Ephésiens 4:8-11
(Annotée Neuchâtel)
8
C'est pourquoi il est dit : Etant monté en haut, il a emmené captive la captivité, et il a donné des dons aux hommes.
9 Or, que veut dire cela : Il est monté, si ce n'est qu'il était aussi descendu dans les régions inférieures de la terre ?
10 Celui qui est descendu, c'est aussi celui qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin qu'il remplit toutes choses.
11 Et lui-même a donné les uns comme apôtres, d'autres comme prophètes, d'autres comme évangélistes, d'autres comme pasteurs et docteurs,
9 Or, que veut dire cela : Il est monté, si ce n'est qu'il était aussi descendu dans les régions inférieures de la terre ?
10 Celui qui est descendu, c'est aussi celui qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin qu'il remplit toutes choses.
11 Et lui-même a donné les uns comme apôtres, d'autres comme prophètes, d'autres comme évangélistes, d'autres comme pasteurs et docteurs,
Références croisées
4:8 Ps 68:18, Jg 5:12, Col 2:15, 1S 30:26, Est 2:18Réciproques : Gn 3:15, Nb 3:9, 2S 6:19, 2R 2:12, 2Ch 30:24, Ps 24:3, Ps 24:7, Ps 47:5, Es 14:2, Ez 46:18, Jl 2:23, Za 10:4, Mt 23:34, Mc 16:19, Lc 9:51, Lc 22:69, Lc 24:51, Jn 3:31, Jn 6:62, Jn 10:1, Jn 16:7, Jn 20:17, Ac 1:2, Ac 1:9, Ac 2:33, Ac 10:6, Rm 1:11, Rm 10:6, Ep 1:20, Ep 4:7, Ep 4:11, 1Tm 3:16, He 2:4, He 7:26, He 9:24, Jc 1:17
4:9 Pr 30:4, Jn 3:13, Jn 6:33, Jn 6:62, Jn 20:17, Ac 2:34-36, Gn 11:5, Ex 19:20, Jn 6:33, Jn 6:38, Jn 6:41, Jn 6:51, Jn 6:58, Jn 8:14, Jn 16:27-28, Ps 8:5, Ps 63:9, Ps 139:15, Mt 12:40, He 2:7, He 2:9
Réciproques : Ps 71:20, 1Co 15:47, Ph 2:10, Ph 2:29
4:10 Ep 1:20-23, Ac 1:9, Ac 1:11, 1Tm 3:16, He 4:14, He 7:26, He 8:1, He 9:23-24, Ep 3:19, Jn 1:16, Ac 2:33, Col 1:19, Col 2:9, Mt 24:34, Lc 24:44, Jn 19:24, Jn 19:28, Jn 19:36, Ac 3:18, Ac 13:32-33, Rm 9:25-30, Rm 15:9-13, Rm 16:25-26
Réciproques : Ps 8:1, Ps 148:13, Pr 30:4, Jn 3:13, Ep 1:23, Col 3:1
4:11 Ep 4:8, Ep 2:20, Ep 3:5, Rm 10:14-15, 1Co 12:28, Jud 1:17, Ap 18:20, Ap 21:14, Ac 21:8, 2Tm 4:5, 2Ch 15:3, Jr 3:15, Mt 28:20, Ac 13:1, Rm 12:7, 1Co 12:29, He 5:12, 1P 5:1-3
Réciproques : Ex 40:8, Ex 40:33, Nb 3:9, Nb 7:5, Nb 12:6, Dt 1:15, Ps 68:11, Es 30:20, Es 61:6, Es 62:6, Jr 1:5, Ez 33:7, Dn 12:3, Mt 9:38, Mt 10:2, Mt 13:27, Mt 24:45, Mt 25:14, Lc 1:2, Lc 6:13, Lc 11:49, Jn 10:5, Jn 17:8, Jn 17:20, Ac 1:17, Ac 6:8, Ac 11:27, Ac 15:32, Rm 1:1, Rm 12:6, 1Co 1:1, 1Co 2:6, 1Co 3:22, 1Co 12:1, 1Co 12:5, 1Co 14:31, 2Co 3:6, Ph 1:25, Col 1:28, Col 4:17, 1Th 5:20, 2Tm 3:16, Jc 3:1, 1P 4:10, 2P 1:1, Ap 11:3
Notes de la Bible Annotée Neuchâtel
A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informationsEphésiens 4
- 4.8 C'est pourquoi il est dit : Etant monté en haut, il a emmené captive la captivité, et il a donné des dons aux hommes. Grec : "Il dit," ou "elle dit." On peut sous-entendre soit l'Ecriture soit David, ou Dieu par la bouche de David. (
Psaumes 68.19
; comparez2Corinthiens 6.16
)
L'apôtre, après avoir indiqué le fondement de l'unité de la vraie Eglise de Dieu, (Ephésiens 4.4-6
) veut montrer que cette unité n'est pas l'uniformité ; qu'elle se manifeste dans la variété des dons accordés à chacun et que ces dons de la grâce, distribués "selon la mesure du don de Christ," (Ephésiens 4.7
) loin de détruire l'unité par leur diversité, ne font que la rendre plus certaine et plus complète. (Ephésiens 4.11-16
)
Mais avant d'arriver à cette démonstration, il va dire en passant quelle est la source de ces dons, et comment Christ nous les a acquis par son œuvre entière, soit par son humiliation, soit par son retour dans la gloire.
