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Job 29Jb 29 (Segond 1910)
1 Job prit de nouveau la parole sous forme sentencieuse et dit:2 Oh ! que ne puis-je être comme aux mois du passé, Comme aux jours où Dieu me gardait,
3 Quand sa lampe brillait sur ma tête, Et que sa lumière me guidait dans les ténèbres !
4 Que ne suis-je comme aux jours de ma vigueur, Où Dieu veillait en ami sur ma tente,
5 Quand le Tout Puissant était encore avec moi, Et que mes enfants m'entouraient ;
6 Quand mes pieds se baignaient dans la crème Et que le rocher répandait près de moi des ruisseaux d'huile !
7 Si je sortais pour aller à la porte de la ville, Et si je me faisais préparer un siège dans la place,
8 Les jeunes gens se retiraient à mon approche, Les vieillards se levaient et se tenaient debout.
9 Les princes arrêtaient leurs discours, Et mettaient la main sur leur bouche ;
10 La voix des chefs se taisait, Et leur langue s'attachait à leur palais.
11 L'oreille qui m'entendait me disait heureux, L'oeil qui me voyait me rendait témoignage ;
12 Car je sauvais le pauvre qui implorait du secours, Et l'orphelin qui manquait d'appui.
13 La bénédiction du malheureux venait sur moi ; Je remplissais de joie le coeur de la veuve.
14 Je me revêtais de la justice et je lui servais de vêtement, J'avais ma droiture pour manteau et pour turban.
15 J'étais l'oeil de l'aveugle Et le pied du boiteux.
16 J'étais le père des misérables, J'examinais la cause de l'inconnu ;
17 Je brisais la mâchoire de l'injuste, Et j'arrachais de ses dents la proie.
18 Alors je disais: Je mourrai dans mon nid, Mes jours seront abondants comme le sable ;
19 L'eau pénétrera dans mes racines, La rosée passera la nuit sur mes branches ;
20 Ma gloire reverdira sans cesse, Et mon arc rajeunira dans ma main.
21 On m'écoutait et l'on restait dans l'attente, On gardait le silence devant mes conseils.
22 Après mes discours, nul ne répliquait, Et ma parole était pour tous une bienfaisante rosée ;
23 Ils comptaient sur moi comme sur la pluie, Ils ouvraient la bouche comme pour une pluie du printemps.
24 Je leur souriais quand ils perdaient courage, Et l'on ne pouvait chasser la sérénité de mon front.
25 J'aimais à aller vers eux, et je m'asseyais à leur tête ; J'étais comme un roi au milieu d'une troupe, Comme un consolateur auprès des affligés.
Jb 29 (Martin)
Description du premier état de Job ; et de sa grande prospérité.
1
Et Job continuant, reprit son discours sentencieux, et dit :
2
Oh ! qui me ferait être comme j'étais autrefois, comme j'étais en ces jours où Dieu me gardait.
3
Quand il faisait luire sa lampe sur ma tête, et quand je marchais parmi les ténèbres, [éclairé] par sa lumière.
4
Comme j'étais aux jours de mon automne, lorsque le secret de Dieu était dans ma tente.
5
Quand le Tout-puissant était encore avec moi, et mes gens autour de moi.
6
Quand je lavais mes pas dans le beurre, et que des ruisseaux d'huile découlaient pour moi du rocher.
7
Quand je sortais vers la porte passant par la ville, et que je me faisais préparer un siège dans la place,
8
Les jeunes gens me voyant se cachaient, les vieillards se levaient, et se tenaient debout.
9
Les principaux s'abstenaient de parler, et mettaient la main sur leur bouche.
10
Les Conducteurs retenaient leur voix, et leur langue était attachée à leur palais.
11
L'oreille qui m'entendait, disait que j'étais bienheureux, et l'oeil qui me voyait, déposait en ma faveur.
12
Car je délivrais l'affligé qui criait, et l'orphelin qui n'avait personne pour le secourir.
13
La bénédiction de celui qui s'en allait périr, venait sur moi, et je faisais que le coeur de la veuve chantait de joie.
