Lueur.org - Un éclairage sur la foi

Nombres 35-36 (Annotée Neuchâtel)

   1 Et l'Eternel parla à Moïse, dans les plaines de Moab, près du Jourdain de Jéricho, en disant : 2 Ordonne aux fils d'Israël qu'ils donnent aux Lévites, sur l'héritage qu'ils posséderont, des villes pour y habiter ; vous donnerez aussi aux Lévites une banlieue autour de ces villes. 3 Et les villes leur serviront pour y habiter ; et les banlieues seront pour leur bétail, pour leurs biens et pour tous leurs animaux. 4 Et les banlieues des villes que vous donnerez aux Lévites seront, à partir du mur de la ville et à l'extérieur, de mille coudées tout autour. 5 Et vous mesurerez, à l'extérieur de la ville, deux mille coudées du côté oriental, deux mille coudées du côté méridional, deux mille coudées du côté occidental et deux mille coudées du côté septentrional, la ville étant au milieu. Telles seront les banlieues de leurs villes. 6 Quant aux villes que vous donnerez aux Lévites, ce sont les six villes de refuge que vous donnerez pour que le meurtrier s'y retire, et vous donnerez en outre quarante-deux villes. 7 Toutes les villes que vous donnerez aux Lévites seront au nombre de quarante-huit villes, chacune avec sa banlieue. 8 Pour les villes que vous donnerez sur la propriété des fils d'Israël, vous prendrez plus de celui qui a plus, et moins de celui qui a moins ; chacun donnera de ses villes aux Lévites, à proportion de l'héritage qui lui est échu.
   9 Et l'Eternel parla à Moïse en disant : 10 Parle aux fils d'Israël, et dis-leur : Lorsqu'après avoir passé le Jourdain, vous serez entrés dans le pays de Canaan, 11 vous vous choisirez des villes qui soient pour vous des villes de refuge ; là se retirera le meurtrier qui a tué quelqu'un par mégarde. 12 Et ces villes vous serviront de refuge contre le vengeur, et le meurtrier ne mourra point avant d'avoir comparu devant l'assemblée pour être jugé. 13 Quant aux villes que vous donnerez, vous aurez six villes de refuge. 14 Et vous donnerez trois villes au-delà du Jourdain, et vous donnerez trois villes dans le pays de Canaan : elles seront villes de refuge. 15 Pour les fils d'Israël, pour l'étranger et pour celui qui demeure au milieu de vous, ces six villes serviront de refuge, où se retirera quiconque, aura tué quelqu'un par mégarde. 16 S'il l'a frappé avec un instrument de fer, et que la mort s'en suive, c'est un meurtrier : le meurtrier sera puni de mort. 17 S'il l'a frappé avec une pierre qui peut donner la mort, et que la mort s'en suive, c'est un meurtrier : le meurtrier sera puni de mort. 18 Ou s'il l'a frappé en prenant un instrument de bois qui peut donner la mort, et que la mort s'en suive, c'est un meurtrier : le meurtrier sera puni de mort. 19 C'est le vengeur du sang qui fera mourir le meurtrier ; quand il le rencontrera, il le tuera. 20 Si par haine il a renversé un homme, ou s'il lui a jeté quelque chose avec intention, et que la mort s'en suive, 21 ou si par inimitié il l'a frappé de sa main et que la mort s'en suive, celui qui a frappé sera puni de mort : c'est un meurtrier : le vengeur du sang tuera le meurtrier, quand il le rencontrera. 22 Mais s'il l'a renversé fortuitement et non par inimitié, ou s'il lui a jeté quelque chose sans intention, 23 ou s'il a fait tomber sur lui sans le voir une pierre qui peut donner la mort, et que la mort s'ensuive, sans qu'il soit son ennemi et qu'il lui cherche du mal, 24 l'assemblée jugera entre celui qui a frappé et le vengeur du sang d'après ces lois. 25 Et l'assemblée délivrera le meurtrier de la main du vengeur du sang, et le fera retourner dans la ville de refuge où il s'était enfui. Et il y demeurera jusqu'à la mort du grand sacrificateur qui a été oint de l'huile sainte. 26 Et si le meurtrier sort du territoire de la ville de refuge où il s'est enfui, 27 et si le vengeur du sang le rencontre hors du territoire de sa ville de refuge, et que le vengeur du sang tue le meurtrier, il n'est pas coupable de meurtre. 28 Car le meurtrier doit demeurer dans sa ville de refuge jusqu'à la mort du grand sacrificateur ; et après la mort du grand sacrificateur, il retournera au pays où se trouve sa possession. 29 Ce sera pour vous une règle de droit de génération en génération, dans tous les lieux où vous habiterez. 30 Toutes les fois qu'un meurtre a été commis, c'est sur la déposition de témoins qu'on fera mourir le meurtrier. Et un seul témoin ne peut déposer pour faire condamner une personne à mort. 31 Et vous n'accepterez point de rançon pour la vie d'un meurtrier dont le crime est digne de mort, car il sera mis à mort. 32 Et vous n'accepterez point de rançon pour que celui qui s'est enfui dans sa ville de refuge, puisse revenir habiter dans le pays avant la mort du sacrificateur. 33 Et vous ne souillerez pas le pays où vous êtes, car le sang souille le pays ; car pour le pays il n'y a de propitiation pour le sang qui y a été répandu que par le sang de celui qui l'a répandu. 34 Et vous ne profanerez point le pays où vous demeurez et au milieu duquel j'habite ; car je suis l'Eternel, qui habite au milieu des fils d'Israël.

