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Epître de Luc chapitre 18

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Type : Enseignement
Thème : Etude d'un passage biblique
Source : FEEBF
Réf./Date source : SALC  
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Le chapitre 18 de l'évangile de Luc offre l'avantage de comprendre différents types de textes évangéliques : des paraboles, des rencontres entre Jésus et des personnes diverses, un enseignement aux disciples et un récit de guérison. Peu de chapitres des Evangiles offrent un tel éventail.

A première vue, nous avons là un recueil de paroles ou de récits, sans guère de liens entre eux. Nous verrons que, si Luc ne suit pas un ordre chronologique précis (il ne se soucie guère d'indications de temps), il ordonne cependant les éléments de son évangile selon une intention que l'on peut discerner.

Il s'agit d'une page d'Evangile - de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Le but des évangélistes n'est pas de faire oeuvre de biographe ou d'historien (bien que Luc en particulier ait le souci de la vérité historique : Luc 1:1-4), mais de rendre témoignage à Jésus, de le présenter au monde (au monde païen dans le cas de Luc), afin que les lecteurs reconnaissent en Jésus leur Seigneur et Sauveur et mettent en lui leur foi. C'est Jean qui exprime le mieux cette intention, mais elle est commune à tous les évangélistes (Jean 20:31, cf. Luc 1 :4).

La présentation du Christ dans les Evangiles synoptiques est faite d'une multitude de regards sur Jésus de Nazareth : ce qu'il a fait, ce qu'il a dit dans telle ou telle circonstance. Pas un exposé systématique, mais une su~te de petites touches, de courts récits, de paroles isolées ou plus rarement de discours, le tout finissant par dessiner le portrait d'une personnalité étonnante, dans laquelle le croyant reconnaît le Christ, le Fils de Dieu. Cette façon de présenter Jésus n'est-elle pas plus proche de la vie qu'un long discours à son sujet ? Dans la réalité, c'est ainsi que nous apprenons à connaître les autres : en les entendant parler, en les voyant agir dans des circonstances diverses - et non en en faisant une description scientifique (physique, psychologique, etc...). De telles descriptions se trouvent dans les livres, et non dans la vie. L'Evangile est une tranche de vie, un moment d'histoire, une réalité - et non un ouvrage théorique.

Le chapitre 18 dans l'Evangile

Le chapitre 18 est situé dans la 2ème partie du ministère public de Jésus : la montée vers Jérusalem, vers la croix (9:51 à 19:28). Jésus marche vers sa passion en pleine connaissance de cause (9 :51 ).

L'enseignement aux disciples tient une grande place dans ces chapitres : Jésus veut les préparer à la séparation et à la tâche qui sera la leur ; mais il veut aussi leur faire comprendre le sens de son ministère qui le mènera à la croix. Les disciples ne sont pas encore en mesure de bien comprendre. Ils ne comprendront qu'après la résurrection (Luc 24:44-48). Mais dès le moment où il s'est mis en route vers Jérusalem, Jésus leur a annoncé sa passion et sa résurrection. Le chapitre 18 contient une de ces annonces (v. 31-34). En marchant vers la croix, Jésus renonce à toute sécurité humaine et se fie entièrement à la bonté de Dieu. C'est cette même attitude qu'il demande à ses disciples.

Le lien entre les chapitres 17 et 18 de Luc n'est pas évident. Pourtant le chapitre 17 contient une série d'avertissements aux disciples pour les préparer à affronter les tâches qui les attendent après la mort de leur Maître. Il se termine par exhortation à la vigilance. De là, Luc passe tout naturellement à la prière au début du chapitre 18.

Par contre, il n'y a pas de coupure entre les chapitres 18 et 19. Le récit de la conversion de Zachée. Celui-ci apparait comme un " pauvre en esprit ", malgré ses richesses : il renonce à ses sécurités terrestres à cause de Jésus (au contraire du riche de 18:18-23).

Les deux paraboles sur la prière : Luc 18:1-14

Ces deux paraboles n'ont pas de parallèles dans les autres Evangiles. Elles témoignent de l'intérêt de Luc pour la prière et pour les pauvres, les pécheurs.

