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Jean 4:4-26
(Annotée Neuchâtel)
4 Or, il fallait qu'il passât par la Samarie. 5 Il arriva donc à une ville de Samarie, nommée Sychar, près du champ que Jacob donna à Joseph son fils. 6 Or, là était la source de Jacob. Jésus donc, fatigué du voyage, s'était ainsi assis près de la source ; c'était environ la sixième heure. 7 Une femme de la Samarie vient pour puiser de l'eau.Jésus lui dit : Donne-moi à boire. 8 Car ses disciples s'en étaient allés à la ville pour acheter des vivres. 9 La femme samaritaine lui dit donc : Comment toi, qui es Juif, me demandes-tu à boire, à moi, qui suis une femme samaritaine ? (Car les Juifs n'ont point de relations avec les Samaritains.) 10 Jésus répondit et lui dit : Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire, tu l'aurais prié toi-même, et il t'aurait donné de l'eau vive. 11 La femme lui dit : Seigneur, tu n'as point de vase pour puiser, et le puits est profond, d'où aurais-tu donc cette eau vive ? 12 Es-tu plus grand que notre père Jacob, qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, ainsi que ses fils et ses troupeaux ? 13 Jésus répondit et lui dit : Quiconque boit de cette eau-là aura de nouveau soif ; 14 mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif ; au contraire, l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau jaillissante jusqu'à la vie éternelle. 15 La femme lui dit : Seigneur, donne-moi cette eau-là, afin que je n'aie plus soif et que je ne vienne plus ici pour puiser. 16 Jésus lui dit : Va, appelle ton mari, et viens ici. 17 La femme répondit : Je n'ai point de mari. Jésus lui dit : Tu as bien dit : Je n'ai point de mari ; 18 car tu as eu cinq maris ; et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari ; tu as dit vrai en cela. 19 La femme lui dit : Seigneur, je vois que tu es un prophète ! 20 Nos pères ont adoré sur cette montagne, et vous dites, vous, que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. 21 Jésus lui dit : Femme, crois-moi, l'heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. 22 Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez point ; nous, nous adorons ce que nous connaissons ; car le salut vient des Juifs. 23 Mais l'heure vient, et elle est maintenant arrivée, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car aussi, ce sont de tels adorateurs que le Père cherche. 24 Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en vérité. 25 La femme lui dit : Je sais que le Messie (celui qui est appelé Christ) vient ; quand celui-là sera venu, il nous annoncera toutes choses. 26 Jésus lui dit : Je le suis, moi, qui te parle.

Références croisées

4:4 Mt 10:5-6, Lc 2:49, Lc 9:51-52, Lc 17:11
Réciproques : 1R 13:32, 1R 16:24, 1Jn 5:11
4:5 Gn 33:19, Gn 48:22, Js 24:32
