Nos ados : comment les comprendre et les aimer ?
3. Comment l'adulte choisit le type de parent qu'il veut être ?
Type : Dossier
Thème : Adolescence
Source : Lueur
Publié sur Lueur le
- Nos ados : comment les comprendre et les aimer ?
- Ce que nous devons savoir des adolescents
- Comment l'adulte choisit le type de parent qu'il veut être ?
- Nos ados : conclusion
Bien que le style parental (ou éducationnel) soit important dans le développement des ados, nous ne nous en préoccupons pas souvent et agissons parfois de manière irréfléchie.
Trois questions sont donc à se poser en tant que parents ( c'est aussi valable pour les éducateurs ou responsables de jeune, mais pour la facilité nous baserons la réflexion sur le terme de parents comme l'auteur Huggins le fait) :
- Qu'est ce qui me pousse à être un parent irréfléchi ?
- Quelle sorte de parent suis-je en agissant de la sorte ?
- Que dois-je faire pour prendre conscience des différentes dynamiques qui sous-tendent mes actions ?
1. Les causes d'une éducation parentale irréfléchie
Selon Huggins, le parent ignore délibérément les motivations qui le contrôlent parce qu'il craint de se trouver face à 3 vérités difficiles sur lui-même :
- son mépris
- ses blessures
- ses échecs
Rares sont les parents qui ont conscience de ce qui les anime au moment où ils prennent des décisions par rapport à leurs ados, ou quand ils les sanctionnent, parfois ils vous répondent même que ce n'est pas ce qu'ils pensent qui est important mais c'est ce qui marche !!! (Mais ce qui marche dépend du parent !!! d'où problème !!!)
Ce n'est qu'en réfléchissant à ses objectifs qu'un parent peut comprendre pourquoi il s'accroche à telle façon d'éduquer ses enfants. Une fois qu'il a compris ce qu'il y avait dans son coeur, il pourra juger si son style éducationnel est "sain" et "approprié.
1.1 Le mépris qu'éprouve le parent
Lorsqu'un parent commence à se sonder pour essayer de comprendre, la première vérité auquel il est soumis est le mépris envers ceux qui l'ont déçu (et malheureusement y compris envers leurs enfants. Parfois il en a conscience, mais bien souvent non.
K.Huggins (1996, pg 96) dira : "Le mépris est comme une croute émotionnelle qui s'est formée sur une plaie et qui l'empêche de s'infecter d'avantage.
Lorsque dans ses relations quelqu'un est blessé, il pose une protection pour éviter d'être blessé à nouveau (plus les gens sont blessés plus ils se protègent).
Mais le mépris entraîne le mépris et même si à court terme, cela aide à ne plus souffrir, à long terme c'est l'inverse.
Exemple : Un père qui durant toute son enfance a été méprisé par son propre père, a beaucoup de mal à gérer sa relation avec sa fille adolescente (surtout quand elles avaient une attitude méprisante, or adolescence période critique où les ados sont souvent méprisants...sans vraiment vouloir faire du mal) et donc la méprisait à son tour...et ensuite pour ne pas souffrir a commencé à prendre de la distance envers toute la famille et finit par quitter la maison...
Conclusion : si nous reconnaissons que parfois il nous arrive d'être des parents méprisants, c'est que notre façon d'éduquer comporte un élément destiné à nous protéger contre les blessures. Cela nous permet alors de voir en dessous de la blessure et d'aller plus loin dans notre découverte.
1.2 Les plaies du parent
K. Huggins (1996, pg 99) dira : "Plus un parent est blessé, plus grande est la probabilité pour qu'il situe le mal réel qui ronge sa famille chez quelqu'un d'autre que lui". (le conjoint et/ou les enfants).
Il cherche à faire endosser la responsabilité à quelqu'un d'autre et essaye de se présenter comme celui qui offre les solutions.
Ex : parents divorcés, cherchant un allié chez l'enfant, si l'enfant souffre, c'est à cause de l'autre parent ou de l'enfant qui est trop fragile, mais ils ne verront pas leur part de responsabilité dans la souffrance.