"Avant d'appeler notre attention sur la distribution des grâces, il la fixe d'abord un moment sur le distributeur." A. Monod. (Ephésiens 4.8-10
)
Tout cela est très clair et tout à fait conforme aux enseignements de l'Ecriture. Les dons du Saint-Esprit ne pouvaient être dispensés à l'Eglise qu'après l'accomplissement de la rédemption et la glorification de JésusChrist. (Voy. entre autres passages,Jean 7.39
, note ;Jean 14.12 ; 14.7
, note ;Actes 2.33
)
Mais l'apôtre exprime cette pensée dans les paroles d'un psaume, et ces paroles, il ne les cite pas littéralement, Il paraît les détourner de leur sens original, afin de les adapter à son but. De là, grand embarras des interprètes, les uns y voyant une citation fausse de l'Ecriture, les autres faisant des efforts pour mettre d'accord le texte et la citation.
On a reproché à Paul la pensée et les termes, le fond et la forme. La pensée, parce que, dit-on, àPsaumes 68
, il n'est point question de Christ, ni de son œuvre, ni de ses dons. Le psalmiste chante les triomphes de Dieu opérant les délivrances de son peuple depuis la sortie d'Egypte jusqu'à l'établissement de son règne visible en Sion, puis il ajoute (Ephésiens 4.19
) littéralement : "Tu es monté en haut, tu as emmené captive la captivité (les captifs), tu as reçu des dons dans les hommes (ou pour les hommes) et même les rebelles, afin que la habite Dieu, l'Eternel."
Le Dieu révélé personnellement à son peuple dans l'ancienne Alliance, le Dieu marchant avec ce peuple, triomphant pour lui de tous ses adversaires, réduisant ceux-ci sous sa domination, en recevant les dépouilles et les tributs, ce Dieu est, selon tous les enseignements de l'Ecriture, la Parole éternelle, l'Ange de l'Alliance, le Fils de Dieu. (ComparerJean 1
: l, note.)
De plus, tous les faits de l'histoire du règne de Dieu dans l'A.T. sont, aux yeux des écrivains du N. T., autant de symboles prophétiques de ce même règne de Dieu réalisé par le Rédempteur. Appliquer à Jésus-Christ, à son triomphe sur les ennemis spirituels de son peuple, la pensée du psalmiste, était, de la part de l'apôtre, rester parfaitement dans le sens de la parole scripturaire et en montrer la complète réalisation.
Mais la différence dans les termes ? mais le recevoir du prophète, transformé en donner par l'apôtre ? Pour ne faire violence à aucun des deux textes, il faut les laisser dire l'un et l'autre ce qu'ils disent. Il est de toute évidence que l'apôtre n'a pas entendu citer ici littéralement, comme le prouve déjà la troisième personne : il est monté, mise au lieu de la seconde : tu es monté.
Paul exprime sa pensée dans les termes de l'Ecriture, parce que ce rapprochement lui importait, mais il l'exprime avec cette entière liberté dont il donne ailleurs tant d'autres exemples. Ce qui importe, c'est sa pensée, qui est parfaitement vraie, et non la forme qu'il lui a donnée par une allusion libre aux paroles du psaume. Rien n'est moins vrai, au contraire, que les tours de force exégétiques par lesquels on veut établir une harmonie littérale entre le texte et la citation.
- Le mot de captivité est un hébraïsme qui signifie les captifs. Qui sont ces captifs ? Dans le psaume, il s'agit d'ennemis du peuple de Dieu réduits en servitude ; dans l'application qu'en fait l'apôtre, il est question des ennemis de Christ et de son règne, vaincus par sa résurrection et son retour dans la gloire. (ComparerColossiens 2.15
) D'autres entendent par ces captifs des hommes vaincus par la puissance de Christ et volontairement soumis à son règne. C'est possible, mais ce sens n'est pas dans le texte. - 4.9 Or, que veut dire cela : Il est monté, si ce n'est qu'il était aussi descendu dans les régions inférieures de la terre ? Le texte reçu porte ici, contre les meilleures autorités : "si ce n'est qu'auparavant il était descendu dans les parties les plus basses de la terre."
- Puisqu'il est monté, veut dire Paul, cela signifie que d'abord il s'était abaissé jusqu'à cette terre perdue dans les ténèbres, afin d'y accomplir son œuvre de délivrance. Nous pensons qu'il s'agit simplement de la venue du Fils de Dieu sur la terre.
