Jean 10:11-20
(Annotée Neuchâtel)
11
Je suis le bon berger ; le bon berger donne sa vie pour ses brebis.
12
Mais le mercenaire, qui n'est point un berger, et à qui les brebis n'appartiennent pas en propre, voit venir le loup et abandonne les brebis et s'enfuit ; et le loup les ravit et les disperse.
13
Le mercenaire s'enfuit, parce qu'il est mercenaire, et qu'il ne se soucie point des brebis.
14
Moi je suis le bon berger, et je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent,
15
comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis.
16
J'ai encore d'autres brebis qui ne sont pas de ce bercail ; celles-là aussi, il faut que je les amène ; et elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger.
17
C'est pour cela que le Père m'aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre.
18
Personne ne me l'ôte, mais je la donne de moi-même ; j'ai le pouvoir de la donner, et j'ai le pouvoir de la reprendre ; tel est l'ordre que j'ai reçu de mon Père.
19 Il y eut de nouveau division parmi les Juifs à cause de ces paroles. 20 Plusieurs d'entre eux disaient : Il a un démon et il est hors de sens ; pourquoi l'écoutez-vous ?
19 Il y eut de nouveau division parmi les Juifs à cause de ces paroles. 20 Plusieurs d'entre eux disaient : Il a un démon et il est hors de sens ; pourquoi l'écoutez-vous ?
Références croisées
10:11 Jn 10:14, Ps 23:1, Ps 80:1, Es 40:11, Ez 34:12, Ez 34:23, Ez 37:24, Mi 5:4, Za 13:7, He 13:20, 1P 2:25, 1P 5:4, Gn 31:39-40, 1S 17:34-35, 2S 24:17, Es 53:6, Ep 5:2, Tt 2:14, 1P 2:24Réciproques : Gn 33:3, Nb 11:12, Nb 27:16, 2S 5:2, 1Ch 21:17, Ps 78:52, Ct 1:7, Ez 34:31, Mt 18:12, Mt 27:50, Jn 8:18, Jn 10:2, Jn 10:15, Jn 10:16, Jn 15:13, Jn 19:30, Jn 21:16, 2Co 12:15, Ga 1:4, Ga 2:20, 1Th 5:10, Ap 7:17
10:12 Jn 10:3, Es 56:10-12, Ez 34:2-6, Za 11:16-17, 1Tm 3:3, 1Tm 3:8, 2Tm 4:10, Tt 1:7, 1P 5:2, 2P 2:3, Mt 7:15, Mt 10:16, Ac 20:29
Réciproques : Gn 31:39, Gn 33:3, Jg 18:4, 2S 24:17, 1Ch 21:17, Ps 10:9, Jr 10:21, Jr 13:20, Jr 23:1, Ez 34:12, Za 11:5, Ml 1:10, Lc 10:3, Jn 10:2, Tt 1:11
10:13 Jn 12:6, Ac 18:17, Ph 2:20
Réciproques : Gn 31:39, Jg 18:4, Jr 10:21, Jr 13:20, Za 11:5, Za 11:16, Za 11:17, 1Tm 3:3, 1P 5:7
10:14 Jn 10:11, Jn 10:27, Ps 1:6, 2Tm 2:19, Ap 2:2, Ap 2:9, Ap 2:13, Ap 2:19, Ap 3:1, Ap 3:8, Ap 3:15, Jn 17:3, Jn 17:8, Es 53:11, 2Co 4:6, Ep 1:17, Ep 3:19, Ph 3:8, 2Tm 1:12, 1Jn 5:20
Réciproques : Gn 18:19, Ex 33:12, Ps 23:1, Ps 80:1, Ps 95:7, Ps 100:3, Ec 12:11, Ez 37:24, Os 8:4, Mt 7:23, Mt 25:32, Jn 8:18, Jn 8:19, Jn 10:3, 1Co 8:3, Ga 4:9, He 13:20, Ap 7:17