Réciproques : Gn 12:6, Gn 33:18, 1R 13:32, 1R 16:24, Mt 10:5
4:6 Mt 4:2, Mt 8:24, He 2:17, He 4:15, Lc 2:7, Lc 9:58, 2Co 8:9, Jn 11:9, Mt 27:45
Réciproques : Gn 29:2, Ex 2:15, 1R 13:14, 1R 19:4, Mt 20:5, Mc 4:38, Mc 8:2, Mc 11:12, Lc 4:2, 2Tm 4:2
4:7 Jn 4:10, Jn 19:28, Gn 24:43, 2S 23:15-17, 1R 17:10, Mt 10:42
Réciproques : Gn 24:11, Gn 24:13, Gn 24:17, Jg 4:19, Rt 2:9, Mc 11:12, Lc 19:5, Jn 4:28
4:8 Jn 6:5-7, Lc 9:13
Réciproques : Gn 4:6, Gn 30:1, Pr 24:10, Jn 6:30, Ap 9:6
4:9 Jn 4:27, Jn 8:48, Lc 10:33, Lc 17:16-19, 2R 17:24-41, Esd 4:1-24, Ne 4:1-2, Lc 9:52-56, Ac 1:8, Ac 10:28
Réciproques : Gn 24:17, Ez 3:14, Mt 10:5, Lc 9:53, Ap 9:6
4:10 Jn 3:16, Es 9:6, Es 42:6, Es 49:6-8, Lc 11:13, Rm 8:32, 1Co 1:30, 2Co 9:15, Ep 2:8, Jn 4:25-26, Jn 9:35-38, Jn 16:3, Jn 17:3, 1Jn 5:20, 2Ch 33:12-13, 2Ch 33:18, 2Ch 33:19, Ps 10:17, Es 55:6-9, Lc 11:8-10, Lc 18:13-14, Lc 23:42-43, Ac 9:11, Ap 3:17-18, Jn 4:14, Jn 6:35, Jn 6:51, Jn 7:37-39, Ex 17:6, Ps 36:8-9, Ps 46:4, Es 12:3, Es 35:6, Es 41:17-18, Es 43:20, Es 44:3, Es 49:10, Es 55:1-3, Jr 2:13, Ez 47:1-9, Za 13:1, Za 14:8, 1Co 10:4, Ap 7:17, Ap 21:6, Ap 22:1-2, Ap 22:17
Réciproques : Gn 26:19, Nb 19:17, Nb 20:8, Nb 21:16, 2S 23:15, 1Ch 11:17, Ne 9:20, Ps 57:4, Ps 86:5, Ps 87:7, Ct 4:15, Jr 17:13, Ez 16:35, Mt 7:7, Lc 6:21, Lc 11:9, Lc 16:24, Jn 4:7, Jn 5:26, Jn 14:13, Ac 3:15, Ac 26:18, Rm 5:15, Rm 8:2, 1Co 12:13, 1Co 15:45, 2Co 13:14, Tt 3:6, He 6:4, Jc 1:5, Jc 4:2, 1Jn 5:6
4:11 Jn 3:4, 1Co 2:14
Réciproques : Gn 26:19, Nb 19:17, Ps 57:4, Pr 12:10, Jn 6:51, Jn 6:52, Jn 14:22, Rm 11:2, Ap 7:17, Ap 22:1
4:12 Jn 8:53, Es 53:2-3, Mt 12:42, He 3:3
Réciproques : Mt 12:41, Jn 3:4, Ap 22:14
4:13 Jn 6:27, Jn 6:49, Es 65:13-14, Lc 16:24
Réciproques : Jn 6:35
4:14 Jn 6:35, Jn 6:58, Jn 11:26, Jn 17:2-3, Es 49:10, Rm 6:23, Ap 7:16, Jn 7:38-39, Jn 10:10, Jn 14:16-19, Rm 5:21, Rm 8:16-17, 2Co 1:22, Ep 1:13-14, Ep 4:30, 1P 1:22, 1Jn 5:20
Réciproques : Gn 24:33, Gn 29:2, Ex 17:6, Lv 11:36, Nb 21:16, 2S 23:15, 1Ch 11:17, Ne 9:20, Ps 22:26, Ps 36:9, Ps 87:7, Ps 133:3, Pr 14:14, Pr 18:4, Ct 4:15, Es 35:7, Es 43:20, Es 59:21, Jr 2:13, Jr 17:13, Jr 31:25, Za 14:8, Mt 5:6, Mt 19:16, Lc 10:42, Lc 13:21, Lc 16:24, Jn 4:10, Jn 6:27, Jn 6:40, Jn 6:54, Jn 10:28, Jn 14:13, Jn 16:22, Ac 3:15, Ac 26:18, Rm 8:2, Rm 8:10, 1Co 10:4, 1Co 12:13, 1Co 15:45, 2Co 13:14, Ga 6:8, Col 3:3, 2Th 2:16, 1P 1:5, 1Jn 2:17, 1Jn 2:19, 1Jn 2:27, 1Jn 3:15, 1Jn 5:6, Ap 7:17, Ap 21:6, Ap 22:1, Ap 22:17
4:15 Jn 6:26, Jn 6:34, Jn 17:2-3, Ps 4:6, Rm 6:23, Rm 8:5, 1Co 2:14, 1Jn 5:20, Jc 4:3
4:16 Jn 4:18, Jn 1:42, Jn 1:47, Jn 1:48, Jn 2:24-25, Jn 21:17, He 4:13, Ap 2:23
4:17 Réciproques : Jn 4:29, Rm 11:20
4:18 Gn 20:3, Gn 34:2, Gn 34:7, Gn 34:8, Gn 34:31, Nb 5:29, Rt 4:10, Jr 3:20, Ez 16:32, Mc 10:12, Rm 7:3, 1Co 7:10-11, He 13:4
Réciproques : Ez 16:35, Jn 4:16, Jn 4:29, Rm 11:20
