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J'étais condamné à mort... Ou la conversion d'un musulman

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Type : Témoignage
Thème : Des vies transformées
Source : Aimer & Servir
Réf./Date source : 111  
Publié sur Lueur le
J'étais condamné à mort... Ou la conversion d'un musulman Frère Habib

Frère Habib (par mesure de sécurité nous avons changé son nom) est issu d'une famille musulmane très pratiquante aux Iles Comores. A l'âge de 3 ans, il entre à l'école coranique et y passe neuf ans. Son grand-père et son père sont de grands et célèbres érudits de l'islam. Ils s'opposent à son entrée à l'école anglaise craignant qu'on ne le convertisse au christianisme. A l'âge de 13 ans, Habib entre dans cette école de sa propre initiative et y étudie pendant neuf ans. L'islam est sa vie; sa conviction : "je suis musulman et je mourrai musulman". Lorsque nous avons entendu son témoignage, Frère Habib travaillait à l'hôpital.
(Témoignage oral, nous avons gardé la forme parlée).

L'archipel des Comores se compose de quatre îles : la Grande Comores Anjouan, Mayotte et Mohéli. On y parle quatre dialectes comoriens mais nous nous comprenons entre nous. Au recensement de 1991 nous étions 850.000, dont 99,7 % de musulmans. Il y a plus de 1 200 mosquées. Le gouvernement de la République Fédérale Islamique des Comores interdit l'évangélisation ouverte, c'est un très grand péché pour un musulman de se convertir à "Jésus-Christ. Mais le gouvernement est très clément car il permet à celui qui devient chrétien de choisir la punition qu'il préfère parmi les trois châtiments possibles : être fusillé sur le champ, la prison à vie, l'exil.

Mon histoire commence en 1969. Un missionnaire d'Afrique du Sud. Chris Fourie visite l'île. Il reste une semaine à l'hôtel sans pouvoir parler à qui que ce soit car aux Comores nous parlons le shingaziya et le français, or Chris parle le swahili, l'anglais et l'afrikaans. Après cette semaine il retourne en Afrique du Sud via l'île de la Réunion. Là, par un contact providentiel, il rencontre un Comorien vivant à la Réunion qui lui donne mon adresse. En 1970, Chris Fourie revient dans notre île et prend contact avec moi. Notre première rencontre a lieu dans l'hôtel de mon village natal.
Il me demande de l'accompagner pendant une semaine pour visiter l'île, ses lieux touristiques et historiques. Il me dit entre autre : "Je suis venu d'Afrique du Sud parce que Jésus m'a énormément aimé". Lorsqu'il mentionne le nom de Jésus-Christ, je pâlis. Il poursuit : "Jésus-Christ m'aime, il vous aime, il est mort sur la croix à cause de nos péchés...". Tout cela résonnait à mes oreilles comme un conte d'enfant car depuis tout petit j'avais appris que Jésus-Christ n'était qu'un prophète. Malgré cela je me disais "Sois tolérant envers lui, c'est un étranger". Pendant toute la semaine avec Chris, c'était toujours le même refrain : "Jésus-Christ est ceci, Jésus-Christ a fait cela, Jésus-Christ t'aime...". J'étais très mécontent mais par amour pour ma nation, je restais poli. Le dernier soir, Chris me dit : "Habib, j'ai été très bavard avec toi toute cette semaine. Pardonne-moi si ce que je t'ai dit t'a déplu. Je ne te demande qu'une chose :pardonne-moi, s'il te plaît. Voici mon adresse. Tu peux m'écrire si tu as besoin de quelque chose ou si tu as des questions au sujet de ce que je t'ai raconté. Sens-toi libre de le faire". Le lendemain je l'accompagnais à l'aéroport pour prendre congé de lui. J'étais si content qu'il s'en aille enfin !