10:15 Jn 1:18, Jn 6:46, Jn 8:55, Jn 17:25, Mt 11:27, Lc 10:21, Ap 5:2-9, Jn 10:11, Jn 10:17, Jn 15:13, Es 53:4-6, Es 53:8, Es 53:10, Dn 9:26, Za 13:7, Mt 20:28, Ga 1:4, Ga 3:13, Ep 5:2, 1Tm 2:5-6, Tt 2:14, 1P 2:24, 1P 3:18, 1Jn 2:2, Ap 5:9
Réciproques : Gn 33:3, Ex 33:12, Mt 27:50, Lc 10:22, Lc 15:4, Jn 7:29, Jn 8:14, Jn 8:19, Jn 11:51, 1Co 13:12, 1Th 5:10, 2P 1:17, 1Jn 2:1, 1Jn 3:16
10:16 Jn 11:52, Gn 49:10, Ps 22:26-31, Ps 72:17-19, Ps 86:9, Ps 98:2-3, Es 11:10, Es 24:13-16, Es 42:10-12, Es 43:6, Es 49:6, Es 52:10, Es 56:8, Os 1:10, Za 2:11, Za 8:20-23, Ac 18:10, Rm 9:23-24, Rm 15:9-13, Ep 2:14, 1P 2:10, Ac 15:14, Rm 8:29-30, Ep 2:1-5, Ep 2:15-18, 2Th 2:13, Tt 3:3-5, Jn 10:27, Jn 6:37, Mt 17:5, Ac 22:14, Ap 3:20, Ez 37:22, Ep 2:14, Jn 10:2, Jn 10:11, Ec 12:11, Ez 34:23, He 13:20, 1P 2:25, 1P 5:4
Réciproques : 2Ch 6:32, Ps 119:176, Ct 6:13, Ct 8:8, Es 27:12, Es 43:5, Es 62:12, Ez 34:6, Ez 34:11, Ez 34:31, Ez 36:38, Jl 2:32, Mi 4:6, Za 11:7, Mc 4:24, Mc 13:27, Lc 15:4, Lc 15:8, Jn 6:65, Jn 10:3, Jn 10:4, Jn 17:21, Ac 13:48, Rm 11:18, Rm 15:8, Ga 3:28, Ep 1:4, Ep 2:12, He 3:7
10:17 Jn 3:25, Jn 15:9-10, Jn 17:4-5, Jn 17:24-26, Es 42:1, Es 42:21, Es 53:7-12, He 2:9
Réciproques : Gn 22:9, Nb 19:2, Mt 28:6, Jn 2:19, Jn 10:15, Jn 18:4, Ac 13:30, Ga 1:4, Ep 1:6, 1Th 5:10
10:18 Jn 18:5-6, Jn 19:11, Mt 26:53-56, Jn 2:19-21, Es 53:10-12, Ac 2:24, Ac 2:32, Ac 3:15, Ph 2:6-8, Tt 2:14, He 2:9, He 2:14, He 2:15, Jn 6:38, Jn 14:31, Jn 15:10, Ps 40:6-8, He 5:6-9, He 10:6-10
Réciproques : Gn 22:9, Lv 7:30, Nb 19:2, Mc 9:31, Jn 5:19, Jn 18:4, Jn 19:30, Ac 26:23, 2Co 13:4, Ga 1:4, Ep 1:20, Ph 2:8, Ph 3:10
10:19 Jn 7:40-43, Jn 9:16, Mt 10:34-35, Lc 12:51-53, Ac 14:4, Ac 23:7-10, 1Co 3:3, 1Co 11:18
Réciproques : Lc 12:52, Jn 6:52, Jn 7:12, Jn 7:43, 1Co 1:10
10:20 Jn 7:20, Jn 8:48, Jn 8:52, Mt 9:34, Mt 10:25, Mc 3:21, Ac 26:24, Jn 7:46-52, Jn 8:47, Jn 9:28-29, Es 53:8, Ac 18:14-15, Ac 25:19-20, Ac 26:30-32
Réciproques : 2R 9:11, Pr 23:9, Es 59:15, Jr 29:26, Mt 11:18, Mc 3:30, Lc 7:33, Lc 11:15, Jn 8:22, 1Co 2:14, 1Co 14:23, He 12:3
Notes de la Bible Annotée Neuchâtel
A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informationsJean 10
- 10.11 Je suis le bon berger ; le bon berger donne sa vie pour ses brebis. Grec : moi, je suis le berger, le bon.
Jésus ne dit pas : un berger, comme auverset 2
, et comme Luther traduit à tort ; mais le berger, dans un sens absolu et exclusif. Puis l'adjectif signifie à la fois bon et beau,
"il désigne chez les Grecs la bonté comme suprême beauté morale. Ce mot explique l'article le : Celui qui réalise parfaitement ce type sublime." Godet.
