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Soyons les Jean-Baptiste du XXIe siècle

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Type : Enseignement
Thème : Personnages Bibliques
Source : Lueur   
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Jean-Baptiste est une figure importante dans la Bible car il représente la dernière voix prophétique de l’Ancienne Alliance, qui proclame l’arrivée imminente du Messie et la Nouvelle Alliance. Ses liens avec la famille même de Jésus sont profonds. En tant que prophète, sa vie porte le message qu’il proclame : aller à l’essentiel, se dépouiller des désirs de la chair, se repentir et se préparer à recevoir le Messie par le pardon des péchés qu’il procure.

Sa fin tragique est une démonstration que le message de l’Evangile est combattu par le monde mais qu’il triomphe de tout et que le Royaume de Dieu s’est vraiment approché, accessible pour nous aujourd’hui.

Il porte également la marque des grands prophètes, dont Elie avec lequel Jésus lui-même fait le lien. Cela nous donne des indices sur la mission de Jean-Baptiste, et la nôtre dans son sillage.

En faisant connaissance avec Jean-Baptiste, nous comprenons ce que Jésus attend des disciples que nous sommes : proclamer son œuvre à la Croix, quoi qu’il nous en coûte sur Terre, car la récompense est céleste.

L’essentiel de la vie de Jean-Baptiste nous est rapporté par Luc, dès son premier chapitre. Cette histoire fascinante et épique va nous parler profondément…

 

Naissance du Roi et de son héraut

Zacharie est un lévite sacrificateur. Sa femme, Elisabeth, est aussi de la famille des sacrificateurs, descendante d’Aaron. Ils vivent selon les principes de la loi de Moïse. Elle est stérile. Un jour que Zacharie est appelé à servir dans le Temple, l’ange Gabriel vient lui annoncer que sa femme sera enceinte d’un garçon qui s’appellera Jean et servira le Seigneur. Zacharie n’y croit pas vraiment car ils sont trop vieux et l’ange le rend muet temporairement (Luc 1:5-23). En effet, Elisabeth devient enceinte (Luc 1:24-25).

Six mois plus tard, des anges annoncent aussi à Marie et Joseph qu’elle deviendra enceinte miraculeusement par l’œuvre du Saint Esprit et que l’enfant sera nommé Jésus. L’ange prévient Marie que sa parente Elisabeth est aussi enceinte malgré son âge avancé (Luc 1.26-38). Elle décide donc d’aller la voir. Lorsque les deux femmes se rencontrent, Jean dans le ventre de sa mère réagit à l’arrivée de Marie et Jésus qu’elle porte en elle (Luc 1:39-45). Comme l’avait dit l’ange : « il sera rempli de l'Esprit-Saint dès le sein de sa mère » (Luc 1:15).

A la circoncision du bébé (Luc 1:57), au lieu de lui donner le nom de son père, on le nomme « Jean », comme avait demandé l’ange (Luc 1:13). Zacharie retrouve alors la parole et loue Dieu (Luc 1:67). Il proclame un cantique beau et prophétique faisant le lien entre son fils nouveau-né et le Sauveur qui viendra (Luc 1:67-79). Il est ensuite rapporté que « la main du Seigneur était avec l’enfant » (Luc 1:66).

Jean signifie « Dieu fait grâce », ou « grâce/don de Dieu ». Le discours de Jean peut paraître rude (« races de vipère », Luc 3:7), mais il parle en fait du pardon des péchés par la seule grâce de Dieu et non les sacrifices (voir Osée 6:6). Ne craignons pas de mettre en lumière les péchés et d’appeler à la repentance car c’est un chemin de Dieu pour recevoir la grâce du Salut en Jésus-Christ !

Jean est donc le héraut du Christ, celui qui annonce sa venue, les honneurs qui lui sont dus et les œuvres qu’il va réaliser. Cela devient ensuite le rôle de tout chrétien, toute personne sauvée par Dieu est ambassadeur du Royaume de Dieu (2 Corinthiens 5:20).