Cette nuit-là, alors que j'étais dans un demi sommeil, j'ai vu une personne vêtue de blanc, je n'ai jamais vu une telle blancheur. Ses mains étaient étincelantes, il s'approcha lentement et plaça ses deux mains sur mon front en disant : "Frère, tu as commis une grave erreur, tu aurais dû demander à cet homme de te donner de la lecture au sujet de ce qu'il t'a raconté". Puis l'homme disparut et je me réveillai. Je regardais le plafond, il n'y avait pas de fente, j'allais vers la porte, elle était fermée, la fenêtre aussi. Je regardais sous le lit, il n'y avait persone.
"Qui était cet homme ?" Alors sur le champ j'ai écrit à Chris de m'envoyer quelque chose au sujet de ce qu'il m'avait raconté. Une semaine plus tard, un paquet arrivait avec un livre : "Bonne Nouvelle pour l'homme d'aujourd'hui". Je me suis mis à lire ce livre très tard dans la nuit lorsque tout le monde dormait. Pendant des années entières, je l'ai lu et relu de Matthieu à l'Apocalypse. Je ne sais pas combien de milliers de fois, mais je n'y comprenais strictement rien. Enfin je l'ai rangé et pendant une semaine je n'y ai pas touché. Mais un soir je l'ai repris ; je me suis mis à lire Jean 3 jusqu'au verset 36 "Celui qui croit au Fils à la vie éternelle, celui qui ne croit pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui" (Jn 3.36). Qui est ce Fils ? Comment peut-on croire en Lui ?

Comme il n'y avait pas un seul chrétien aux Comores en ce temps-là, j'écrivis à Chris pour lui demander qui était ce Fils dont on parlait dans ce verset. Lorsque le Seigneur a planifié quelque chose, tout va très vite. La réponse de Chris disait: "Le Fils mentionné dans ce verset est Jésus-Christ lui-même. Si tu crois en Lui tu iras au ciel, si tu ne crois pas en Lui tiras en enfer". Le jour même je lui ai répondu : "Je veux recevoir ce Fils de Dieu, mais je ne sais pas comment faire". Quelques jours plus tard, je recevais une grande enveloppe allongée qui contenait un petit bout de papier sur lequel j'ai lu : "Habib, attends-moi, j'arrive, Chris". Une semaine plus tard Chris était là et me demandait de l'accompagner à l'hôtel.
Là, il me dit: "Habib, quel est ton problème ?"
Je lui répondis : "premièrement je veux connaître le Fils mentionné dans ce verset et savoir comment je peux croire en Lui".
"Le Fils mentionné dans ce verset est Jésus-Christ lui-même. Si tu crois en Jésus comme ton Seigneur et Sauveur personnel, tu seras sauvé, et tu iras au ciel sans aucun problème".
Je lui dis "Alors je veux croire en lui !"
Chris répondit : "Non !" Je lui demandai "Pourquoi non ?"
"Réfléchis bien, car si tu reçois le Fils de Dieu comme ton Seigneur et Sauveur personnel, tu t'attireras des ennuis, ta famille te haïra, ta parenté te haïra, tes amis te haïront, les gens de ton village te haïront, ton gouvernement te haïra et tu risques d'être tué un jour".
Je lui dis : "Ecoute, tu m'as dit que si je crois en ce Fils de Dieu, j'irai au ciel quand je mourrai! Que je meure donc pour lui, que les gens me haïssent, car je veux vraiment recevoir ce Fils de Dieu comme mon Sauveur personnel".
Alors nous nous sommes agenouillés tous deux et Chris m'a amené au Seigneur. C'était le 4 avril 1973, jour de mon anniversaire.

Chris est retourné en Afrique du Sud et je me retrouvais seul pour lire mon Livre dont je comprenais chaque mot. Finalement j'ai décidé de traduire l'évangile de Luc dans ma propre langue. Une fois la traduction terminée je ne savais qu'en faire jusqu'au jour où en me promenant, j'ai rencontré deux Européens. J'ai appris qu'ils étaient missionnaires au Kenya. Ils sont venus avec moi dans ma maison et se sont chargés du manuscrit pour le faire imprimer. Un jour j'ai reçu un très gros colis postal avec 3000 exemplaires. Je les ai distribués dans tout mon pays jusqu'à ce qu'il ne m'en reste plus qu'un seul exemplaire.

