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Soyons lisibles !

Auteur :
Type : Réflexion
Thème : Chrétien au quotidien
Source : Eglise CLÉ   
Publié sur Lueur le

Apprendre à parler simple dans un monde compliqué

Mes enfants sont étudiants, voici leurs derniers sujets d'examen :
L'aîné a eu à traiter : "Présenter dans les comptes individuels de la société AAA les écritures de retraitement nécessaires pour présenter les titres B selon la méthode de mise en équivalence."
Le deuxième a planché sur : "Quelle est l'espérance mathématique du nombre d'internautes qui seront classés en catégorie extra sur les 60 000 personnes du mois de décembre ?"
Et la dernière a réfléchi sur "la notion de décision faisant grief dans le contentieux de l'excès de pouvoir."

De plus en plus, nous utilisons un langage de spécialistes qui nous coupe du commun des mortels. Sans parler des sigles, du langage administratif et des notices de montage des meubles en kit. Je me demande souvent s'il ne faut pas un quotient intellectuel au dessus de la normale pour se débrouiller maintenant dans la vie. Parfois je pense avec nostalgie au temps de la navigation à voile et de la lampe à huile (que je n'ai pourtant pas connu !) : tout devait être tellement plus simple.

Pour me consoler, je me dis que le message de l'évangile, lui, est simple. Et parce qu'il est simple, il est à la portée de tout le monde, de ceux qui le disent et de ceux qui l'entendent. Pourtant quand j'entends parler les chrétiens (et je dois certainement parler comme eux), je me pose parfois des questions. Est-ce que : "J'ai été rendu plus blanc que neige dans le sang de Jésus" ou "Je croulais sous le poids de mes iniquités quand j'ai rencontré Jésus" peut avoir du sens pour un incroyant et le toucher ? Il semble que plus longtemps on évolue dans la vie chrétienne, et moins on parle normalement, moins on est "lisible" pour le non initié. D'une certaine façon, c'est compréhensible, mais est-ce que ce n'est pas dommage, vraiment, qu'il existe un tel fossé entre le chrétien type et le monde dans lequel il est pourtant censé être un témoin ?

Quand Jésus a parlé à la Samaritaine qui venait puiser de l'eau, il lui a parlé d'eau. Avec les pêcheurs, il parlait pêche. Avec les villageois, il parlait des récoltes. Il a aussi souvent parlé de la pluie et du beau temps. Et entre deux conversations très concrètes, il a aussi réussi à parler de son Père et à faire quelques miracles. Evidemment, c'était Jésus ! Mais au fait, comment faisait-il pour communiquer avec simplicité et efficacité ? Certes, il avait du tact, mais la plupart du temps, il ne s'embarrassait pas de grandes précautions oratoires et disait les choses telles quelles. Si on reprend le texte de la rencontre avec la Samaritaine, dans Jean 4, on peut tirer quelques règles simples pour témoigner : d'abord, aller vers les gens, là où ils sont, et trouver un intérêt commun (ici, c'est l'eau, Jésus a soif et elle vient puiser) ; ensuite, piquer la curiosité des gens (c'est ce que fait Jésus en parlant de l'eau vive et la Samaritaine mord à l'appât) ; ensuite, laisser évoluer la conversation tout en la ramenant sur le point central, sans se perdre dans des questions secondaires (Jésus dit que le plus important n'est pas l'église où l'on va, mais d'avoir une relation authentique avec Dieu).

Il me semble que ces quatre principes ne sont pas trop simples pour notre monde compliqué.

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