Introduction à la Première Epître à Timothée

Nous avons exposé, dans l'introduction générale aux pastorales, tout ce qui concerne les circonstances dans lesquelles fut composée cette épître. (Voir en particulier le paragraphe 2.) Il nous reste seulement à en donner une analyse sommaire. La marche de la pensée dans ces lettres familières de l'apôtre, adressées à ses amis, n'est pas aussi régulière que dans ses autres épîtres destinées à exposer la doctrine chrétienne pour des Eglises. L'ordre des sujets qu'il traite dans sa première à Timothée peut être indiqué comme suit :

I. Après avoir salué son disciple, Paul lui rappelle qu'il l'a laissé à Ephèse pour y combattre l'influence des faux docteurs, dont les vaines spéculations sur les esprits et sur la loi ne présentent rien de plus élevé que le simple Evangile, vu que la loi elle-même, donnée pour les transgresseurs, n'a autre but que de les convaincre de péché. C'est l'Evangile de la grâce qui sauve le pécheur ; Paul le montre par son propre exemple et il presse Timothée d'y rester fidèle, mentionnant, comme un avertissement sévère, la chute de quelques frères séduits par l'erreur. (1.1-20)

II. L'apôtre en vient ensuite à des recommandations particulières, selon les besoins qu'il reconnaît dans les Eglises. La pensée de la grâce de Dieu qui est offerte à tous, impose aux chrétiens le devoir de prier pour tous les hommes et spécialement pour ceux qui les gouvernent, afin qu'ils acceptent cette grâce. Cela est agréable à Dieu qui veut que tous soient sauvés et qui a établi pour cela le ministère de l'Evangile, dont Paul lui-même est revêtu. (2.1-7) Les hommes doivent s'acquitter partout de ce devoir de la prière, dans un esprit de paix ; les femmes se comporter modestement, apprendre dans le silence, se souvenant de la séduction d'Eve et de la chute. (2.8-15)

III. Préceptes concernant les charges des anciens et des diacres dans l'Eglise. (3.1-13)

IV. Paul expose à Timothée comment il doit se conduire lui-même dans la maison de Dieu, l'Eglise du Dieu vivant, qui repose sur le grand mystère de piété, Dieu manifesté en chair. Quant aux fausses doctrines, opposées à cette sainte vérité, il les caractérise et les juge (3.14-16 à 4.1-5)

V. Revenant à son disciple, il lui donne des directions au sujet de ces erreurs et de l'exercice de son ministère ; il lui recommande de veiller à son propre développement spirituel (4.6-16) ; il indique comment il doit se conduire à l'égard des gens âgés, des veuves, des anciens, des esclaves chrétiens. (5.1-25 à 6.1-2)

VI. Dernières instructions concernant les faux docteurs, leur cupidité, les dangers de l'amour de l'argent (6.3-10) ; exhortations adressées à Timothée lui-même sur la fidélité dans sa propre vie spirituelle, dans son ministère ; sur les conseils à donner aux riches, sur le dépôt qui lui est confié, et qu'il doit opposer à une science faussement ainsi nommée (6.11-21)

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