dessous lui, et que les oiseaux quittent ses branches.
15 Toutefois laissez en terre la souche de ses racines, mais dans des chaînes de fer et d'airain, au milieu du gazon des champs. Qu'il soit trempé de la rosée du ciel et qu'il partage avec les animaux l'herbe de la terre.
16 Que son coeur ne soit plus un coeur d'homme, et qu'un coeur de bête lui soit donné, et que sept temps passent sur lui.
17 Cette sentence repose sur un décret des veillants, et cette affaire est un ordre des saints, afin que les vivants sachent que le Très-Haut domine sur la royauté humaine, qu'il la donne à qui il veut, et qu'il y élève le plus humble des hommes.
18 Tel est le songe que j'ai vu, moi, le roi Nabuchodonosor ; et toi, Baltassar, dis-en la signification, car tous les sages de mon royaume ne peuvent m'en faire savoir la signification ; mais toi, tu le peux, car l'esprit des dieux saints est en toi.
19 Alors Daniel, dont le nom est Baltassar, demeura quelque temps interdit, et ses pensées le troublaient. Le roi reprit et dit : « Que le songe et sa signification ne te troublent point ! « Baltassar répondit en disant : « Mon seigneur, que le songe soit pour tes ennemis, et sa signification pour tes adversaires.
20 L'arbre que tu as vu, qui grandit et devint fort, dont la cime atteignait au ciel et qu'on voyait de toute la terre ;
21 dont le feuillage était beau et les fruits abondants ; où il y avait de la nourriture pour tous ; sous lequel s'abritaient les animaux des champs, et dans les branches duquel demeuraient les oiseaux du ciel,
22 cet arbre, c'est toi, ô roi, qui es devenu grand et fort, dont la grandeur s'est accrue et a atteint au ciel, et dont la domination s'étend jusqu'aux extrémités de la terre.
23 Si le roi a vu un veillant, lui saint, descendant du ciel et disant : Abattez l'arbre et détruisez-le ; toutefois laissez en terre la souche de ses racines, mais dans des chaînes de fer et d'airain, au milieu du gazon des champs ; qu'il soit trempé de la rosée du ciel, et qu'il fasse sa part avec les animaux des champs, jusqu'à ce que sept temps aient passé sur lui : en voici la signification, ô roi !
24 C'est un décret du Trés-Haut qui s'accomplira sur mon seigneur le roi :
25 On te chassera du milieu des hommes, et ta demeure sera parmi les animaux des champs ; on te donnera, comme aux boeufs, de l'herbe à manger et on te laissera tremper par la rosée du ciel, et sept temps passeront sur toi, jusqu'à ce que tu saches que le Très-Haut domine sur la royauté des hommes et qu'il la donne à qui il lui plait.
26 Et si on a ordonné de laisser la souche des racines de l'arbre, c'est que ta royauté te sera rendue quand tu auras reconnu que le ciel a la domination.
27 C'est pourquoi, ô roi, que mon conseil soit agréé devant toi : rachète tes péchés par la justice et tes iniquités par la miséricorde envers les malheureux, si ta prospérité doit se prolonger encore. »
28 Toutes ces choses arrivèrent au roi Nabuchodonosor.
29 Au bout de douze mois, comme il se promenait sur les terrasses du palais royal de Babylone,
30 le roi prit la parole et dit : « N'est-ce pas la Babylone la grande, que j'ai bâtie comme résidence royale par la puissance de ma force et pour la gloire de ma majesté. »
31 La parole était encore dans la bouche du roi, qu'une voix descendit du ciel : « On te fait savoir, roi Nabuchodonosor, que ta royauté a passé loin de toi.
32 On te chassera du milieu des hommes, et ta demeure sera avec les animaux des champs ; on te donnera, comme aux boeufs, de l'herbe à manger, et sept temps passeront sur loi, jusqu'à ce que tu saches que le Très-Haut domine sur la royauté des hommes, et qu'il la donne à qui il lui plaît. »
33 Au même moment, la parole s'accomplit sur Nabuchodonosor ; il fut chassé du milieu des hommes ; il mangea de l'herbe comme les boeufs, et son corps fut trempé de la rosée du ciel, jusqu'à ce que ses cheveux crussent comme les plumes des aigles, et ses ongles comme ceux des oiseaux.