Plusieurs exégètes anciens et modernes voient ici une mention d'une descente de Christ au séjour des morts. Ils s'appuient surtout sur le fait que l'apôtre emploie le comparatif : "les parties plus basses de (ou que) la terre" et sur la conclusion : afin qu'il remplit toutes choses.
L'échelle des êtres compte trois degrés : le ciel, la terre, le séjour des morts. Christ doit régner dans les trois domaines, pour remplir toutes choses, "afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre." (Philippiens 2 ; 10
)
D'après la conception de l'A.T. que Paul adopte, le séjour des morts est situé "dans les profondeurs de la terre." (Psaumes 63.10 ; Ezéchiel 31.16 ; 32.18,24 ; Esaïe 14.15
)
Tout en reconnaissant la force de ces arguments, nous nous en tenons à la première interprétation qui nous semble cadrer mieux avec le raisonnement de l'apôtre. Il peut en effet conclure de l'ascension de Christ à sa venue préalable sur la terre, mais non à sa descente au séjour des morts. Cette dernière idée n'est pas clairement exprimée dans notre passage. - 4.10 Celui qui est descendu, c'est aussi celui qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin qu'il remplit toutes choses. Par ces derniers mots, l'apôtre insiste encore sur la pensée que le retour de Christ dans la gloire éternelle, était la condition et le moyen de remplir toutes choses (
Ephésiens 1.20-23
) par sa toutepuissance, par sa toute-présence, par sa domination souveraine et par la richesse des dons qu'il s'était acquis le droit de distribuer à son Eglise. (Ephésiens 4.11
)
En même temps, il y a dans ces paroles, aussi bien qu'au verset précédent, la pensée de la préexistence de Christ, de sa gloire éternelle qu'il avait quittée pour descendre, s'abaisser, et dans laquelle il est remonté. C'est de là qu'il a la puissance de distribuer aux hommes tous les dons de l'Esprit. (Ephésiens 4.11
)
- Cette expression : "au-dessus de tous les cieux," désigne l'élévation suprême du Fils de Dieu, commeEphésiens 1.20-23
. (ComparerHébreux 7.26
, et sur l'idée d'une pluralité des cieux2Corinthiens 12.2-4
, notes.) - 4.11 Et lui-même a donné les uns comme apôtres, d'autres comme prophètes, d'autres comme évangélistes, d'autres comme pasteurs et docteurs, Ces mots : et lui-même a donné, reportent la pensée sur
Ephésiens 4.7,8
et se attachent immédiatement àEphésiens 4.10
.
Mais, d'après ces versets, on s'attendait à voir l'apôtre énumérer des dons divers (charismes) ; et au lieu de cela il désigne ici des hommes et des charges dans l'Eglise. C'est qu'en effet lui-même (Christ) donne à la fois les charges qu'il institue, les hommes capables de les remplir, et les dons de son Esprit, sans lesquels tout le reste n'est rien.
Les apôtres, les envoyés immédiats de Jésus-Christ, ses témoins authentiques, sont avant tous les autres ; ils réunissent en eux à la fois toutes ces charges, et l'enseignement de tous les autres doit être jugé d'après le témoignage apostolique, même celui des prophètes. (1Corinthiens 14.37
)
Les prophètes étaient moins revêtus d'une charge permanente que dépositaires d'un don, qui consistait à parler des choses de Dieu par révélation ou du moins sous une influence puissante de l'Esprit de Dieu, qui mettait momentanément le prophète bien au-dessus de son état spirituel ordinaire. (Voir1Corinthiens 12.10
et1Corinthiens 14
)
Les évangélistes, ainsi que ce nom l'indique, étaient chargés d'annoncer de lieu en lieu la bonne nouvelle ; ils étaient souvent des compagnons d'œuvre des apôtres, comme Timothée et Tite.
Les docteurs avaient le don spécial et la charge de l'enseignement.
Les pasteurs enfin, appelés autrement anciens, ou surveillants (évêques), devaient paître, nourrir, diriger les troupeaux. Il faut remarquer toutefois que Paul réunit les deux derniers titres pasteurs et docteurs (sans article), parce que, dans sa pensée et dans les faits, tout pasteur devait en même temps être capable d'enseigner. (1Timothée 3.2 ; 1.9
)
- Ces charges et ces dons n'étaient pas tellement distincts, que le Seigneur, parfaitement libre de les dispenser comme il veut, n'ait pas trouvé bon d'en réunir souvent plusieurs dans le même homme ; ni tellement permanents, que l'on puisse, sans empiéter sur les droits de Dieu, prétendre les stéréotyper dans l'Eglise. D'autre part, c'est assurément une institution fort défectueuse que celle qui a fini par absorber tous ces emplois en un seul, le pastoral moderne !