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Daniel 9:26
(Annotée Neuchâtel)
Daniel 9:26 Et après les soixante-deux semaines [un] oint sera retranché et personne pour lui. Et le peuple d'un chef qui viendra, détruira la ville et le sanctuaire, et sa fin sera en débordement, et jusqu'à la fin il y aura guerre ; les désolations sont décrétées.

Références croisées

9:26 Ps 22:15, Es 53:8, Mc 9:12, Lc 24:26, Lc 24:46, Jn 11:51-52, Jn 12:32-34, 2Co 5:21, Ga 3:13, 1P 2:21, 1P 2:24, 1P 3:18, Jn 14:30, Dn 11:17, Os 1:9, Dn 9:25, Mt 22:2, Mt 22:7, Mt 23:38, Mt 24:2, Mc 13:2, Lc 19:43-44, Lc 21:6, Lc 21:24, Ac 6:13-14, Mt 24:6-14, Mc 13:7, Dn 11:10, Es 8:7, Jr 46:7, Am 8:8, Am 9:5, Na 1:8
Réciproques : Gn 3:15, Gn 8:16, Lv 4:4, Nb 24:24, Dt 28:49, Dt 28:52, 2S 21:5, Ps 88:16, Ps 94:23, Ps 124:4, Es 28:18, Es 28:22, Es 64:10, Jr 11:19, Jr 51:42, Jr 51:51, Ez 26:19, Dn 2:40, Dn 8:11, Dn 8:19, Dn 11:22, Dn 11:36, Dn 12:1, Ag 1:4, Za 5:9, Za 11:6, Za 11:10, Ml 4:6, Mt 17:23, Mt 21:41, Mt 24:21, Mt 26:24, Mt 26:56, Mt 27:50, Mc 10:45, Mc 12:9, Mc 13:19, Mc 14:21, Lc 5:35, Lc 9:22, Lc 13:35, Lc 17:37, Lc 18:31, Lc 21:22, Lc 23:31, Jn 1:41, Jn 10:15, Jn 11:48, Jn 19:30, Ac 3:18, Ac 8:33, Ac 13:41, Ac 18:5, Rm 4:25, Rm 9:28, Ph 2:7, He 9:15