 

Prophéties sur Jean-Baptiste : une vie consacrée à Dieu

Comme Jérémie (Jérémie 1:5), Jean-Baptiste est prédestiné à son rôle de prophète avant même sa conception. Sa vie est un exemple pour nous de sobriété et de pureté lui permettant d’être pleinement focalisé sur les choses de Dieu. Nous pouvons suivre son exemple de simplicité, non pas comme une liste d’efforts à faire pour éteindre les désirs charnels, mais dans la recherche de plaire à notre Dieu, qui nous demande, pour notre propre bien, d’agir selon à ce qui est honorable, juste, pur, aimable, vertueux (Philippiens 4:8).

Comme pour Samson (Juges 13:4-5), l’ange appelle à la pureté et l’abstinence pour pouvoir pleinement accomplir les desseins de Dieu : « Il ne boira ni vin, ni liqueur enivrante, et il sera rempli de l'Esprit Saint dès le sein de sa mère » (Luc 1:15). Pour sa part, Jean-Baptiste nous montre comment tenir ferme et accomplir notre but.

L’ange poursuit avec les grandes lignes du ministère de Jean : « Car il sera grand devant le Seigneur ; il ramènera plusieurs des fils d'Israël au Seigneur, leur Dieu ; il marchera devant Dieu avec l'esprit et la puissance d'Élie, pour ramener les cœurs des pères vers les enfants, et les rebelles à la sagesse des justes, afin de préparer au Seigneur un peuple bien disposé. » (Luc 1:16-17)

Le but est de ramener le peuple d’Israël vers Dieu. Non pas qu’ils n’avaient pas de vie religieuse, mais il leur manquait la circoncision du cœur (Romains 2:29). De même aujourd’hui, nous ne sommes pas appelés à pratiquer des rituels mais à vivre comme des enfants adoptés par Dieu (Romains 8:15). Et comme Jean, c’est notre tour d’amener les cœurs de ceux qui nous entourent vers leur Père céleste.

Zacharie se trouve saisi par le Saint-Esprit et prophétise sur son fils en des termes que nous pouvons également nous appliquer. Il commence par louer Dieu du Sauveur qui arrive (Luc 1:68-74) et nous amène à « marcher devant lui dans la sainteté et dans la justice tous les jours de notre vie » (Luc 1:75).

Puis il déclare sur son fils : « Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très Haut ; Car tu marcheras devant la face du Seigneur, pour préparer ses voies, Afin de donner à son peuple la connaissance du salut Par le pardon de ses péchés, Grâce aux entrailles de la miséricorde de notre Dieu, En vertu de laquelle le soleil levant nous a visités d'en haut, Pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort, Pour diriger nos pas dans le chemin de la paix » (Luc 1:76-79)

Quatre éléments ressortent :

  1. Préparer les voies du Seigneur, c’est-à-dire faire toute la place dans nos vies pour accueillir le Roi qui vient
  2. Faire connaître le plan de Salut par le pardon des péchés, reçu par grâce
  3. Eclairer ceux qui sont dans les ténèbres
  4. Avancer dans la paix

Voilà qui ressemble aux points que Jésus cite dans Esaïe concernant son propre ministère (Luc 4:16-19) : annoncer la Bonne Nouvelle (connaissance du Salut), proclamer la délivrance et le recouvrement de la vue (ceux qui vivent dans les ténèbres), publier une année de grâce (marcher dans la paix du Seigneur).

Faisons de ces points un ordre d’action pour nos vies de disciples, face à un monde qui a de plus en plus besoin de sortir de ténèbres en entendant l’appel de Jésus-Christ !