La veuve importune et le juge inique

Il ne fait pas de doute que Jésus enseigne ici la persévérance dans la prière.

L'histoire est toute simple et pleine d'humour. Un juge inflexible et injuste se laisse fléchir pour qu'on cesse de lui " casser les pieds ". Il cède devant une veuve, c'est-à-dire quelqu'un qui n'a aucun moyen de pression sur lui : pas de relations, pas d'argent pour lui verser un " pot de vin ". Elle a son bon droit pour elle, mais qu'est-ce que cela pour un juge inique ? - un juge qui doit être selon la loi, le défenseur des pauvres (Exode 22:22 ; Deutéronome 10:18 ; Psaume 68:6), mais qui dans ce cas a oublié de l'être. (Pour la Bible, la justice comprend la défense des petits, de ceux qui ne peuvent se défendre eux-mêmes (Psaume 103:6). Pourquoi le mauvais juge finit-il par rendre justice à la veuve ? Parce qu'elle ne se décourage pas, qu'elle ne désespère pas. Cette insistance est une manifestation de foi. Il semble gênant de voir Dieu comparé à un juge inique. En fait, il n'y a pas ici comparaison, mais contraste. Une parabole est une mise en parallèle. Mais on peut mettre deux choses côte à côte pour les opposer aussi bien que pour les comparer. Il y a ici un sous-entendu : si un mauvais juge cède devant une prière persévérante, à combien plus forte raison Dieu. On peut rapprocher cette parabole de celle de Luc 11 :5 à 8 (les trois amis) avec sa conclusion (9 à 13), où on trouve l'expression : à combien plus forte raison Dieu... (v. 13). Luc écrivait à un moment où les chrétiens se trouvaient souvent en situation de détresse. Dans la persécution, les " élus " crient à Dieu, ils demandent justice. Mais il ne faut pas qu'ils désespèrent, si l'exaucement n'est pas immédiat. La persévérance peut fléchir un mauvais juge - or Dieu est bon.

Demander justice, ce' n'est pas demander n'importe quoi. On ne peut appliquer la leçon de cette parabole à n'importe quelle requête. La justice, c'est l'accomplissement de la volonté de Dieu. Cette volonté, c'est que tous les hommes puissent assurer leur propre existence. S'ils se fient à Dieu, ils vivront (Luc 12:22-32). Mais sans persévérance, la foi meurt : v. 8. Remarquez que Jésus n'a pas seulement enseigné l'insistance dans la prière ; il l'a vécue : Luc 5:15-16, 6:12-13, 6 :46, 22 :39-46.

Le pharisien et le publicain

Jésus enseigne ici l'humilité dans la prière. C'est encore une scène prise sur le vif qui nous est dépeinte. Lc pharisien (voir leçon 6, p. 5) est vraiment " quelqu'un de bien ". Il n'y a pas de raison de douter qu'il fait bien ce qu'il dit au v. 12. Pourquoi est-il sévèrement jugé ? Parce qu'en mettant en avant ses mérites, il fausse la relation avec Dieu et parce qu'en méprisant le publicain, il fausse la relation avec le prochain.

Le pharisien se fie à ses droits, à ses titres à la faveur de Dieu. Il se fait valoir devant Dieu. En fait, il se regarde dans un miroir. Il pense à lui-même, pas à Dieu. Or, prier, c'est d'abord s'intéresser à Dieu.

Vouloir faire pression sur Dieu, le contraindre à nous exaucer à cause de nos mérites, c'est le prendre pour un mauvais juge, qui ne défend que les riches (en bonnes oeuvres) ; c'est l'acheter, parce qu'on doute de sa bonté. Invoquer nos prétentions dans la prière, c'est presser un mur entre nous et Dieu au lieu de nous relier à lui. Nul ne peut se justifier, ni se glorifier devant Dieu (l'ancien pharisien, Paul l'a bien compris : Rom. 1 :18 à 3 :31 ; 1 Cor. 1 :29). Mais tous peuvent faire appel à la grâce de Dieu.