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Daniel 9
  • 9.26 Les versets 26 et 27 décrivent la soixante et dixième semaine; selon nous, l'ère messianique où doit être opéré le salut parfait décrit verset 24. L'événement saillant de cette période est mis en tête dans les mots : (Un) oint sera retranché. Ceux qui appliquent ces versets au temps d'Antiochus voient dans cet oint retranché le souverain sacrificateur Onias III, qui fut assassiné à Antioche vers 172 ou 174 avant Jésus-Christ, par le lieutenant d'Antiochus. Il est raconté dans le second livre des Maccabées que le grand sacrificateur Onias fut destitué par Antiochus et remplacé par son frère Jason, que celui-ci à son tour subit le même sort trois ans après par les intrigues de Ménélas. Ce dernier, devenu grand-sacrificateur, gagna le gouverneur d'Antioche où Onias s'était réfugié dans un lieu envisagé comme inviolable, et le fit assassiner. Ce fait, dit le livre cité, produisit une grande sensation chez les Juifs et païens, et il ne serait pas impossible qu'il eût été mis en relief dans un livre composé à cette époque. On peut citer plusieurs passages, par exemple : Lévitique 4.3,5,16, où l'épithète de oint est donnée au grand sacrificateur, et lors même qu'Onias était destitué au moment de sa mort, il restait pourtant aux yeux des Juifs un personnage oint. Mais ce qui paraît contraire à cette explication, c'est que ce meurtre est resté un fait isolé, sans la moindre relation morale avec l'invasion de Jérusalem et le pillage du temple, qui sont ici mises en connexion étroite avec le retranchement de l'oint (verset 26). Si l'on part de cette dernière observation, on sera plutôt conduit à appliquer ces mots au retranchement du Messie qui a eu pour conséquences la chute du temple et la ruine du peuple juif. Le terme solennel : sera retranché, convient mieux dans ce sens, puisqu'il s'applique ordinairement à un retranchement exigé par la loi. Dans Esaïe 53.8, la mort violente du Messie est désignée par une expression analogue. Il est donc naturel de voir dans cet oint celui du verset 25, dont la venue avait simplement été indiquée comme, date de la clôture des soixante-neuf semaines : Les sept semaines et les soixante-deux semaines vont jusqu'à un oint-chef..., et après les soixante-deux semaines, l'oint sera retranché.
    Cette expression l'oint sera retranché constitue l'objection la plus forte contre la troisième interprétation indiquée, celle qui rapporte ce passage au temps de l'Antéchrist. En effet, il faudrait lui faire signifier, non : sera retranché personnellement, mais sera supprimé comme Messie, en tant que toute obéissance lui sera refusée alors sur la terre, et que pour un temps son Eglise disparaîtra. Ce sens est certainement impossible.
    Et personne pour lui. On a rendu ce texte de bien des manières; par exemple : Et il n'y est pour rien (comparez Esaïe 53.3,8). La traduction la plus littérale serait : Et rien pour lui; ce qui pour le sens ne diffère pas de la nôtre, que nous avons préférée pour plus de clarté. Une fois le Messie retranché, son œuvre paraît anéantie; nul ne semble pouvoir la relever; ses adhérents, les saints, ont comme disparu.
    La conséquence de ce retranchement de la personne du Christ et de son œuvre est indiquée dans les paroles suivantes. Une fois la théocratie privée de celui qui en était l'âme, elle ne peut plus que crouler. Comparez Luc 13.31,35; Jean 2.19. Abattre le Messie, c'est abattre le temple et Israël lui-même.
    Le peuple d'un chef. On pourrait traduire aussi : le peuple-chef, qui viendra. Ce serait le peuple du quatrième empire, dominant alors sur toute la terre. Si l'on traduit, comme nous l'avons fait : le peuple d'un chef qui viendra, ce chef est le dominateur de cet empire, qui doit venir un jour pour accomplir ce jugement. La destruction est la rétribution divine pour le meurtre du Messie.
    Détruire la ville et le sanctuaire. Le terme de détruire : schachat paraît bien fort pour désigner ce qui se passa sous Antiochus-Epiphane. Trois ans après le meurtre d'Onias, mais sans relation aucune avec cet événement, le temple de Jérusalem fut pillé, un grand nombre d'habitants de la ville massacrés et un autel de Jupiter olympien, dressé sur l'autel des holocaustes. Mais ni le temple ni la ville ne furent détruits.
    Et sa fin sera en débordement. On peut rapporter les mots : sa fin, au sanctuaire; le sanctuaire extérieur est comme emporté par un débordement d'eau, afin de faire place au nouveau Saint des saints, annoncé verset 24. Mais cette expression peut aussi s'appliquer à l'ennemi dont il vient d'être parlé : Et après avoir détruit ville et temple, il périra lui-même comme par un débordement. Peut-être y aurait-il allusion à Pharaon et à son armée (Exode 14.28). Quoi qu'il en soit, c'est une relation morale, plutôt que chronologique, que celle qui est signalée ici, dans ce sens : le destructeur sera détruit à son tour; comparez verset 27 et la relation établie verset 26 entre le retranchement de l'oint et la destruction de la ville et du sanctuaire. Le quatrième empire (romain), après avoir détruit Jérusalem, sera détruit à son tour, et cela par des invasions semblables à un débordement d'eau. Le mot débordement (schéteph) est fréquemment appliqué aux invasions d'armées ennemies, et cela dans Daniel lui-même et ailleurs; comparez 11.20,22,26; Esdras 8.8, etc. Ceux qui admettent l'application à Antiochus voient ici l'indication de la mort de ce monarque. Mais comment expliquer l'expression en débordement? Antiochus est mort tout simplement d'une maladie qui l'a atteint au retour d'une expédition contre la Perse.
    Et jusqu'à la fin. On peut entendre : la fin de cette époque déterminée. Le sens est dans de cas : La guerre ne cessera pas que la Terre Sainte n'ait été absolument désolée. Ou bien l'on peut donner au mot la fin une portée plus absolue : jusqu'à la fin de l'ordre actuel. La paix ne s'établira plus d'une manière durable et solide; il y aura guerre entre la bête et les saints jusqu'à la fin, cette guerre ne cessera pas que la grande désolation qui doit précéder l'établissement du règne de Dieu ne soit arrivée.
    Sont décrétées : quelque impossible que cela puisse paraître à ceux qu'il concerne, le décret de Dieu doit s'accomplir jusqu'au bout. C'est la seconde destruction d'Israël qui est ainsi annoncée.