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Etre témoin : Pourquoi ? Comment ?
2. La manière d'évangéliser

Auteur :
Type : Dossier
Thème : Témoigner
Source : Aimer & Servir
Réf./Date source : 126  
Publié sur Lueur le
Sommaire du dossier :
  1. La manière d'évangéliser

Notre témoignage

Comprendre ce que les personnes croient et les aider à prendre conscience du fait que leur système de valeurs n'est pas le meilleur. Pour être à la fois efficace et respectueux de l'autre, il est nécessaire d'être très sensible. Nous sommes dans un combat spirituel qui exige que nous nous battions pour aider les personnes à changer leur système de valeurs. Les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles, mais puissantes devant Dieu pour renverser des forteresses ; nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s'élèvent contre la connaissance de Dieu et nous amenons toute pensée captive à l'obéissance de Christ (2 Co 10.4-5). Ce verset concerne tout à fait notre époque ; le combat se situe au niveau de la pensée des personnes.

Une bonne connaissance de l'Evangile.
Savons-nous l'expliquer en des termes qui aient un sens pour notre entourage ? Peut-on dire par exemple à quelqu'un : « tu as besoin d'être né de nouveau ? »
Que représente la croix de Christ pour nos contemporains ? Qu'est-ce que Golgotha ? L'Ancien Testament, le plan du salut ? Steve Strack cité par Nick Paulard dit ceci : « je suis convaincu qu'un communicateur chrétien efficace doit posséder une compréhension profonde des principes bibliques, une vision claire de la culture contemporaine et la capacité d'analyser les deux et de les faire travailler ensemble ». Connaître l'Evangile et la société contemporaine afin que les deux puissent se rencontrer. Paul a dit : je n'ai pas honte de l'évangile, c'est une puissance de Dieu pour le salut de celui qui croit (Rm 1.16). Cela me remet également en question : qu'avons-nous à communiquer ? Avons-nous honte ou disons-nous : « n'allons pas trop loin » ? Quel message transmettons-nous ? Nos paroles sans une « vie qui parle » ne vont pas loin. Notre témoignage ne consiste pas en paroles uniquement. Il est vrai que les quatre lois spirituelles restent des démarches très valables ; mais aujourd'hui, un tel traité n'aura peut-être aucun sens pour la personne qui le reçoit.

L'évangélisation consiste aussi à répondre au besoin de l'autre, par des moyens tout simples qui nous sembleront « déconnectés » du domaine spirituel. Ils aident à rejoindre la personne dans son besoin.

Quatre groupes de personnes

Le groupe des personnes qui sont « prêtes » ; il suffit de leur donner un traité : c'est l'élément qui déclenche leur acceptation de Christ. Nous pouvons nous dire « c'est extraordinaire » et en fait nous ne faisons que recueillir le fruit du travail d'une multitude de personnes qui ont prié, témoigné, aidé en divers endroits. Nous sommes des maillons. Toutefois, sachons que ces personnes « prêtes » à recevoir Christ ne sont qu'une minorité.

Les personnes qui veulent sincèrement connaître Christ mais qui se posent de nombreuses questions. Pourquoi Dieu, si bon, permet-il la souffrance ? Puis-je faire confiance à la Bible ? Ce sont des hommes qui l'ont écrite ; depuis le temps, n'y a t-il eu aucune modification de ce texte ? Et que penser des contradictions apparentes de certains versets ? Ces questionnements sont comme des freins. Pour aider ces personnes, il est important d'avoir nous-mêmes réfléchi à ces questions.

