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Genèse 1:26
(Annotée Neuchâtel)
Genèse 1:26 Et Dieu dit : Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'ils dominent sur les poissons de la mer et sur les oiseaux du ciel et sur le bétail et sur toute la terre et sur tout reptile qui rampe sur la terre.

Références croisées

1:26 Gn 3:22, Gn 11:7, Jb 35:10, Ps 100:3, Ps 149:2, Es 64:8, Jn 5:17, Jn 14:23, 1Jn 5:7, Gn 5:1, Gn 9:6, Ec 7:29, Ac 17:26, Ac 17:28, Ac 17:29, 1Co 11:7, 2Co 3:18, 2Co 4:4, Ep 4:24, Col 1:15, Col 3:10, Jc 3:9, Gn 9:2-3, Gn 9:4, Jb 5:23, Ps 8:4-8, Ps 104:20-24, Ec 7:29, Jr 27:6, Ac 17:20, Ac 17:28, Ac 17:29, 1Co 11:7, 2Co 3:18, Ep 4:24, Col 3:10, He 2:6-9, Jc 3:7, Jc 3:9
Réciproques : Gn 1:27, Gn 2:19, Jb 35:11, Jb 39:11, Ps 8:5, Ps 8:6, Ps 17:15, Ps 139:14, Pr 8:23, Ct 1:11, Es 6:8, Es 45:12, Ez 28:15, Mt 28:19, Lc 3:38, Lc 11:40, Jn 1:3, Jn 5:19

