Matthieu 26:59-65
(Annotée Neuchâtel)
59
Or les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin cherchaient un faux témoignage contre Jésus, pour le faire mourir ;
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et ils n'en trouvèrent point, bien que plusieurs faux témoins se fussent présentés. Mais plus tard deux faux témoins s'étant présentés,
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dirent : Celui-ci a dit : Je puis détruire le temple de Dieu et le rebâtir en trois jours.
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Et le souverain sacrificateur s'étant levé, lui dit : Ne réponds-tu rien ? Qu'est-ce que ceux-ci déposent contre toi ?
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Mais Jésus gardait le silence. Et le souverain sacrificateur reprenant la parole, lui dit : Je t'adjure, par le Dieu vivant, de nous dire, si tu es le Christ, le Fils de Dieu.
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Jésus lui dit : Tu l'as dit ; en outre, je vous le dis, désormais vous verrez le fils de l'homme assis à la droite de la Puissance et venant sur les nuées du ciel.
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Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, en disant : Il a blasphémé ! qu'avons-nous encore besoin de témoins ? Voici, vous avez maintenant entendu le blasphème. Que vous en semble ?
Références croisées
26:59 Dt 19:16-21, 1R 21:8-13, Ps 27:12, Ps 35:11-12, Ps 94:20-21, Pr 25:18, Mc 14:55-56, Ac 6:11-13, Ac 24:1-13Réciproques : Gn 39:14, Ex 20:16, Ex 23:1, 1S 22:9, 1R 21:10, Ne 6:13, Ps 2:2, Ps 22:13, Ps 31:13, Ps 52:2, Ps 55:3, Ps 64:6, Ps 109:2, Ps 119:69, Ps 120:2, Pr 6:19, Pr 12:17, Pr 24:28, Ec 3:16, Es 32:7, Jr 20:10, Jr 26:8, Ez 22:9, Ha 1:4, Mt 5:22, Mt 10:17, Mt 21:15, Lc 6:7, Lc 22:63, Lc 23:2, Jn 11:53, Jn 18:21, Ac 4:27, Ac 24:9
26:60 Dn 6:4-5, Tt 2:8, 1P 3:16, Dt 19:15, Mc 14:57-59
Réciproques : Ex 20:16, Lv 19:16, 1R 21:10, Ps 27:12, Ps 35:11, Pr 24:28, Es 32:7, Jr 20:10, Mc 14:55, Lc 6:7, Lc 23:2, Jn 2:19, Jn 18:21, Ac 6:11, Ac 24:9, Ac 25:7, 2Co 13:1
26:61 Mt 26:71, Mt 12:24, Gn 19:9, 1R 22:27, 2R 9:11, Ps 22:6-7, Es 49:7, Es 53:3, Lc 23:2, Jn 9:29, Ac 17:18, Ac 18:13, Ac 22:22, Mt 27:40, Jr 26:8-11, Jr 26:16-19, Mc 15:29, Jn 2:19-21, Ac 6:13
Réciproques : Lv 19:16, Dt 19:15, Ps 56:5, Ps 89:51, Am 7:11, Za 6:12, Mt 27:63, Mc 14:57, Ac 7:1, 2Co 13:1
26:62 Mt 27:12-14, Mc 14:60, Lc 23:9, Jn 18:19-24, Jn 19:9-11
Réciproques : Mt 27:13, Mc 15:4, Ac 7:1, Ac 8:32
26:63 Ps 38:12-14, Es 53:7, Dn 3:16, Ac 8:32-35, 1P 2:23, Lv 5:1, Nb 5:19-21, 1S 14:24, 1S 14:26, 1S 14:28, 1R 22:16, 2Ch 18:15, Pr 29:24, Mc 14:61, Lc 22:66-71, Jn 8:25, Jn 10:24, Jn 18:37, Mt 16:16, Mt 27:40, Mt 27:43, Mt 27:54, Ps 2:6-7, Es 9:6-7, Jn 1:34, Jn 1:49, Jn 3:16-18, Jn 5:18-25, Jn 6:69, Jn 10:30, Jn 10:36, Jn 19:7, Jn 20:31, 1Jn 5:11-13
Réciproques : Ex 20:7, Dt 5:26, Js 6:26, 1S 3:17, Esd 10:5, Ne 5:12, Ct 2:7, Jr 10:10, Mt 14:33, Mt 27:12, Mc 5:7, Mc 9:7, Mc 12:6, Mc 14:60, Lc 1:35, Lc 4:41, Lc 9:20, Lc 22:67, Jn 4:26, Jn 8:6, Ac 9:20, Ac 19:13, Rm 1:3, 2Co 1:19, 1Th 5:27, He 1:2, Ap 7:2