34 Mais, à la fin des jours, moi, Nabuchodonosor, je levai les yeux vers le ciel, et ma raison me revint. Je bénis le Très-Haut, et je louai et glorifiai Celui qui vit éternellement dont la domination est une domination éternelle, et dont le règne subsiste de génération en génération.
35 Tous les habitants de la terre ne comptent pour rien devant lui ; il agit comme il lui plaît avec l'armée des cieux et avec les habitants de la terre, et il n'y a personne pour lui frapper sur la main et lui dire : "que faites-vous"?
36 Dans le même temps, ma raison me revint et, pour la gloire de ma royauté, ma majesté et ma splendeur me revinrent ; mes conseillers et mes grands me rappelèrent, je fus rétabli dans ma royauté, et ma puissance s'accrut encore.
37 Maintenant, moi, Nabuchodonosor, je loue, j'exalte et je glorifie le roi du ciel, dont toutes les oeuvres sont vraies et les voies justes, et qui peut humilier ceux qui marchent avec orgueil."
Dn 4 (Martin)
Edit de Nébucadnetsar. Son songe. Ses aventures.
1
Le Roi Nébucadnetsar, à tous peuples, nations, et Langues qui habitent en toute la terre : Que votre paix soit multipliée !
2
Il m'a semblé bon de vous déclarer les signes et les merveilles que le Dieu souverain a faites envers moi.
3
Ô! que ses signes sont grands, et ses merveilles pleines de force ! Son règne est un règne éternel, et sa puissance est de génération en génération.
4
Moi Nébucadnetsar j'étais tranquille dans ma maison, et dans un état florissant au milieu de mon palais ;
5
Lorsque je vis un songe qui m'épouvanta ; et les pensées que j'eus dans mon lit, et les visions de ma tête me troublèrent.
6
Et de par moi fut fait un Edit, qu'on fît venir devant moi tous les sages de Babylone, afin qu'ils me déclarassent l'interprétation du songe.
7
Alors vinrent les magiciens, les astrologues, les Caldéens, et les devins, et je récitai le songe devant eux, mais ils ne m'en purent point donner l'interprétation.
8
Mais à la fin Daniel, qui a nom Beltesatsar, selon le nom de mon Dieu, et auquel est l'Esprit des dieux saints, entra devant moi, et je récitai le songe devant lui, en [disant] :
9
Beltesatsar Chef des Mages, comme je connais que l'Esprit des dieux saints est en toi, et que nul secret ne t'est difficile, [écoute] les visions de mon songe que j'ai vues, et dis son interprétation.
10
Les visions donc de ma tête sur mon lit étaient telles. Voici, je voyais un arbre au milieu de la terre, la hauteur duquel était fort grande.
11
Cet arbre était devenu grand et fort, son sommet touchait les cieux, et il se faisait voir jusqu'au bout de toute la terre.
12
Son branchage était beau, et son fruit abondant, et il y avait de quoi manger pour tous ; les bêtes des champs se mettaient à l'ombre au-dessous de lui, et les oiseaux des cieux habitaient dans ses branches, et toute chair en était nourrie.
13
Je regardais dans les visions de ma tête sur mon lit, et voici, un Veillant et Saint descendit des cieux ;
14
Il cria à haute voix, et parla ainsi : Coupez l'arbre, et l'ébranchez ; jetez çà et là son branchage, et répandez son fruit ; que les bêtes s'écartent de dessous lui, et les oiseaux d'entre ses branches.
15
Toutefois laissez le tronc de ses racines dans la terre, et l'ayant lié avec des chaînes de fer et d'airain, qu'il soit parmi l'herbe des champs, qu'il soit arrosé de la rosée des cieux, et qu'il ait sa portion avec les bêtes en l'herbe de la terre.