 

Lorsque Luc écrit son Evangile, il ajoute au récit une note d’explication : « [Jean-Baptiste] alla dans tout le pays des environs du Jourdain, prêchant le baptême de repentance, pour la rémission des péchés, selon qu'il est écrit au livre des paroles d'Esaïe le prophète : C'est la voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, Aplanissez ses sentiers. Toute vallée sera comblée, Toute montagne et toute colline seront abaissées ; Ce qui est tortueux sera redressé, Et les chemins raboteux seront aplanis. » (Luc 3:4-5 citant Esaïe 40:3-4)

Nous lisons là que cette voix prophétisée permet de préparer le chemin de Jésus parmi les hommes en modifiant le terrain. Lorsqu’un roi se déplaçait, des équipes étaient envoyées devant son convoi pour boucher les trous, raboter les butes, enlever les pierres du chemin, rendre les voies plus rectilignes et directes… toutes ces choses que nous appliquons à nos vies concernant nos pensées qui peuvent être tordues, nos actes qui peuvent être raboteux, nos zones de creux qu’il nous faut remplir de la présence divine, nos zones d’orgueil qui s’élèvent et doivent être éliminées dans une saine humilité.

Le texte d’Esaïe cité ajoute : « Alors la gloire de l'Éternel sera révélée, Et au même instant toute chair la verra ; Car la bouche de l'Éternel a parlé » (Esaïe 40:5) car en effet, ce travail de préparation par JB permet de révéler la gloire de l’Eternel qui est le Fils.

Luc se permet de faire ce rapprochement car JB était conscient d’être cette voix : « Moi, dit-il, je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Aplanissez le chemin du Seigneur, comme a dit Ésaïe, le prophète » (Jean 1:23) et Jésus le dira également : « Qu'êtes-vous donc allés voir ? Un prophète ? Oui, je vous le dis, et plus qu'un prophète, car c'est celui à propos duquel il est écrit : Voici, j'envoie mon messager devant toi pour te préparer le chemin » (Matthieu 11:9-10

C’est une prophétie tirée de Malachie 3:1 : « Voici que j'enverrai mon messager pour me préparer le chemin. Et soudain, il entrera dans son temple, le Seigneur que vous cherchez; le messager de l'alliance que vous désirez, le voici qui arrive, dit l'Eternel, le maître de l'univers. »

Alors, comme Jean-Baptiste le faisait dans ses discussions avec ses contemporains (Luc 3:7-18), une fois que nous avons « enlevé la poutre de notre œil » (Luc 6:42), nous sommes prêts à appeler les autres à se sanctifier, vivre à la manière dont notre Dieu le demande et dans la relation restaurée à laquelle il nous invite.

 

Une autre prophétie vétérotestamentaire que Jean-Baptiste réalise est le retour d’Elie. Jésus explique : « Si vous voulez bien l'accepter, c'est lui l'Elie qui devait venir » (Matthieu 11:14, cf Matthieu 17:10-12). Il fait probablement référence à Malachie 4:5 (ou 3.23 selon les versions) « Je vous enverrai le prophète Elie avant que n'arrive le jour de l'Eternel, ce jour grand et redoutable. ». L’ange l’avait prédit à Zacharie : « il marchera devant Dieu avec l'esprit et la puissance d'Élie, pour ramener les coeurs des pères vers les enfants, et les rebelles à la sagesse des justes, afin de préparer au Seigneur un peuple bien disposé » (Luc 1:17). Ce lien mystérieux avec Elie nécessite une étude entière que je n’aborderai pas ici pour éviter de rallonger cette étude, mais il y a des trésors à y trouver aussi… alors c’est peut-être à votre tour d’ouvrir la Bible et fouiller avec le Saint-Esprit !

 

Le ministère de Jean-Baptiste : un exemple pour nous aujourd’hui

Essentiellement dans Luc 3 et Matthieu 3, nous trouvons des éléments de la vie de Jean que nous pouvons appliquer à nos propres vies.

Humilité

Malgré les prophéties incroyables que Jean avait reçues et sa naissance miraculeuse avec l’intervention d’un ange, Jean n’a pas cherché à se mettre en valeur. Il « demeura dans les déserts jusqu’au jour où il se présenta devant Israël » (Luc 1:80). Peut-être que, comme pour Samuel, il fût confié à un mentor, ses parents étant âgés. Ou à une des communautés qui étaient établies à cette époque vers le désert et les montagnes de Judée où devait habiter Zacharie (Luc 1:39). On peut penser aux esséniens et à Qumran comme des centres spirituels pouvant héberger un jeune lévite. Cependant, il semble que Jean était plutôt solitaire, habillé très sobrement (poil de chameau, ceinture de cuir) et avec une nourriture frugale (sauterelles et miel sauvage, Matthieu 3:4).

