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Daniel 9:24
(Annotée Neuchâtel)
Daniel 9:24 Soixante et dix semaines sont déterminées sur ton peuple et sur ta ville sainte pour enfermer l'infidélité et pour sceller [les] péchés et pour couvrir [l']iniquité, et pour amener [la] justice éternelle et pour sceller vision et prophète et pour oindre [le] Saint des saints.

Références croisées

9:24 Esd 7:9-26, Lv 25:8, Nb 14:34, Ez 4:6, Mt 1:21, 1Jn 3:8, Lm 4:22, Col 2:14, He 9:26, He 10:14, Ez 28:12, Lv 8:15, 2Ch 29:24, Es 53:10, Rm 5:10, 2Co 5:18-20, Col 1:20, He 2:17, Es 51:6, Es 51:8, Es 53:11, Es 56:1, Jr 23:5-6, Rm 3:21-22, 1Co 1:30, 2Co 5:21, Ph 3:9, He 9:12-14, 2P 1:1, Ap 14:6, Mt 11:13, Lc 24:25-27, Lc 24:44, Lc 24:45, Jn 19:28-30, Ac 3:22, Ps 2:6, Ps 45:7, Es 61:1, Lc 4:18-21, Jn 1:41, Jn 3:34, He 1:8-9, He 9:11, Mc 1:24, Lc 1:35, Ac 3:14, He 7:26, Ap 3:7
Réciproques : Ex 12:41, Ex 29:37, Ex 32:7, Lv 1:4, Lv 4:20, Lv 14:7, Lv 16:17, Lv 23:28, Nb 29:11, Ne 11:18, Jb 14:5, Ps 16:10, Ps 72:3, Ps 103:17, Ps 111:3, Ps 119:142, Es 8:16, Es 9:6, Es 10:27, Es 40:2, Es 42:21, Es 45:11, Es 48:2, Es 53:5, Ez 35:5, Ez 45:15, Dn 9:22, Dn 10:2, Mi 7:19, Ha 2:3, Za 3:9, Za 4:14, Za 13:7, Mt 2:1, Mt 11:3, Mt 20:18, Mt 20:28, Mt 24:6, Mt 26:54, Mt 26:56, Mt 27:53, Mc 9:12, Mc 10:45, Mc 14:21, Mc 14:49, Lc 1:70, Lc 2:11, Lc 2:26, Lc 4:34, Lc 7:19, Lc 12:56, Lc 19:44, Lc 22:22, Lc 24:27, Lc 24:47, Jn 1:24, Jn 4:25, Jn 16:10, Jn 19:30, Ac 2:23, Ac 10:43, Ac 13:32, Ac 13:38, Ac 26:6, Ac 26:23, Rm 4:6, Rm 4:25, Rm 5:19, Rm 10:3, Rm 11:15, Rm 14:17, 1Co 15:3, Ga 3:13, Ga 4:4, Ep 1:7, Ep 1:10, Tt 1:3, He 5:9, He 9:14, 1P 1:11, 1P 1:12, 1P 1:19, 1Jn 4:10

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Daniel 9
  • 9.24 Ce verset décrit l'accomplissement du salut messianique au point de vue spirituel; la destruction complète du mal et la réalisation parfaite du bien. Mais ce sens général permet trois applications différentes, en relation avec les trois manières dont on comprend le passage suivant (versets 26 et 27):
    1. Si l'on rapporte celui-ci aux persécutions endurées par les Juifs sous Antiochus, plus d'un siècle et demi avant J-C, il faut supposer que l'auteur espère (à tort) que l'accomplissement du salut messianique, décrit au verset 24 suivra de près la mort d'Antiochus. Ce serait à cette dernière époque que devraient se terminer dans sa pensée les soixante et dix semaines.
    2. La tradition de l'Eglise voit dans le salut décrit ici l'œuvre accomplie par la venue de Jésus-Christ. Dans ce cas, le point de départ des soixante et dix semaines est le retour du peuple de captivité et leur terme la vie et la mort du Messie avec toutes les conséquences qui en doivent résulter.
    3. Quelques interprètes pensent que le verset 24 se rapporte à la destruction finale du mal et à l'établissement définitif du règne de Dieu à la suite de la victoire du Seigneur sur l'Antéchrist à la fin des temps. Dans ce sens, les soixante et dix semaines doivent comprendre non seulement le temps entre Daniel et Jésus-Christ, mais encore l'économie chrétienne tout entière jusqu'à son terme futur. Nous ne pourrons nous décider entre ces interprétations qu'en étudiant le morceau suivant.

