Lueur.org - Un éclairage sur la foi

Matthieu 24:1-3 (Annotée Neuchâtel)

   1 Et Jésus, étant sorti du temple, s'éloignait, et ses disciples s'approchèrent pour lui montrer les constructions du temple. 2 Mais il leur dit : Ne voyez-vous pas toutes ces choses ? En vérité, je vous dis qu'il ne sera laissé ici pierre sur pierre qui ne soit démolie.
   3 Or, comme il était assis sur la montagne des Oliviers, ses disciples s'approchèrent de lui en particulier, disant : Dis-nous quand ces choses arriveront, et quel sera le signe de ton avènement et de la consommation du temps.

Références croisées

24:1 Mt 23:39, Jr 6:8, Ez 8:6, Ez 10:17-19, Ez 11:22-23, Os 9:12, Mc 13:1-2, Lc 21:5-6, Jn 2:20
Réciproques : Lv 26:31, Ps 48:12, Ps 69:25, Jr 7:14, Jr 51:61, Os 3:4, Ag 1:4, Za 11:1, Ac 6:14
24:2 1R 9:7-8, Jr 26:18, Ez 7:20-22, Dn 9:26-27, Mi 3:12, Lc 19:44, 2P 3:11
Réciproques : Lv 14:45, Lv 26:31, 2S 17:13, Ps 48:12, Ps 69:25, Es 63:18, Es 64:11, Es 66:1, Jr 7:14, Jr 52:13, Lm 2:7, Lm 4:1, Ez 11:23, Os 3:4, Mi 1:6, Ag 1:4, Za 11:1, Mt 5:18, Mt 23:38, Mc 13:1, Mc 13:2, Lc 21:5, Lc 21:6, Ac 6:14, Ac 7:49
24:3 Mt 21:1, Mc 13:3-4, Mt 13:10-11, Mt 13:36, Mt 15:12, Mt 17:19, Dn 12:6-8, Lc 21:7, Jn 21:21-22, Ac 1:7, 1Th 5:1-11, Mt 24:32-33, Mt 24:43, Mt 13:39-40, Mt 13:49, Mt 28:20, He 9:26
Réciproques : Es 24:19, Za 14:5, Mt 16:28, Mt 24:14, Mt 24:30, Mc 11:1, Lc 13:23, Lc 17:30, Ac 1:6, Ac 1:12, Ac 3:20, 2P 1:16

