L'avortement, un mal nécessaire ?
3. Avortement : la réalité
Type : Dossier
Thème : Avortement
Source : Aimer & Servir
Réf./Date source : 139
Publié sur Lueur le
- L'avortement, un mal nécessaire ?
- L'avortement : les normes
- Avortement : la réalité
- Que dit la Bible sur l'avortement ?
- L'avortement, une question de vie ou de mort
Nous venons de voir que les normes sont relatives et évoluent au fil du temps. Certains disent : « La société évolue, il faut la suivre », d'autres : « Il faut l'accompagner dans sa mutation » c'est là toute la difficulté pour nous, en tant que chrétiens, de comprendre notre rôle et de voir quelle peut être notre position vis-à-vis de l'avortement.
Il n'est pas facile dans une conversation entre collègues de travail, et particulièrement dans le domaine médical, de refuser de faire ou même de participer indirectement à un avortement.
Jusqu'où sommes-nous prêts à aller pour nos convictions ? La question de l'avortement est un sujet très sensible. Il ne faudrait pas être hypocrite en l'abordant. Il est tellement facile de dire que nous sommes contre, alors que nous ne sommes pas prêts à nous engager concrètement pour aider les femmes enceintes en difficulté.
En 1974, dans la revue « Ichtus » n° 42, Henri Blocher donnait plusieurs arguments en parlant de cette notion de mise à mort du foetus, dénonçant le fait qu'elle puisse être moralement justifiée par le principe de la légitime défense, l'enfant étant qualifié d'agresseur et que la mère aurait le droit d'expulser. C'est un des arguments qui a été utilisé par le Professeur Robert Debré pour justifier que l'avortement puisse avoir lieu. Le mérite de ce raisonnement est qu'il procède d'une certaine lucidité. Le Professeur Debré n'escamotait pas la difficulté principale soulevée par l'avortement : quel droit a-t-on de supprimer une vie humaine ? On parlait encore à cette époque de vie humaine, même d'une personne, et on avait conscience qu'il y avait une transgression. Le texte de la loi Veil était d'ailleurs à ce niveau-là tout à fait clair. L'article premier dit : « La loi garantit le respect de tout être humain dès le commencement de la vie, il ne saurait être porté atteinte à ce principe qu'en cas de nécessité et selon les conditions définies par la présente loi ». On est très loin d'un « droit à l'avortement », comme on essaie de nous l'inculquer depuis trente ans.
Dernièrement, une association d'aide aux femmes enceintes en difficulté, de Nancy, me renvoyait une lettre de la Fondation de France à propos d'une demande de subvention qu'elle refusait sous le motif que cette association, par ailleurs, s'opposait à l'avortement. Pour la Fondation de France, l'avortement étant un droit, elle ne pouvait pas aider une association qui s'opposait à ce droit. J'ai renvoyé au Président de la Fondation de France le texte de la loi Veil en rappelant qu'il ne s'agit pas d'un droit, mais d'une dérogation. Cela fait partie des mensonges que l'on retrouve régulièrement sur le sujet touchant au respect de la vie. On retrouve un peu les mêmes dérives sur la question de l'euthanasie, par exemple.
Car le mensonge est là en permanence : mensonge sur les chiffres de l'avortement, et cela, bien avant la loi Veil. Il y a des chiffres fantaisistes qui ont circulé et qui sont toujours repris aujourd'hui. « Libération » titrait : « Un million de femmes se font avorter clandestinement ». On n'était pas à un zéro près. Puis mensonge sur la réalité du nombre de femmes qui pouvaient mourir dans ces conditions. Il est clair que c'est inacceptable qu'il y en ait dix, cent ou mille. La mort d'un être humain est toujours inacceptable. L'un des enjeux était de pouvoir donner à la femme la liberté de faire un choix. L'on a retrouvé cela dans les slogans des féministes de l'époque : « Un enfant si je veux, quand je veux ! » On peut faire le parallèle avec l'introduction de la contraception et une réflexion sur ce qu'elle induit dans le débat.
Quelques chiffres officiels publiés par l'INED
Ils ont mis très longtemps avant d'être publiés : il y a toujours deux chiffres : les officiels et les chiffres réels. Aujourd'hui, 98 % des avortements sont réalisés sans motif thérapeutique, donc pour convenance personnelle. On est très loin du texte sur l'avortement de la loi Veil.
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