Nombres 36

   1 Et les chefs de famille des fils de Galaad, fils de Makir, fils de Manassé, d'entre les familles des fils de Joseph, s'approchèrent et parlèrent devant Moïse et devant les princes, chefs de famille des fils d'Israël. 2 Et ils dirent : L'Eternel a ordonné à mon seigneur de donner le pays en héritage par le sort aux fils d'Israël, et mon seigneur a reçu de l'Eternel l'ordre de donner l'héritage de Tsélophcad, notre frère, à ses filles. 3 Si elles se marient à l'un des fils d'une [autre] tribu des fils d'Israël, leur héritage sera retranché de l'héritage de nos pères, et il s'ajoutera à l'héritage de la tribu où elles seront entrées, et il sera retranché du lot de notre héritage. 4 Et quand viendra le jubilé pour les fils d'Israël, leur héritage sera ajouté à l'héritage de la tribu où elles seront entrées, et leur héritage sera retranché de l'héritage de la tribu de nos pères.
   5 Et Moïse donna, sur l'ordre de l'Eternel, cette instruction aux fils d'Israël : La tribu des fils de Joseph a raison. 6 Voici ce que l'Eternel ordonne au sujet des filles de Tsélophcad : elles se marieront à qui bon leur semblera ; toutefois elles se marieront dans une famille de la tribu de leurs pères. 7 Et l'héritage des fils d'Israël ne passera pas d'une tribu à l'autre, et les fils d'Israël se tiendront attachés chacun à l'héritage de la tribu de ses pères. 8 Et toute fille héritant d'un patrimoine parmi les tribus des fils d'Israël, épousera un homme d'une famille de la tribu de son père, afin que les fils d'Israël possèdent chacun l'héritage de leurs pères. 9 Et un héritage ne passera pas d'une tribu à une autre tribu, car les tribus des fils d'Israël se tiendront attachées chacune à son héritage. 10 Comme l'Eternel l'avait ordonné à Moïse, ainsi firent les filles de Tsélophcad. 11 Et Machla, Thirtsa, Hogla, Milca et Noa, filles de Tsélophcad, se marièrent avec les fils de leurs oncles. 12 Elles se marièrent dans les familles des fils de Manassé, fils de Joseph, et leur héritage resta dans la tribu de la famille de leur père. 13 Tels sont les commandements et les lois que l'Eternel donna par Moïse aux fils d'Israël dans les plaines de Moab, au bord du Jourdain de Jéricho.

