Grâce et vérité
Type : Réflexion
Thème : Vie Spirituelle
Source : Lueur
Publié sur Lueur le
Dans le livre de l'Exode au chapitre 25 (Ex 25.18-22) on peut lire :
Tu feras deux chérubins d'or, ils seront en or battu et placés aux deux extrémités du propitiatoire... les chérubins élèveront leurs ailes, dont ils couvriront le propitiatoire. Ils seront placés face à face, leur visage sera tourné vers le propitiatoire... C'est là que je me rencontrerai avec toi ; et, du haut du propitiatoire, entre les deux chérubins placés sur l'arche du témoignage, je te communiquerai tous mes ordres pour les enfants d'Israël.
Que peuvent symboliser ces deux chérubins ? Imaginons qu'ils représentent la bonté et la justice de Dieu, c'est-à-dire la grâce et la vérité. Dans notre monde grâce et vérité sont divisées. Cela peut se voir dans nos églises : certaines ont développé une vision pleine d'amour, parlent beaucoup de la bonté de Dieu et s'occupent avec ardeur des pauvres et des exclus ; leurs oeuvres sont bien sûr bonnes, mais assez souvent on a l'impression que les gens s'épuisent par manque de limites et de structures ; d'autres mettent plus l'accent sur la vérité et dénoncent toutes les turpitudes de nos coeurs et de notre société, bien sûr elles s'attaquent d'abord à des actes, mais parfois les gens aussi se sentent un peu condamnés.
Dans nos personnalités aussi on peut voir cette opposition : il y a celui qui croit que tout, de toute façon, est pardonné, il jouit pleinement de la liberté mais le danger pour lui est de vivre dans la licence ; ou alors il est tellement bon comme du bon pain qu'il en devient "poire" ; de l'autre côté il y a celui qui ne s'autorise rien, il ressent souvent la culpabilité, la frustration, l'anxiété, mais ses voisins et ses collègues ont sans doute une grande admiration pour son intégrité ; s'il travaille dans la justice, il se consacre vraisemblablement à l'élimination du mal et risque d'être dur de chez dur ; dans nos propres vies, d'ailleurs, on peut, tour à tour, voir ces deux "moi" cohabiter ou s'affronter en un combat qui nous laisse parfois découragés.
Mais les deux chérubins sont placés face à face, c'est-à-dire qu'ils se regardent. Ceci est pour nous un immense espoir. A la femme adultère qu'on lui avait amené, Jésus dit : Femme, où sont tes accusateurs ? Personne ne t'a-t-il condamnée ? Elle répondit : Personne, Seigneur. Et Jésus lui dit : moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. (Jn 8.10-11). Quand Jésus lui dit qu'il ne la condamne pas, il lui propose sa grâce ; quand il lui dit de ne plus pécher, il lui offre la vérité. La grâce l'a libérée de la culpabilité et lui a permis de s'accepter telle qu'elle était, la vérité lui a permis de prendre en main son avenir. Le mélange des deux lui a permis de changer en profondeur, en s'appuyant sur une relation qui ne la décevra pas.
La bonne nouvelle de l'Evangile, c'est aussi cette réconciliation de la grâce et de la vérité en Jésus. En lui, la Parole a été faite chair ; elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité (Jn 1.14). C'est pour cela qu'entre les deux chérubins, Dieu peut nous parler.
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