C'est ce que fait le publicain (ou péager, c'est-à-dire collecteur d'impôts, au service des Romains détestés, s'enrichissant souvent sur le dos de ses frères juifs). Lui n'a aucun titre à faire valoir. Il se sait indigne, il se sait pécheur; il le reconnaît et s'en remet à la seule miséricorde de Dieu : v. 13. Son humble confiance n'est pas déçue ; il rentre chez lui " justifié ", c'est-à-dire dans une relation juste avec Dieu. Sa prière l'a relié à Dieu parce qu'il s'est fié à la seule bonté de Dieu.

Si l'orgueil détruit la relation avec Dieu, il détruit aussi la relation avec le prochain. Relisez le verset 9 : le pharisien, dans son orgueil, méprise les autres. Pourquoi ? Quand on veut se faire valoir, on est inévitablement amené à dénigrer les autres. "Je te loue de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes... " (v. 11 ). Un moraliste a pu écrire : " Quand je me considère, je me méprise ; quand je me compare, je m'estime ". En effet, on trouve toujours plus noir que soi, afin de paraître plus blanc. Il est tellement plus facile et plus agréable de mépriser les autres et d'être content de soi. Les fautes des autres sont bien utiles pour favoriser notre désir de nous justifier.

Le mépris des pécheurs, le dénigrement des autres sont-ils absents de l'Eglise du Christ ? Ne risquons-nous pas de devenir de nouveaux pharisiens, se fiant plus à leurs oeuvres qu'à la grâce de Dieu. La foi qui reçoit la grâce de Dieu ne peut-être que pleine d'humilité.

Jésus et les enfants

L'idée de l'humilité amène tout naturellement Luc à évoquer les petits enfants (v. 15 à 17). A partir du verset 15, on trouve des parallèles à ce passage dans Matthieu et Marc. Lisez ces textes parallèles, au chapitre 10 de Marc et aux chapitres 19 et 20 de Matthieu.

Pourquoi les disciples s'opposent-ils à ce qu'on amène des tout petits (il s'agit de tout petits enfants) à Jésus ? Parce que les enfants sont sans importance socialement ; on ne fait pas attention à eux, on ne se dérange pas pour eux. A plus forte raison, on ne dérange pas le Maître. Le tout petit n'a aucune prétention à faire valoir : donc, il ne vaut rien, pour les disciples. Pour Jésus, c'est le contraire.

Justement parce qu'il ne peut rien exiger, il s'en remet à ses parents. Il accepte de dépendre d'un autre, de se laisser aimer " pour rien ", sans avoir à se justifier, à mériter l'amour de ses parents. Il sait recevoir tout simplement, même s'il n'a rien à donner en échange. Il est donc l'exemple parfait du " pauvre " - comme la veuve et le publicain des paraboles précédentes.

Aussi, Dieu l'accueille-t-il, à l'exemple de Jésus. Car Dieu est bon. C'est seulement notre prétention à acheter sa faveur qui fait obstacle à sa bonté. Tant que nous avons cette prétention, le Royaume de Dieu n'est pas pour nous.

Ce récit est typique d'une forme littéraire qu'on retrouve fréquemment dans les Evangiles synoptiques : le bref récit, sans grands détails, et dont le but est essentiellement de rapporter une parole de Jésus de portée universelle. (Autres exemples : Luc 5:29-31, 9:46-48, 9:51-56, 20:20-26).

Jésus et le riche notable

Nous avons ici un récit d'un type un peu différent. Il n'est pas tant centré sur une parole de Jésus, valable pour tous, que sur une situation qui révèle une attitude courante. C'est pourquoi la rencontre de Jésus et du riche notable est suivie d'un dialogue explicatif avec les disciples.

Il y a quelques différences de détail entre ce récit de Luc et ceux de Matthieu (19:16-30) et Marc (10:17-31). Matthieu parle d'un jeune homme, Luc précise un " notable " (ou un chef), alors que Marc dit seulement un " homme ". Mais le point commun, sa richesse, est celui qui donne son sens au récit.