4:19 Jn 4:29, Jn 1:48-49, 2R 5:26, 2R 6:12, Lc 7:39, 1Co 14:24-25, Jn 6:14, Jn 7:40, Jn 9:17, Lc 7:16, Lc 24:19
Réciproques : Jn 15:15
4:20 Gn 12:6-7, Gn 33:18-20, Dt 27:12, Js 8:33-35, Jg 9:6-7, 2R 17:26-33, Dt 12:5-11, 1R 9:3, 1Ch 21:26, 1Ch 22:1, 2Ch 6:6, 2Ch 7:12, 2Ch 7:16, Ps 78:68, Ps 87:1-2, Ps 132:13
Réciproques : Ex 20:24, Dt 12:11, Es 66:1, Jr 3:16, Mt 10:5, 1Co 10:1
4:21 Ez 14:3, Ez 20:3, Ml 1:11, Mt 18:20, Lc 21:5-6, Lc 21:24, Ac 6:14, 1Tm 2:8, Jn 4:23, Jn 14:6, Mt 28:19, Ep 2:18, Ep 3:14, 1P 1:17
Réciproques : 1R 8:13, 2Ch 6:2, Ps 45:11, Es 19:21, Es 27:13, Es 56:7, Es 66:1, So 2:11, Mt 11:3, Lc 17:16, Jn 16:32, Ac 7:49
4:22 2R 17:27-29, 2R 17:41, Esd 4:2, Ac 17:23, Ac 17:30, 2Ch 13:10-12, Ps 147:19, Rm 3:2, Rm 9:5, Gn 49:10, Ps 68:20, Es 2:3, Es 12:2, Es 12:6, Es 46:13, So 3:16-17, Za 9:9, Lc 24:47, Rm 9:4-5, He 7:14
Réciproques : Ex 15:2, Esd 4:3, Ps 45:11, Ps 85:4, Es 45:15, Jr 3:23, Ez 23:4, Jl 2:32, Jon 2:9, Mt 10:5, Lc 17:16, Ac 13:46, Ac 17:24, Ep 2:12, 1P 2:5, Ap 7:10, Ap 19:10, Ap 22:9
4:23 Jn 5:25, Jn 12:23, Es 1:10-15, Es 26:8-9, Es 29:13, Es 48:1-2, Es 58:2, Es 58:8-14, Es 66:1-2, Jr 7:7-12, Mt 15:7-9, Lc 18:11-13, Rm 1:9, Rm 8:15, Rm 8:26, Ga 4:6, Ep 6:18, Ph 3:3, Jud 1:20-21, Jn 1:17, Js 24:14, 1S 12:24, 1Ch 29:17, Ps 17:1, Ps 32:2, Ps 51:6, Es 10:20, Jr 3:10, Jr 4:2, Ps 147:11, Pr 15:8, Ct 2:14, Es 43:21, Ez 22:30, 1P 2:9
Réciproques : Esd 4:3, Es 62:12, Es 66:23, Ml 3:3, Jn 4:21, Jn 16:32, Ac 17:24, Rm 2:29, 1Co 14:15, Ep 5:19, Col 1:6, Col 1:12, 1Tm 2:8, Ap 21:22, Ap 22:9
4:24 2Co 3:17, 1Tm 1:17, 1S 16:7, Ps 50:13-15, Ps 50:23, Ps 51:17, Ps 66:18, Es 57:15, Mt 15:8-9, 2Co 1:12
Réciproques : Ex 20:24, Dt 4:16, Js 24:14, 1S 7:3, 1Ch 28:9, Ps 50:16, Ps 51:6, Ps 93:5, Ps 103:1, Ps 145:18, Pr 15:8, Es 48:1, Ez 20:3, Ml 3:3, Rm 1:9, 1Co 14:15, Ep 5:19, Ph 3:3, 1Tm 2:8
4:25 Jn 4:42, Jn 1:41-42, Jn 1:49, Dn 9:24-26, Jn 4:29, Jn 4:39, Dt 18:15-18
Réciproques : Dt 18:18, Dn 9:25, Mt 1:16, Lc 4:21, Lc 7:19, Jn 4:10, Jn 6:14, Jn 7:41, Ac 8:5, He 9:11
4:26 Jn 9:37, Mt 16:20, Mt 20:15, Mt 26:63-64, Mc 14:61-62, Lc 13:30, Rm 10:20-21
Réciproques : Lc 4:21, Jn 4:10, Ac 8:5

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Jean 4
  • 4.5 Il arriva donc à une ville de Samarie, nommée Sychar, près du champ que Jacob donna à Joseph son fils. Autrefois on identifiait Sychar avec Sichem, ville célèbre dans l'histoire du peuple d'Israël, (Josué 20.7 ; Juges 9.7) connue déjà au temps des patriarches. (Genèse 12.6 ; 33.18 ; Josué 24.32) Elle fut appelée Néapolis, et subsiste encore sous le nom de Naplouse.
    On expliquait le changement du nom de Sichem en Sychar par la haine des Juifs pour les Samaritains : Sychar, en effet, serait dérivé de schèker, mensonge, ou de schékar, boisson (ville des buveurs, comparez Esaïe 28.1).