Tout en continuant à lire ma Bible, je désirais en savoir plus. Quelques années plus tard, encore une fois, je décidais d'écrire à Chris pour lui demander conseil. En l'espace de deux semaines, une lettre m'arrivait du principal de l'Institut Biblique de Mombasa disant: "Frère Habib, préparez-vous à venir à notre école. Votre billet est en route et nous vous attendons. Que Dieu vous bénisse !" Une semaine après, je partais pour l'Institut Biblique Bwani. C'est là que j'ai fait la connaissance de Mary Sharp qui travaillait avec l'Union Evangélique Médicale et Paramédicale à Mombasa. C'est elle qui m'a aidé à visiter les malades au centre hospitalier de Mombasa.

Après trois ans et demi d'Institut Biblique, il était temps que je retourne aux Comores pour que mes enfants puissent aller à l'école. Juste avant de quitter Mombasa, un jour je me trouvais avec les étudiants de l'Institut Biblique pour témoigner sur les places publiques de la ville. J'étais dans l'un des grands jardins publics de Mombasa et j'y rendais témoignage publiquement à un groupe de personnes, parmi lesquelles se trouvait le Ministre de l'Intérieur des Comores. Dès son retour aux Comores, le Ministre a donné l'ordre à l'armée, à la police et aux douaniers de m'arrêter dès que je rentrerais au pays. Un policier très aimable est venu dire à ma femme de m'écrire de ne pas revenir aux Comores.
Malgré cela j'ai pris la décision d'y retourner à cause de la scolarité de mes enfants. A mon arrivée à l'aéroport j'ai été encerclé par des militaires armés de mitrailleuses, de pistolets et de fusils... Puis on m'a passé les menottes. On m'a conduit dans une très vieille maison où l'on m'a enfermé dans une espèce de placard à balais. C'était si étroit que j'étais obligé de rester debout. J'y restais enfermé pendant trois mois. Le premier jour, ils m'ont apporté du riz, une très petite quantité de riz très salé. Alors j'ai fermé les yeux, j'ai placé ma main sur la nourriture et j'ai prié : "Seigneur Jésus-Christ, est-ce la nourriture que tu me donnes ici ? Pourquoi ne me donnes-tu pas quelque chose de bon ? Je te demande cela en ton précieux Nom. Amen" : Et j'ai entendu une voix qui venait de très haut et me disait : "Mange cette nourriture, mon fils". J'ai porté ce riz à ma bouche, et il était absolument délicieux. Je me tenais dans ce placard comme un manche à balai ; quand je me sentais fatigué, je m'appuyais simplement contre la paroi et je m'endormais comme si j'étais couché dans un grand lit et je rêvais que je voyais ma famille.
Pendant trois mois ils ne m'ont jamais donné une goutte d'eau, mais je n'ai jamais eu soif, ma bouche était constamment pleine de salive. Je n'ai jamais eu besoin d'aller aux toilettes et je me sentais toujours frais et dispos.
Le dernier jour, c'est-à-dire le 90ème jour, un homme armé d'une grosse mitrailleuse me fit sortir en me poussant avec cette arme et en disant : "C'est ton dernier jour aujourd'hui !" Quand je suis arrivé à l'air libre, j'ai vu une très grande foule : les chefs musulmans, les chefs de villages et beaucoup d'autres gens. Je me tenais là devant cette foule. Puis le chef musulman s'est levé et m'a dit : "Tu sais ce que tu as fait, nous ne voulons pas que tu poses de question, ni que tu parles. Tout ce que nous voulons, c'est que tu choisisses l'un des trois châtiments que nous t'avons réservés : le premier, être fusillé sur place ; le second, rester en prison à perpétuité ; le troisième, la déportation" : A vrai dire, je n'avais rien à répondre.
En réfléchissant je me suis souvenu de Marc 13/11 : Quand on vous arrêtera pour vous livrer, ne vous inquiétez pas d'avance de ce que vous aurez à dire, mais dîtes ce qui vous sera donné à l'heure même; car ce n'est pas vous qui parlerez, mais l'Esprit-Saint (Mc 13.11). Et alors j'ai senti que quelqu'un se tenait debout derrière moi et posait ses deux mains sur mes épaules et me poussait vers le bas. Je tombai sur mes genoux, je fermai les yeux, joignis mes mains et me mis à prier dans ma propre langue, afin que tous me comprennent: "Seigneur Jésus, me voici, j'ai besoin de ta réponse pour ces gens. Je te le demande en ton précieux Nom. Amen."Lorsque j'ai rouvert les yeux, j'ai vu la foule se lever et les gens se mirent à crier les uns aux autres : "Cet homme est dingue, cet homme est fou !" Puis le chef musulman a dit : "Laissez le aller, je ne veux plus le voir ici !"
J'étais en train de partir quand ils me rappelèrent. Ils me prirent mes cours et ma magnifique Bible qu'un ami très cher m'avait donnée; ils voulaient que je les brûle. Je leur ai dit : "je regrette infiniment, mais je ne le ferais pas de mes propres mains". Ils me répondirent : "dans ce cas, nous te renvoyons au même endroit". Je leur répondis : "Je préfère retourner là-bas que de brûler ma Bible". Cet homme était très en colère, il versa du pétrole sur le tout et y mit le feu. Je m'agenouillai et priai : "Seigneur Jésus, pardonne leur, ils ne savent pas ce qu'ils font".

