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L'ombre et la lumière

Auteur :
Type : Réflexion
Thème : Vie Chrétienne
Source : Construire Ensemble
Réf./Date source : 10/1999 (n°17)  
Publié sur Lueur le
Ce texte est basé sur Evangile de Jean, chapitre 11

La photographie et le film

Connaissant le récit de la résurrection de Lazare dans son ensemble, nous anticipons sa fin glorieuse et nous le lisons dans la paix, de l'ombre de son commencement à la lumière de son achèvement. Nous le lisons comme s'il s'agissait d'un film qui enchaîne harmonieusement les étapes. Mais dans son actualisation, nous avons tendance à rester figés sur une séquence, celle du silence de Dieu dans nos vies, comme si les événements que nous vivons étaient des photos, des étapes bloquées dont nous refusons le sens parce que nous ne laissons pas à Dieu le temps de nous conduire dans tout le film de notre vie, dont le sens supérieur nous sera révélé à la fin de nos épreuves, si nous les vivons dans la foi.

Regarder vers la lumière, mais sans fuite en avant

L'assurance de la victoire à venir n'est une consolation que dans la mesure où nous vivons pleinement l'étape dans laquelle nous sommes. L'attente de la résurrection n'est une force que pour celui qui vit le présent par la foi.

La sobriété de l'intervention de Marthe et Marie (versets 1 à 4)

L''information que les deux soeurs envoient à Jésus est sobre et pourtant, elle est suffisante. Elles connaissent l'amour de Jésus pour leur frère : Celui que tu aimes est malade (Jn 11.3). Elles n'ont rien d'autre à rajouter ; elles ont tout dit. Elles lui adressent une prière ouverte en laissant à Jésus le soin de la compléter. Nous voulons trop souvent énoncer des prières fermées, dans lesquelles nous disons tout à Dieu, au cas où II n'aurait pas compris ; c'est peut-être pour cela qu'Il n'a rien à rajouter.

Jésus serait-il impoli, ou pire, insensible ?

Au messager qui lui a transmis la nouvelle, il semble bien que Jésus n'ait remis aucune réponse. Il l'a laissé repartir sans mot de consolation pour les deux soeurs, sans l'annonce d'une visite prochaine. Sa réponse est plus élevée : Cette maladie est pour la gloire de Dieu (Jn 11.4), même si au moment où il l'a donnée elle a dû sembler bien énigmatique.

Jésus guérissait tous les malades, sauf un, Lazare, parce qu'il avait quelque chose de meilleur pour lui

Jésus aurait pu guérir Lazare à distance, comme il l'a fait pour le fils ou le serviteur du centenier ; mais il aimait Lazare, Marthe et Marie, et il avait quelque chose de meilleur pour eux. Quand Dieu nous répond, il nous aime, mais quand il ne répond pas, ne serait-ce pas parce qu'il nous aime encore plus fort ?
Si, au nom de la connaissance de Jésus, dans une intimité telle qu'elle a été vécue à Béthanie, une famille sur la terre aurait dû être épargnée par les épreuves, il se serait bien agi de la famille de Lazare, Marthe et Marie, mais il n'en a rien été ; dans un premier temps, au temps de la photo fixe, Lazare est tombé malade, puis est mort, lui que Jésus aimait.

Le silence de Dieu (versets 5 et 6)

La bénédiction de Dieu dans ce texte commence par un long silence de 2 jours. La notion d'urgence n'est pas la même pour Dieu et pour les hommes. Dieu est maître du temps et des circonstances, et pour lui, il n'y a pas de point de non retour. Jésus n'a pas été surpris par la maladie de Lazare ; tout son comportement le souligne ; pour lui cette situation est pour la gloire de Dieu mais il est le seul à le savoir. Aujourd'hui encore il est le seul à savoir pourquoi nous vivons ses silences ; il sait que Dieu laisse faire pour mieux faire éclater sa gloire. Quand nous avons prié, quand nous avons appelé la grâce de Dieu et que la situation a même empiré, nous sommes peut-être dans le temps des deux jours pendant lesquels Dieu prépare la manifestation de sa gloire.