D'où viennent ces blessures ? La plupart du temps cela remonte à l'enfance, des relations avec leurs propres parents ou frères et soeurs ou des amis...
Lorsque le parent éprouve des difficultés de relation avec son ado, cela peut ramener à la surface toute une série de mauvais souvenirs et déceptions de relations passées.
La question qu'il est important de se poser en tant que parent ou adulte responsable de jeunes : Pourquoi suis-je tant affecté par ce qui se passe avec mon ado ? est-ce justifié ou y-a-t'il quelque chose qui remonte de mon passé ?
1.3 Les manquements d'un parent
Nous connaissons tous à un moment ou à un autre, des "ratés" dans nos relations, qu'on soit parent ou non.
Nous vivons dans un monde déchu et nous restons humains, c'est-à-dire bien différent de notre Père Céleste.
Dieu poursuit des objectifs justes et bons dans tout ce qu'il entreprend-contrairement à nous (He 12.10).
En effet, nous parents, agissons plutôt comme bon nous semble. Si notre réaction est inspirée par une autre motivation que celle du bien de notre enfant (notre propre intérêt par exemple) il y a un manquement à l'amour !!!
En tant qu'adultes, nous sommes incapables d'aimer comme il le faut, nous avons besoin de la grâce de Dieu et donc il est important que nous amenions nos adolescents (et nos enfants) à recevoir Christ qui est le seul à pouvoir les aimer parfaitement et à les combler parfaitement.
2. Les conséquences d'une éducation parentale irréfléchie
Lorsqu'un parent refuse de réfléchir sur les trois dimensions mentionnées ci-dessus, plusieurs conséquences se produisent et 3 styles relationnels en découlent.
- La sévérité
- la dépendance
- le détachement
Le style choisi par le parent dépendra de ses relations principales, à savoir avec ses parents, conjoint et enfants.
2.1 La sévérité
Le parent sévère croit que sa valeur en tant que personne dépend de sa capacité à s'arranger pour que son ado évite les échecs et aie du succès. Il insistera plus sur le comportement extérieur et se souciera peu de ce que son enfant peut ressentir ou penser. L'ado perçoit son parent comme distant et croule sous le poids de la contrainte et sous la pression de devoir réussir pour combler l'attente du parent.
2.2 La dépendance
La valeur du parent dépend de sa capacité à s'assurer que son enfant continue à avoir besoin de lui et à l'apprécier. Il essaie de persuader l'ado que sans lui il n'est pas capable de faire face à la vie.
Le parent dépendant est souvent fort blessé car il a connu des désillusions dans ses propres relations, il percevra donc son ado comme blessé et fragile et donc comme quelqu'un à protéger sans cesse. Les ados ont alors du mal à "quitter le nid"
2.3 Le parent distant
Sa valeur dépend de sa capacité à décliner toute responsabilité dans ce qui arrive à son enfant et dans l'orientation que peut prendre sa vie. Ce type de parent est le plus blessé...Il a connu une telle souffrance qu'il en a conclu qu'il fallait éviter toute intimité. Il a peur des interactions familiales, il se sent détaché de tout. Bien souvent les ados qui ont de tels parents, pensent qu'ils sont responsables et éprouvent du dégoût pour eux-mêmes pensant qu'ils sont nuls car ils n'ont pas réussi à être des ados que leurs parents pourraient aimer.
3. Le remède à cette éducation parentale irréfléchie
Il faut trois éléments :
- reconnaître que l'on souffre (Ps 55.5)
- Une personne qui encourage, guide et assiste le parent (un conseiller, responsable spirituel, un frère ou une soeur en Christ... He 3.12-13, il faut s'exhorter mutuellement). Quelqu'un qui aide le parent à se poser les bonnes questions.
- Le plus important, une relation étroite avec Jésus-Christ. Ce n'est qu'à l'aide de Jésus Christ que l'homme peut trouver la force d'affronter la vérité (He 4.14-16 ; 2 Pi 1.2-4)
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