16
Que son coeur soit changé pour n'être plus un coeur d'homme, et qu'il lui soit donné un coeur de bête ; et que sept temps passent sur lui.
17
La chose est par le décret des Veillants, et la demande avec parole des Saints ; afin que les vivants connaissent que le Souverain domine sur le Royaume des hommes, et qu'il le donne à qui il lui plaît, et y établit le plus abject des hommes.
18
Moi Nébucadnetsar Roi, j'ai vu ce songe, toi donc Beltesatsar, dis son interprétation ; car aucun des sages de mon royaume ne m'en peut déclarer l'interprétation, mais toi, tu le peux ; parce que l'Esprit des dieux saints est en toi.
19
Alors Daniel, dont le nom était Beltesatsar, demeura tout étonné environ une heure, et ses pensées le troublaient ; [et] le Roi [lui] parla, et dit : Beltesatsar, que le songe ni son interprétation ne te trouble point ; [et] Beltesatsar répondit, et dit : Mon Seigneur, que le songe arrive à ceux qui t'ont en haine, et son interprétation à tes ennemis !
20
L'arbre que tu as vu, qui était devenu grand et fort, dont le sommet touchait les cieux, et qui se faisait voir par toute la terre ;
21
Et dont le branchage était beau, et le fruit abondant, et auquel il y avait de quoi manger pour tous, sous lequel demeuraient les bêtes des champs, et aux branches duquel habitaient les oiseaux des cieux.
22
C'est toi-même, ô Roi ! qui es devenu grand et fort, tellement que ta grandeur s'est accrue, et est parvenue jusqu'aux cieux, et ta domination jusqu'au bout de la terre.
23
Mais, quant à ce que le Roi a vu le Veillant et le Saint qui descendait des cieux, et qui disait : Coupez l'arbre, et l'ébranchez, toutefois laissez le tronc de ses racines dans la terre, et [qu'il soit lié] avec des liens de fer et d'airain parmi l'herbe des champs, qu'il soit arrosé de la rosée des cieux, et qu'il ait sa portion avec les bêtes des champs, jusqu'à ce que sept temps soient passés sur lui ;
24
C'en est ici l'interprétation, ô Roi ! et c'est ici le décret du Souverain, lequel est venu sur le Roi mon Seigneur ;
25
C'est qu'on te chassera d'entre les hommes, ton habitation sera avec les bêtes des champs, et on te paîtra d'herbe comme les boeufs, et tu seras arrosé de la rosée des cieux ; et sept temps passeront sur toi, jusques à ce que tu connaisses que le Souverain domine sur le Royaume des hommes, et qu'il le donne à qui il lui plaît.
26
Mais, quant à ce qui a été dit qu'on laissât le tronc des racines de cet arbre-là, c'est que ton Royaume te sera rendu, dès que tu auras connu que les Cieux dominent.
27
C'est pourquoi ; ô Roi ! que mon conseil te soit agréable, et rachète tes péchés par la justice, et tes iniquités en faisant miséricorde aux pauvres ; voici, ce sera une prolongation à ta prospérité.
28
Toutes ces choses arrivèrent au Roi Nébucadnetsar.
29
Au bout de douze mois, il se promenait dans le palais Royal de Babylone ;
30
Et le Roi prenant la parole, dit : N'est-ce pas ici Babylone la grande, que j'ai bâtie pour être la demeure Royale par le pouvoir de ma force, et pour la gloire de ma magnificence ?
31
[La] parole était encore dans la bouche du Roi quand une voix vint des cieux, [disant] : Roi Nébucadnetsar, on t'annonce que ton Royaume te va être ôté.
32
Et on va te chasser d'entre les hommes, et ton habitation sera avec les bêtes des champs ; on te paîtra d'herbe comme les boeufs, et sept temps passeront sur toi, jusques à ce que tu connaisses que le Souverain domine sur le Royaume des hommes, et qu'il le donne à qui il lui plaît.