En parlant ainsi, Jésus présentait à ses auditeurs, comme pleinement réalisée en lui, une image qui leur était familière par les Ecritures. (VoirPsaumes 23.1,Psaumes 80.1 ; Esaïe 40.11 ; Ezéchiel 34.11-23
)
Seulement, comme dans tous ces passages de l'Ancien Testament c'est l'Eternel lui même qui se représente sous l'image du berger, on voit que Jésus, en nous montrant en lui la pleine réalisation de cette image, parle avec la conscience d'être un avec Dieu.
- C'est ici la seconde application de la similitude. (verset 7
, note, etverset 2
, note.) Il n'y a point de contradiction à ce que Jésus se représente, à la fois, comme la porte et comme le berger. Il est la porte par laquelle seule les bergers et les brebis entrent dans le bercail du royaume de Dieu, et, dans ce royaume, il est le conducteur suprême des uns et des autres. Il est le Berger des bergers et le Berger des brebis.
Grec : met sa vie, littéralement son âme, pour ses brebis. Cette manière de parler est propre à notre évangéliste. (Jean 10.15,17,18 ; 13.37,38 ; 15.13 ; 1Jean 3.16
)
L'expression : il met sa vie, signifie que le bon berger expose sa vie dans le combat, pour la défense de ses brebis, par opposition au mercenaire qui s'enfuit lâchement, (verset 12
) elle annonce l'immense sacrifice par lequel Jésus livrera sa vie pour sauver les siens. (Jean 13.37
)
Quelques exégètes pensent que ce terme figuré est emprunté à l'idée d'un vêtement qu'on dépose (Jean 13.4
) ou à celle d'un dépôt d'argent, d'une rançon payée. (Matthieu 20.28
)
Mais ces idées ne peuvent s'appliquer aux relations que le berger a soit avec ses brebis, soit avec le loup. - 10.13 Le mercenaire s'enfuit, parce qu'il est mercenaire, et qu'il ne se soucie point des brebis. Le personnage du mercenaire, différent de celui du voleur et du brigand, (
versets 1,8
) est dans la similitude un trait nouveau. Son caractère est retracé en quelques traits saisissants.
Il est mercenaire, il ne travaille qu'en vue d'un salaire ; il n'est pas berger, les brebis ne lui appartiennent pas en propre, il n'a donc pour elles ni intérêt ni amour : A l'approche du danger, il abandonne les brebis et s'enfuit.
Cette odieuse conduite est expliquée par le caractère servile et intéressé du personnage, qui ne se soucie point des brebis.
Qui est-ce que Jésus a voulu peindre dans cette image nouvelle ?
La plupart des interprètes l'appliquent aux pharisiens qui étaient alors les conducteurs d'Israël, et que Jésus a comparés précédemment à des "voleurs" et des "brigands." (verset 8
, note.) M. Godet y voit les sacrificateurs et les lévites, seuls fonctionnaires attitrés et salariés de la théocratie, tandis que le loup figurerait les pharisiens, qui obligeaient les chefs légitimes à plier devant eux et à subir leur influence.
Nous pensons plutôt que la figure du mercenaire est surtout destinée à faire ressortir par contraste le caractère du bon berger. (Hengstenberg, Weiss.) Il y a eu malheureusement, de tous temps des conducteurs de brebis qui, n'étant pas animés de l'esprit du Berger, ont réalisé ce triste type. Les mercenaires n'ont jamais manqué dans l'Eglise de Dieu.
- De même la comparaison du loup, qui ravit quelques-unes des brebis et disperse les autres, qui, en un mot, exerce un véritable ravage dans le troupeau, ne doit pas être entendue d'une catégorie spéciale : les pharisiens (Godet) ou les hérétiques, ennemis de la vérité (Augustin, d'aprèsActes 20.29
), c'est toute la puissance ennemie du royaume de Dieu, cette puissance qui se personnifie dans le prince de ce monde. (Jean 12.31 ; 14.30
)
Auverset 13
, les mots : mais le mercenaire s'enfuit, sont omis par Sin., B, D. - 10.15 comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis. Jésus répète cette grande déclaration : Je suis le bon berger, pour la mettre en opposition avec le caractère du mercenaire ; puis il décrit en deux traits profonds ce qui fait de lui le Berger parfait.