    Mais il est plus probable qu'il faut distinguer Sychar de Sichem. Eusèbe parle de "Sychar qui est devant Naplouse ;" le Talmud mentionne une localité du nom de Soukar, et l'on trouve aujourd'hui encore prés du puits de Jacob un hameau qui porte le nom de El Askar.
    Voir les belles pages que M. F. Bovet a consacrées à Sichem dans son Voyage en Terre Sainte. (2e édit. p.358 et suivants)
    "...Bientôt la nature change : la culture devient plus riche et moins rare. Nous sommes dans le beau pays d'Ephraïm, bien différent de celui de Juda...C'est surtout en arrivant dans la grande vallée où se trouve le puits de Jacob qu'on s'aperçoit de ce changement. Cette plaine n'a pas d'arbres, il est vrai, et les montagnes qui la bordent sont encore nues et rocheuses, mais le fond de la vallée est couvert de champs cultivés et de prairies de la verdure la plus fraîche et la plus éclatante. Encore quelques jours et les blés seront blancs pour la moisson"
    Sur ce champ que Jacob donna à Joseph, voir Genèse 48.22 ; comparez Genèse 33.19,34.25-27 ; Josué 24.32.
  • 4.6 Or, là était la source de Jacob. Jésus donc, fatigué du voyage, s'était ainsi assis près de la source ; c'était environ la sixième heure. La source et non le puits, selon nos versions ordinaires, ce dernier mot ne se trouve qu'au verset 11.
    En employant ainsi deux termes distincts, l'évangéliste veut faire remarquer, sans doute, que ce puits n'était pas une citerne destinée à recueillir les eaux de pluie, selon l'usage de l'Orient, mais qu'il était alimenté par une source souterraine d'eau courante. Ensuite, ce terme seul pouvait fournir l'image que Jésus en tire au verset 14.
    "Nous arrivons, écrit M. F. Bovet, à ce puits de Jacob où, pour la première fois, le grand principe d'un culte nouveau fut énoncé par Jésus en opposition au semi paganisme des Samaritains et au théisme formaliste des Juifs : "Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en vérité" (verset 24) C'est sans contredit un des sites les plus intéressants qu'il y ait dans toute la Terre Sainte, non seulement à cause de la grandeur de la scène qui s'y est passée, non seulement à cause de l'importance des paroles que le Fils de l'homme y a fait entendre mais aussi parce qu'il n'est pas de localité qui soit mieux circonscrite et plus aisément reconnaissable. L'Evangile est sobre de tableaux, il nous en présente peu qui soient aussi complètement dessinés que celui de l'entretien de Jésus avec la Samaritaine. C'est ici, c'est sur la margelle de ce puits, que Jésus s'est assis à l'heure de midi, lassé du chemin, et a demandé à boire à cette femme de Sychar. Voilà cette source dont il disait : "Tous ceux qui boivent de cette eau auront de nouveau soif, mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai, n'aura plus jamais soif." Ces pierres, cette plaine, ces montagnes ont été témoins de cette conversation. Ces beaux champs de blé qui s'étendent devant moi sont ceux que Jésus montrait à ses disciples : "Ne dites vous pas vous, qu'il y a encore quatre mois Jusqu'à la moisson ?" Voilà, au dessus de nous, ce sommet du Garizim auquel se rapportent ces paroles : "L'heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père." Le puits de Jacob est dans une admirable situation, au point de jonction de l'étroite vallée de Sichem et de la grande vallée de Mokhna...A ma gauche est l'Hébal, et au pied, à peu de distance de moi, le tombeau de Joseph." F. Bovet, Voyage en Terre Sainte, p. 361.
    La sixième heure, c'est-à-dire midi, (voir Jean 1.40, 2e note) l'heure de la plus grande chaleur. Cette observation nous fait sentir combien Jésus devait être fatigué, épuisé par la marche et accablé par l'ardeur du soleil, quand il vint s'asseoir sur le bord du puits de Jacob !
    L'évangéliste accentue encore cette impression par ce petit mot : ainsi, fatigué comme il l'était, d'après Erasme, Bèze.
    D'autres (Chrysostome, Meyer, Weiss, Rilliet, Oltramare), estimant que pour avoir le premier sens, ainsi devrait être placé devant le participe fatigué, traduisent : "S'était tout simplement assis," tel qu'il était sans autre siège, ou, selon l'expression de M. Godet, "sans autres préparatifs, en prenant les choses comme il les trouvait."
  • 4.7 Une femme de la Samarie vient pour puiser de l'eau.Jésus lui dit : Donne-moi à boire. L'évangéliste, en indiquant la nationalité de cette femme, fait pressentir la tournure que prendra son entretien avec Jésus. Elle arrive inopinément à la source. Moment important pour elle, que le texte marque et rend plus actuel par le verbe au présent, vient.