Il ne faut pas trop essayer d'interpréter les silences de Dieu (versets 7 à 16)

Il y a une désobéissance à trop vouloir interpréter les silences de Dieu. Pour ne pas être incompris, pour éviter de " faire des vagues " ou pour d'autres raisons, le langage de Jésus à ses disciples sur la situation de Lazare était volontairement voilé. Les disciples n'ont pas eu la sobriété de Marthe et Marie ils voulaient savoir et interrogent Jésus à ce sujet ; mais, malgré leur insistance, ils ne comprennent pas. Nous sommes comme eux lorsque nous voulons interpréter ce que Dieu a volontairement caché.

Marthe et Marie ont des paroles de foi (versets 20 à 27)

Marthe et Marie n'expriment aucune incrédulité lorsqu'elles répondent à Jésus, elles expriment une foi qui est en accord avec la révélation de leur temps elles croient en la résurrection du temps de la fin et il est évident qu'elles ne peuvent pas anticiper ce que Jésus va faire. En disant Je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te le donnera (Jn 11.22), Marthe reconnaît la souveraineté de Jésus sur tous les événements, et si nous actualisons le texte face à un deuil, il ne s'agit pas en premier lieu de nous attendre à une revivification semblable à celle de Lazare, même si elle est possible et même si nous sommes libres de la demander, il s'agit en premier de reconnaître la souveraineté de Jésus sur tous les événements et sa possibilité de les conduire selon sa volonté.

Le temps de l'homme et le temps de Dieu (verset 40)

Pendant le temps du silence de Dieu, le temps de l'homme doit être le temps de la foi ; c'est le temps du : si tu crois... (Jn 11.40), c'est le seul temps qui nous soit imposé. Le temps de Dieu, c'est celui de la gloire : tu verras la gloire de Dieu. Cette gloire peut se manifester dans l'immédiat ou le futur, dans l'un comme dans l'autre cas elle est la réponse de la foi.

Si Jésus n'avait pas "tardé", Lazare ne serait pas ressuscité (versets 41 à 44)

La résurrection de Lazare a été un événement plus grand que ne l'aurait été sa guérison. Nous devons prier pour les malades et nous attendre à leur guérison, mais nous devons également nous attendre à quelque chose de plus grand que la guérison.

Chaque silence de Dieu vécu dans la foi s'achèvera dans la manifestation de sa gloire

Le sens de ce texte, dans son historicité première et dans son actualisation, c'est une situation dans laquelle Dieu répond à une attente ; mais il y répond à une heure différente de celle attendue, et avec une réponse en même temps autre et plus grande que celle espérée. Le monde est malade, et Dieu semble tarder ; pourtant toutes les épreuves, toutes les souffrances et tous nos déchirements, s'ils sont vécus dans la foi, sont le prélude à la manifestation de la gloire de Dieu, dont la magnificence insoupçonnée sera infini-ment plus grande que ne l'aurait été un monde sans épreuve et sans souffrance. Si nous croyons, nous verrons la gloire de Dieu, mais à son heure, et selon sa volonté.

Quand Dieu nous répond, il nous aime ;
mais quand il ne répond pas,
ne serait-ce pas parce qu'il nous aime
encore plus fort ?

Commentaires (1)

par Jean01

En lisant ces quelques lignes commentant le chapitre 11 de l'évangile de Jean, nous ne pouvons que remercier Dieu pour son amour; son amour quand il nous a donné le salut par Jésus, son amour parce-que nous serons bientôt dans son ciel, et son amour parce-que ces tendres soins envers nous sont constants. Alors, ne paniquons pas, ne nous faisons pas de soucis inutilement. Même si nous ne savons pas de ce qui va se passer demain, Jésus, Lui, le sait déjà !

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