Références croisées

35:1 Nb 22:1, Nb 26:63, Nb 31:12, Nb 33:50, Nb 36:13
Réciproques : Nb 26:3, Js 21:41, 1Ch 6:54, Ez 48:10
35:2 Lv 25:32-33, Js 14:3-4, Js 21:2-42, Ez 45:1-8, Ez 48:8, Ez 48:22, 1Co 9:10-14
Réciproques : Nb 26:57, Nb 26:62, Dt 18:6, Dt 33:11, 1Ch 6:64, 1Ch 13:2, 2Ch 11:14, 2Ch 31:19, Ne 13:10, Jr 32:7
35:3 Js 21:11, 2Ch 11:14, Ez 45:2
Réciproques : Nb 26:57, Dt 18:6, Js 21:8
35:6 Nb 35:13-14, Dt 4:41-43, Js 20:2-9, Js 21:3, Js 21:13, Js 21:21, Js 21:27, Js 21:32, Js 21:36, Js 21:38, Ps 9:9, Ps 62:7-8, Ps 142:4-5, Es 4:6, Mt 11:28, He 6:18
Réciproques : Nb 35:11, Dt 4:42
35:7 Js 21:3-42, 1Ch 6:54-81
35:8 Gn 49:7, Ex 32:28-29, Dt 33:8-11, Js 21:3, Nb 26:54, Nb 33:54, Ex 16:18, 2Co 8:13-14
Réciproques : Js 21:4
35:10 Nb 34:2, Lv 14:34, Lv 25:2, Dt 12:9, Dt 19:1-2
35:11 Nb 35:6, Js 20:2, Nb 35:22-23, Ex 21:13, Dt 4:42, Dt 19:4-5
Réciproques : Dt 17:8, 2R 7:7, He 6:18
35:12 Nb 35:19, Nb 35:25-27, Dt 19:6, Js 20:3-6, Js 20:9, 2S 14:7, Nb 35:24, Dt 19:11-12, Js 20:4-6
Réciproques : Nb 8:9, Dt 4:42, Js 20:5, Js 20:6, 2R 7:7, Mt 5:21
35:13 Nb 35:6
Réciproques : 1Ch 6:57
35:14 Dt 4:41-43, Dt 19:8-10, Js 20:7-9
Réciproques : Nb 35:6, Dt 1:1, Pr 28:17
35:15 Nb 15:16, Ex 12:49, Lv 24:22, Rm 3:29, Ga 3:28
Réciproques : Dt 4:41, Dt 4:42, Dt 19:4, Js 20:2, Js 20:9, 2S 14:14
35:16 Nb 35:22-24, Dt 19:11-13, Nb 35:30-33, Gn 9:5-6, Ex 21:12-14, Lv 24:17
Réciproques : Ex 20:13, Ex 21:18, Dt 17:8, Mt 5:21
35:17 Ex 21:18
35:19 Nb 35:12, Nb 35:21, Nb 35:24, Nb 35:27, Dt 19:6, Dt 19:12, Js 20:3, Js 20:5
Réciproques : Gn 4:14, Ex 21:20, 2S 14:7, 2S 14:11, Rm 13:4
35:20 Gn 4:5, Gn 4:8, 2S 3:27, 2S 13:22, 2S 13:28, 2S 13:29, 2S 20:10, 1R 2:5-6, 1R 2:31-33, Pr 26:24, Pr 28:17, Lc 4:29, Ex 21:14, Dt 19:11, 1S 18:10-11, 1S 18:25, 1S 19:9-12, 1S 20:1, 1S 23:7-9, 1S 24:11, Ps 10:7-10, Ps 11:2, Ps 35:7-8, Ps 57:4-6, Pr 1:18-19, Mc 6:19, Mc 6:24-26, Ac 20:3, Ac 23:21
35:21 Réciproques : Gn 4:14, Ex 21:14, Nb 35:19
35:22 Nb 35:11, Ex 21:13, Dt 19:5, Js 20:3, Js 20:5
Réciproques : Nb 35:16
35:23 Réciproques : Nb 35:11
35:24 Nb 35:12, Js 20:6
Réciproques : Ex 21:1, Nb 35:19, Dt 19:11
35:25 Nb 35:28, Js 20:6, Rm 3:24-26, Ep 2:16-18, He 4:14-16, He 7:25-28, He 9:12-15, He 10:19-22, Ex 29:7, Lv 4:3, Lv 8:12, Lv 21:10
Réciproques : Gn 9:6, Ex 29:29, Ex 30:25, Nb 35:12, Dt 19:5, Js 20:5, 2S 14:14, Lc 24:44
35:26 Réciproques : Js 2:19
35:27 Ex 22:2, Dt 19:6, Dt 19:10
Réciproques : Gn 4:14, Nb 35:19, 2S 14:11
35:28 Jn 15:4-6, Ac 11:23, Ac 27:31, He 3:14, He 6:4-8, He 10:26-30, He 10:39, He 9:11-12, He 9:15-17
Réciproques : Nb 35:25, 2S 14:14
35:29 Nb 27:1, Nb 27:11
35:30 Dt 17:6-7, Dt 19:15, Mt 18:16, Jn 8:17-18, 2Co 13:1, 1Tm 5:19, He 10:28, Ap 11:3
Réciproques : Gn 23:11, Ex 21:12, Ex 21:20, Nb 35:16, Dt 13:14, Mt 5:21, 1Tm 1:9
35:31 Gn 9:5-6, Ex 21:14, Dt 19:11-13, 2S 12:13, 1R 2:28-34, Ps 51:14
Réciproques : Ex 21:12, Ex 21:23, Ex 21:30, Lv 24:17, Dt 27:24, 2S 4:11, 2S 21:9, 2Ch 25:3, 2Ch 33:25, Ps 51:16, Ez 16:38, Ez 18:10, Ac 28:4
