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Genèse 1:2
(Annotée Neuchâtel)
Genèse 1:2 Et la terre était déserte et vide ; les ténèbres couvraient l'abîme et l'Esprit de Dieu reposait sur les eaux.

Références croisées

1:2 Jb 26:7, Es 45:18, Jr 4:23, Na 2:10, Jb 26:14, Ps 33:6, Ps 104:30, Es 40:12-14
Réciproques : Jb 12:24, Jb 26:13, Jb 38:9, Jb 41:32, Ps 104:6, Ps 148:5, Jc 1:17

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Genèse 1
  • 1.2 La terre. L'auteur isole la terre, comme objet de son récit; il n'a pas à s'occuper du reste de l'univers; et s'il parle des cieux au quatrième jour, ce ne sera encore qu'en rapport avec la terre. On peut se demander s'il se représente la terre chaotique comme une masse entièrement aqueuse, ou comme une masse aqueuse à sa surface, mais reposant sur un socle solide. Le verset 9 est plutôt en faveur du second sens, et c'est aussi de cette manière que le psalmiste paraît avoir compris notre passage. (Psaumes 104.6)
    Déserte et vide. C'est là l'indication de la matière primitive; en hébreu : tohou vabohou. Le premier de ces mots provient de la racine taha, qui signifie être désert; il s'emploie, par exemple, pour désigner une terre ou une ville dévastée (Job 12.24; 26.7; Esaïe 24.10). Le second, plus rare, vient d'une racine qui signifie être vide. Ce second terme sert plutôt à renforcer le premier qu'à exprimer une idée nouvelle; ils forment en hébreu une locution unique dont le sens est absolument vide. Ces deux mots se trouvent aussi réunis dans Jérémie 4.23 pour désigner un manque absolu d'êtres et de lumière (retour au chaos), et dans Esaïe 34.11 où ils sont le pendant l'un de l'autre dans deux propositions parallèles qui expriment une destruction totale.
    Cette expression peut. désigner aussi bien une matière non encore organisée qu'un état de choses bouleversé. C'est ici l'état originaire dans lequel aucun être particulier ne se distinguait encore dans l'ensemble. Cet état n'est pas nécessairement mauvais ou anormal; il est seulement inférieur et susceptible de progrès : et rien n'empêche qu'il ne soit sorti comme tel des mains du Créateur.
    Couvraient... reposait. On peut traduire d'après les termes hébreux couvrant, reposant, en ce sens que les expressions employées indiquent moins des faits nouveaux que deux traits caractérisant l'état de choses indiqué plus haut.
    Les ténèbres n'impliquent pas nécessairement l'idée de mal (2Samuel 22.12; Jean 9.4) : c'était le point de départ de l'œuvre qui devait suivre.
    L'abîme. Ce mot n'est pas pris dans le sens qu'il a fréquemment, celui d'un vaste espace vide, mais dans celui où l'on dit l'abîme en parlant de la mer immense et profonde. Le mot hébreu tehom vient de la racine houm, qui signifie bouillonner en grondant. Ce mot désigne donc la masse des eaux. Ce qui confirme ce sens du mot tehom, c'est qu'il a pour parallèle dans la phrase suivante le mot les eaux. Mais cette nuit silencieuse n'était pas celle de la mort; c'était la nuit féconde d'où devait sortir la vie :
    L'Esprit de Dieu planait sur cette vaste étendue d'eau. Le mot rouach, que nous traduisons par esprit, signifie primitivement souffle, vent. On pourrait traduire ici, comme plusieurs commentateurs juifs : un vent puissant. Mais le participe qui suit indique plutôt un état de repos et comme une calme incubation.
    Reposait. Le terme merachépheth, que nous traduisons ainsi, désigne, Deutéronome 22.11, le mouvement de l'aigle qui étend ses ailes sur ses petits pour les protéger. Ce n'est pas précisément l'idée de couver, mais celle de planer au-dessus, comme la colombe sur la tête du Sauveur à son baptême.
    L'Esprit de Dieu est envisagé ici comme le principe de la vie physique et morale qu'il va communiquer au monde. Nous trouvons dans ce verset les deux principes de l'état primitif : la matière (l'abîme) et la puissance organisatrice ou la force (l'Esprit). Mais de même que dans le premier l'auteur a placé nettement Dieu en dehors et au-dessus du monde, il distingue ici non moins positivement le foyer divin de la vie d'avec la nature elle-même, deux choses qu'identifient les autres cosmogonies.
    Les eaux. Ce terme spécifie ce qui avait été exprimé d'une manière abstraite par le mot l'abîme. En raison de ce verset on a attribué à l'auteur la théorie neptunienne exclusive, qui fait sortir la terre de l'eau et qui rejette l'idée de sa formation par le feu. Mais tout ce qui nous est dit sur l'état ici décrit, c'est qu'il est antérieur à la formation des êtres particuliers. Le fait est que la période ignée de notre globe a abouti à une période aqueuse, qui a précédé l'existence actuelle du monde organique.