Les personnes intéressées, mais n'ayant aucune base. Elles aimeraient bien en connaître un peu plus au sujet de Jésus-Christ, de Dieu, mais ne savent comment s'y prendre ni quelles questions poser ? Elles ont pu dire « je désire connaître Dieu » mais n'ont jamais eu accès à la Bible, n'ont aucune tradition chrétienne dans leur famille. Ce groupe de personnes est en augmentation ; la jeune génération actuelle manque « d'héritage spirituel. »

Le quatrième groupe concerne les personnes qui n'identifient pas leur système de valeurs, mais s'en contentent, et ne voient pas du tout la nécessité d'en changer. Pourquoi ? Parce que la plupart du temps, le système de valeurs est quelque chose que l'on choisit en fonction du style de vie que l'on veut mener. On se dit aujourd'hui « j'ai envie de pratiquer l'adultère, je vais adapter mes valeurs à ce que j'ai envie de vivre. » Dans ce groupe on peut inclure les personnes qui ont une pratique religieuse, de type Nouvel Age ; elles sont difficiles à atteindre car elles utilisent une terminologie identique à celle du christianisme. C'est là qu'il est important de comprendre la signification des mots, car les gens du Nouvel Age ont vraiment envie de parler de Dieu ! Ce sont des gens « spirituels ».

On peut amener progressivement la personne à douter de ses valeurs, on ne peut pas les détruire simplement. Certains d'entre nous ont toujours baigné dans un milieu chrétien. Personnellement, j'ai traversé une phase d'athéisme ; j'ai remarqué alors, que, lorsque nous adoptons un certain style de vie, nos valeurs sont cohérentes avec ce dernier ; si quelqu'un nous dit : « Il faut que tu changes ton système de valeurs », c'est la révolution à l'intérieur ; ce processus de changement demande du temps ; il nous faut l'accorder aux autres puisque nous mêmes avons compris progressivement la foi chrétienne.

De plus, ces personnes intéressées par les idées du Nouvel Age croient, elles aussi, à une réalité spirituelle ou même à une vie après la mort. Donc, au fur et à mesure que nous les amenons à douter de leurs valeurs, appuyons-nous sur ces bases qui nous sont communes, pour construire avec elles.

La manière d'évangéliser

Priez avec fidélité, demeurez vigilants par la prière adressée à Dieu avec reconnaissance. En même temps, priez aussi pour nous, afin que Dieu nous accorde une occasion favorable de prêcher sa Parole, d'annoncer le secret de Christ. C'est en effet à cause de ce secret que je suis maintenant en prison. Priez donc pour que j'en parle de façon à le faire clairement connaître, comme je le dois. Conduisez-vous avec sagesse envers ceux qui ne sont pas chrétiens, en faisant un bon usage de toute occasion qui se présente à vous. Que vos paroles soient toujours agréables et pleines d'intérêt ; sachez répondre de la bonne manière (Col 2.4-6).

Deux thèmes dans ce texte : la prière et l'évangélisation ; les deux activités doivent aller de pair. La prière consiste à parler des hommes à Dieu ; l'évangélisation c'est parler de Dieu aux hommes ; il serait bon que la première précède la seconde ; mais, bien sûr, si la rencontre n'a pu être préparée dans la prière, celle-ci peut intervenir ensuite. Vivons dans la liberté.

Dans ce passage de Colossiens, on peut relever ces points :

Demander à Dieu des occasions pour annoncer la Parole. C'est intéressant, car ce n'est pas à nous de les créer ; c'est Dieu qui les donne. Pourquoi avons-nous des difficultés à formuler ce type de prière ? Peut-être pourrait-on dans les semaines qui viennent, demander à Dieu qu'Il nous donne des occasions et garder présent à l'esprit ces questions : « Que puis-je faire par la parole ou les actes, pour amener la personne un peu plus près de Jésus ? » Abandonnons également nos clichés du style : « c'est un païen, il est dur, il ne se convertira jamais » et nos idées en terme d'obligation : la personne doit se convertir si on lui annonce l'Evangile. Mais aimons le pécheur.