Il n’a pas revendiqué un droit à la notoriété. Il n’a pas utilisé les prophéties sur sa vie pour être honoré des hommes. Il n’a pas voulu user de sa position religieuse de lévite et fils de sacrificateur pour obtenir une reconnaissance. Il a attendu dans le désert sans chercher à répondre à l’appel par ses propres idées ou ses propres forces. Il est resté dans l’humilité.

Rencontrer Dieu en toute simplicité

Jean a mené une vie de consécration à Dieu. Dans la simplicité et la sobriété, il nous montre que les attraits des plaisirs du monde ne valent rien face à l’appel de Dieu, le chercher et suivre ses projets. De même, nos moments de désert peuvent nous aider à prendre conscience que rien n’est plus important que de rencontrer notre Père céleste et vivre des temps d’intimité avec Lui.

« C'est pourquoi voici, je veux l'attirer et la conduire au désert, et je parlerai à son cœur » (Osée 2:16)

Patience et obéissance

Puis, à un moment précis (vers l’an 29, sous Tibère, Luc 3:1), la parole de Dieu est adressée à Jean et il se met à prêcher (Luc 3:2-3). Comme Jésus, il débute donc son ministère vers l’âge de 30 ans. Ne soyons pas impatients, même si nous avons des directions de la part de Dieu. Soyons à l’écoute du Saint-Esprit pour recevoir son « go » au moment où il le décide ! Répondre à l’appel de Dieu sur notre vie c’est non seulement savoir ce qu’il a prévu pour nous, mais aussi quand et comment il souhaite que nous fassions les « bonnes œuvres, que Dieu a préparées d'avance, afin que nous y marchions » (Ephésiens 2:10).

Aller et faire des disciples

Jean n’a même pas pu entendre Jésus proclamer « Allez, faites de toutes les nations des disciples » (Matthieu 28:19). Mais il appliquait déjà ce principe de trouver des personnes à qui délivrer le message de Dieu et qui puissent faire de même. Il avait ses disciples avec qui il pratiquait le jeûne et baptisait (Matthieu 9:14, Luc 7:18, …).

Jean n’est pas resté dans sa synagogue, contrairement à certains dans les églises de nos jours, attendant que des curieux passent la tête par la porte pour leur parler. Il a fait connaître son message en « parcourant toute la région du Jourdain, prêchant le baptême de repentance » (Luc 3:3). Il ne s’est pas lassé de parler au peuple : « C'est ainsi, avec encore beaucoup d'autres encouragements, que Jean annonçait la bonne nouvelle au peuple » (Luc 3:18). Ensuite, les foules vinrent à lui pour se faire baptiser, c’est-à-dire pour s’engager et pratiquer ce que Jean enseignait (Luc 3:7). Et certains restaient avec lui pour l’aider, recevant le même fardeau pour les âmes et la même mission. Il avait déjà entendu Dieu dire : Allez !

Qu’attendons-nous pour aller faire ce que Jésus nous demande aujourd'hui ?

 

Appeler à une vie juste par la repentance

Les foules venaient vers Jean, ayant entendu et compris que leurs vies ne correspondaient pas aux standards de Dieu. Ils avaient pourtant la loi de Moïse (la Thora) et les écrits des prophètes, ce qui correspond à notre Ancien Testament. Et ils avaient aussi les mouvements religieux des pharisiens et des sadducéens qui, de leur côté, ajoutaient règle sur règle. Mais le discours de Jean était différent. Il avait cette relation à Dieu et une vie tellement différente que le message était clair : nous sommes à côté de la plaque ! … Et nous le sommes tout autant en ce XXIe siècle !