De même, dans la question de cet homme, Luc et Marc rapportent les mêmes mots, alors que Matthieu a une version différente.

Demandons-nous d'abord : quelle est l'intention de cet homme ? Ce qui le pousse, est-ce l'inquiétude au sujet de son salut ou le désir de recevoir des félicitations publiques ? Peut-être est-il vraiment un chercheur honnête (Marc 10:21). Selon un usage bien établi, il se croit obligé de flatter celui à qui il s'adresse : "Bon Maître...". C'est sans doute cette flatterie qui fait réagir Jésus. Elle n'a pas de sens - à moins que... le notable découvre qu'en la personne de Jésus, il rencontre son Dieu.

La question de l'homme riche révèle qu'il considère Dieu comme un examinateur qui soumet les hommes à une série d'épreuves. Il a conscience d'avoir passé le niveau élémentaire. II voudrait maintenant réussir le niveau supérieur.

La réponse brutale de Jésus au verset 22 n'est pas une nouvelle épreuve d'examen. Dieu n'est pas un examinateur sévère, qui filtre les entrées dans son royaume en posant des conditions difficiles. Dieu désire que tous puissent y entrer. Mais ce sont les hommes qui se disqualifient, en se fiant à leurs richesses au lieu de mettre leur confiance en Dieu. Jésus cherche précisément à amener cet homme à mettre en Dieu toute sa confiance ; mais pour cela, il faut qu'il cesse de faire de sa richesse une sécurité. Saura-t-il renoncer à ce qui fait sa force et son assurance pour s'en remettre à Dieu seul ?

Le renoncement que Jésus lui propose n'est pas un mérite ou une règle universelle, mais un test de sa foi et de son désintéressement. Est-il capable de ne plus penser à lui même, de ne plus vivre pour assurer sa sécurité - au point de renoncer à ses biens en faveur des pauvres ?

Malheureusement non. Il est l'exemple inverse des petits enfants. Il ne sait pas recevoir. Il ne sait qu'acheter. Aussi ne peut-il imaginer de vivre les mains vides.

Si l'exhortation du verset 22 ne s'adresse qu'à la situation précise du notable, l'explication donnée aux disciples au verset 24 a une portée universelle. Citons ici, la note de la Traduction Oecuménique : " Pour le riche comme pour le pauvre, il n'est de salut que par la grâce de Dieu (v. 27) ; mais ce salut est plus difficile pour le riche ". En effet, il est tenté de mettre sa confiance dans ses richesses. C'est d'ailleurs ce qui est dit dans certains manuscrits de Marc 10 :24 : " Il est difficile à ceux qui se confient dans les richesses d'entrer dans le Royaume de Dieu". (D'autres manuscrits ont. " qu'il est difficile d'entrer dans le Royaume de Dieu").

La confiance dans ses richesses (matérielles ou spirituelles, comme dans le cas du pharisien de la parabole) est l'obstacle principal à l'entrée dans le Royaume. Elle donne un sentiment de force et de sécurité, qui est contraire à l'esprit d'enfance, de pauvreté, de foi que demande Jésus.

L'image du chameau et du trou d'aiguille est une exagération volontaire pour donner plus de force à la réponse de Jésus.

Au verset 28, Pierre marque la différence entre les disciples et le riche notable ; " nous avons quitté nos propres biens (le texte grec ne dit pas : "tout") pour te suivre". Il prend peut-être mieux conscience de sa foi en Jésus en disant cela. La réponse de Jésus lui donne l'assurance qu'il ne s'est pas trompé : Dieu ne laisse pas tomber ceux qui se fient à lui. Les proches que retrouvent les disciples sont les frères et soeurs dans la foi, qui forment une vraie famille. Dans le livre des Actes, Luc mettra l'accent sur la mise en commun des biens des chrétiens (Actes 2:44, 4:32). Il y voit sans doute une illustration de cette parole de Jésus. Rien de perdu dans ce monde et le gain de la vie éternelle : telle est l'assurance du disciple.