Puis je partis. Ils m'ont fourni une voiture avec chauffeur pour me ramener chez moi, à 47 km de la ville. Un homme très élégant m'a accompagné. Ce dernier, jusque tard le soir, a fait les cent pas devant ma maison. Il était inspecteur de police et devait me surveiller. Je l'ai invité à entrer chez moi, il m'a demandé : "Parle moi de ton Dieu. Celui que tu as appelé à l'aide là-bas" J'ai pu lui en parler et lui remettre un Nouveau Testament. Peu de temps après il est devenu un cher frère et a suivi pendant un an une formation d'évangéliste. Il était donc le deuxième chrétien de notre pays.
Nous avons commencé à travailler ensemble, en témoignant de l'Évangile par le contact un à un. Le Seigneur a ouvert des portes bien que nous vivions sous la persécution ; cette pression ne nous a pas empêchés de proclamer Jésus-Christ autour de nous. Il nous a montré comment atteindre les musulmans.

Nous nous laissons trop impressionner par l'Islam et les musulmans. Nous avons constamment un sentiment d'échec vis-à-vis d'eux mais nous ne réalisons pas qu'ils ont besoin de connaître le Seigneur Jésus-Christ. Nous devons être des témoins pour les nôtres, pour notre peuple, il nous faut aller là où ils sont, par tous les moyens, d'une manière polie, respectueuse. Réveillons-nous! Nous avons dormi pendant des années. Nous sommes les disciples du Christ, Ses messagers, et nous sommes responsables devant Christ. Si votre voisin ou toute autre personne n'entend jamais parler de l'amour de Jésus-Christ, c'est de votre faute. Si vous voyez quelqu'un tous les jours et que vous n'avez pas le temps de lui parler de l'amour de Christ, priez pour lui, priez pour elle, afin qu'un jour le Seigneur leur parle.

Commentaires (2)

par Brigitte D.

Amen, merci Seigneur d'avoir sauvé ce musulman. Donne-lui la force et le courage de continuer à évangéliser les gens de ce pays.

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par Mirabelle

Merveilleux témoignage!!!!tu dis vrai nous sommes disciples de Christ,ses messager et responsable devant Christ ..que Jésus me donne cette force pour le servir!

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