John Smyth
Type : Dossier
Thème : Personnalités protestantes
Source : Construire Ensemble
Réf./Date source : Retroviseur
Publié sur Lueur le
(1570 - 1612)
John Smyth est normalement reconnu comme le premier des baptistes. Même si, à maintes reprises dans l'histoire de l'Eglise, des groupes surgirent qui contestaient le baptême des enfants, Smyth fonda la première Eglise baptiste proprement dite.
Smyth était diplômé de l'université de Cambridge et pasteur de l'Eglise anglicane, mais ses convictions puritaines le contraignirent à la quitter pour devenir ce qu'on appelait pasteur "séparatiste", c'est-à-dire pasteur d'une Eglise locale totalement indépendante de l'Eglise d'Etat en Angleterre. Ces Eglises étaient poursuivies par les autorités civiles de leur temps et c'est ainsi que Smyth et les membres de son Eglise durent émigrer à Amsterdam en 1608.
Smyth, en réaction contre le formalisme des Eglises d'Etat de son temps, s'insurgea contre ceux qui préparaient un texte écrit de leurs prédications et même contre la lecture d'une traduction de la Bible en chaire, arguant qu'une traduction était stérile, mais qu'un pasteur traduisant librement en chaire des textes grec ou hébreu était plus ouvert à l'impulsion du Saint-Esprit! Il reconnaissait deux ministères dans une Eglise fidèle au Nouveau Testament: celui des anciens (ou évêques) et celui des diacres (hommes et femmes), choisis dans les deux cas par la majorité des membres de l'Eglise et consacrés par l'imposition des mains au cours d'une période de jeûne et de prière.
C'est ensuite que Smyth. en examinant les Nouveau Testament, redécouvrit ce que d'autres séparatistes avaient découvert avant lui, mais avaient vite rejeté de peur d'être pris pour des extrémistes anabaptistes, que la pratique du baptême des enfants ne se trouvait nulle part dans la Bible. C'est ainsi qu'en 1609, la première Eglise baptiste fut fondée, parmi les émigrés anglais aux Pays-Bas. Smyth, en tant que pasteur de cette communauté, dû se baptiser lui-même avant de baptiser les membres de la nouvelle Eglise qu'ils venaient de fonder. Le baptême fut administré par aspersion plutôt que par immersion. Smyth fut vivement critiqué pour s'être baptisé, mais des membres de son Eglise lui donnèrent raison puisque personne ne semble avoir baptisé Jean-Baptiste; et même dans les Eglises d'Etat, un pasteur ou prêtre avait le droit de prendre seul la Sainte-Cène.
Tout en fondant une nouvelle Eglise, Smyth proclamait l'unité de tous ceux, dans toutes les Eglises, qui suivaient le Seigneur sincèrement, et il cherchait un rapprochement avec des assemblées mennonites aux Pays-Bas. Il enseignait aussi que c'était le rôle des magistrats civils de garantir la liberté de conscience pour tous. Avant d'être emporté par la maladie, en 1612, il essaya de se réconcilier avec tous ceux qu'il avait peut-être offensés au cours de telle ou telle controverse religieuse.
Il mourut jeune, mais sa courte vie fut dépensée pour son Seigneur et même si d'autres oeuvrèrent à ses côtés et qu'il n'avait sans doute aucune idée qu'il fondait une dénomination, il mérite bien le titre de "fondateur du baptisme".
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