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le chrétien face à la mort

Auteur :
Type : Enseignement
Thème : La mort
Source : Lueur
Réf./Date source : 2/12/2001 Angers  
Publié sur Lueur le

Nous abordons ici un sujet grave, mais qui occupe une place importante dans la Bible. Il s'agit de la mort. Le mot mort et le verbe mourir sont cités 179 fois dans la bible. Ce thème m'a été inspiré par le témoignage d'une soeur ayant perdu son mari. C'était un témoignage émouvant, fort et encourageant. Mais au-delà de ce témoignage, ce que j'en ai retenu c'est l'attitude du chrétien face à la mort. Ceci, à la fois du côté de notre frère bien aimé qui nous quittait, mais également de la famille qui est restée.

Le mot mort, nous l'entendons pratiquement tous les dimanches à propos de Jésus et nous mesurons l'importance que cela a pris dans nos coeurs. Nous nous réjouissons que cette mort physique a été vaincue par Jésus. Mais quelle résonance particulière ce mot a-t-il pour nous, s'agissant de notre propre mort physique, du moins tel que nous l'envisageons ?
Devons-nous en parler ? Est-elle différente pour nous les chrétiens ? Je vais tenter d'apporter ce matin quelques éléments de réponse à ces interrogations.

Tout d'abord, la mort est inévitable. Dieu aurait voulu que les hommes n'aient jamais affaire à elle. Et pourtant, elle les frappe tous, grands, petits, riches ou pauvres. La mort est qualifiée par la Parole de Dieu de « dernier ennemi ». Elle maintient beaucoup de gens dans la crainte, et on essaye d'en parler le moins possible.

Qui d'entre nous peut dire qu'il n'a jamais pensé à la mort ? Le Seigneur a mis en nous la pensée de l'éternité. Mais à cause du péché, nous avons aussi la pensée de la mort. L'apôtre Paul ne dit-il pas dans Rom. 6.23, « le salaire du péché, c'est la mort » ?

Tout être humain éprouve plus ou moins la crainte de la mort. A des degrés divers, elle traîne au fond de nos coeurs. Jacob déjà la décrivait comme le « roi des épouvantes ».

Quand la crainte de la mort n'est pas vaincue, elle va en augmentant avec le temps qui passe. C'est pourquoi l'enfant a moins peur de la mort que l'adulte, et l'adulte moins que le vieillard.

Cette crainte de la mort est-elle justifiée ? Oui, pour celui dont Jésus n'est pas le sauveur. Car l'homme inconverti se rend compte qu'après la mort vient le jugement, comme le dit d'ailleurs la Bible en Hébreux 9.27 « tout être humain est destiné à mourir une seule fois, puis à être jugé par Dieu ». L'homme se sent partir vers un gouffre, vers le jugement.

On rapporte qu'une reine d'Angleterre s'est écriée, sur son lit de mort : « la moitié de mon royaume pour celui qui me prolongera la vie d'un quart d'heure ». Il y a bien dans cette phrase un certain désarroi !

On rapporte également qu'un autre grand seigneur anglais, qui avait renié la foi et souvent défié la mort et Dieu, déclara, en tremblant de peur, avant de succomber : « je croyais jusqu'ici qu'il n'y avait ni Dieu, ni enfer. Maintenant, je sais que les deux existent et que je suis perdu ».

Louis XV, qui était un impie et qui avait défendu que l'on parle de la mort devant lui, est parti dans l'au-delà au comble de la terreur.

Enfin, Jacques Monod, grand biochimiste français, prix Nobel pour sa découverte du mécanisme de la génétique , et dont la thèse « Hasard et nécessité » est une négation du Dieu Créateur, a dit avant de mourir : « j'ai affirmé beaucoup de choses, mais je me rends compte que je ne sais rien ». Ce savant n'a trouvé, dans sa science, aucune assurance, et il est mort comme un ignorant, dans la crainte et le doute.

Oui, la crainte qu'éprouvent les inconvertis et qu'ils cachent jusqu'à l'heure de la mort , est entièrement fondée. Car ils n'ont pas d'assurance, ils ne savent ni d'où ils viennent, ni où ils vont, ils sont égarés, loin de Dieu.

A l'opposé, quelle attitude peut avoir en face de la mort celui qui est converti, c'est-à-dire qui a accepté Christ comme son Sauveur et qui vit selon lui ?

En premier lieu, celui qui est né de nouveau, n'a pas spécialement le goût de la mort. On imagine souvent que c'est très spirituel que de soupirer en disant : il me tarde de partir. Au contraire, quel qu'il soit, le vrai chrétien doit être le plus vivant de tous. Il doit aimer la vie comme un don de Dieu. Il doit garder intacte sa volonté de vivre. Bien entendu, il ne vit plus seulement pour lui-même, il vit aussi pour les frères et soeurs en Christ, il vit pour le Seigneur, mais c'est une plénitude.