L'annonce de la passion

Nous en avons déjà parlé (p. 2). En marchant vers la croix, Jésus donne le parfait exemple de foi en Dieu et de renoncement à toutes les sécurités humaines. Au lieu de se défendre, en mettant tous les atouts de son côté, Jésus se donne. Au lieu de dominer, il se fait serviteur (voir Marc 10:32-45, où l'annonce de la croix est suivie de la requête ambitieuse de Jacques et Jean). Si les disciples ne comprennent pas, c'est qu'ils en sont encore à se préoccuper d'eux-mêmes, de leur propre intérêt, à vouloir le défendre au lieu de se remettre à Dieu.

L'aveugle de Jéricho

Nous trouvons ici un récit de miracle : Jésus guérit un aveugle. Ce passage est situé dans la marche de Jésus vers Jérusalem (comme l'épisode suivant de Zachée au chapitre 19) : il traverse Jéricho (voir la carte).

Ce récit est lié à ce qui précède, comme un exemple de la foi d'un pauvre : notez les points communs avec la parabole de la veuve et l'exemple des petits enfants. Mais il souligne aussi le paradoxe de l'oeuvre messianique de Jésus. Jésus vient d'annoncer sa passion : pour les Juifs, un Messie qui souffre et meurt, c'est impensable - surtout s'il est livré aux païens. Comment les disciples comprendraient-ils ? Et voilà que c'est un aveugle, un mendiant, un rien du tout qui criera la vérité ! Il demande : " que se passe-t-il ? " " C'est Jésus le Nazaréen - un homme - qui passe". Et lui de s'écrier : " Jésus, Fils de David ", lui donnant un titre messianique. Qu'a-t-il réellement compris ? Peu de choses peut-être, mais l'essentiel : c'est qu'en la personne de Jésus, Dieu intervient pour délivrer les hommes, Dieu manifeste sa bonté en leur faveur.

C'est là le sens des miracles de guérison (que Jean appelle des " signes ") : ils proclament l'action puissante et bienveillante du Libérateur.

L'aveugle n'a compris qu'une chose : l'homme qui peut le délivrer est là. D'où sa prière persévérante (comme là veuve), malgré l'opposition des gens, une vraie prière de foi enfantine - qui reçoit son exaucement.

Ce récit est une des illustration vécues de la prophétie que Luc rapporte au début de son Evangile : Luc 4:18-19. Dans ce passage, Jésus annonce le sens de sa mission : une bonne nouvelle pour les pauvres, la libération des captifs, la guérison des aveugles, une année de grâce (ou d'accueil) du Seigneur. Tout l'Evangile réalise cette prophétie. Le chapitre 18 en est un exemple frappant. Dieu accueille les pauvres, (la veuve), les pécheurs (le publicain - et au chapitre 19, Zachée), les petits enfants, les aveugles et les malades, autrement dit tous ceux qui ne peuvent assurer leur propre sécurité, qui ne peuvent se défendre, se justifier.

En fait, Dieu accueille tous les hommes, leur remet leur dette, les délivre, les sauve - pourvu qu'ils acceptent de lui faire confiance au lieu de se fier à leurs propres forces, richesses ou mérites.

L'explication de ce chapitre, donnée ici ne prétend pas être un commentaire complet du texte biblique. L'accent a été mis sur la recherche de l'intention de l'évangéliste quand il a choisi de rapporter ces faits et ses paroles, et sur le lien entre ce chapitre et le reste de l'Evangile.

En tenant compte du contexte général de l'Evangile selon Luc on comprend mieux certains passages, on évite des interprétations erronées : par exemple celle qui voit en Dieu un despote difficile à fléchir (parabole de la veuve) ; un Dieu sévère et dur qui exige les pires renoncements (l'homme riche). Le Dieu que révèle Jésus est toujours le Dieu de miséricorde. Mais la grâce a sa contrepartie : c'est la foi, l'acceptation d'un amour gratuit, immérité.

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