L’homme ancien et l’homme nouveau
Type : Réflexion
Thème : Le Caractère du Chrétien
Source : Lueur
Publié sur Lueur le
Voici donc ce que je dis et ce que je déclare dans le Seigneur, c'est que vous ne devez plus marcher comme les païens, qui marchent selon la vanité de leurs pensées. Ils ont l'intelligence obscurcie, ils sont étrangers à la vie de Dieu, à cause de l'ignorance qui est en eux, à cause de l'endurcissement de leur coeur. Ayant perdu tout sentiment, ils se sont livrés à la dissolution, pour commettre toute espèce d'impureté jointe à la cupidité. Mais vous, ce n'est pas ainsi que vous avez appris Christ, si du moins vous l'avez entendu, et si, conformément à la vérité qui est en Jésus, c'est en lui que vous avez été instruits à vous dépouiller, eu égard à votre vie passée, du vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses, à être renouvelés dans l'esprit de votre intelligence, et à revêtir l'homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité. C'est pourquoi, renoncez au mensonge, et que chacun de vous parle selon la vérité à son prochain; car nous sommes membres les uns des autres. Si vous vous mettez en colère, ne péchez point; que le soleil ne se couche pas sur votre colère, et ne donnez pas accès au diable. Que celui qui dérobait ne dérobe plus; mais plutôt qu'il travaille, en faisant de ses mains ce qui est bien, pour avoir de quoi donner à celui qui est dans le besoin. Qu'il ne sorte de votre bouche aucune parole mauvaise, mais, s'il y a lieu, quelque bonne parole, qui serve à l'édification et communique une grâce à ceux qui l'entendent. N'attristez pas le Saint Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption. Que toute amertume, toute animosité, toute colère, toute clameur, toute calomnie, et toute espèce de méchanceté, disparaissent du milieu de vous. Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant réciproquement, comme Dieu vous a pardonné en Christ. (Ephésiens 4.17-32)
Dans ce passage de Paul, écrit aux Ephésiens, aux pagano-chrétiens, l'apôtre pose immédiatement l'objectif de son discours, au verset 17 : Voici donc ce que je dis et ce que j'atteste dans le Seigneur : c'est que vous ne devez plus vous comporter comme les gens des nations se comportent, dans la futilité de leur jugement.
L'apôtre Paul place son discours comme venant du Seigneur. Il expose ce que sont ces gens du monde, très brièvement, puis, d'une manière que l'on pourrait dire abattue, pessimiste, il dit aux chrétiens que ce type d'attitude n'est pas celui qu'ils ont appris : Mais vous, ce n'est pas ainsi que vous avez appris le Christ, si du moins c'est bien lui que vous avez entendu et si c'est en lui que vous avez été instruits, conformément à la vérité qui est en Jésus. (Ephésiens 4.20)
Voilà un singulier bémol : si du moins c'est bien lui que vous avez entendu, alors que c'est ce même apôtre qui a fondé l'église et qui y est resté 3 ans, le plus long service sédentaire de son ministère ! Ce qui résonne ici n'est pas une remise en cause de ce qui a été enseigné, mais bien de la mise en pratique personnelle de chaque chrétien ! Et notre apôtre reprend les trois premiers impératifs de la vie chrétienne aux versets 23 et 24 nécessaires à l'adoption de cet homme nouveau que le Christ nous convie à être renouvelés par l'Esprit dans votre intelligence et de revêtir l'homme nouveau, qui a été créé selon Dieu dans la justice et la sainteté que produit la vérité (Ephésiens 4.23-24).
Renouvelé dans votre intelligence retentit en 1 Pierre 1.13, usant de votre intelligence, espérez dans le royaume de Dieu ; l'homme nouveau créé selon Dieu dans la justice, c'est révérer Dieu qui est celui qui juge tout homme, et enfin, la sainteté que produit la vérité s'attachant à cette demande : Soyez saint comme je suis saint.
Ce que dit l'apôtre, c'est tout simplement que l'instruction en elle-même reste lettre morte si elle n'est pas suivie dans les faits : défaites-vous de l'homme ancien qui correspond à votre conduite passée et revêtez l'homme nouveau.
Cet état des choses expliqué, l'apôtre reprend encore une fois, en détaillant, comment cet homme nouveau que tout chrétien se doit de revêtir, peut être une réalité dans nos vies.
Tout d'abord, au verset 25, il faut rejeter le mensonge. Le mensonge : c'est donner pour vrai ce qu'on sait être faux ou nier ce qu'on sait être vrai. Nous pourrions nous arrêter à cette définition du Larousse, cependant, Paul rajoute ceci : et que chacun de vous parle avec vérité à son prochain ; car nous faisons partie les uns des autres. En cela, il reprend le livre de Zacharie au chapitre 8 versets 16 et 17 : Voici ce que vous ferez : Parlez loyalement, chacun à son prochain ; avec loyauté, jugez correctement aux portes de vos villes ; que personne ne prépare en son coeur du mal contre son prochain. N'aimez pas les faux serments, car tout cela, je le déteste-déclaration du Seigneur.