Certes, il faut être toujours prêt à partir, mais normalement le chrétien n'aspire pas à la mort. Si l'on est prêt, c'est-à-dire si l'on a donné sa vie à Jésus et si l'on vit selon sa volonté, le détachement de la vie terrestre se produira au temps marqué. Le moment venu, un chrétien authentique recevra la grâce de mourir, même s'il doit partir subitement.

En attendant, nous devons recevoir chaque jour la grâce de vivre, la grâce d'aimer la vie. Cette vie nous est accordée et prêtée par Dieu. Il faut donc que nous l'utilisons pleinement pour Lui, pour les frères et soeurs et pour nous-mêmes. Il faut que nous préservions cette vie le mieux possible avec l'aide du Saint-Esprit, en étant toujours prêt à la Lui rendre au moment où Il nous la redemandera. Car ce n'est pas la mort que nous attendons. Nous attendons seulement le moment où Dieu dira à chacun « viens près de moi ».

Ainsi donc, que nous soyons jeunes ou moins jeunes, adultes ou très avancés en âge, Dieu nous fait la grâce de vivre pour lui. Quelle conclusion pourrons-nous tirer ?

Premièrement : Il faut donc préserver cette vie qui Lui appartient, en vivant simplement loin des excès et en respectant les grands équilibres de la vie naturelle, en respectant aussi les lois de la vie, pour soi et pour les autres ; les imprudences, les témérités, les défis sont à proscrire. On voit de plus en plus des gens qui prennent des risques inutiles pour leur vie, soit au travers de sports dangereux, style canyoning, saut à l'élastique, soit au volant de leur voiture en mettant non seulement leur vie en danger mais également celle des autres, pour ne prendre que ces quelques exemples. Il est vrai que l'un des grands mots de notre civilisation occidentale est cette abondance qui nous pousse à mépriser la vraie source de tout et à perdre le sens de la valeur de tout, même de la vie. Dans les pays pauvres, on a coutume de dire que c'est parce que ces gens sont « rassasiés » qu'ils se livrent à de telles imprudences, à de telles légèretés. Celui qui a le ventre creux n'a pas loisir à se livrer à de tels défis. Nous devons donc être conscients que lorsque nous observons les lois de la vie, alors Dieu nous protège. Il envoie ses anges et nous garde de tout mal.

Deuxièmement : Il nous faut utiliser la vie que Dieu nous donne, pour des oeuvres préparées d ‘avance afin que nous les pratiquions et que nous soyons heureux dans nos activités. Heureux le serviteur que le maître trouvera veillant et ayant accompli tout ce qu'il devait faire.

Troisièmement : Il nous faut jouir de la vie , comme d'un don de Dieu pour lequel nous l'adorons ; jouir de la vie non pas comme les païens qui disent « mangeons et buvons, après quoi nous mourrons », mais jouir de la vie parce que nous avons tout pleinement en Dieu ; et tout faire pour sa gloire parce qu'après la vie terrestre, nous allons entrer dans la vie céleste.

Quitter cette vie terrestre pour entrer dans la vie céleste auprès du Seigneur le moment venu, nous nous en réjouissons, dirons-nous, mais nous avons quand même peur de l'agonie et de la mort, même si ce n'est qu'un mauvais passage.

C'est aussi vrai que même des chrétiens craignent de mourir dans des souffrances aiguës, dans des étouffements terribles.

Mais rassurons-nous encore. Nous parlions de la grâce de mourir que Dieu fait à ceux qu'Il appelle. Or, cette grâce de partir n'est pas seulement un soudain détachement des choses d'ici-bas, mais un désir irrésistible de la vie céleste, de sorte que l'on n'a pas du tout de regrets de tout laisser derrière soi.

Pour le chrétien, cette grâce de mourir, c'est un état d'âme d'une grande douceur, dans une paix parfaite, sans ressentir aucune douleur ni aucun étouffement, ni aucune torture. Certes ceux qui regardent quelqu'un s'en aller auprès du Seigneur peuvent avoir le sentiment que le bien-aimé passe par une terrible agonie, un combat contre la mort. Ceux qui ont eu un proche ou des proches, comme moi, vivre leur stade finale du cancer peuvent en témoigner. Mais en réalité, de multiples témoignages le prouvent, notamment les témoignages de ceux qui, après cette agonie, sont revenus à la vie, alors qu'on pensait leur fin inéluctable. Ceux – là qui ont été à l'agonie ont pu témoigner qu'ils étaient comme entrés dans une nuée où ils ne sentaient rien que l'amour de Jésus, dans un univers ouaté où tout était douceur et paix.