35:32 Ac 4:12, Ga 2:21, Ga 3:10-13, Ga 3:22, Ap 5:9
Réciproques : Es 26:21
35:33 Lv 18:25, Dt 21:1-8, Dt 21:23, 2R 23:26, 2R 24:4, Ps 106:28, Es 26:21, Ez 22:24-27, Os 4:2-3, Mi 4:11, Mt 23:31-35, Lc 11:50-51
Réciproques : Dt 19:13, Dt 21:8, 2S 3:28, 2S 14:9, 1R 2:6, 1R 2:31, 2R 14:5, 2R 21:16, 2Ch 33:25, 2Ch 34:5, Ps 106:38, Es 24:5, Jr 2:7, Jr 16:18, Jr 26:15, Jr 26:19, Lm 4:14, Ez 36:17, Mt 23:35, Mt 27:25
35:34 Nb 5:3, Lv 20:24-26, Ps 135:21, Es 57:15, Os 9:3, 2Co 6:16-17, Ap 21:3, Ap 21:27, Nb 5:3, Ex 25:8, Ex 29:45-46, 1R 6:13, Ps 132:14, Es 8:12
Réciproques : Lv 18:25, Nb 16:3, Dt 19:13, Dt 21:23, 1S 2:30, Es 24:5, Jr 2:7, Jr 16:18, Jr 26:19, Ez 36:17, Dn 2:11
35:1 Nb 26:29-33, Nb 27:1, Js 17:2-3, 1Ch 7:14-16
Réciproques : Ex 18:22, Nb 27:7, 1Ch 7:15
35:2 Nb 27:1-11, Nb 26:55-56, Nb 27:1-7, Nb 33:54, Js 13:6, Js 14:1-2, Js 17:3, Nb 27:1, Nb 27:7, Js 17:3-6, Jb 42:15
Réciproques : Lv 25:10, Nb 32:27, 1Ch 2:34
35:3 Nb 36:3
35:4 Lv 25:10-18, Lv 25:23, Es 61:2, Lc 4:18-19
Réciproques : Lv 25:9, Lv 25:13
35:5 Nb 27:7, Dt 5:28
Réciproques : Lv 24:12
35:6 Nb 36:12, Gn 24:3, Gn 24:57, Gn 24:58, 2Co 6:14
Réciproques : Ex 18:16, Lv 24:12, 1Ch 23:22
35:7 Nb 36:9, 1R 21:3
Réciproques : Jg 21:17
35:8 1Ch 23:22
Réciproques : Gn 38:8, Nb 16:14
35:9 Réciproques : Gn 38:8, Nb 36:7
35:10 Ex 39:42-43, Lv 24:23, 2Ch 30:12, Mt 28:20
Réciproques : Nb 26:33, 1Ch 2:34
35:11 Nb 27:1
Réciproques : 1Ch 2:34
35:12 Nb 36:12
Réciproques : Nb 36:6
35:13 Lv 7:37-38, Lv 11:46, Lv 13:59, Lv 14:54-57, Lv 15:32-33, Lv 27:34, Nb 26:3, Nb 33:50, Nb 35:1
Réciproques : Ex 21:1, Nb 22:1, Dt 4:44, Dt 6:1, Es 26:8

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Nombres 35
  • Note de section ou de chapitre
    Les villes lévitiques
  • 35.1 1 à 8 Loi sur les villes lévitiques en général.
    Cette loi et la suivante sur les villes de refuge se rattachent à la législation élohiste, dont elles portent tous les caractères. Comme la tribu de Lévi n'a pas d'héritage dans le pays de Canaan (18.20,23,24; 26.62), Moïse lui assigne quarante-huit villes où les Lévites habiteront et autour desquelles ils auront des pâturages pour leurs bestiaux. Tout en demeurant réunis en groupes, ils pourront ainsi maintenir dans toutes les tribus la connaissance de la vraie religion, et il leur sera plus facile de percevoir les dîmes, qui sont leur seule ressource. Ainsi s'accomplit, sous forme de bénédiction la parole de menace prononcée par Jacob, Genèse 49.7; voir note.
    Leur mode d'habitation décrit par Ezéchiel, d'après lequel ils vivent tous réunis dans un territoire d'environ quatre-vingt-quatre kilomètres carrés au nord du temple, a évidemment un caractère idéal, tandis que l'institution renfermée dans le code sacerdotal se rattache tout naturellement à la circonstance historique du partage de Canaan. Cette institution est donc absolument indépendante de la prophétie d'Ezéchiel et antérieure à celle-ci (Ezéchiel 48.9 et suivants).