    En adressant la parole à cette femme, Jésus pressentait ce qui allait s'ensuivre, mais il faut prendre la requête qu'il lui adresse dans toute sa simplicité et sa réalité, il demande à boire, parce qu'il souffrait de la soif. Cela ressort de ce qui est dit au verset 6 (voir la note).
  • 4.8 Car ses disciples s'en étaient allés à la ville pour acheter des vivres. La remarque de l'évangéliste fait comprendre (car) pourquoi Jésus demande à la femme un service que nul autre ne pouvait lui rendre, en l'absence de ses disciples. Celle-ci permettra à l'entretien de devenir plus direct et intime.
  • 4.9 La femme samaritaine lui dit donc : Comment toi, qui es Juif, me demandes-tu à boire, à moi, qui suis une femme samaritaine ? (Car les Juifs n'ont point de relations avec les Samaritains.) Par cette parenthèse l'évangéliste explique l'étonnement de la femme.
    Les Samaritains étaient issus d'un mélange d'Israélites restés dans le pays lors de la captivité, et de païens transportés de l'Orient dans cette contrée, pour la repeupler. (2Rois 17.24)
    Ils avaient sur le mont de Garizim un temple, et leur religion était la religion de Moïse, mélangée également de paganisme. Ils admettaient le Pentateuque, à l'exclusion de tout le reste de l'Ancien Testament. (2Rois 17.29)
    Il y avait entre les Juifs et les Samaritains une haine nationale qui remontait à l'époque du retour de la captivité. (Esdras 4.1-15 ; comparez Luc 9.52 et suivants) Aussi était-ce faire à un Juif une grossière injure que de l'appeler Samaritain. (Jean 8.48)
    Malgré cette hostilité entre les deux peuples, il y a quelque exagération dans l'étonnement exprimé par la Samaritaine. Reconnaissant en Jésus, soit à son langage, soit à son costume, un Juif, elle profite de la demande qu'il lui adressé pour donner essor à un sentiment national, souvent plus vif chez les femmes que chez les hommes.
  • 4.10 Jésus répondit et lui dit : Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire, tu l'aurais prié toi-même, et il t'aurait donné de l'eau vive. Jésus connut sans doute que le cœur de cette femme ne resterait pas fermé à sa parole, malgré l'ignorance et les préjugés dont il était rempli. Et avec quelle condescendance il poursuit l'entretien ! A quelle hauteur il l'élève dès l'abord !
    Si la femme savait à qui elle avait affaire, au lieu de lui marchander un peu d'eau pour sa soit ; elle se mettrait à le prier humblement elle-même.
    Il y a progression dans ces paroles si riches et très diversement interprétées. D'abord le don de Dieu, qui, sans aucun doute, était déjà renfermé dans cette précieuse occasion offerte à la femme de voir et d'entendre le Sauveur. Ensuite, cette première grâce la conduirait bien vite à savoir qui est celui qui condescend à lui demander un peu d'eau. La Samaritaine le saura bientôt, autant du moins qu'elle pouvait le connaître alors. (versets 29,42)
    Lui, enfin, lui aurait donné de l'eau vive. Au sens propre, l'eau vive, c'est-à-dire celle qui coule de source (par opposition à l'eau de pluie recueillie dans des citernes) est particulièrement précieuse en Orient. Elle seule rafraîchit et restaure le voyageur épuisé par la fatigue et la soif.
    Qu'est-ce que Jésus, sous cette belle image, offre à la pauvre femme samaritaine ?
    Chaque interprète répond à cette question selon ce qui lui paraît être l'essence même de l'évangile. Meyer et Astié : la grâce et la vérité ; (Jean 1.14) Lücke : la foi, (Jean 7.38) Olshausen : Jésus lui-même et la vie qui vient de lui, Luthardt, Hofmann : le Saint-Esprit ; plusieurs Pères de l'Eglise : l'Esprit donné par le baptême.
    Ne pourrait-on pas réunir toutes ces pensées en disant que l'eau vive est l'image de la vie, la vie spirituelle et éternelle de l'âme ? (versets 13,14) Mais cette vie ne se trouve qu'en Jésus (Jean 14.6 ; Colossiens 3.4) et elle n'est communiquée à l'âme que par le Saint-Esprit.
