Il est beau et Dieu l’aime!

Mais un jour, un nouveau roi commence à gouverner. Ce roi n'a pas connu Joseph. Il trompe notre peuple et il fait du mal à nos ancêtres. Il les oblige à abandonner leurs bébés, pour qu'ils meurent. C'est à ce moment-là que Moïse vient au monde. Il est très beau, et Dieu l'aime. Pendant trois mois, Moïse est nourri dans la maison de son père (Ac 7.18-20)

Après des temps de faveur, de bénédiction, nous sommes confrontés à des jours plus moroses. Tout est difficile, plus rien ne va et chacun se lamente sur son sort, affirmant que plus que jamais, les temps sont mauvais et peu propices à entreprendre. L'avenir est si sombre que beaucoup abandonnent leurs projets et les laissent mourir comme contraints à renoncer: "A quoi bon s'engager, faire, mettre au monde, semer!"

Combien d'entre nous, trompés par le discours fataliste ambiant, découragés par la vision de désolation, de souffrance et d'échec environnante - même parfois au sein de nos Églises - semblent survivre en ayant comme seule espérance, celle d'essayer de rester fidèles au Seigneur, sans plus rien oser commencer? Notre monde est dénaturé par le péché, enlaidi par la violence qui s'exprime sous toutes ses formes et le combat semble perdu d'avance. Et pourtant, c'est à ce moment là, précisément, que Dieu nous choisit pour mettre au monde, pour entrer dans un nouveau projet, pour agir sur sa parole. Alors, malgré le doute et l'inquiétude, nous acceptons de dire oui, de lutter à contre courant en nous appuyant sur les promesses de Dieu. Voulons-nous bien encore faire naître un Moïse ? Sommes-nous prêts à soumettre au regard de Dieu ce nouvel engagement que nous prenons? Il peut avoir différentes formes: campagne d'évangélisation, investissement dans la mission, service diaconal multiforme, suivi de ce voisin qui écoute notre témoignage...

Le temps de faire la volonté de Dieu, de mettre au monde des enfants spirituels, de faire vivre des projets, des oeuvres, n'est pas révolu. Et rien de ce qui pourrait nous en dissuader ne tient face au désir de donner vie que le Seigneur met dans nos coeurs.

Cette femme devient enceinte et elle met au monde un garçon. Elle voit que l'enfant est beau. Alors elle le cache pendant trois mois (Ex 2.2)

La lecture de ce même récit, tirée soit du livre de l'Exode, soit de celui des Actes, est source de réflexion pour nous. C'est avec les sentiments et les yeux de Dieu que la mère regarde l'enfant. Il est si beau! Et elle l'aime...
Oui, le Seigneur veut nous donner de poser un autre regard sur ce que nous faisons, ce que nous vivons, pour lui, avec lui. Ce regard d'amour qui donne un nouvel éclat, une beauté prometteuse, aux personnes, aux choses, à notre petite Église, au groupe de louange ou de ménage...
Trop souvent, nous nous laissons influencer puis déstabiliser par ceux qui nous entourent, cherchant à connaître leur appréciation, leur jugement de valeur, leur critère de réussite.

Et si c'était le moment pour nous d'ouvrir les yeux et de voir combien ce que Dieu nous donne de vivre est beau, très beau parce qu'aimé de lui. Alors nous garderons à l'abri des voleurs de joie, de paix, la promesse grandissante, apprenant à la faire vivre dans ce contexte difficile, assuré que Dieu veillera sur elle.

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