Lueur.org - Un éclairage sur la foi

Avoir la vision, la passion, la puissance

Auteur :
Type : Réflexion
Thème : Chrétien au quotidien
Source : Aimer & Servir
Réf./Date source : 99  
Publié sur Lueur le

Avant d'entreprendre quelque oeuvre pour Dieu, il faut une vision - "une représentation mentale" du travail à accomplir. Cette vision sera ou ne sera pas accompagnée du pourquoi et du comment cette tâche doit être accomplie.

"Quand il n'y a pas de vision le peuple est sans frein" (Pv 29.18). Des millions de gens sont en train de se perdre. Peut-être vos proches parents se dirigent-ils vers un destin éternel affreux. Habitués à vivre au jour le jour nous pensons si peu à l'éternité. Les prédicateurs n'en parlent pas beaucoup. Il est vrai qu'on peut louer Dieu pour le travail qui se poursuit en bien des champs missionnaires pour sauver des hommes et des femmes de la perdition. Et pourtant la passivité, l'indifférence apparente de beaucoup de chrétiens nous montrent qu'ils n'ont pas le fardeau - la passion - des âmes perdues.
Cette passion, c'est fa force qui pousse les prédicateurs, les écrivains, les travailleurs chrétiens à sentir le grand besoin de salut chez ceux qui les entourent. Nous sommes reconnaissants et remercions Dieu pour les professionnels de la santé qui cherchent à gagner à Lui ceux qu'ils soignent, mais nous ne pouvons que re- connaître l'immensité de la tâche à accomplir.

Un grand nombre de personnes n'ont pas encore entendu une seule fois la bonne nouvelle du salut. Des milliers de gens écoutent cela dimanche après dimanche et pourtant, ils ne semblent pas être touchés par la nécessité d'accepter Jésus et de vivre pleinement pour Lui. Oswald Smith a dit que "personne n'a le droit d'entendre l'Evangile deux fois alors que des millions ne l'ont jamais entendu". Les paroles d'un évangéliste dynamique peuvent toucher le coeur d'hommes et de femmes qui acceptent ce salut. Parfois ce sont les paroles brûlantes d'une femme frêle, alitée pendant des années qui suffisent à donner un message clair à tous ceux qui ne font rien pour en sauver d'autres.
Permettez-moi de citer les paroles d'une telle femme dans le livre : "Le sang de ton frère crie" d'Amy Carmichaël*.

"Les tam-tams avaient résonné toute la nuit, et les ténèbres autour de moi frémissaient comme une chose vivante et sensible. Je n'arrivais pas à m'endormir. Aussi, bien que couchée, j'étais éveillée, les yeux ouverts. Je vis alors, du moins me sembla-t-il, la scène suivante. J'étais assise sur un gazon verdoyant. A mes pieds vrait un précipice aux parois abruptes,sur une longueur infinie. Je regardais en bas, mais ne pouvais pas apercevoir le fond; seulement quelques formes de nuages noirs, pelotonnés et agressifs, de grandes cavernes enveloppées d'ombre, et des profondeurs insondables. Saisie de vertige, je reculai. Puis je vis des formes humaines se déplacer en file indienne sur le pré.

Elles se dirigeaient vers le bord de l'abîme. Je distinguai une femme tenant un bébé dans ses bras, un petit enfant accroché à sa robe. Elle était tout au bord du gouffre. Je vis alors qu'elle était aveugle. Elle avança son pied pour faire un pas de plus, il ne rencontra plus rien de solide. La femme disparut, en traînant les enfants avec elle dans sa chute. Ah! ce cri qui jaillit de leur gorge lorsqu'ils basculèrent dans le néant. Puis je vis que le long du précipice, à intervalles réguliers, se tenaient des sentinelles, mais l'écart entre celles-ci étaient trop grand sur cette crête dangereuse : les pèlerins aveugles, non prévenus, tombaient dans le vide. L'herbe devint à mes yeux rouge sang, et le gouffre béant m'apparut comme la gueule de l'enfer. D'aperçus alors, sous un bosquet d'arbres, des gens qui tournaient le dos au précipice. Dans ce contexte horrible, c'était une image paisible et étrange à la fois. Certains étaient occupés à confectionner des guirlandes de marguerites. Lorsqu'un cri strident déchirait l'air et parvenait jusqu'à eux, ils en éprouvaient visiblement une gêne. Ce hurlement vulgaire les dérangeait. Parfois, l'un d'entre eux faisait mine de se lever pour porter secours aux malheureux, mais aussitôt les autres le retenaient. "Pourquoi te préoccupes-tu de leur sort ? Attends d'avoir un appel précis pour intervenir ! D'ailleurs, tu n'as pas encore fini de tresser ta guirlande de fleurs ! De plus ce serait très égoïste de ta part de nous laisser achever seuls le travail.

