Pâque, la cordée de la vie
Type : Réflexion
Thème : Jésus-Christ
Source : Croire & Servir
Réf./Date source : 04-1996
Publié sur Lueur le
Dans notre monde pollué, Pâques est une formidable bouffée d'air pur. Une bouffée qui se transforme, pour ceux qui le veulent, en une brise bienfaisante que rien ne peut arrêter. Le vent ne souffle-t-il pas comme il veut et où il veut? Le Christ en faisait jadis la remarque à un scientifique de son temps (Jn 3.8).
Notre liberté est toute relative. Sans nous en rendre compte peut-être, notre histoire humaine est celle de gens encordés les uns avec les autres pour une destination à laquelle beaucoup préfèrent ne pas penser. Il est vrai que le paysage est parfois d'une grande beauté et que le chemin passe souvent par des endroits agréables. La corde est alors si légère que c'est tout juste si on la sent et même si on la voit. Autant profiter de la vie! N'est-elle pas belle? D'autres fois cependant, les encordés que nous sommes ressembleraient plutôt à des enchaînés traînant leurs boulets. Il est des soucis qui pèsent horriblement lourds, qu'ils soient de santé, de travail ou de famille, sans compter les situations dans lesquelles notre monde est enlisé, et nous avec lui.
Le chef de cette cordée qui nous mène est invisible, mais ses funestes desseins se révèlent tôt ou tard. Ils n'épargnent pas les plus chanceux eux-mêmes, si forts soient-ils: terrible le brouillard sur l'autoroute, l'avalanche des hors-piste, la folie d'un attentat... Les autres, les habitués de la souffrance - peut-on jamais s'y habituer! - eux savent bien que la descente aux enfers est inexorable; même s'ils n'en parlent pas, ils ne cessent d'en être préoccupés. Et cette pensée rend leur sort plus douloureux encore. Qui me délivrera? s'écriait l'apôtre Paul quand il considérait son corps ainsi encordé qui l'entraînait malgré lui hors du chemin du bien qu'il aurait voulu suivre, et le menait vers la mort (Rm 7.24-25). Mais aussitôt, il se reprenait en pensant à l'action invraisemblable du Christ. Et son cri de désespoir se transformait en cri de victoire: grâce à Jésus-Christ, il y a une issue magnifique à mon funeste destin (Rm 7.24-25).
Tel est le formidable message de Pâques. Le Christ est entré dans la cordée de la mort; il y est descendu avec elle. Mais "dans un suprême effort", il a brisé la chaîne infernale. Elle n'est plus inévitable.
Pâques inaugure une nouvelle cordée
Plus même, Pâques a inauguré une nouvelle cordée, celle de la vie, la vie sans limites et sans limitations. La vie malgré la maladie, malgré la souffrance, malgré tout ce que l'on peut imaginer de pire. Les encordés avec le Ressuscité de Pâques peuvent être certains que la mort elle-même ne pourra pas les retenir. Nul ne peut les arracher de sa main a-t-il déclaré (Jn 10.28).Si nous nous laissions emporter par ce souffle de vie! Ce qui nous afflige... nous tourmente... nous fait mal... il vient le porter avec nous, lui, notre premier de cordée. Finies donc les tristesses! A nous la jubilation des jubilations:
Le Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité !
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