D'abord, il y a entre lui et ses brebis une connaissance mutuelle fondée sur la confiance et l'amour, une communion de même nature que celle qui existe entre lui et son Père. (ComparerJean 14.20 ; 15.10 ; 17.8,21,26
)
Ensuite, ce qui le caractérise surtout comme le bon Berger, c'est le dévouement suprême de son amour : Il donne sa vie pour ses brebis. (verset 11
, note.)
Ainsi se consomme la communion profonde et vivante du fidèle avec Dieu par l'intermédiaire du Sauveur, qui, pour réintroduire les siens dans cette unité divine, donne sa vie.
Sin., B, D, versions. portent : et mes brebis me connaissent, au lieu de la leçon reçue : je suis connu de mes brebis. - 10.16 J'ai encore d'autres brebis qui ne sont pas de ce bercail ; celles-là aussi, il faut que je les amène ; et elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger. Jésus, en se déclarant encore une fois le bon berger, et en décrivant son œuvre divine qui se consommera par sa mort, (
versets 14,15
) est saisi de la pensée que cette œuvre ne sera pas limitée à son peuple, et il jette un regard plein de joie sur ce prochain avenir où les païens auront part aussi aux fruits de son sacrifice et entreront dans le royaume de Dieu.
Mais il faut bien remarquer chaque terme de cette grande prophétie, qui nous montre quelle vue lumineuse le Seigneur avait de l'avenir de son règne :
1° Il ne dit pas : j'aurai, mais j'ai d'autres brebis, en dehors de ce bercail d'Israël, il en est déjà le possesseur, selon le dessein immuable de la grâce de Dieu (comparezActes 18.10
, note) et en vertu de l'affinité naturelle qui existe entre lui et toute âme humaine. (Jean 1.4,9-11
) "Ce verbe a une grande puissance." Bengel.
2° Jésus sait avec certitude que ces brebis, alors encore dispersées dans toutes les nations du monde, entendront sa voix. Il faut, dit il, que je les amène dans le bercail de mon royaume. Sur quoi est fondée cette nécessité ? Sur la volonté de Dieu, sur son éternelle miséricorde, dont rien ne saurait empêcher l'accomplissement.
3° Il y aura un seul troupeau, un seul berger. Tout ce qui séparaît Israël des autres nations, tout ce qui divise les peuples, nationalités, religions, préjugés, aura disparu dans la grande unité des rachetés de Jésus-Christ, formant la famille de Dieu. (ComparerJean 11.52 ; 12.32 ; Ephésiens 2.11-16 ; 3.4-6
) Et ce seul troupeau sera sous la conduite du seul berger, le grand Pasteur des brebis élevé dans sa gloire. (Hébreux 13.20 ; 1Pierre 2.25
)
"De droit, Jésus est toujours le seul Pasteur, il le deviendra donc de droit et de fait." Bengel.
L'accomplissement de cette grande parole de Jésus qui nous révèle si magnifiquement l'universalité de l'Evangile de la grâce ; a commencé avec la conversion des païens et se poursuit à travers des siècles par l'évangélisation du monde, jusqu'à ce qu'il soit arrivé à sa perfection. (Romains 11.25
) - 10.17 C'est pour cela que le Père m'aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre. Jésus a achevé de décrire la conduite du bon Berger, (
versets 11-16
) le bon berger se dévoue jusqu'à la mort. (versets 11,15
)
Mais cette mort, Jésus éprouve le besoin d'en expliquer le caractère moral et d'en indiquer les motifs. il déclare solennellement qu'elle sera parfaitement libre. (versets 17,18
)
De la part de Dieu, aucune contrainte ne lui est imposée, car toute communication entre le Père et lui est une effusion de l'amour divin. (Jean 3.35 ; 5.20
)
Ainsi, spécialement dans le don de sa vie, le Père l'aime, parce que son sacrifice accomplit le dessein éternel de l'amour divin, le salut du monde. Dans le mystère de notre rédemption, il faut donc bien se garder de penser qu'il n'y a en Dieu que la justice qui demande satisfaction, et que le Fils seul manifeste l'amour qui sauve le pécheur. Nous sommes redevables du salut à l'amour du Père aussi bien qu'à l'amour du Fils. (Jean 3.16
)
- Mais si Jésus donne sa vie, ce n'est pas, ce ne pouvait pas être, pour rester dans la mort ; il la donne afin de la reprendre (grec afin que je la prenne de nouveau).