33
A cette même heure-là cette parole fut accomplie sur Nébucadnetsar, et il fut chassé d'entre les hommes, il mangea l'herbe comme les boeufs, et son corps fut arrosé de la rosée des cieux jusqu'à ce que son poil crût comme celui de l'aigle, et ses ongles comme ceux des oiseaux.
34
Mais à la fin de ces jours-là moi Nébucadnetsar je levai mes yeux vers les cieux ; mon sens me revint, je bénis le Souverain, je louai et j'honorai celui qui vit éternellement, duquel la puissance est une puissance éternelle, et le règne de génération en génération.
35
Et au prix duquel tous les habitants de la terre ne sont rien estimés ; il fait ce qui lui plaît tant dans l'armée des cieux, que parmi les habitants de la terre ; et il n'y a personne qui empêche sa main, et qui lui dise : Qu'as-tu fait ?
36
En ce temps-là mon sens me revint, et [je retournai] à la gloire de mon Royaume, ma magnificence et ma splendeur me fut rendue, et mes conseillers et mes gentilshommes me redemandèrent, je fus rétabli dans mon Royaume, et ma gloire fut augmentée.
37
Maintenant donc moi Nébucadnetsar je loue, j'exalte, et je glorifie le Roi des cieux, duquel toutes les oeuvres sont véritables, ses voies justes, et qui peut abaisser ceux qui marchent avec orgueil.
Dn 4 (Vulgate)
1 Ego Nabuchodonosor quietus eram in domo mea, et florens in palatio meo :2 somnium vidi, quod perterruit me : et cogitationes meæ in strato meo, et visiones capitis mei conturbaverunt me.
3 Et per me propositum est decretum ut introducerentur in conspectu meo cuncti sapientes Babylonis, et ut solutionem somnii indicarent mihi.
4 Tunc ingrediebantur arioli, magi, Chaldæi, et aruspices, et somnium narravi in conspectu eorum : et solutionem ejus non indicaverunt mihi,
5 donec collega ingressus est in conspectu meo Daniel, cui nomen Baltassar secundum nomen dei mei, qui habet spiritum deorum sanctorum in semetipso : et somnium coram ipso locutus sum.
6 Baltassar, princeps ariolorum, quoniam ego scio quod spiritum sanctorum deorum habeas in te, et omne sacramentum non est impossibile tibi : visiones somniorum meorum, quas vidi, et solutionem earum narra.
7 Visio capitis mei in cubili meo : videbam, et ecce arbor in medio terræ, et altitudo ejus nimia.
8 Magna arbor, et fortis, et proceritas ejus contingens cælum : aspectus illius erat usque ad terminos universæ terræ.
9 Folia ejus pulcherrima, et fructus ejus nimius : et esca universorum in ea. Subter eam habitabant animalia et bestiæ, et in ramis ejus conversabantur volucres cæli : et ex ea vescebatur omnis caro.
10 Videbam in visione capitis mei super stratum meum, et ecce vigil, et sanctus, de cælo descendit.
11 Clamavit fortiter, et sic ait : Succidite arborem, et præcidite ramos ejus : excutite folia ejus, et dispergite fructus ejus : fugiant bestiæ, quæ subter eam sunt, et volucres de ramis ejus.
12 Verumtamen germen radicum ejus in terra sinite, et alligetur vinculo ferreo et æreo in herbis quæ foris sunt, et rore cæli tingatur, et cum feris pars ejus in herba terræ.
13 Cor ejus ab humano commutetur, et cor feræ detur ei : et septem tempora mutentur super eum.
14 In sententia vigilum decretum est, et sermo sanctorum, et petitio : donec cognoscant viventes quoniam dominatur Excelsus in regno hominum, et cuicumque voluerit, dabit illud, et humillimum hominem constituet super eum.
15 Hoc somnium vidi ego Nabuchodonosor rex : tu ergo Baltassar interpretationem narra festinus, quia omnes sapientes regni mei non queunt solutionem edicere mihi : tu autem potes, quia spiritus deorum sanctorum in te est.