14
J'étais revêtu de la justice, elle me servait de vêtement, et mon équité m'était comme un manteau, et [comme] une tiare.
15
Je servais d'oeil à l'aveugle, et de pieds au boiteux.
16
J'étais le père des pauvres, et je m'informais diligemment de la cause qui ne m'était point connue.
17
Je cassais les grosses dents de l'injuste, et je lui arrachais la proie d'entre ses dents.
18
C'est pourquoi je disais : Je mourrai dans mon lit, et je multiplierai mes jours comme les grains de sable.
19
Ma racine était ouverte aux eaux, et la rosée demeurait toute la nuit sur mes branches.
20
Ma gloire se renouvelait en moi, et mon arc était renforcé en ma main.
21
On m'écoutait, et on attendait [que j'eusse parlé] ; et lorsque j'avais dit mon avis, on se tenait dans le silence.
22
Ils ne répliquaient rien après ce que je disais, et ma parole se répandait sur eux [comme une rosée].
23
Ils m'attendaient comme on attend la pluie ; ils ouvraient leur bouche, comme après la pluie de la dernière saison.
24
Riais-je avec eux ? ils ne le croyaient point ; et ils ne faisaient point disparaître la sérénité de mon visage.
25
Voulais-je aller avec eux ? j'étais assis au haut bout, j'étais entr'eux comme un Roi dans son armée, et comme un homme qui console les affligés.
Jb 29 (Ostervald)
1 Job continua son discours sentencieux, et dit:2 Oh! que ne suis-je comme aux mois d'autrefois, comme au jour où Dieu me gardait,
3 Quand son flambeau luisait sur ma tête, quand je marchais à sa lumière dans les ténèbres;
4 Comme aux jours de mon automne, quand l'amitié de Dieu veillait sur ma tente;
5 Quand le Tout-Puissant était encore avec moi, et que mes jeunes gens m'entouraient;
6 Quand je lavais mes pieds dans le lait, et que le rocher se fondait près de moi en torrent d'huile!
7 Quand je sortais pour me rendre à la porte de la ville, et que je me faisais préparer un siège dans la place publique,
8 Les jeunes gens, me voyant, se retiraient; les vieillards se levaient et se tenaient debout.
9 Des princes s'arrêtaient de parler, et mettaient la main sur leur bouche.
10 La voix des chefs s'éteignait, et leur langue s'attachait à leur palais.
11 Car l'oreille qui m'entendait me proclamait heureux, et l'oeil qui me voyait me rendait témoignage.
12 Car je délivrais l'affligé qui criait, et l'orphelin qui n'avait personne pour le secourir.
13 La bénédiction de celui qui s'en allait périr venait sur moi, et je faisais chanter de joie le coeur de la veuve.
14 Je me revêtais de la justice, et elle se revêtait de moi. Mon équité était mon manteau et ma tiare.
15 J'étais les yeux de l'aveugle, et les pieds du boiteux.
16 J'étais le père des pauvres, et j'étudiais à fond la cause de l'inconnu.
17 Je brisais les mâchoires de l'injuste, et j'arrachais la proie d'entre ses dents.
18 Et je disais: Je mourrai avec mon nid, et je multiplierai mes jours comme le phénix.
19 Ma racine sera exposée à l'eau, et la rosée passera la nuit dans mes branches.
20 Ma gloire se renouvellera en moi, et mon arc se renforcera dans ma main.
21 On m'écoutait, on attendait et on se taisait, jusqu'à ce que j'eusse donné mon avis.
22 Après que j'avais parlé, on ne répliquait pas, et ma parole découlait goutte à goutte sur eux.
23 Ils m'attendaient comme la pluie, et ils ouvraient leur bouche comme pour une ondée tardive.
24 Je souriais quand ils étaient désespérés; et ils n'altéraient pas la sérénité de mon visage.
25 J'aimais à aller avec eux, et je m'asseyais à leur tête; je siégeais comme un roi au milieu de ses gardes, comme un consolateur au milieu des affligés.
La versification des traductions pouvant varier, l'alignement ne correspond parfois pas à la même phrase.
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