Ces mots ne marquent pas seulement la suite ou la condition de sa mort comme le pensent Calvin et de Wette mais l'intention, clairement exprimée, le but avéré du Sauveur.
"Il veut reprendre sa vie, afin de poursuivre comme glorifié son office de Berger suprême." Luthardt.
Et si sa mort est la rançon pour les péchés du monde sa résurrection est la vie des siens. Voilà pourquoi, dans les synoptiques, toutes les fois que Jésus annonce ses souffrances et sa mort, il annonce en même temps sa résurrection. (Matthieu 16.21
et ailleurs.) - 10.18 Personne ne me l'ôte, mais je la donne de moi-même ; j'ai le pouvoir de la donner, et j'ai le pouvoir de la reprendre ; tel est l'ordre que j'ai reçu de mon Père. Si, de la part de Dieu, aucune contrainte n'était imposée à Jésus autre que celle de l'amour, (
verset 17
) de la part des hommes, nul ne pouvait, sans sa volonté, lui ôter la vie ; il la donne de lui-même, dans la sainte liberté de l'amour. La nécessité de mourir est, pour l'homme, la suite du péché ; (Romains 6.12
) pour le Saint et le Juste cette nécessité n'existait pas.
Jésus l'affirme dans cette déclaration répétée : J'ai le pouvoir de la donner, et j'ai le pouvoir de la reprendre.
Cette parole du Sauveur n'est point en contradiction avec la doctrine constante du Nouveau Testament d'après laquelle c'est Dieu qui a ressuscité Jésus d'entre les morts (Actes 2.32 ; 3.15 ; 4.10 ; Romains 6.4
) car, comme le dit M. Godet : "Si c'est dans le Père qu'est la puissance qui lui rend la vie c'est lui qui par sa libre volonté appelle sur sa personne le déploiement de cette Puissance."
"Un acte spontané du Fils vient audevant de l'action des hommes d'une part et de celle du Père d'autre part." Luthardt.
Toute la vie du Sauveur, depuis son incarnation, qui fut un premier et immense dévouement, jusqu'à sa mort et à sa résurrection, n'a été que l'accomplissement de la volonté de Dieu. (Jean 14.31 ; Matthieu 26.39,42
)
Jésus a constamment obéi à ce qu'il appelle l'ordre ou le commandement qu'il a reçu de son Père ; c'était la mission qu'il avait librement acceptée et qu'il a parfaitement remplie.
Dans notre passage, toutefois, l'ordre du Père au Fils s'applique moins aux actes de donner sa vie et de la reprendre, qu'il n'établit la pleine liberté avec laquelle le Fils accomplira ces actes.
M. Godet paraphrase cet ordre comme suit : "Tu pourras mourir ou ne pas mourir, ressusciter ou ne pas ressusciter, selon les libres aspirations de ton amour." - 10.19 Il y eut de nouveau division parmi les Juifs à cause de ces paroles. De nouveau, car il y avait eu déjà de la division entre eux. (
Jean 9.16
)
Les Juifs sont, selon le langage de Jean, ces mêmes pharisiens qui venaient de s'opposer aux paroles de Jésus. (Jean 9.40
) Ils persistent dans leur inimitié et l'expriment par des injures. - 10.20 Plusieurs d'entre eux disaient : Il a un démon et il est hors de sens ; pourquoi l'écoutez-vous ? Ces paroles outrageantes, Jésus avait dû les entendre plus d'une fois déjà. (
Jean 7.20 ; 8.48,52
)
Les mots : il est hors de sens, sont l'explication de ceux-ci : il a un démon, car, selon les idées populaires du temps, la folie avait pour cause la possession.
D'où ils concluent avec mépris qu'il ne vaut plus la peine d'écouter celui qui parle.
II faut convenir, en effet, que les paroles que Jésus venait de prononcer (versets 17,18
) sont ou de Celui qui est un avec Dieu, ou d'un insensé. Il n'y a pas d'autre alternative, pas plus pour les lecteurs actuels que pour les auditeurs d'alors.