16 Tunc Daniel, cujus nomen Baltassar, cœpit intra semetipsum tacitus cogitare quasi una hora : et cogitationes ejus conturbabant eum. Respondens autem rex, ait : Baltassar, somnium et interpretatio ejus non conturbent te. Respondit Baltassar, et dixit : Domine mi, somnium his, qui te oderunt, et interpretatio ejus hostibus tuis sit.
17 Arborem, quam vidisti sublimem atque robustam, cujus altitudo pertingit ad cælum, et aspectus illius in omnem terram ;
18 et rami ejus pulcherrimi, et fructus ejus nimius, et esca omnium in ea, subter eam habitantes bestiæ agri, et in ramis ejus commorantes aves cæli :
19 tu es rex, qui magnificatus es, et invaluisti : et magnitudo tua crevit, et pervenit usque ad cælum, et potestas tua in terminos universæ terræ.
20 Quod autem vidit rex vigilem, et sanctum descendere de cælo, et dicere : Succidite arborem, et dissipate illam, attamen germen radicum ejus in terra dimittite, et vinciatur ferro et ære in herbis foris, et rore cæli conspergatur, et cum feris sit pabulum ejus, donec septem tempora mutentur super eum :
21 hæc est interpretatio sententiæ Altissimi, quæ pervenit super dominum meum regem,
22 Ejicient te ab hominibus, et cum bestiis ferisque erit habitatio tua, et fœnum ut bos comedes, et rore cæli infunderis : septem quoque tempora mutabuntur super te, donec scias quod dominetur Excelsus super regnum hominum, et cuicumque voluerit, det illud.
23 Quod autem præcepit ut relinqueretur germen radicum ejus, id est arboris : regnum tuum tibi manebit postquam cognoveris potestatem esse cælestem.
24 Quam ob rem, rex, consilium meum placeat tibi, et peccata tua eleemosynis redime, et iniquitates tuas misericordiis pauperum : forsitan ignoscet delictis tuis.
25 Omnia hæc venerunt super Nabuchodonosor regem.
26 Post finem mensium duodecim, in aula Babylonis deambulabat.
27 Responditque rex, et ait : Nonne hæc est Babylon magna, quam ego ædificavi in domum regni, in robore fortitudinis meæ, et in gloria decoris mei ?
28 Cumque sermo adhuc esset in ore regis, vox de cælo ruit : Tibi dicitur, Nabuchodonosor rex : Regnum tuum transibit a te,
29 et ab hominibus ejicient te, et cum bestiis et feris erit habitatio tua : fœnum quasi bos comedes, et septem tempora mutabuntur super te, donec scias quod dominetur Excelsus in regno hominum, et cuicumque voluerit, det illud.
30 Eadem hora sermo completus est super Nabuchodonosor, et ex hominibus abjectus est, et fœnum ut bos comedit, et rore cæli corpus ejus infectum est, donec capilli ejus in similitudinem aquilarum crescerent, et ungues ejus quasi avium.
31 Igitur post finem dierum, ego Nabuchodonosor oculos meos ad cælum levavi, et sensus meus redditus est mihi : et Altissimo benedixi, et viventem in sempiternum laudavi et glorificavi : quia potestas ejus potestas sempiterna, et regnum ejus in generationem et generationem.
32 Et omnes habitatores terræ apud eum in nihilum reputati sunt : juxta voluntatem enim suam facit tam in virtutibus cæli quam in habitatoribus terræ : et non est qui resistat manui ejus, et dicat ei : Quare fecisti ?
33 In ipso tempore sensus meus reversus est ad me, et ad honorem regni mei, decoremque perveni : et figura mea reversa est ad me, et optimates mei et magistratus mei requisierunt me, et in regno meo restitutus sum : et magnificentia amplior addita est mihi.
34 Nunc igitur, ego Nabuchodonosor laudo, et magnifico, et glorifico regem cæli : quia omnia opera ejus vera, et viæ ejus judicia, et gradientes in superbia potest humiliare.
La versification des traductions pouvant varier, l'alignement ne correspond parfois pas à la même phrase.
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