    Josué 21.1-45 raconte comment Josué et Eléazar exécutèrent la loi de Moïse. D'après ce récit il ne semble pas que la prescription de notre verset 8 ait été observée, puisque chaque tribu fournit à peu près le même nombre de villes lévitiques. Mais on peut supposer que les grandes tribus fournirent des villes plus considérables. En général, l'ordonnance relative aux villes lévitiques ne reçut qu'une exécution relative, d'abord parce qu'une partie de ces villes ne furent conquises que plus tard, puis parce que bien des Lévites furent souvent amenés par des circonstances privées et par les malheurs des temps à déserter les villes qui leur avaient été assignées. Mais voir cependant 1Chroniques 13.2.
    Certaines villes, telles que Nob et Silo, quoique n'étant pas lévitiques, devinrent villes sacerdotales par l'établissement du sanctuaire dans leur sein. On a prétendu que la dispersion des Lévites en Canaan était contraire à l'obligation qu'ils avaient de servir au sanctuaire. Mais il y avait des classes de Lévites comme des classes de sacrificateurs; comparez Josèphe, Antiquités VII 14.7. Elles officiaient tour à tour à Jérusalem, et à côté de cela elles exerçaient des fonctions civiles et religieuses, comme celles de juges et d'écrivains, dans tout le pays. Le schisme entre les deux royaumes fit naturellement tomber cet ordre de choses pour celui d'Israël.
  • 35.2 Des villes pour y habiter. Les Lévites n'en étaient pas les seuls habitants, comme cela ressort de plusieurs circonstances et en particulier de ce qui est dit de Bethsémès (1Samuel 6.13 et suivants). Les Lévites avaient du reste le droit de vendre leurs maisons. (Lévitique 25.32-33)
    Une banlieue. Ce terme désigne les terrains servant de pâturages autour des villes.
  • 35.4 4 à 5 Les mesures indiquées ici ont été comprises de bien des manières; l'explication la plus simple est celle qui attribue aux Lévites, de chacun des quatre côtés de la ville, une bande de terrain s'étendant depuis la muraille dans la campagne à une distance de mille coudées, sur une largeur de deux mille coudées. Ces quatre pâturages rectangulaires, chacun d'environ un demi-kilomètre carré, étaient la part inaliénable des Lévites (Lévitique 25.34); le reste du territoire qui entourait la ville appartenait aux autres habitants. Dans cette explication l'expression tout autour, du verset 4, doit être prise dans le sens de : de chacun des quatre côtés de la ville.
  • 35.6 Six villes de refuge : voir verset 9 et suivants.
  • 35.7 Quarante-huit villes, soit en moyenne quatre par tribus des deux côtés du Jourdain; treize d'entre elles étaient le lot des sacrificateurs; six avaient le caractère de villes de refuge.
  • 35.9 9 à 34 Loi sur les villes de refuge.
    Chez les peuples anciens, ou régnait, comme aujourd'hui encore chez les Arabes, le droit et même le devoir de la vendetta (la vengeance à exercer sur le meurtrier par le plus proche parent de la victime), existait aussi le droit d'asile, d'après lequel le, meurtrier qui parvenait à se réfugier dans quelque sanctuaire inviolable, y était provisoirement à l'abri de la vengeance. L'ordonnance mosaïque institue et règle dans ce qui suit un droit d'asile analogue; elle n'est que le développement des principes posés Exode 21.13. Le droit de la vendetta y est reconnu, mais il est limité, d'abord par son application exclusive aux cas de meurtre volontaire, puis par l'établissement de lieux de refuge où le meurtrier est abrité contre la vengeance jusqu'à ce qu'un tribunal compétent ait décidé si le meurtre était volontaire on non; dans le premier cas seulement il doit être livré au vengeur du sang (comparez Deutéronome 19.1-13). Il semble étrange que six villes seulement aient possédé ce caractère d'abri pour le meurtrier puisque beaucoup de villes fermées auraient pu jouir du même privilège. Mais la difficulté d'atteindre le lieu de refuge devait contribuer à rendre les cas de meurtre même involontaire moins fréquents; et Dieu voulait donner à ces villes un caractère particulier de sainteté. Elles devenaient semblables aux temples dans lesquels les meurtriers cherchaient parfois un asile; comparez Exode 21.14 (mon autel).
    9 à 15 Les six villes de refuge.