    Toutes les interprétations précédentes se trouvent comprises dans cette dernière qui est en harmonie avec l'Ecriture entière. (Psaumes 23.2 ; 42.2,3 ; Esaïe 12.3 ; 41.17,18 ; Jérémie 2.13 ; Jean 7.37-39)
  • 4.12 Es-tu plus grand que notre père Jacob, qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, ainsi que ses fils et ses troupeaux ? La Samaritaine a reçu des paroles de Jésus une première impression, qui lui inspire du respect : à celui qu'elle avait appelé un Juif, (verset 9) elle donne maintenant le titre honorable de Seigneur. Peut-être même soupçonne-t-elle sous ce mot d'eau vive une pensée plus élevée, mais, comme Nicodème (Jean 3.4) elle affecte de prendre l'image dont Jésus se sert dans son sens littéral et matériel et elle défie Jésus de pouvoir lui donner ce qu'il lui offre, puisque, sans un vase pour puiser, il ne peut atteindre l'eau dans ce puits profond. "Il n'y a point ici d'autre source ; d'où aurais-tu donc cette eau vive ?" Puis, cédant à un mouvement d'orgueil national, elle demande à Jésus s'il se croit plus grand, plus puissant que le patriarche qui avait fait don de ce puits à ses descendants et qui l'avait trouvé suffisant pour lui-même, pour ses fils et pour ses troupeaux.
    Il y a dans ces dernières paroles une pointe d'ironie par laquelle la femme croit répondre à ce mot de Jésus : Si tu savais qui est Celui qui te parle.
    - Elle appelle Jacob notre père parce que les Samaritains prétendaient descendre de ce patriarche par Joseph et ses fils, Ephraïm et Manassé. (Josèphe, Antiq., IX, 14, 3 ; X1, 3, 6.)
  • 4.14 mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif ; au contraire, l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau jaillissante jusqu'à la vie éternelle. Cette eau là, dit Jésus, en désignant du geste le puits, ne peut désaltérer que pour un moment, la soif renaît bientôt. Il en est de même de toutes les jouissances de la terre, qui sont incapables de satisfaire l'âme de l'homme.
    Christ seul par l'Esprit qu'il lui communique, étanche sa soif pour toujours. Mais cette source de vie et de bonheur n'existe pas seulement en dehors de l'âme régénérée, l'Esprit de Dieu qui la vivifie, demeure en elle et y forme une source permanente toujours jaillissante jusqu'à la vie éternelle.
    "Ce qui est éternel remonte toujours jusqu'à l'éternité." Olshausen.
  • 4.15 La femme lui dit : Seigneur, donne-moi cette eau-là, afin que je n'aie plus soif et que je ne vienne plus ici pour puiser. On pourrait avec Lücke et Tholuck, voir de l'ironie dans la demande de la femme, ou, avec Meyer et Stier, penser que, dans son embarras, elle ne sait ce qu'elle dit.
    Mais non, elle parle sérieusement, comme le montre ce mot respectueux de Seigneur. Les paroles de Jésus, surtout ce terme imposant de vie éternelle, l'ont impressionnée, elle a le pressentiment d'une vie paisible et heureuse, mais elle est incapable de concevoir cette vie en dehors du cadre de son existence terrestre ; c'est pourquoi elle associe naïvement le don qui lui est offert à la suppression de ses peines présentes.
    Comment l'éclairer au point de lui faire comprendre par la simple intelligence ce qu'est la vie de l'âme, la vie éternelle ? Jésus dirige l'entretien vers un domaine plus accessible à son interlocutrice, celui de la conscience et de la vie morale.
  • 4.16 Jésus lui dit : Va, appelle ton mari, et viens ici. Le but de Jésus, en donnant à la femme l'ordre d'appeler son mari, était d'enfoncer dans sa conscience un aiguillon qui devait l'amener à la repentance.
    - Quelques interprètes, estimant qu'il y aurait eu, dans l'emploi de ce moyen de tourné, quelque chose de peu conforme à la parfaite sincérité de Jésus, pensent qu'il voulait réellement faire venir à lui le mari de cette femme, afin de le rendre aussi participant de ses instructions.
    Pour cela, ils doivent admettre que Jésus ignorait, à ce moment-là, ce qu'était la vie de cette femme, et que sa vue prophétique ne s'éveilla que lorsqu'elle lui dit : "Je n'ai point de mari."
    Mais l'objection qu'ils font au procédé de Jésus nous paraît dictée par des scrupules exagérés, et il est plus naturel et plus conforme au récit de supposer que Jésus connut d'emblée la misère morale de son interlocutrice.
  • 4.18 car tu as eu cinq maris ; et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari ; tu as dit vrai en cela. Par cette réponse : Je n'ai point de mari, réponse qui était un demiaveu, la femme voulait échapper à la confusion qu'elle éprouvait. Mais Jésus, en déroulant devant elle le tableau de sa vie passée et actuelle, l'humilie par la puissance irrésistible de la vérité. (verset 19)
    - Nous voyons ici en Jésus une connaissance immédiate et surnaturelle, qui s'est manifestée plus d'une fois dans sa vie et que Jean lui attribue expressément. (Jean 2.24,25)
    - Les cinq premiers mariages de cette femme avaient été légitimes et successivement dissous par le divorce ou par la mort cela ressort de la manière dont Jésus désigne l'homme avec qui elle vivait alors dans le désordre. Et cependant ô miséricorde infinie ! le Seigneur continue à lui parler et à l'instruire pour la sauver.