Chacun demandait alors à Jean : « Que devons-nous donc faire ? » (Luc 3:10). Il répondait en dispensant les instructions de la sagesse de Dieu : générosité, entraide, honnêteté, contentement… (Luc 3:11-14). Et au-delà des actes, il appelait à passer par la repentance. C’est-à-dire accepter que nous sommes pécheurs, que nous avons enfreint les lois de Dieu, et que nous devons lui demander pardon de notre désobéissance.

Jean baptise du baptême de repentance (Matthieu 3:11), acte qui symbolise la purification des péchés car il sait que Dieu pardonne à celui qui le demande. « Que le méchant laisse sa voie, et l'homme injuste ses pensées, et qu'il retourne à l'Eternel, et il aura pitié de lui ; et à notre Dieu, car il pardonne abondamment. » (Esaïe 55:7)

La repentance signifie changer d’état d’esprit. Notre vie démontre alors que nous avons la pensée de Dieu car les conséquences sont positives et visibles. « Produisez donc des fruits qui confirment votre changement d'attitude » (Luc 3:8, version Segond 21)

Il va encore plus loin en disant que ce n’est pas le statut généalogique ou religieux qui nous protège « d’être coupé et jeté au feu ». Jésus confirmera ces paroles (Jean 8:39 par exemple). Et si les personnes censées suivre Dieu ne le font pas, Dieu peut susciter d’autres descendants à Abraham, des descendants par la foi (Luc 3:8-9, Matthieu 3:7-10), ce qui sera confirmé par Paul : « ceux qui sont de la foi, ceux-là sont fils d'Abraham » (Galates 3:7). On voit donc à quel point Jean-Baptiste était visionnaire, il avait une compréhension pointue du cœur de Dieu pour l’humanité.

Le résultat de son œuvre est que « Les habitants de Jérusalem, de toute la Judée et de toute la région du Jourdain se rendaient vers lui. Reconnaissant publiquement leurs péchés, ils se faisaient baptiser par lui dans les eaux du Jourdain » (Matthieu 3:5-6). Combien de baptêmes voyons-nous ? Est-ce que des foules viennent nous voir pour démontrer leur engagement vis-à-vis de Dieu ? Il y a des endroits dans le monde où c’est le cas, en Europe c’est extrêmement timide depuis bien trop longtemps ! Notre intercession et la proclamation publique de l’Evangile sont tellement importantes en ces temps confus !

La repentance doit aussi être notre style de vie et notre message ! Car Dieu « use de patience envers vous, ne voulant pas qu'aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance » (2 Pierre 3:9), laquelle permet de « connaître la vérité » (2 Timothée 2:25).

 

Ne pas craindre la persécution et la mort

Jean a fait des reproches aux autorités les plus hautes de son temps : il n’hésitait pas à dire à Hérode qu’il agissait mal (Luc 3:19). Ce dernier, voulant le faire taire et cesser de ternir sa réputation, le fait enfermer en prison (Luc 3:20, Matthieu 14:3). Jean n’hésita pas à propager son message de repentance jusque dans les plus hautes sphères politiques. Il n’avait pas peur des hommes mais il avait une saine et sainte crainte de Dieu, tout en connaissant son amour et sa grâce.

Sommes-nous craintifs et avons-nous honte de l’Evangile (Romains 1:16) pour fermer notre bouche là où les gens ont besoin d’entendre qu’il faut revenir à Dieu ?

Ensuite, des foules venaient l’écouter, mais bien d’autres le dénigraient. Certains israélites disaient qu’il avait un démon (Matthieu 11:18). Sommes-nous prêts à être rejetés et traités de tous les mots par ceux-là même qui devraient être nos frères ? Jésus lui-même a été mal reçu dans son propre village (Marc 6:1-5).

Enfin, Herodias, qui n’avait pas apprécié que Jean fustige sa liaison avec Hérode alors qu’elle était sa belle-sœur, trouve un stratagème pour le faire décapiter ! (Marc 6:19-29) Le message que Jean devait proclamer de la part de Dieu a provoqué sa mort ! Et ce serait le cas par la suite des apôtres et de très nombreux chrétiens morts en martyrs.