  • 35.11 Par mégarde : voir Lévitique 4.2.
  • 35.12 L'assemblée : non pas celle des magistrats de la ville de refuge, mais celle des magistrats du lieu du domicile du meurtrier; c'est ce qui ressort clairement des versets 24 et 25.
  • 35.13 Six villes. Ces villes sont réparties également des deux côtés du Jourdain; deux au sud, deux au centre et deux au nord, de chaque côté.
  • 35.15 L'étranger. Il a toujours aux yeux de la loi la même valeur que l'Israélite.
  • 35.16 16 à 29. Caractères du meurtre volontaire et du meurtre involontaire; conséquences dans les deux cas.
    Les versets suivants renferment des prescriptions à l'usage du tribunal qui, d'après les versets 24 et 25, doit juger de la nature du meurtre. Le cas n'est pas prévu où le meurtrier aurait négligé de se sauver dans la ville de refuge ou aurait été surpris avant de l'avoir atteinte. Le vengeur anrait-il eu le droit de le tuer avant qu'il y eût eu sentence du tribunal? Il semble, d'après Deutéronome 19.6, qu'il n'aurait pas été envisagé dans ce cas comme coupable d'homicide.
    16 à 18 Indices extérieurs du meurtre volontaire.
  • 35.17 Une pierre qui peut donner la mort, littéralement : une pierre à main, assez grosse pour qu'on ne puisse la lancer qu'en l'empoignant.
  • 35.19 Conséquences du meurtre reconnu volontaire. Le meurtrier est livré au vengeur, qui a le droit et le devoir de le tuer là où il le rencontre.
  • 35.20 20 à 24 Indices moraux du meurtre volontaire. Mêmes conséquences.
  • 35.22 22 et 23 Caractères du meurtre qui doit être envisagé comme involontaire.
  • 35.24 L'assemblée jugera. Les mots suivants : Et le fera retourner dans la ville de refuge (verset 25), montrent qu'il s'agit, non des autorités de cette dernière ville, mais de celles de la ville où le meurtre a été commis. C'est ce qui est dit plus expressément dans la prescription parallèle du Deutéronome, où l'on voit même (Deutéronome 19.12) que les magistrats de cette dernière ville, lorsqu'ils ont constaté le caractère volontaire du meurtre, doivent redemander le meurtrier aux gens de la ville de refuge. On comprend aisément que la question de savoir si le meurtrier avait agi par un mouvement de haine ou dans un sentiment d'inimitié (versets 20 et 21) ne pouvait être jugée en connaissance de cause que par les gens du lieu où il habitait.
  • 35.25 25 à 29 Conséquences du meurtre déclaré involontaire.
    Le meurtrier involontaire est renvoyé dans la ville de refuge qui reste son asile jusqu'à la mort du souverain sacrificateur actuel. S'il en sort, il est exposé aux coups du vengeur du sang parce qu'il a méprisé l'institution théocratique. Comparez le cas analogue de Siméi, 1Rois 2.39-46.
    Jusqu'à la mort du grand sacrificateur. Cette mort est envisagée comme inaugurant une période théocratique nouvelle, dans laquelle les meurtres involontaires précédemment commis cessent de déployer leurs conséquences. Des amnisties du même genre ont également lieu chez d'autres peuples à la mort du souverain. Cette prescription n'implique-t-elle pas un temps où la royauté n'existait pas encore en Israël?
    Oint de l'huile sainte : Lévitique 8.12. L'onction, signe de la dignité suprême, fait ressortir l'importance de ce personnage, comme représentant personnel de l'ensemble de la théocratie. Cette prescription est très remarquable, unique en son genre, et l'on ne peut s'étonner que bien des interprètes y aient vu un indice prophétique de l'efficace expiatoire de la mort du seul vrai futur sacrificateur.
  • 35.26 Sort du territoire de la ville. Il y a toujours quelque chose d'anormal dans le sang versé même involontairement; c'est pourquoi celui qui a occasionné ce malheur ne saurait être exempt de toute peine.
  • 35.30 30 à 34 Prescriptions subsidiaires.
    Sur la déposition de témoins. La déposition de deux témoins est une condition répétée Deutéronome 17.6, et généralisée comme règle de droit israélite 19.15.
  • 35.31 La rançon n'est autorisée pour aucun des deux cas de meurtre. Le sang ne peut être lavé par l'argent; il ne peut l'être que par le sang, ou par la réparation que Dieu a prescrite en cas de meurtre involontaire (verset 32).