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Matthieu 24
  • 24.1 Et Jésus, étant sorti du temple, s'éloignait, et ses disciples s'approchèrent pour lui montrer les constructions du temple. Chapitre 24. Discours sur les derniers temps
    1 à 14 Signes précurseurs de la fin.
    Comparer Marc 13 ; Luc 21.
    - Jésus étant sorti du temple où il s'était tenu presque constamment dans ces derniers jours. (Matthieu 21.23)
    Les mots du temple doivent se rapporter au verbe s'éloignait (grec s'en allait).
    C'est au moment où il quittait le temple et le vouait ainsi à la ruine, que les disciples, par une ironie involontaire et inconsciente, lui en font admirer les magnifiques constructions. Le Sauveur s'éloigne définitivement de ce lieu sacré où sa parole a si souvent retenti. (Matthieu 23.39, note.) Il consomme sa rupture avec ce centre religieux de la théocratie juive. Les jugements de Dieu vont commencer. Jésus les annonce dans ce chapitre.
    Les disciples montrent avec admiration à leur Maître les constructions du temple, ou plutôt du lieu sacré, qui comprenait, non seulement le temple proprement dit, mais tous les bâtiments qui en étaient les dépendances.
    Selon Marc, (Marc 13.2, voir les notes) l'un d'eux lui dit : "Vois quelles pierres et quelles constructions !" Il s'agit des constructions entreprises par Hérode et continuées par ses successeurs.
    Ces travaux, commencés vingt ans avant Jésus-Christ, durèrent jusqu'aux approches de la guerre des Romains. Josèphe (Antiq. XV, 11 et Guerre des Juifs, V, 5, 5) en a décrit la beauté et la grandeur.
    Mais qu'est-ce qui pouvait inspirer aux disciples l'idée de faire admirer à leur Maître la magnificence de ces bâtiments ? Serait-ce la parole qu'il venait de prononcer (Matthieu 23.38) et qui avait excité dans leurs cœurs un funeste pressentiment ? Cela est possible, mais n'est pas clairement indiqué. D'après la réponse de Jésus, il semblerait plutôt que les disciples aient été, à ce moment comme précédemment (Matthieu 20.17-22) et dans la suite (Luc 22.24 et suivants Luc 22.38,46), sans intelligence du moment solennel où ils se trouvaient.
  • 24.2 Mais il leur dit : Ne voyez-vous pas toutes ces choses ? En vérité, je vous dis qu'il ne sera laissé ici pierre sur pierre qui ne soit démolie. Ces paroles, si simples en elles-mêmes, ont été traduites et expliquées de bien des manières différentes. Ainsi on a pris le verbe regarder dans le sens "d'admirer." Jésus reprocherait à ses disciples d'arrêter leurs pensées sur des choses qui allaient être détruites. Ainsi encore, en retranchant la négation qui manque dans quelques manuscrits on a traduit : Vous voyez toutes ces choses : bientôt il n'en restera rien.
    Cette traduction donne le vrai sens. Jésus, par une question qui appelle une réponse affirmative, invite les disciples à embrasser d'un regard les édifices superbes qui excitent leur admiration, afin de faire ressortir la terrible prédiction qu'il va prononcer.
    Dans les premiers jours du mois d'août 70, tandis que les Romains déjà maîtres du reste de la ville battaient en brèche avec leurs machines les formidables murailles du temple, un légionnaire lança un brandon sur la toiture du sanctuaire. Celui-ci prit feu et fut bientôt réduit en cendres. Titus laissa à Jérusalem un certain Térentins Rufus. C'est lui qui, au rapport d'un écrivain juif, "fit passer la charrue sur l'emplacement du temple et les endroits environnants." (E.Stapfer La Palestine, p. 89, 90.)
    L'empereur Adrien éleva plus tard (131) au sommet de la colline de Morija un temple à Jupiter. Celui-ci fut détruit par Constantin.
    Le lieu demeura couvert de ruines jusqu'à la conquête d'Omar (637). Ses successeurs y élevèrent divers édifices, dont le principal est le Qoubbet es-Sakrah ou Dôme-du-Rocher appelé improprement mosquée d'Omar. (Ph. Bridel, La Palestine illustrée, I)
  • 24.3 Or, comme il était assis sur la montagne des Oliviers, ses disciples s'approchèrent de lui en particulier, disant : Dis-nous quand ces choses arriveront, et quel sera le signe de ton avènement et de la consommation du temps. Jésus et ses disciples sont sortis de la ville ; (verset 1) ils sont descendus dans la vallée du Cédron, puis remontant de l'autre côté sur la montagne des Oliviers ils s'y sont assis ; ils ont sous leurs yeux, sur le mont opposé, Jérusalem et les magnifiques constructions du temple que les disciples venaient d'admirer. (Marc 13.3) On comprend tout ce que cette situation donne d'actuel et de solennel au discours qui va suivre.
    Les disciples ont différé leur question pour pouvoir interroger leur Maître en particulier, car ils sentaient qu'il s'agissait d'une révélation solennelle qu'eux seuls alors devaient entendre. Ils adressent à Jésus deux questions :
    Quand est-ce que ces choses (la destruction de Jérusalem, v.2) arriveront ?
    Quel sera le signe de ton avènement et de la consommation du temps ?
    L'avènement de Jésus-Christ, ou son arrivée, ou sa présence (grec parousia), c'est son retour dans la gloire pour juger le monde et pour élever son règne à la perfection, (comparez Matthieu 24.27,37,39 ; 1Thessaloniciens 2.19 ; 4.15 ; 2Thessaloniciens 2.1 ; 1Corinthiens 15.23 ; 1Jean 2.28 ; Jacques 5.7)
    c'est ce qui est appelé ailleurs son apparition (1Timothée 6.14,2Timothée 4.1)
    ou encore sa révélation. (1Corinthiens 1.7 ; 2Thessaloniciens 1.7 ; 1Pierre 1.7)
    A l'avénement de Christ les disciples joignent la consommation du temps (grec du siècle) expression propre à Matthieu (Matthieu 13.39,40,49) et qu'on traduit ordinairement par ces mots : la fin du monde, c'est-à-dire la fin de l'économie présente.
    Ainsi, dans la pensée des disciples, qui est celle de tout le Nouveau Testament, le retour de Christ la résurrection et le jugement coïncident avec la consommation du temps, ou ce qui est appelé ailleurs "le dernier jour," (Jean 6.39,40,44,54) ou "les derniers jours," (Actes 2.17 ; 2Timothée 3.1) ou encore "le dernier temps," (1Pierre 1.5,20) ou enfin "la dernière heure." (1Jean 2.18)
    - Il faut remarquer que la double question des disciples n'est formulée ainsi que dans Matthieu ; Marc et Luc la posent autrement. (Voir Marc 13.4, note.)