Parmi les béatitudes, voulant nous indiquer à quel moment nous serons heureux, Jésus en donne une particulièrement difficile à désirer ! « Heureux êtes-vous, lorsqu'on vous dira des injures, et qu'on vous persécutera, et qu'on dira faussement contre vous toute sorte de mal à cause de moi. Réjouissez-vous et tressaillez de joie, parce que votre récompense est grande dans les cieux ; car c'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous. » (Matthieu 5:11-12). La persécution est un thème qui traverse tout le Nouveau Testament, qu’on ne développera pas ici. C’est une réalité d’un monde dont le prince est Satan (Jean 14:30) et qui déteste le Royaume de Dieu et ses enfants. Ne soyons donc pas étonnés mais courageux !

« Au reste, frères, fortifiez-vous dans le Seigneur, et dans le pouvoir de sa force. » (Ephésiens 6:10)

 

Le lien étroit entre Jean-Baptiste et Jésus

JB ne prend pas la place du Maitre

Luc 3:15-17 "Le peuple était dans l'attente et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n'était pas le Messie. Alors il leur dit: « Moi, je vous baptise d'eau; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de détacher la courroie de ses sandales. Lui, il vous baptisera du Saint-Esprit et de feu. Il a sa pelle à la main; il nettoiera son aire de battage et il amassera le blé dans son grenier, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s'éteint pas »." (cf Matthieu 3:11-12)

JB ne cherche pas à garder sa notoriété et ses disciples, il sait que les foules le quitteront pour suivre le Messie et qu’elles obtiendront bien plus de Lui car il vient avec une puissance que JB n’a pas. Nous sommes appelés à vivre le surnaturel et pratiquer les dons spirituels (1 Corinthiens 12:31), mais prenons garde de ne pas mettre en avant les expériences et la puissance au lieu de plier le genou et glorifier Jésus-Christ.

En Jean 1:20 "Il déclara, et ne le nia point, il déclara qu'il n'était pas le Christ."

Jean 1:25-27 "Ils lui firent encore cette question: Pourquoi donc baptises-tu, si tu n'es pas le Christ, ni Élie, ni le prophète ? Jean leur répondit: Moi, je baptise d'eau, mais au milieu de vous il y a quelqu'un que vous ne connaissez pas, qui vient après moi ; je ne suis pas digne de délier la courroie de ses souliers."

Au milieu de vous ! Plus prêt que nous le croyons, le Sauveur est là, discret. JB comprend bien son rôle et attend avec impatience la rencontre avec son Sauveur, si bien que lorsqu’il l’a vue, « il s'est écrié: C'est celui dont j'ai dit: Celui qui vient après moi m'a précédé, car il était avant moi » (Jean 1:15)

Et Jean a alors cette révélation que son propre cousin est le Messie :

Jean 1:29-35 « Le lendemain, il vit Jésus venant à lui, et il dit: Voici l'Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. C'est celui dont j'ai dit: Après moi vient un homme qui m'a précédé, car il était avant moi. Je ne le connaissais pas, mais c'est afin qu'il fût manifesté à Israël que je suis venu baptiser d'eau. Jean rendit ce témoignage: J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe et s'arrêter sur lui. Je ne le connaissais pas, mais celui qui m'a envoyé baptiser d'eau, celui-là m'a dit: Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et s'arrêter, c'est celui qui baptise du Saint Esprit. Et j'ai vu, et j'ai rendu témoignage qu'il est le Fils de Dieu. Le lendemain, Jean était encore là, avec deux de ses disciples ; et, ayant regardé Jésus qui passait, il dit: Voilà l'Agneau de Dieu. »

Cela doit nous encourager à toujours être dans l’expectative d’une révélation de Jésus-Christ. Qu’il vienne nous révéler personnellement une partie de qui Il est. Nous aurons toujours quelque chose à apprendre sur qui est le Messie.

