II140 - Ne pas se laisser intimider

J'avais fait une demande à la direction de la prison pour faire rentrer ce qu'elle appelle "un intervenant extérieur". En vingt deux ans de service, on ne m'a refusé l'entrée que d'une seule personne. Cette fois-ci, je savais que la personne que je demandais à faire rentrer avec moi pour le culte hebdomadaire était un ancien détenu, j'avais même donné son livre de témoignage comme confirmation de son changement. Il avait été trafiquant de drogue, fiché au grand banditisme pour braquages à main armée,… c'est pourquoi j'avais anticipé ma demande trois semaines avant.

Le lundi précédant, j'étais allé voir le directeur lui demandant une réponse car je désirais organiser le weekend, il me demandait de patienter. Le vendredi soir, toujours pas de réponse, ce qui ne m'a pas permis de faire intervenir l'invité venant de la région parisienne.

Le lundi matin je demande à voir le directeur, il me reçoit. Mes mots sont directs "je suis pasteur, aumônier ici depuis longtemps, je ne suis pas un chien et demande donc le respect"

Le ton est donné pour une discussion de vingt minutes "virile" bien que courtoise. Je n'ai pas l'intention de laisser passer ni sur la forme en ce qui concerne la non réponse, ni sur le fond de ma demande "un témoignage comme celui-ci est plus efficace que l'incarcération même, je demande à ce que la détention soit pédagogique".

La fin de la conversation est plus apaisée, finalement j'ai la possibilité de refaire une nouvelle demande pour inviter cet ancien détenu… et d'autres. C'est un mal pour mieux vivre le ministère.

Il faut parfois savoir tenir ferme dans ses convictions sans se laisser intimider, ce n'est pas parce que l'on est chrétien que l'on doit se laisser écraser !

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