26:64 Mt 26:25, Mt 27:11, Mc 14:62, Lc 22:70, Jn 18:37, Mt 16:27, Mt 24:30, Mt 25:31, Dn 7:13, Lc 21:27, Jn 1:50-51, Ac 1:11, Rm 14:10, 1Th 4:16, Ap 1:7, Ap 20:11, Ps 110:1, Ac 7:55-56, He 1:3, He 12:2
Réciproques : Ex 20:7, 2Ch 18:16, Ps 104:3, Es 19:1, Na 1:3, Mt 10:23, Mt 16:28, Mt 27:40, Mt 28:13, Mc 8:38, Mc 9:7, Mc 14:61, Lc 1:35, Lc 5:24, Lc 9:26, Lc 17:24, Lc 17:30, Lc 22:69, Jn 4:26, 2Co 1:19, Ep 1:20, Col 3:1, 1Th 4:17, 2Th 1:7, Tt 2:13, Ap 6:16, Ap 12:10
26:65 Lv 21:20, 2R 18:37, 2R 19:1-3, Jr 36:24, Mc 14:63-64, Mt 9:3, 1R 21:10-13, Lc 5:21, Jn 10:33, Jn 10:36
Réciproques : Gn 37:34, Gn 39:17, Lv 21:10, Lv 24:11, Nb 14:6, 2R 5:7, Jb 15:6, Es 19:1, Es 36:22, Es 53:8, Mc 2:7, Lc 2:34, Lc 22:71, Jn 18:20, Jn 19:11, Ac 7:56, Ac 14:14
Notes de la Bible Annotée Neuchâtel
A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informationsMatthieu 26
- 26.60 et ils n'en trouvèrent point, bien que plusieurs faux témoins se fussent présentés. Mais plus tard deux faux témoins s'étant présentés, Le texte reçu répète une seconde fois à la fin de ce verset les mots : ils n'en trouvèrent point, qui ne sont pas authentiques.
Il en est de même des mots : et les anciens qu'il introduit après les principaux sacrificateurs. (verset 59
)
Quoiqu'il se fût présenté plusieurs faux témoins, aucun d'eux ne proférait une accusation assez grave pour condamner Jésus à mort. (ComparerMarc 14.59
)
Le sanhédrin voulait hypocritement conserver les formes de la justice. - 26.61 dirent : Celui-ci a dit : Je puis détruire le temple de Dieu et le rebâtir en trois jours. Cette parole de Jésus pouvait paraître aux Juifs un sacrilège, une atteinte portée au temple de Dieu ; mais elle était à la fois mal comprise et faussée. Il n'avait pas dit, en effet, je puis détruire, mais détruisez. (
Jean 2.19
, note ; comparezMarc 14.58
) - 26.63 Mais Jésus gardait le silence. Et le souverain sacrificateur reprenant la parole, lui dit : Je t'adjure, par le Dieu vivant, de nous dire, si tu es le Christ, le Fils de Dieu. On peut réunir en une les deux propositions interrogatives : "Ne réponds-tu rien à ce que ceux-ci déposent contre toi" (Tischendorf, B. Weiss.)
La ponctuation que nous avons adoptée est préférée par Tregelles, Westcott et Hort, Meyer. Ce dernier trouve avec raison qu'elle répond mieux à la passion avec laquelle le souverain sacrificateur interroge Jésus.
- Jésus se tait par un sentiment de dignité et par la conviction que toute défense serait inutile en présence d'un tel tribunal. Il y a donc dans ce silence une sévère accusation contre les accusateurs.
Sin., B, des majuscules et des versions omettent : reprenant la parole.
- Par ces termes solennels : Je t'adjure, et cela par le Dieu vivant qui doit punir le mensonge, (Hébreux 10.31
) le souverain sacrificateur imposait à Jésus une sorte de serment.
Quelle est la question précise qu'il lui pose ? Non pas seulement : Es-tu le Christ, le Messie, car il n'est pas probable qu'une telle prétention eût paru digne de mort ; mais es-tu le Fils de Dieu ?
