Les sources de la paix
Type : Réflexion
Thème : Le Caractère du Chrétien
Source : Construire Ensemble
Réf./Date source : 2004, n°64
Publié sur Lueur le
Nous savons bien que, pour être artisan de paix, il faut d'abord vivre soi-même dans cette paix.. Elle est, comme d'autres aspects des béatitudes un fruit de l'Esprit (l'amour, la joie, la paix ) et nous sommes tous appelés à la recevoir. Il n'est pas question ici de la paix que nous pouvons éprouver lorsque nous sommes en vacances et que nous nous reposons face à la mer tranquille ou à des montagnes magnifiques. Cela et ce n'est pas négligeable c'est la paix au sens courant du terme. Elle est exactement aussi fragile que la situation qui la provoque. Que vienne un coup de téléphone importun ou que nous soyons dérangés et cette paix s'évapore. Jésus a souligné que la paix dont il parlait était autre chose : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Ce n'est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre coeur cesse de se troubler et de craindre » (Jn 14.27). La paix dont Jésus parle est comme un état à la fois stable et dynamique. Si je peux employer cette image, elle est un peu comme l'équilibre du cycliste. Il est stable dans le mouvement, mais il n'est pas statique. Il en va de même de la paix intérieure qui est liée à la relation à Dieu, mais celle-ci est liée à la vie et doit sans cesse tout naturellement être recréée au fil du temps et des situations. La personne intérieurement pacifiée est celle qui a trouvé ses racines, le point stable qui lui permet d'affronter les tempêtes sans que cette paix soit remise fondamentalement en cause ce qui ne veut pas dire qu'en surface elle ne sentira plus les vents et ne sera pas agitée.
Ce point stable, c'est la présence intérieure de Dieu, c'est la certitude confiante d'une relation qui ne dépend pas des situations. Si nous sommes vis à vis de Dieu comme des enfants vis à vis de leur Père, nous pouvons lui faire confiance et vivre dans la paix. Mais savoir cela ne suffit pas ; encore faut-il le vivre. Notre première nécessité, pour écouter cette béatitude, c'est d'expérimenter cette paix intérieure. Mais rappelons nous : ce n'est pas en cherchant la paix qu'on la trouve ; c'est en cherchant Dieu qu'on trouve la paix.
Ecoutons le témoignage d'Etty Hillesum qui, au coeur de la tourmente qui allait bientôt l'emporter, écrivait en 1942 :
« Notre unique obligation morale, c'est de défricher en nous-mêmes de vastes clairières de paix et de les étendre de proche en proche, jusqu'à ce que cette paix irradie vers les autres. Et plus il y a de la paix dans les êtres, plus il y en aura aussi dans ce monde en ébullition ».
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