  • 35.33 Vous ne souillerez pas le pays. Le pays lui-même, la Terre sainte, est souillé si le sang, ou du moins la réparation qui a été constituée son équivalent, n'a pas enlevé la tache du sang. La punition du meurtrier n'est donc nullement un meurtre s'ajoutant à un autre meurtre; elle efface au contraire le premier meurtre.
  • 35.34 Vous ne profanerez point : Vous le traiteriez comme un sol profane en le souillant par la non expiation du sang (verset 33).
  • Nombres 36

  • Note de section ou de chapitre
    L'héritage des filles de Tsélophcad
    Cette loi est en rapport direct avec l'ordonnance rendue 27.1-11. Celle-ci, donnée en réponse à une demande des filles de Tsélophcad, leur avait garanti, en l'absence d'un descendant mâle de leur père, l'héritage de la propriété paternelle, de manière à assurer la perpétuité de la famille en Israël. L'ordonnance actuelle est la réponse à une demande de la tribu elle-même et a pour but d'assurer à celle-ci l'intégrité de son territoire primitif, qui aurait pu subir une atteinte par le fait du mariage d'une de ces filles héritières avec un membre d'une autre tribu. Il est à remarquer que ces deux ordonnances, comme tant d'autres, n'appartiennent point à une codification systématique, mais sont le résultat de circonstances déterminées, et que cette origine occasionnelle en garantit le caractère historique.
    Notre chapitre, comme 27.1-11 doit être attribué au document élohiste.
  • 36.1 1 à 4 Difficulté.
    Sur Galaad, Makir, Manassé, voir 26.29, note, et 32.39, note.
  • 36.4 Au jubilé, toutes les propriétés retournaient à la famille à laquelle elles avaient été primitivement assignées; mais dans ce cas-ci, ce retour eût été rendu impossible par le fait du mariage de la fille héritière, et ainsi la perturbation fût devenue irréparable.
  • 36.5 5 à 9 Solution.
    La tribu des fils de Joseph, pour dire : la portion de cette tribu qui avait réclamé (voir le mot d'entre, verset 1); ou bien toute la tribu, si elle s'était jointe aux fils de Galaad pour faire la réclamation.
    Les versets 10 à 12 constatent l'exécution de ce point de droit.
  • 36.13 Conclusion de tout le livre.
    Cette formule de clôture correspond à celles de Lévitique 26.46 et Lévitique 27.34 et distingue expressément les lois données au peuple depuis son arrivée dans les plaines de Moab (Nombres, chapitres 27 à 30, 35 et 36) de celles qui avaient été données dans la contrée du Sinaï; ce qui n'exclut ni les lois données occasionnellement, dans l'intervalle entre ces deux actes principaux de législation, ni les explications et les développements qui suivront dans le Deutéronome.
    Conclusion sur le livre des Nombres
    Tout en reconnaissant, avec la critique moderne, en raison d'un certain nombre d'indices philologiques et historiographiques, la pluralité des sources auxquelles a été puisée l'histoire retracée dans le livre des Nombres, nous estimons, comme le pensait sans doute l'auteur même de ce livre, qu'il n'y a aucun désaccord réel entre les documents réunis dans ce récit. L'auteur aura, il est vrai, supprimé ce qui aurait fait double emploi et conservé certains traits appartenant à un document, qui manquaient dans l'autre ou les autres; mais même dans les parties que l'on a le plus sévèrement critiquées, telles que le récit de l'envoi des espions., celui de la révolte de Koré et des Rubénites, ou l'épisode de Balaam, nous croyons avoir constaté l'accord foncier des récits dont l'auteur nous a conservé le fond et la forme.
    Le fait central du livre, la rébellion du peuple à Kadès, suivie de l'arrêt par lequel toute la génération adulte sortie d'Egypte fut condamnée à un long exil et à une mort ignominieuse dans le désert, ce fait décisif est incontestablement historique. Dans quel intérêt un auteur israélite aurait-il inventé un trait qui infligeait à tout son peuple une flétrissure indélébile? Le désir de glorifier la justice et la sainteté de l'Eternel pouvait-il l'engager à couvrir de boue son propre peuple, bien plus le peuple élu par Dieu lui-même? Et, en lui supposant même un rôle aussi invraisemblable, comprendrait-on que la tradition nationale eût accueilli un pareil récit et l'eût reproduit dans deux ou trois rédactions indépendantes, si le fait n'eût été d'une indiscutable notoriété? Un peuple ne prend pourtant pas plaisir à se stigmatiser lui-même. Nous sommes donc ici sur un terrain historique inébranlable.