C'est en vain que plusieurs interprètes veulent nous faire considérer ces deux termes comme synonymes. Pour comprendre toute la portée que le souverain sacrificateur attachait à ce dernier titre, il faut se rappeler les termes dans lesquels les Juifs avaient précédemment articulé contre Jésus-Christ la même accusation : "il disait que Dieu était son propre Père, se faisant égal à Dieu ;" (Jean 5.18
) "nous ne te lapidons point pour aucune bonne œuvre, mais pour un blasphème et parce que, n'étant qu'un homme, tu te fais Dieu.." (Jean 10.33
)
La question de Caïphe est destinée à arracher à Jésus une semblable déclaration, qui permettra de l'accuser de blasphème, (verset 65
) crime que la loi de Moïse punissait de mort. La réponse de Jésus aussi n'a toute sa signification que si l'on y voit une affirmation de sa divinité. - 26.64 Jésus lui dit : Tu l'as dit ; en outre, je vous le dis, désormais vous verrez le fils de l'homme assis à la droite de la Puissance et venant sur les nuées du ciel. Tu l'as dit. Hébraïsme qui signifie : Oui, comme tu l'as dit.
Ou, selon le récit de Marc : (Marc 14.62
) Moi je le suis. Moment unique dans la vie de Jésus, que celui où il proclame sa messianité et sa divinité devant les représentants de la théocratie !
Jésus emploie à dessein le langage et les images de l'Ecriture que ses auditeurs connaissaient bien. Ainsi, le fils de l'homme, venant sur les nuées du ciel, sont des termes messianiques, empruntés àDaniel 7.13
, et qui annoncent son retour dans la gloire pour exercer le jugement du monde. (Matthieu 24.30
)
Ainsi encore être assis à la droite de la Puissance (de Dieu), c'est, conformément à la prophétie, (Psaumes 110.1
) prendre part à la puissance et à la gloire divines, aussi bien qu'au gouvernement de l'univers. (Marc 16.19 ; Actes 2.33 ; 5.31 ; Romains 8.34
)
Ce fils de l'homme va passer de son profond abaissement au plus haut degré de gloire. Cet accusé qui va être condamné à mort, cite d'avance ses juges à son propre tribunal !
- Quelques interprètes, pressant le mot désormais ou dés maintenant, qui s'applique au verbe vous verrez, pensent que les mots venant sur les nuées du ciel ne peuvent pas désigner le retour final de Christ, mais bien l'exercice de son pouvoir spirituel dans son règne sur la terre. Cette dernière idée n'est sûrement pas contraire au texte ; mais ce serait trop presser les termes que de vouloir en exclure la seconde venue du Sauveur. Il vient sans cesse à travers les siècles, mais il ne fait par là que préparer ce retour suprême par lequel il élèvera son règne à la perfection. Les paroles du Sauveur que nous venons de citer (Matthieu 24.30
) ne laissent d'ailleurs aucun doute sur le sens de notre passage. - 26.65 Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, en disant : Il a blasphémé ! qu'avons-nous encore besoin de témoins ? Voici, vous avez maintenant entendu le blasphème. Que vous en semble ? Déchirer ses vêtements était chez les Juifs un signe de tristesse profonde ou de vive indignation. (
2Rois 18.37 ; 19.1
) Il est évident que, chez Caïphe, ces sentiments étaient hypocritement simulés ou du moins dominés par la haine. (Jean 11.49
et suivants)
Caïphe affirme que Jésus, en se déclarant le Messie, le Fils de Dieu, et en prétendant avoir part à la puissance divine, (verset 64
) s'attribue une gloire qui n'appartient qu'à Dieu, et prononce un blasphème. (ComparerJean 10.33
) Les mots Que vous en semble ? étaient la question solennelle posée par le président à tout le conseil, pour que celui-ci fit connaître son vote. Or ce vote, d'aprèsLévitique 24.16
, ne pouvait être qu'une condamnation à mort. Et c'est ce qui eut lieu. (verset 66
)
D'où il faut conclure que si Jésus n'avait pas été ce qu'il déclarait être, la sentence prononcée contre lui conforme à la loi de Moïse serait parfaitement juste. Ceux qui nient la divinité de Jésus-Christ ont-ils réfléchi à cette conséquence de leur négation ?