Demander à parler clairement et à nous conduire avec sagesse. Réfléchissons à notre manière de parler ! Dans certaines situations nous serons conduits à utiliser les mots : « naître de nouveau » mais une autre fois, l'expression sera inadéquate ; le message du salut en Jésus-Christ devra être exprimé autrement ; sans faire de compromis, on peut utiliser des mots qui ont un sens pour nos interlocuteurs. Jésus s'est adapté à chaque situation ; on ne trouve pas de méthode qui fasse mouche à tous les coups dans les Evangiles. Pourquoi ? Parce que Jésus n'a pas parlé à Nicodème, à la femme samaritaine ou à la femme adultère de la même manière ; il a adapté son langage. On peut trouver deux types de personnes : celles qui veulent en savoir plus, qui questionnent et celles qui, dès le départ, ne veulent rien savoir, mais vous provoquent et vous poussent dans vos derniers retranchements pour critiquer. Ces dernières ont choisi un style de vie qu'elles savent plus ou moins faux, mais elles éprouvent le besoin de se sentir justifiées, tiraillées entre deux extrêmes, elles deviennent agressives ; le piège c'est que le chrétien peut se laisser atteindre par cette agressivité, et être blessé.

Le contenu : parler de Jésus et non pas de nous-mêmes. Que j'annonce clairement le mystère de Christ (Col 4.3), non pas d'abord « mon » témoignage qui peut être une illustration, mais qui n'est pas le point central. Il est parfois plus facile de parler de Dieu (Dieu nous aime, etc.) que de parler précisément de Jésus ; c'est aussi une forme de combat, car Jésus est le message central de l'Evangile. Tout l'Ancien Testament prépare le message de Jésus. Souvent, lorsqu'on parle de la croix, les gens réagissent ; ce n'est pas facilement accepté, car c'est le centre du message. Ayons de la sagesse pour savoir à quel moment introduire le message central de la croix pour le pardon des péchés.

Que votre parole soit toujours accompagnée de la grâce de Dieu (Col 4.6). C'est ce que nous devons communiquer : un Evangile de grâce, de réconciliation par rapport à Dieu ; là aussi, si notre style de vie est en désaccord avec nos paroles, le message ne passera pas. Pierre dit : « Notre motivation doit être l'amour » ; il ne s'agit pas de gagner une bataille ou de prouver que nous avons raison ; hélas, souvent, lorsque nous argumentons, nous n'avons pas envie de perdre la face. Nous avons besoin parfois, compulsivement, de faire passer l'idée que « Jésus est le chemin, la vérité » alors que l'autre n'est pas prêt à en prendre conscience : on se lance dans un combat humain alors qu'il s'agit d'un combat spirituel.

«Assaisonné de sel »: cela signifie « être enthousiaste » pour Jésus-Christ ; avoir de la saveur. Il faut reconnaître que parfois on partage parce qu'il le faut et non par enthousiasme. Si on a vu quelque chose de beau (film, exposition, etc.) comment en parle-t-on ? « Tu dois venir le voir, c'est superbe, etc. » Cette manière de communiquer traduit de l'enthousiasme. Un point important : être des « encourageurs. » Trouver le positif chez l'autre, car souvent on se dit : « parce qu'il n'est pas chrétien », « chez lui tout est négatif. »

Comment répondre à chacun : Il n'y a pas de méthode-type. Soyons souples. Comment établir des ponts d'amitié avec ce que les gens aiment (la musique, leur chien, etc.) ? Comment aider les personnes qui ne semblent pas intéressées ? Le premier point pour les atteindre, c'est de gagner progressivement leur confiance, de développer une relation informelle : prendre un café, faire du baby-sitting ; n'assénons pas d'emblée quelque chose de spirituel ; construisons une relation.

Conclusion

Pourquoi faire de l'évangélisation ? Jésus nous a commandé (cf Mt 28.19) d'aller et de faire de toutes les nations des disciples. La volonté de Dieu est qu'aucun ne périsse (2 Pi 3.9). La véritable motivation est l'amour ; Paul a pu dire c'est l'amour de Christ qui m'étreint (2 Co 5.14). Cet amour s'acquiert simplement dans notre relation personnelle avec Dieu en Jésus-Christ.

Commentaires (1)

par lagetita

Bonjour, un très bon site sur l'évangélisation : www.ministere-des-affaires-eternelles.org

Bonne lecture et bon courage sur le terrain

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