Donner... un acte de foi !
Type : Réflexion
Thème : Le Caractère du Chrétien
Source : Construire Ensemble
Réf./Date source : 59
Publié sur Lueur le
Paraphrasant la Bible, un écrivain français a écrit, non sans humour : "Donner est un plaisir plus durable que recevoir car celui des deux qui donne est celui que se souvient le plus longtemps". Oui, il y a bien du plaisir à donner, et c'est un bonheur nécessaire à l'épanouissement de l'être humain. Mais donner peut aussi devenir un enjeu spirituel où le bonheur n'est pas exclusif mais partagé. Lorsque la foi s'en mêle, nous entrons dans une dimension réellement divine.
Donner, un service inspiré par l'amour
(2 Co 9.12)Donner, dans une perspective biblique, est un service inspiré par l'amour. Or, l'amour est comme la colonne vertébrale du chrétien. Il donne forme, consolide et édifie. Plus qu'à donner, Dieu nous invite à aimer ! C'est à partir de là que le don devient légitime. N'est-ce pas Dieu lui-même qui en a fait le premier la démonstration par le don de son Fils Jésus, et celui de sa grâce et de son Esprit, renouvelés chaque jour, cadeaux de sa présence pour tous ceux qui le reconnaissent et l'acceptent ? Quel besoin nous avons de suivre son exemple !
Autre citation célèbre qui est comme une paraphrase du message biblique : "Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour". Quand Paul écrit : Par amour fraternel... (Rm 12.10), il mentionne ensuite des preuves d'amour parmi lesquelles le don est évidemment en première ligne.
Il y a toutefois un autre déclencheur du don, tout à fait particulier au chrétien.
Quand la foi engendre le don
Par ce service, vous faites vos preuves : vous démontrez la réalité de votre foi (2 Co 9.3).En parlant d'Abraham qui s'apprêtait à donner son fils Isaac, Jacques écrit : Chez lui, la foi et les oeuvres agissaient de concert, se complétant mutuellement. Par les actes qui l'accompagnaient, sa foi atteignit son plein épanouissement (Jc 2.22).
La foi est un principe actif, une énergie interne qui fait mouvoir les rouages du coeur, nous dit un commentaire biblique. L'idée prédominante est celle de la confiance en Dieu qui nous permet de donner de tout coeur. Dans ce même texte, Jacques rappelle fortement la nécessité de donner des « preuves de foi ».
Tout cela fait penser que la foi est comme un muscle qui a besoin de s'exercer pour se conserver et se développer. Mais également, plus le muscle est fort, plus l'action peut être grande et réussie. Donner est un moyen d'action pour ma foi, un acte qui l'éprouve et en découle. Quand je donne, j'exerce et j'éprouve ma foi en Dieu. Et plus ma confiance est grande, plus le don devient logique et potentiellement important.
Jésus nous le révèle aussi par le regard qu'il porte sur l'offrande de cette pauvre veuve de l'Évangile (Lc 21). Cette femme a exercé le muscle de sa foi, ce qui lui a permis de donner de son nécessaire et même au delà. N'oublions pas que Jésus voit toujours le trésor. Il sait combien nous donnons et nos motivations. Il regarde au coeur.
Un acte de foi qui engendre la bénédiction sur mon prochain
Logiquement, le fait même de donner à quelqu'un est source de bénédiction pour lui. Le don, lorsqu'il est acte de foi, nous fait rentrer dans une dimension spirituelle ; ses répercussions prennent une ampleur supplémentaire.
L'histoire du jeune garçon qui donne son repas (cinq pains d'orge et deux poissons) aux disciples de Jésus montre comment un don exercé dans une vraie confiance en Dieu peut déclencher la bénédiction sur les autres. Entre les mains de Jésus, il va devenir un miracle extraordinaire : ce maigre don va nourrir toute la foule rassemblée.
Le don peut donc, au travers de l'oeuvre de Christ et du Saint-Esprit, devenir miracle. Notons d'ailleurs que le mot grec semeion, traduit par miracle, prend aussi le sens de preuve, de témoignage, de signature. Intéressant quand nous mettons cela en parallèle du fait que le don est aussi preuve de ma foi. Nous pouvons arriver à cette pensée qu'aux preuves de ma foi, Dieu me donne les preuves de sa présence. Au oui de l'homme, Jésus-Christ répond oui également !
"Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru en mon nom..."
(Mc 16.17)Ceux qui ont foi en Jésus le manifestent dans des actes. Le don en est un. Jésus leur promet un accompagnement divin. Le miracle n'est pas une fin en soi ni même un objectif recherché ; il est accompagnement naturel promis par Dieu lui-même.
Quand nous donnons, savons-nous nous placer dans cette disposition du miracle qui accompagne mon don et qui bénit celui qui reçoit, voire même ceux qui l'entourent ? Il y a de riches expériences à vivre dans ce domaine. Et le don peut prendre toutes formes possibles don financier, matériel, mais aussi don d'une parole, d'une présence, d'une aide, d'une écoute.
C'est aussi ce qu'a vécu la veuve de Sarepta (1 R 17). Son don total est un acte d'obéissance et une démonstration de son extraordinaire confiance puisqu'elle le fait au risque de sa vie et de celle de son enfant. Un miracle merveilleux en est la conséquence. A travers les mains du Seigneur, la bénédiction est double : pour Élie qui est nourri et pour cette femme et son fils qui voient leurs vivres se multiplier.
Un acte de foi qui engendre la bénédiction sur ma vie
À première vue, quand nous donnons, nous perdons quelque chose. Mais la Bible rappelle que lorsque le grain meurt, il porte du fruit et donne vie. Là encore Christ est pour nous l'exemple parfait. A travers le don de sa vie sur la croix, il donne la vie à l'humanité. C'est là une grande leçon pour les disciples qui veulent porter du fruit. Celui qui donne devient également bénéficiaire de sa propre générosité et de son acte de foi, comme la veuve de Sarepta.
L'analogie biblique avec le monde agricole où on récolte ce qu'on a semé peut être poursuivie. Soyons vigilants toutefois à ne pas tomber dans une forme de troc spirituel où nous donnons avec l'arrière-pensée d'un retour sur investissement. Il est peu vraisemblable, si tel était le cas, que Dieu accomplisse le résultat escompté. Le don doit venir d'un coeur pur, avec comme seul appui notre foi en Jésus-Christ et un abandon total entre ses mains.
En même temps, soyons conscients que le oui de Dieu nous concerne également et soyons prêts à recevoir en retour. Ne négligeons pas cette promesse divine sous prétexte d'une pureté sans doute quelque peu hypocrite. Et même plus, en conformité avec cette promesse de moisson, apprenons à accompagner notre don du travail nécessaire à la récolte future comme un bon semeur qui connaît la valeur de sa semence et ne souhaite pas la gaspiller.
"Que celui qui a soif vienne; que celui qui veut, prenne de l'eau de la vie"
(Ap 22.10)Avez-vous soif de bénédictions pour les autres et pour vous-même ? Il n'y a rien de malsain à désirer bénir et être béni, au contraire... Alors donnez ! Exercez le muscle de votre foi et aimez... et vous verrez si Dieu n'ouvre pas pour vous les écluses des cieux, s'il ne répand pas sur vous la bénédiction en abondance (Ml 3.10)
Commentaires (2)
gloire a Dieu
Merci pour ce texte édifiant, me conforte dans mes croyances, et m'apporte une connaissance plus approfondie du sujet, comme l'exemple du jeune garçon qui a su donner son repas ou de la veuve de Serepta qui a donné son dernier repas....
A mon sens, les gens qui savent donner sont plus heureux et épanouis que ceux qui n'en ont pas. Les gens qui sont principalement des preneurs sont plus susceptibles d'utiliser les autres pour leur gain personnel et sont souvent considérés comme égoïste, avare ou cupide. Comme le vieux Scroodge, ils finissent par devenir malheureux et seul.
En tant que donateurs, ils veulent contribuer et faire une différence positive dans le monde.
En donnant avec joie et avec cœur, cela contribue à nous donner un sens à la vie, nous aide à communiquer avec les autres et notre société....