  • 4.20 Nos pères ont adoré sur cette montagne, et vous dites, vous, que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. A ce regard de Jésus qui a pénétré son cœur et sa vie, la Samaritaine reconnaît en lui un envoyé de Dieu, un prophète. Et aussitôt, elle lui pose une question dont le sens a été faussé de deux manières opposées.
    Quelques interprètes n'y ont vu que le désir d'échapper à elle même et à son humiliation, pour porter l'entretien sur un sujet religieux général.
    D'autres ont cru y trouver la requête anxieuse d'une âme pénitente qui s'informe du vrai sanctuaire où elle trouvera le plus sûrement le pardon de ses péchés. La vérité est, comme l'observe avec justesse M. Godet entre ces deux extrêmes.
    Sans doute, elle pouvait instinctivement désirer de détourner l'attention d'elle même, mais c'est avec tout le sérieux d'une conscience remuée qu'elle demande à Jésus la solution de la question religieuse vivement débattue entre les Samaritains et les Juifs, sur le lieu où il fallait adorer.
    Les Samaritains (nos pères) célébraient leur culte sur le Garizim. (Deutéronome 11.29 ; 27.12) Ils s'y étaient construit un temple à l'époque de Néhémie. Ce temple avait été détruit par Jean Hyrcan 127 ans avant Jésus-Christ. Les Juifs, eux, soutenaient qu'on ne pouvait offrir de sacrifices que dans le temple de Jérusalem.
    En disant : sur cette montagne, la femme pouvait la montrer de la main, car le puits de Jacob, où avait lieu cet entretien, est situé au pied du Garizim.
  • 4.21 Jésus lui dit : Femme, crois-moi, l'heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. Par cette seule parole, Jésus élève l'adoration à toute sa hauteur de vérité et de spiritualité. (verset 24)
    Pour les vrais adorateurs, il ne sera plus question de chercher le Père en un lieu plutôt qu'en un autre, puisque, partout, Il entend leurs prières.
    Ainsi Jésus ne décidait la question ni en faveur des Juifs ni en faveur des Samaritains, il les invitait les uns et les autres à se rencontrer et à s'unir dans l'adoration du Père.
  • 4.22 Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez point ; nous, nous adorons ce que nous connaissons ; car le salut vient des Juifs. Après avoir mis au-dessus de tout doute sa haute impartialité, Jésus décide pourtant la question posée entre les deux peuples en faveur des Juifs, du moins quant au passé.
    Les Samaritains, en restant séparés du peuple de l'alliance, en n'admettant de l'Ancien Testament que les cinq livres de Moïse, s'étaient volontairement privés de toutes les révélations subséquentes de Dieu par le ministère des prophètes, aussi bien que de tous les autres privilèges religieux dont avaient joui les Juifs. (Romains 9.4,5)
    Leur connaissance de Dieu, et par conséquent leur adoration, était donc très incomplète.
    C'est là ce que Jésus constate d'abord. Mais la grande raison (car) de la supériorité du culte des Juifs, c'est que Dieu devait donner par eux au monde le salut, en faisant sortir du milieu d'eux le Sauveur.
    Esaïe avait connu déjà, par l'esprit prophétique, et annoncé le plan de Dieu à ce sujet. (Esaïe 2.3) Dieu n'est connu que de ceux qui reçoivent cette pleine révélation du salut. En effet, Jésus déclarait aux Juifs mêmes qui le rejetaient, qu'ils ne connaissaient pas Dieu. (Jean 7.28)
    - On a contesté que par ce pronom nous Jésus se désigne, lui et les Juifs, et l'on a pensé qu'il entendait par là lui et ses disciples, opposés aux Juifs et aux Samaritains.
    Mais l'ensemble du texte exige l'interprétation donnée. Jésus, qui savait que le salut venait d'Israël, aimait assez son peuple pour s'identifier avec lui.
  • 4.23 Mais l'heure vient, et elle est maintenant arrivée, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car aussi, ce sont de tels adorateurs que le Père cherche. L'heure, c'est celle dont il a parlé au verset 21, comme d'un temps futur, tandis qu'ici il peut ajouter qu'elle est maintenant, parce que déjà il avait autour de lui un petit nombre de ces vrais adorateurs.