 

JB baptise Jésus

Son rôle est crucial car il va jusqu’à baptiser Jésus d’eau, dans le Jourdain (de l’hébreu Yarden יַרְדֵּן celui qui descend), il va le voir baptisé du Saint-Esprit et va même entendre la voix de Dieu le Père.

Luc 3:21-22 "Comme tout le peuple était baptisé, Jésus aussi fut baptisé. Pendant qu'il priait, le ciel s'ouvrit et le Saint-Esprit descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe. Et une voix fit entendre du ciel ces paroles: «Tu es mon Fils bien-aimé, tu as toute mon approbation.»"

Je trouve cette interaction de Jean et Jésus formidable !

Matthieu 3:13-17 "Alors Jésus vint de la Galilée jusqu'au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui, mais Jean s'y opposait en disant: «C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi, et c'est toi qui viens vers moi?»  Jésus lui répondit: «Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste», et Jean ne lui résista plus. Dès qu'il fut baptisé, Jésus sortit de l'eau. Alors le ciel s'ouvrit [pour lui] et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Au même instant, une voix fit entendre du ciel ces paroles: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute mon approbation.»"

Le Seigneur peut nous demander de faire des choses qui nous paraissent au-delà de nos forces ou de nos qualifications. Mais c’est Lui qui nous qualifie, c’est Lui qui déclare qui nous sommes et ce que nous avons à réaliser pour Dieu. On ne peut pas détailler toutes les significations du baptême de Jésus. Mais ce que Jean a fait a permis que le Messie soit glorifié. Le Père s’est exprimé, l’Esprit Saint s’est révélé, le Fils de Dieu a été honoré de manière incroyable. Tout cela glorifie Dieu et c’est ce que nous sommes appelé à faire également. Que dans nos vies, tout ce que l’on fait soit « pour gloire à Dieu » (1 Corinthiens 10:31) !

Comment les chrétiens d’aujourd’hui peuvent-ils participer à la glorification de Jésus ?

 

JB a-t-il douté de Jésus ?

Matthieu 11:2-6 "Or, dans sa prison, Jean avait entendu parler de ce que faisait Christ. Il envoya deux de ses disciples lui demander: «Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre?» Jésus leur répondit: «Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez: les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui pour qui je ne représenterai pas un obstacle!»"

Alors qu’il avait eu une révélation puissante de qui est Jésus et avoir proclamé à plusieurs reprises que Jésus est « l’Agneau de Dieu » (Jean 1:29, Jean 1:36), ce passage montrerait-il des doutes par la suite ?

Il faut dire qu’on peut être déboussolé par des attentes humaines inaccomplies, tout comme par des révélations prophétiques qu’on ne comprend pas.  Les juifs de l’époque attendaient du Messie qu’il soit un chef d’armée pour les libérer de l’oppression romaine. Or, Jésus sillonne les villages et enseigne comme un rabbin, en parlant d’amour et en aidant les gens dans le besoin. Jean avait aussi prophétisé qu’Il allait juger sévèrement (il brulera la paille… Matthieu 3:12). Or, Jésus apporte la guérison et proclame le salut.  On attendait le Messie comme un roi à Jérusalem en Judée, Jésus marche surtout en Galilée. C’est donc le mode opératoire de Jésus qui sème la confusion.

Nous passons forcément par des moments de doutes plus ou moins importants dans notre foi, notre compréhension de Dieu et de la Bible, de notre identité et notre mission… Ce passage nous montre que la réponse est de porter le regard sur Jésus. C’est ce que Jean a fait et il a eu sa réponse. Jésus a répondu par des miracles démontrant qu’il accomplissait des prophéties messianiques (Esaïe 29:18-19, Esaïe 35:5-10).

Même si nous ne comprenons pas tout du chemin que Dieu nous fait prendre parfois, il ne faut pas culpabiliser de se poser des questions. Seulement sachons que toutes les réponses sont auprès de Dieu, en scrutant sa Bible et à l’écoute du Saint-Esprit.