    Soixante et dix semaines. Israël, impatient de voir se réaliser le bonheur attendu, doit apprendre qu'un espace de temps septuple de celui de la captivité le sépare encore de l'apparition du salut parfait. Il avait été révélé à Jérémie que la puissance babylonienne et la captivité d'Israël dureraient soixante et dix ans; il est révélé, maintenant à Daniel que le temps qui doit séparer ce retour d'avec le salut messianique sera de soixante et dix semaines, littéralement septaines; il n'est pas dit si c'est de jours, de mois, d'années ou de siècles. C'est le rapport des nombres qui importe seul (70 fois 7). Sans doute, c'est à des années que l'on pense le plus naturellement. Mais cette omission de toute indication précise montre qu'il ne faut pas insister dans l'explication de cette prophétie sur l'exactitude chronologique. Il s'agit de cycles dont la valeur est avant tout symbolique. Le culte israélite présentait plusieurs cycles analogues : ainsi la période de 7 fois 7 jours qui séparait le jour de Pâques de la fête de Pentecôte. De même celle des 7 fois 7 années qui précédaient chaque année de jubilé. Mais on peut penser à une autre analogie plus remarquable encore : Toute purification d'un individu se faisait pendant 7 jours (Lévitique 12.2; 13.4, etc.). Mais il s'agit ici d'un peuple entier. Son temps d'épreuve et de purification avait été mesuré d'abord à 7 fois 10 années. Il est étendu maintenant, en vue d'une purification complète et définitive, à 7 fois 7 fois 10 ans.
    Sont déterminée : par un décret divin.
    Ton peuple et ta ville sainte. Daniel se les est comme appropriés par la solidarité qu'il a établie entre eux et lui dans sa prière d'humiliation, et Dieu les lui donne en quelque sorte.
    Les six expressions qui suivent, décrivent dans leur ensemble la plénitude du salut, au point de vue purement spirituel. Ce n'est plus ici, comme dans le tableau du chapitre 7, le royaume messianique dans sa gloire extérieure, tel qu'il doit succéder aux monarchies terrestres; c'est le péché anéanti dans le peuple de Dieu et la justice véritable établie pour toujours.
    On peut répartir ces six expressions en trois couples : le premier se rapportant à la destruction du péché; le second à l'œuvre de l'expiation; le troisième à l'établissement de l'état de sainteté finale. Mais peut-être vaut-il mieux les répartir en deux groupes de trois : le premier annonçant l'entière destruction du mal sous toutes ses formes (infidélité, péché, iniquité); le second, l'établissement parfait du bien. Dans ce second cas, on peut aisément constater une corrélation entre le premier terme et le quatrième; entre le second et le cinquième; et entre le troisième et le sixième. Le nombre trois indique une œuvre divine et complète.
    Pour enfermer l'infidélité : la rendre impuissante dans le peuple de Dieu dont une grande partie s'était jusque-là laissé entraîner par elle; comparez Zacharie 5.8; Apocalypse 20.3.
    Sceller les péchés. C'est la continuation de l'image précédente. Comparez 6.17, où la porte de la fosse dans laquelle Daniel est renfermé, est scellée du double sceau du roi et de ses grands, afin qu'elle ne puisse légalement se rouvrir.
    Les péchés sont les fruits multipliés de l'infidélité.
    Couvrir l'iniquité. C'est-à-dire l'expier. Comparez Psaumes 32.1-2. L'anéantissement du péché exige non seulement que le péché soit réduit à l'impuissance dans le pécheur, mais que l'expiation complète ait été opérée et que l'aquittement du pécheur ait été prononcé par Dieu. Cette expression est la transition au premier terme du second groupe.
    Amener la justice éternelle : Apporter, par l'œuvre du Messie, l'état de parfaite justice devant Dieu auquel l'humanité est éternellement destinée, mais qu'elle ne peut produire par elle-même; faire ainsi succéder à toutes les condamnations antérieures la justification divine qui doit durer à toujours. Comparez Esaïe 53.11 et Esaïe 51.6-8.
    Sceller vision et prophète. L'image de sceller a ici une portée un peu différente de celle qu'elle avait dans le second terme. Elle signifie que les promesses de Dieu étant toutes accomplies d'une manière définitive, l'ère des visions et de la prophétie est close à toujours. L'abolition de la prophétie résulte de son accomplissement même (Matthieu 5.17).
    Oindre [le] Saint des saints. Le terme : Saint des saints, peut se rapporter à un lieu, à un objet ou à une personne. Dans le culte mosaïque, il désignait la portion particulièrement sacrée du tabernacle, ordinairement appelée dans nos versions Lieu très saint; c'était là que se tenait la nuée et que Moïse conférait avec l'Eternel. Mais ce terme est aussi appliqué aux viandes et aux ustensiles sacrés, à l'autel, à Aaron lui-même (1Chroniques 23.13), et dans Ezéchiel 43.12 au temple avec tout le terrain qui lui appartient.
    Le terme de oindre fait penser ici à l'onction qui fut pratiquée à l'égard du tabernacle lors de son inauguration par Moïse, ainsi qu'à l'égard d'Aaron lors de sa consécration (Exode 30.22 et suivants; Exode 40.1-16). Il est à remarquer que cette onction ne fut répétée ni à l'inauguration du temple de Salomon, ni à celle du temple de Zorobabel, ni lors de la purification du temple sous les Maccabées, parce que ce n'étaient pas là de nouveaux sanctuaires, mais la continuation ou le renouvellement de l'ancien. Il en est autrement de celui dont parle ici le prophète. Il annonce l'inauguration d'un nouveau Saint des saints, et par conséquent d'un culte nouveau. Ce Saint des saints désigne sans doute le sanctuaire et le souverain sacrificateur de l'alliance nouvelle dont avait parlé Jérémie 31.31 et suivants et nous y voyons la sainte humanité du Christ consacrée à Dieu par le Saint-Esprit, et le corps spirituel qu'il se crée dans l'assemblée de ceux qui sont consacrés avec lui. C'est là le temple vivant de la nouvelle alliance. Comparez Matthieu 12.6, et Jean 2.21 pour Jésus, et 2Corinthiens 6.16; Ephésiens 2.20-22 pour l'Eglise. La réalisation parfaite de ce temple spirituel est décrite Apocalypse 21.1-3, quand il sera dit : C'est ici le tabernacle de Dieu avec les hommes.
    Comme la purification des personnes souillées (voir plus haut) se préparait pendant les six premiers jours de la semaine et s'accomplissait au septième, ainsi le salut, décrit au verset 24, se préparera pendant le temps d'épreuve des soixante-
  • neuf semaines, pour se consommer en la soixante et dixième. Dans le passage suivant, le verset 25 résume en peu de mots le contenu des sept semaines et soixante-deux semaines, et les versets 26 et 27 décrivent plus longuement celui de la soixante et dixième, la plus importante de toutes.