Le mensonge tel qu'il est honnis est dirigé sur le prochain, quand il a pour objet de faire du mal à la personne. Il y a aussi une exhortation à parler loyalement à son prochain. Paul accentue cela en disant que nous faisons partie les uns des autres une même famille, des frères et des soeurs en Christ peuvent-ils se faire du mal en exerçant le mensonge ? Paul invite chaque frère et soeur à parler avec vérité, sans désire de faire du mal, que ce soit envers ceux qui nous entoure, et d'autant plus envers nos frères et soeurs.
Aux versets 26 et 27, nous sommes mis en garde contre la colère. La colère en soit n'est pas un péché, Dieu se met en colère, Jésus aussi ; mais cet état n'est pas une excuse pour commettre des péchés. Paul indique que cette colère ne doit pas demeurer, car cela laisserai la place à Satan pour nous séduire ; c'est pour cela que Paul nous invite à régler au plus vite ces moments de colère et de retrouver une communion fraternelle.
Vient ensuite la nécessité de ne plus voler... dans le but d'exercer un travail honnête. Il est intéressant de constater que Dieu nous donne à travailler, non pas seulement pour subvenir à nos besoins, mais qu'il donne suffisamment pour que nous puissions donner à celui qui est dans le besoin. C'est ce que nous retrouvons aussi en Jean 6.
Le travail est un don de Dieu, un don qui nous permet d'avoir du supplément à nos besoins et qui nous est demandé de ne pas gaspiller.
Le verset 29 nous invite à savoir maîtriser notre langue afin qu'il n'y ait aucune parole malsaine qui en sorte. Je me suis interrogé sur ce terme de malsain ailleurs (en 1 Pierre, Colossiens, Romains), nous avons le mensonge et la médisance donnés comme adjectifs à la mauvaise utilisation de la langue. Ce qui est malsain est ce qui nuit à la santé physique ou morale, ce qui est dangereux, c'est ce qui est mal saint or, nous sommes conviés à la sainteté. L'apôtre nous exhorte à utiliser notre langue, nos paroles afin qu'elles soient constructives et qu'elles communiquent une grâce, c'est-à-dire un encouragement, une exhortation positive, qui amène la personne à se construire, à revêtir cet homme nouveau. Rappelons-nous aussi que, bien plus que de faire du mal à nos frères lorsque nous utilisons d'une manière malsaine notre langue, c'est bien nous-même que nous condamnons, comme le dit Matthieu dans son évangile, chapitre 15 verset 11 : Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'être humain ; c'est ce qui sort de la bouche qui souille l'être humain ».
Le verset 30 arrive en pause ; après avoir, du verset 25 au verset 29, expliqué ce qui était contraire à l'homme nouveau, celui que nous devons être si nous sommes chrétiens, Paul reprend sa constatation de ce qu'on fait de l'enseignement L'enseignement est bon pour nous si nous le mettons en pratique ; c'est une partie de notre mission confiée par Jésus en Matthieu 28 : faites de toutes les nations des disciples, enseignez-leur à garder mes commandements (Matthieu 28.19). L'apôtre demande à ses lecteurs de ne pas simplement lire en acquiescent, mais bien de mettre en pratique ce qui est dit, non pas pour lui faire plaisir, mais bien de peur d'attrister le saint Esprit de Dieu.
Après ce rappel, Paul reprend l'ensemble des erreurs à ne pas commettre : l'amertume, l'animosité, la colère, la clameur, la calomnie, ainsi que toute malfaisance ; tout cela ne doit pas exister entre chrétien.
L'amertume, ou le don de ressasser les blessures du passé, l'animosité, ou le désire de nuire à quelqu'un, la colère, ou prêter le flanc à Satan, la clameur, ou cri tumultueux exprimant un sentiment vif, mauvais ici, calomnie, ou injure à une personne, malfaisance, ou tout « mal » pensé ou accomplit.
Mais l'apôtre ne s'arrête pas à dire ce qu'il ne faut pas faire, il nous indique aussi ce qu'il nous faut faire, ce qu'un homme nouveau doit être : Bon, pleins d'une tendre bienveillance, faisant grâce comme Dieu nous a fait grâce par Jésus.
Nous sommes invités à être vigilant dans ce que nous voulons être et ce que nous sommes. J'aimerai terminer ce message par cette recommandation de l'apôtre au chapitre 5, versets 15 à 17 : Veillez donc avec soin à la façon dont vous vous comportez : que ce ne soit pas comme des fous, mais comme des sages. Rachetez le temps, car les jours sont mauvais. Ne soyez donc pas sans intelligence, mais comprenez quelle est la volonté de Dieu.
Amen
Commentaires (1)
L'homme nouveau ?
Rousseau et ses disciples, ont prôné l'homme nouveau par rapport à la volonté générale !
Cela a eu comme conséquence historique la terreur, la dictature du prolétariat avec ses conséquences en URSS, en Chine Maoïste, au Cambodge...
Et pourtant !!! Cette lettre de Saint Paul décrit en toute simplicité cette convivialité d'amour et de paix entre personnes qui ont opté pour l'homme nouveau dans le Christ ! Aucune dictature, aucune contrainte pour l'acceptation, aucun massacre des ennemis du peuple, aucune délation, aucun camp dit de rééducation.
Il faut avoir cette épître à l'esprit lorsque l'on veut se servir de ce concept d'homme nouveau, hors christianisme car c'est suspect d'être le moyen d'imposer une dictature, surtout si elle est idéologique !