Ailleurs un autre groupe se formait discutant de l'envoi d'un plus grand nombre de sentinelles. Hélas, il y avait peu de volontaires et, sur des kilomètres de crête, personne pour avertir ! De faction à un certain endroit, une jeune fille s'était interposée et demandait à la foule qui s'avançait vers l'abîme de revenir en arrière. Aussitôt, sa mère et ses amis lui rappelèrent qu'elle devait partir en congé et ne pas transgresser les règlements en prolongeant son temps d'activité. Comme elle était fatiguée et avait besoin d'un changement d'air, elle devait quitter son poste et prendre du repos. Mais personne ne vint la remplacer; sa place resta vacante, ce qui entraîna la mort d'un plus grand nombre de personnes. C'était comme une cascade d'âmes qui dévalaient les pentes abruptes du précipice. En basculant dans le vide, un jeune enfant saisit un buisson qui poussait sur la paroi. Il s y accrocha désespérément et lança des cris de détresse, mais personne ne semblait l'entendre. Les racines cédèrent, et l'enfant disparut en poussant un dernier hurlement, ses mains étreignant encore une poignée de broussailles.

Je fus alors saisie d'effroi et enveloppée d'épaisses ténèbres, car j'avais reconnu ce bruit : le cri du sang. Une voix tonna. C'était celle du Seigneur. Alors Dieu dit "Qu'as-tu fait ? La voix du sang de ton frère crie du sol jusqu'à moi". Les tam-tams continuaient leur martèlement, l'ombre frémissait toujours autour de moi. J'entendais les hurlements des gens qui pratiquaient les danses sataniques, les incantations des sorcières et les cris sauvages proférés par les démoniaques. lis étaient juste de l'autre côté de la porte de la ville. Après tout, qu'est-ce que cela pouvait faire ? Il en était ainsi depuis des années, et il en serait de même encore longtemps. Pourquoi y accorder tant d'importance ? Que Dieu nous pardonne ! Que Dieu nous réveille ! Ayons honte devant notre insensibilité ! Ayons honte devant notre péché"

Si vous avez de la crainte dans votre coeur pour vous lancer dans un tel effort pour Dieu, laissez moi vous rappeler que le Seigneur Jésus a dit : "Mais vous recevrez une puissance, celle du Saint-Esprit survenant sur vous". Votre coeur est-il ouvert à Sa direction pour vous laisser conduire dans les choses de la vie et aller vers ceux qui ne sont pas encore atteints et qui attendent le message que le Seigneur vous a ordonné de transmettre ? Prenez du temps avec Lui régulièrement, de préférence tôt le matin, pour entendre Sa voix, pour connaître Sa volonté et Sa force. Le monde est dans une grande confusion et le coeur des hommes est dans la crainte parce qu'il est sans espérance face à l'avenir. Le Seigneur appelle des hommes et des femmes avec un esprit clair et un coeur solide, disposés à aller proclamer la vérité là où Il les envoie.


*Amy Carmichaël (1857-1951) était missionnaire de l'église anglicane dans le Sud de l'Inde. Elle écrivit en 1903 un livre ("Things as they are") qui a poussé beaucoup de chrétiens à devenir missionnaires. Elle a consacré des années de sa vie au sauvetage des enfants malheureux. Bien que de santé déficiente et handicapée pendant longtemps elle a laissé de nombreux livres et des poèmes d'une grande spiritualité.

Commentaires (2)

par Harck

Tres touchant.

Signaler un commentaire inapproprié
par crétin

Excellent

Signaler un commentaire inapproprié

Ajouter un commentaire

Merci de ne mettre que des commentaires cordiaux et constructifs. Tout commentaire abusif sera supprimé et le compte bloqué.
Pour ajouter un commentaire, connectez-vous.
Reste 2000 caractères