 

JB s’efface devant le ministère de Jésus

Dans Jean 3:22-36 nous lisons que, malgré le début du ministère de Jésus, JB poursuit le sien avec ses disciples. Mais ces derniers le questionnent car en effet les disciples de Jésus se sont aussi mis à baptiser les gens. On sent une jalousie monter. Mais JB sait quelle est sa place, il leur fait une réponse qui contient plusieurs vérités puissantes.

« Un homme ne peut recevoir que ce qui lui a été donné du ciel » (Jean 3:27). En d’autres mots, nous ne devons pas chercher à être qui nous sommes pas. Nos envies peuvent peut-être s’élever vers un grand ministère, une grande réputation, pourtant, si nous tentons d’aller au-delà de la place que Dieu souhaite nous donner, nous ratons le but qu’il nous fixe et faisons monter en nous un dangereux orgueil. Alors, suis-je dans une bonne position aujourd’hui, à obéir au Seigneur à la place qu’il m’a réservée, ou bien suis-je en train de convoiter la place d’un autre ?

« Celui à qui appartient l'épouse, c'est l'époux » (Jean 3:29). Cela veut dire que nous avons à tout donner à Dieu, même ce qu’il nous a confié. Un pasteur d’église peut-il dire « c’est mon église, les membres m’appartiennent » ? Non ! L’église est à Christ et les croyants sont à l’Eternel. Et de même pour toute chose, en définitive, tout vient de Dieu et tout lui revient, nous sommes des serviteurs et non des maîtres, tous frères et sœurs, nous appartenons au Christ. Et toute œuvre du Royaume appartient également à Dieu. Est-ce que nous cherchons à nous glorifier de ce que l’on a et de ce que l’on fait, ou bien rendons-nous toute la gloire à Dieu ?

« L'ami de l'époux, qui se tient là et qui l'entend, éprouve une grande joie à cause de la voix de l'époux » (Jean 3:29) C’est un appel à nous réjouir du succès des autres ! Touchent-ils plus de monde ? Voient-ils plus de miracles ?... Ne soyons pas jaloux mais heureux de voir Jésus se déployer dans la vie de nos frères et sœurs !

« Il faut qu'il croisse, et que je diminue » (Jean 8:30) Un des plus beaux versets pour décrire l’humain face au Messie ! Il fait écho à Paul s’exclamant « ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi » (Galates 2:20). Sachons laisser toute la place au Seigneur dans notre vie. Son règne dans notre esprit, notre âme, notre corps, notre cœur et nos pensées, nos paroles et nos actes.

Je vous laisse parcourir le reste de ses paroles dans ce passage car elles sont lourdes de sens. Cela se conclut par cette déclaration puissante:

 

« Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui. » (Jean 3:36)

 

A vous de jouer !

La vie de Jean-Baptiste est unique dans l’histoire de l’humanité. Mais Jésus dira une chose surprenante : « Je vous le dis en vérité, parmi ceux qui sont nés de femmes, il n'est venu personne de plus grand que Jean-Baptiste. Cependant, le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui » (Matthieu 11:11)

JB est le plus grand prophète de l’Ancien Testament car il a vu et même été très proche du Messie prophétisé par tous ses prédécesseurs et il a participé très activement à préparer sa venue. Pourtant, les disciples de Jésus depuis le premier siècle sont plus grands car nous bénéficions de l’œuvre rédemptrice de Jésus à la croix, nous avons une compréhension supérieure à Jean-Baptiste grâce à tous les enseignements de Jésus et des apôtres, et l’Esprit Saint vient habiter en nous afin de nous mener dans toute la vérité (Jean 16:13).

Jean-Baptiste a fait de grandes choses, et nous sommes appelés à en faire de plus grandes encore (Jean 14:12) !

 

Soyons donc les Jean-Baptiste du vingt-et-unième siècle ! Par la préparation de nos cœurs et nos vies pour le Roi qui vient, par la proclamation de la Bonne Nouvelle et en baptisant les nouveaux disciples dans la repentance, nous préparons nous aussi la venue du Messie pour son retour en gloire (Matthieu 24:30, Actes 1:11, Apocalypse 19:11).

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