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Genèse 1
  • 1.26 26-27. Création de l'homme.
    26.Et Dieu dit. Dans toutes les créations précédentes la parole divine est adressée à l'être lui-même qui doit paraître ou à l'élément d'où il doit sortir; ici Dieu se parle à lui-même. Ce n'est pas un simple appel, c'est une décision prise intérieurement, qui précède l'exécution.
    Il y a dans cette forme une solennité motivée par le fait que l'œuvre arrive à son terme et que l'être qui va paraître appartient à une économie supérieure.
    Faisons. Le Talmud et plusieurs interprètes juifs pensent que Dieu s'adresse aux anges. Mais les anges n'ont pas participé aux actes créateurs. Les Pères voient dans ce pluriel un indice de la Trinité chrétienne. C'est dépasser l'horizon du livre que nous expliquons. Plusieurs commentateurs modernes trouvent dans ce terme un pluriel de majesté, comme celui qu'emploient les souverains dans les allocutions à leur peuple : Nous..., savoir faisons. Mais cet usage est inconnu dans l'Ecriture et dans la Genèse en particulier. Voir la manière dont parle Pharaon, 41.41,44.
    Il y a ici comme un retour à la forme plurielle du nom Elohim. Mais il ne suffit pas pour expliquer ce fait de rappeler la richesse des perfections divines, car ces perfections ne peuvent être personnifiées comme se parlant les unes aux autres. Le sens le plus simple serait que Dieu se parle à lui-même, ce qui en effet ne peut se faire à l'impératif qu'en employant la première personne du pluriel. Mais cette explication ne suffit pas pour rendre compte du mot notre deux fois répété dans les mots suivants, et il nous paraît que l'explication seule naturelle, en tant que ressortant du livre lui-même, c'est d'appliquer cette première personne du pluriel à l'Eternel et à son instrument dans toutes ses œuvres accomplies dans le monde visible, l'Ange de l'Eternel, dont il est parlé plusieurs fois dans le livre de la Genèse et quelquefois dans les autres livres de l'Ancien Testament. Voir à 31.47.
    Cet être mystérieux est constamment envisagé à la fois comme un avec l'Eternel et comme distinct de lui. Comme agent de l'Eternel dans ses manifestations visibles, il est tout naturellement appelé à prendre part à la création de l'homme. C'est la même pensée que saint Jean exprime dans ces mots : Au commencement était la Parole...; toutes choses ont été faites par elle.
    L'homme. Le mot Adam désigne ici l'espèce tout entière comme renfermée dans son premier représentant. L'origine de ce nom est expliquée de différentes manières. La plupart le mettent en rapport avec le substantif adama (le sol), mot que l'on fait dériver soit de adâm, être rouge, soit d'une racine arabe qui signifie joindre, en ce sens que la superficie du sol forme une couverture étroitement unie au corps de la terre.
    Dans le premier cas, L'homme serait appelé ainsi à cause de la couleur de son corps; dans le second, en tant que tiré du sol qui recouvre la terre. Dans les deux cas, ce mot rappelle son humble origine, ce qui est conforme à l'esprit des Hébreux, d'après lequel le plus élevé des êtres terrestres n'est que poussière en face de Dieu. Comparez 3.19.
    A notre image, selon notre ressemblance. Littéralement : Selon notre image, comme une ressemblance (un portrait) de nous. Le premier terme (tsélem) signifie proprement ombre, d'où contour, esquisse; il désigne plutôt le modèle, tandis que le second paraît plutôt désigner la copie.
    La réunion de ces deux termes accentue à la fois la ressemblance (à l'image) et la différence (un portrait) : Au verset 27, le mot image est seul relevé. Voir à verset 3 pour le changement des prépositions.
    Le pluriel notre prouve que l'homme est dans cette relation avec les deux êtres divins renfermés dans le sujet de faisons.
    Plusieurs ont trouvé l'explication de l'image de Dieu chez l'homme dans les paroles suivantes, où l'homme est installé comme souverain de la terre et par là comme dépositaire ici-bas de la souveraineté divine.
    Mais cette relation de l'homme avec la terre n'est que l'effet de sa relation avec Dieu exprimée par le mot : à notre image, et ne peut servir à expliquer cette relation elle-même. D'autres ont pensé à la majesté empreinte sur la figure et dans toute la forme de la personne humaine. Mais le corps de l'homme est ce par quoi il diffère de Dieu plutôt que ce par quoi il lui ressemble.
    Le trait de beauté physique qui distingue l'homme est un effet de sa ressemblance morale avec Dieu. C'est évidemment dans celle-ci qu'il faut chercher la vraie notion de l'image de Dieu dans l'homme. Elle consiste dans la possession de la personnalité, privilège qui a pour essence la volonté libre, disposant d'elle-même, et qui suppose à la fois l'intelligence capable de distinguer les partis à prendre, et le sens moral, indicateur de celui qu'il faut choisir. C'est par là que l'homme peut arriver à la sainteté, l'identité avec le bien, qui est le trait fondamental de l'essence divine.
    Cette image, l'homme ne l'a pas perdue par le péché, car même dans son état de chute il reste toujours une personnalité libre, capable d'aspirer au bien; comparez Genèse 5.1; 9.6; 1Corinthiens 11.7; Jacques 3.9. Mais elle a été altérée en ce sens qu'un penchant opposé à l'amour du bien s'impose à l'homme comme une puissance qui le domine; voilà pourquoi saint Paul dit (Ephésiens 4.24) que le fidèle est renouvelé selon l'image de celui qui l'a créé ; sa volonté libre tend de nouveau au bien.
    De ce caractère de personnalité libre et intelligente accordé à l'homme résultent et la noblesse imposante de sa figure et la domination qu'il exerce sur les animaux et sur le monde.
    Qu'ils dominent. Dieu voit déjà dans l'individu toute la race; de là ce pluriel. L'homme dominera aussi bien sur l'œuvre du cinquième que sur celle du sixième jour.
    Sur toute la terre. C'est ici une expression abrégée pour dire : tous les animaux de la terre. On a supposé que le mot : les animaux, avait été omis par une erreur de copiste, mais déjà les traducteurs alexandrins ne le lisaient pas dans leur texte. C'est cette parole de la Genèse qui a inspiré le psalmiste dans l'hymne du Psaume 8; comparez versets 7 à 9.