Nous devons être conscient qu'après la mort physique, la partie spirituelle de notre être continue d'exister, contrairement à ce que prétendent les athées et les agnostiques, pour qui la mort physique marque le point final de l'existence de l'homme. Luc dans son récit (Luc 16 : 19-26) nous montre que Lazare a pu goûter aux abondantes bénédictions de Dieu.
En définitive quelle doit-être la position du chrétien, plutôt du converti, pour qui le temps du départ avec le Seigneur est une grâce donnée en son temps, temps d'une action spéciale et puissante du Saint-Esprit qui nous communique la présence du Seigneur d'une façon dominante et merveilleusement apaisante, un moment où Jésus est vraiment tout et où le reste n'est plus rien, de sorte que, comme dit l'apôtre Paul dans Philippiens 1 :21, l'élu peut crier : « Christ est ma vie et la mort m'est un gain » et dans Romains : « Car j'ai l'assurance que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni la hauteur, ni la profondeur ne peut plus me séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ ». Dans le texte de Romains 8, l'apôtre Paul parle au futur. Rien ne pourra me séparer. Mais à l'heure du départ, le chrétien véritable va plus loin et s'écrie : c'est fait, rien ne peut plus me séparer de Jésus.

C'est ce qui est arrivé à Etienne, le premier martyr chrétien. Il s'écroule pendant qu'on le lapide, les pierres l'atteignent sur tout son corps qui se brise et pourtant Etienne semble ne rien ressentir des douleurs de la terre. Il dit lui-même : « je vois le ciel ouvert et Jésus debout à la droite du Père » (Actes 7.56).

Combien, à la suite d'Etienne, de martyrs torturés, sciés, brûlés sont morts sans ressentir la moindre souffrance, transcendés qu'ils furent par la puissance du Saint Esprit. Combien de fois des serviteurs de Dieu ont entendu les dernières paroles de chrétiens mourants : « Jésus est là », disait l'un deux. « Me voici Seigneur », murmurait un autre dans un dernier soupir. Souvent, à l'heure du départ, leur visage se détend, leurs derniers regards sont illuminés par une vision de lumière. Comme s'ils découvraient un monde nouveau merveilleux.

En vérité, la Bible nous dit : « Elle a du prix aux yeux du Seigneur la mort de ses biens-aimés » (Psaumes 116.15). Oui, c'est un moment extraordinaire, où le ciel tout entier est présent au rendez-vous pour accueillir l'un des siens.

Mais pour éliminer définitivement la crainte de la mort, il reste encore un point important à mentionner.

La crainte de la mort pourrait à nouveau envahir et troubler nos coeurs si nous laissions la tiédeur nous gagner ou quelque péché nous envahir.

Une faute non confessée, un recul de la foi pourraient ramener l'ancienne peur de la mort dans notre coeur. Que faire alors ? Sinon nous dépouiller du péché qui nous enveloppe si facilement, et de réveiller notre foi par le Saint-Esprit.

Nous devons donc frères et soeurs chrétiens affermir notre vocation et notre élection, dans l'amour de Dieu, dans l'amour des frères et dans la communion de son Esprit.

Ainsi, nous serons sans crainte, et si l'échéance arrive d'aller définitivement auprès du Seigneur, soit qu'il faille soudain quitter cette vie, soit que Jésus apparaisse à l'improviste sur les nuées du ciel, alors nous serons préparés miraculeusement au rendez-vous et nous franchirons glorieusement le seuil du Royaume du Dieu vivant.

Car il est vivant, il est ressuscité notre Seigneur, il a vaincu la mort et mis en évidence la vie et l'immortalité par l'Evangile. Il a connu les angoisses, les agonies pour nous. Son âme a été triste jusqu'à la mort à Gethsémané. Sur la croix, il a souffert notre mort. Mais il est vivant. N'oublions pas que la résurrection du Christ est aussi une garantie de notre propre résurrection. La Bible dit dans 1 Corinthiens 15 :12- 13 : « or, si l'on prêche que Christ est ressuscité des morts, pourquoi quelques uns parmi vous disent-ils qu'il n'y a point de résurrection des morts ? S'il n'y a point de résurrection des morts, Christ non plus n'est pas ressuscité ». Actuellement, nous possédons la foi, l'espérance et l'amour pour la seule raison que Jésus a été ressuscité. Nous avons également une victoire éternelle sur la mort et le désespoir grâce à la complète et victorieuse résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ. Désormais pour nous il n'y a plus de peur. Parce que Jésus vit, nous vivons aussi.

Je voudrais terminer par ces paroles de victoire de l'Apôtre Paul :

Christ est ma vie et la mort m'est un gain. Ph. 1.21
La mort est supprimée ; la victoire est complète. 1 Co. 15.54
Loué soit Dieu qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ. 1 Cor.15.57

Commentaires (1)

par Audreyd

Grâce à vos paroles, je me sens mieux .. Merci pour ce que vous avez écrit .
Que Dieu vous bénisse.

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