    Une remarque semblable s'applique à toute une série de traits particuliers de l'histoire du peuple et de ses principaux représentants dans cette période funeste : l'essai du peuple de pénétrer en Canaan par le Négueb, malgré la défense de Dieu, et sa honteuse défaite, ses murmures violents à la suite du châtiment infligé aux rebelles dans la révolte de Koré, le péché à l'occasion duquel eut lieu le fléau des serpents, enfin la chute de toute une partie du peuple à Beth-Péor; puis des faits plus remarquables encore : les fautes graves imputées aux personnages les plus éminents de la théocratie, la jalousie et la révolte de Marie la prophétesse et d'Aaron le souverain sacrificateur contre leur frère Moïse et l'humiliation qu'ils eurent à subir aux yeux du peuple, et surtout la faute d'Aaron et de Moïse lui-même et l'exclusion de ces deux chefs du peuple du privilège d'entrer dans la Terre promise. Sans doute la mythologie païenne ne ménage pas toujours ses héros. Mais là le péché est pesé dans une toute autre balance qu'en Israël. A peine passe-t-il pour péché; les dieux de l'Olympe y participent et en donnent l'exemple aux hommes. En Israël, où règne le sentiment de la sainteté de Dieu, le péché est envisagé comme un acte vraiment coupable et tombe sous le coup de la juste animadversion divine.
    Rien donc de plus certainement historique et de plus profondément vrai que le récit du livre des Nombres. La conséquence de ce fait quant à l'histoire précédente et subséquente d'Israël saute aux yeux, car tout se lie et se suppose réciproquement dans cette histoire. La chaîne entière est homogène.
    Comme on a cru pouvoir insister tout particulièrement sur les contradictions qui doivent exister entre la série des stations mentionnées dans le récit du voyage et la liste du chapitre 33, attribuée par le texte à la main de Moïse lui-même et qui se trouverait par là même démontrée fausse, nous relevons encore une fois, en terminant, ce point dont l'importance saute aux yeux. Nous croyons avoir donné la preuve que cette contradiction n'existe pas, parce que les trente-huit années de condamnation qu'Israël dut subir au désert laissent un temps pleinement suffisant pour les nombreuses marches et contremarches que le récit et cette liste obligent d'admettre. Autrement l'on ne comprendrait absolument pas de quelle manière un temps si considérable aurait pu être employé. Voici l'itinéraire qui, à nos yeux, concilie et la liste mosaïque et le récit du livre lui-même; De Sinaï à Rithma (prés de Kadès), de Rithma, expédition des Israélites désobéissants vers le septentrion, jusqu'à Horma, et retour à Rithma. De Rithma, marche errante, à la façon des Bédouins, vers le sud jusqu'à Etsion-Guéber (mer Rouge). De Etsion-Guéber, marche de même nature en retour vers Kadès. Ici, demande au roi d'Edom de traverser son pays de l'ouest à l'est, et, sur son refus, essai de pénétrer par le nord, entre l'extrémité septentrionale du pays d'Edom et la mer Morte dans la contrée à l'orient de cette mer et du Jourdain. Après une défaite (Arad), retour au sud, le long des montagnes occidentales d'Edom, et passage de l'Araba près d'Etsion-Guéber. Enfin marche dans la direction du nord-est, puis du nord, pour arriver aux plaines de Moab.
    Quant à la législation, nous avons constaté, à l'égard d'un certain nombre de lois, qu'elles s'adaptaient à la situation à laquelle le récit les rattache; mais pour un certain nombre d'autres, nous n'avons pu discerner aucune relation de ce genre. Voir l'introduction au chapitre 15.
    Les contradictions que l'on a cru pouvoir signaler entre les lois données dans les Nombres, par exemple 15.22-31, et les lois correspondantes de l'Exode ou du Lévitique, ne nous ont pas paru insolubles. La principale, Nombres 15.22-31, se trouve dans un morceau qui n'est pas attribué à Moïse et qui est destiné à ajouter une prescription nouvelle pour des cas non primitivement prévus.
    On a fait ressortir avec beaucoup d'insistance les nombreuses répétitions des mêmes prescriptions. Mais il n'y a rien d'étonnant à ce que, dans différentes occasions, les mêmes recommandations, comme celle de ne manger ni graisse, ni sang, ou celle de détruire les monuments idolâtres en Canaan, ou celle d'offrir les prémices, en variant les exemples, soient plusieurs fois répétées. La loi israélite ne ressemble point à un code proprement dit où l'on traite les questions chapitre par chapitre, mais plutôt à une série de prescriptions occasionnelles dans laquelle les répétitions sont toutes naturelles.