    Une adoration en esprit est tout d'abord d'après les versets 20,21, celle qui n'est déterminée par aucunes circonstances de lieux, de temps, d'actes ou de cérémonies extérieures, toutes choses qui n'ont aucune vertu en elles-mêmes. L'adoration en esprit a lieu dans la partie la plus intime de notre être (Romains 1.9) elle consiste dans une communion vivante avec Dieu, qui est esprit. (verset 24)
    Une telle adoration sera nécessairement aussi une adoration en vérité, c'est-àdire conforme à la nature du Dieu que nous adorons. Ce double caractère de l'adoration suppose l'action de l'Esprit de Dieu en l'homme. (Jean 3.5 ; Romains 8.14-16,26,27)
    En effet, pour adorer le Père, il faut le connaître, l'aimer comme tel, et pour cela, il faut être devenu un enfant du Père.
    "Cherches-tu un saint lieu : consacre à Dieu ton intérieur pour lui être un temple ; car le temple de Dieu est saint et c'est vous qui l'êtes." (1Corinthiens 3.16,17) Augustin.
    - Jésus ajoute que ce sont de tels adorateurs que le Père demande, ou plutôt cherche, selon la traduction littérale ; car, en ce moment même, comme l'observe avec justesse M. Godet, "Jésus fait pressentir à cette femme qu'il est lui-même l'envoyé du Père pour former ce nouveau peuple, et qu'il l'invite à en faire partie."
  • 4.24 Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en vérité. Dieu est esprit. Jésus justifie par cette affirmation de l'essence de Dieu ce qu'il a dit de la vraie adoration. Elle doit être en harmonie avec la nature de Celui qui en est l'objet.
    La spiritualité de Dieu était bien connue des croyants de l'ancienne alliance ; (1Rois 8.27,39) mais Jésus la présente dans son rapport profond avec l'âme humaine et montre la transformation qu'elle doit opérer dans le culte pour faire de celui-ci une adoration digne de Dieu.
    En effet, Jésus n'est pas préoccupé de donner une définition métaphysique de Dieu, mais d'apprendre à l'adorer comme l'Etre infini, éternel, tout-puissant, vivant, saint, qui se communique à sa créature asservie au péché et à la chair, afin de l'en délivrer, de la sanctifier, de la ramener à sa communion de lui rendre possible, en un mot, l'adoration en esprit et en vérité.
  • 4.25 La femme lui dit : Je sais que le Messie (celui qui est appelé Christ) vient ; quand celui-là sera venu, il nous annoncera toutes choses. La Samaritaine est évidemment saisie par ces grands enseignements de Jésus, bien qu'elle ne puisse pas les comprendre entièrement ; elle désire recevoir de plus amples instructions ; elle met la conversation sur le Messie, qu'elle attendait avec son peuple.
    Les Samaritains trouvaient dans le Pentateuque le fondement de cette espérance d'un libérateur. (Genèse 15.1-6 ; 49.10, et surtout Deutéronome 18.15)
    Si le nom même de Messie (dont la traduction qui est appelé Christ appartient à l'évangéliste) ne se trouve pas dans ces passages, les Samaritains pouvaient parfaitement l'avoir reçu des Juifs.
    A propos des mots : il nous annoncera toutes choses il faut observer le contraste qu'il y a entre cette notion d'un Messie prophète et les idées des Juifs, qui faisaient du Messie un roi, un personnage politique. L'absence de telles préoccupations permet à Jésus de se déclarer.
    Les interprètes qui ne voient dans cette réflexion de la femme qu'un moyen d'échapper encore aux appels que Jésus adressait à sa conscience (verset 23, note) sont dans l'erreur. Si leur opinion était fondée, le Sauveur n'aurait pu accorder à la Samaritaine la grande révélation dont il la favorise. (verset 26)
  • 4.26 Jésus lui dit : Je le suis, moi, qui te parle. De quel étonnement dut être saisie la Samaritaine en entendant cette déclaration si simple, si claire, si grande !
    Jamais Jésus ne s'était exprimé si nettement sur sa dignité messianique, ni à l'égard du peuple juif, ni même envers ses disciples. Il défendra plus tard à ces derniers de le faire connaître, avant le temps, comme le Messie. (Matthieu 16.20 ; Marc 8.30 ; Luc 9.21)
    Aussi la critique négative a-telle trouvé une contradiction entre ces réticences et la franche déclaration de notre récit. C'est méconnaître la différence des situations. Parmi les Juifs, imbus de fausses espérances messianiques, Jésus devait éviter l'abus qu'ils pouvaient faire de ses paroles, tandis qu'en Samarie, il ne courait point les mêmes dangers.
    Il saisit avec l'empressement de la charité l'occasion de se révéler à une femme qui cherchait le salut, et, par elle, à ses concitoyens. (versets 29,39)