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Genèse 10:9-11
(Annotée Neuchâtel)
9 C'était un puissant chasseur devant l'Eternel ; c'est pourquoi l'on dit : Comme Nimrod, puissant chasseur devant l'Eternel.
10 Et le commencement de son empire fut Babel, Erec, Accad et Calné au pays de Sinéar.
11 Etant allé de ce pays-là en Assur, il bâtit Ninive, Rehoboth-Ir et Calach,

Références croisées

10:9 Gn 6:4, Gn 25:27, Gn 27:30, Gn 27:30, Jr 16:16, Ez 13:18, Mi 7:2, Gn 6:11, Gn 13:13, 2Ch 28:22, Ps 52:7
Réciproques : Gn 21:20, 1S 2:17, Ps 52:1, Es 18:2, Mi 5:6
10:10 Jr 50:21, Mi 5:6, Gn 11:9, Es 39:1, Mi 4:10, Es 10:9, Am 6:2, Gn 11:2, Gn 14:1, Es 11:11, Dn 1:2, Za 5:11
Réciproques : Gn 9:26, Js 7:21, 2R 20:12, Es 23:13, Ez 23:17, Ez 27:23, Dn 4:30
10:11 Mi 5:6, Nb 24:22, Nb 24:24, Esd 4:2, Ps 83:8, Ez 27:23, Ez 32:22, Os 14:3, 2R 19:36, Es 37:37, Jon 1:2, Jon 3:1-10, Na 1:1, Na 2:8, Na 3:7, So 2:13
Réciproques : Gn 2:14, Gn 36:37, Es 10:5, Es 23:13, Jon 3:2

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Genèse 10
  • 10.9 Puissant chasseur. Les bas-reliefs assyriens présentent constamment la chasse comme l'occupation favorite des rois assyriens et babyloniens et même de leurs dieux.
    Devant l'Eternel. Cette expression est une sorte de superlatif. Comparez Jonas 3.3 et Actes 7.20. Il était puissant aux yeux de l'Eternel lui-même. La fin du verset est un proverbe populaire dont l'auteur tient à indiquer l'origine.
  • 10.10 Le commencement de son empire. Ce passage nous fait assister à la fondation du plus ancien Etat connu. Il n'est pas dit que Nimrod ait construit ces villes; il est possible qu'elles aient existé avant lui et qu'il n'ait fait que les agrandir, les fortifier et les réunir en un empire unique.
    Babel. La ville de Babylone. Pour la fondation de cette ville et le sens de son nom, voir à 11.9.
    Erec, dans les inscriptions assyriennes Uruk, plus tard Warka, très ancienne ville dont les ruines témoignent d'une haute culture. Elle était située sur la rive gauche de l'Euphrate, au sud-est de Babylone.
    Accad. Ce nom n'a pas été retrouvé comme nom de ville; mais on le retrouve à chaque instant dans les inscriptions, où il désigne, selon toute probabilité, une ancienne province au nord de Babylone.
    Calné. Comparez Esaïe 10.9; Amos 6.2. On n'a pas retrouvé ce nom dans les inscriptions; les anciens commentateurs juifs et les Pères de l'Eglise croient qu'il s'applique à la ville de Ctésiphon, dont les ruines se trouvent sur la rive orientale du Tigre, à vingt lieues au nord-est. de celles de Babylone.
    Au pays de Sinéar. Ce nom est probablement le même que celui de Sumir qui, dans les inscriptions babyloniennes, désigne la plaine fertile qui s'étend de Babylone au golfe Persique. Sumir et Accad désignent dans ces inscriptions l'empire babylonien dans son ensemble. Mais pour les Hébreux, le mot de Sinéar avait pris un sens plus général et désignait toute la contrée arrosée par les deux fleuves, puisque, d'après notre verset, Acad, au nord de Babylone, y est aussi compris.
    Il résulte de ce passage deux choses :
    1. La population primitive de la Babylonie était de race chamitique et non sémitique
    2. La puissance de Babylone a précédé celle de l'Assyrie et de Ninive
    On a longtemps douté de ces deux faits; mais ils ont été confirmés d'une manière éclatante par les découvertes faites récemment dans le domaine de l'assyriologie. Sur le premier point, voir 2.13, note. Quant au second point, il est maintenant historiquement prouvé que toute la culture assyrienne, écriture, art, religion, etc., est d'origine babylonienne et que la puissance politique a été entre les mains de Babylone jusqu'au moment où Ninive s'est séparée d'elle et l'a pour un temps éclipsée en force et en richesse.
  • 10.11 Toutes les anciennes versions et quelques commentateurs traduisent : Assur, étant sorti de ce pays-là, bâtit Ninive. Grammaticalement cette traduction peut se soutenir; mais elle crée plusieurs difficultés : d'abord les mots le commencement de son empire (verset 10) font attendre l'indication subséquente d'un accroissement, qui ne se trouverait nulle part, si le verset 11 avait Assur pour sujet; puis le pays où alla Assur ne serait pas indiqué; enfin, d'après le verset 22, Assur était sémite et non chamite.
    Voici donc le vrai sens du passage : Le Cuschite Nimrod, après avoir assis son empire à Babylone et dans les contrées environnantes, s'avance vers le Nord et arrive dans le pays qui portait déjà le nom d'Assur et qui était habité par un peuple sémitique; il en fait la conquête et jette les fondements de la grande ville de Ninive.
    Ninive. Sur la situation et l'étendue de cette ville, voir Jonas 1.2; 3.3, notes. Des trois agglomérations qui composaient la ville au temps des prophètes, deux seulement sont indiquées ici, Ninive, la ville proprement dite, et Calach. La troisième ville, la ville septentrionale, nommée dans les inscriptions Dur-Sarrukin, n'existait pas encore; elle n'a été construite qu'en 707 par Sargon, ce qui explique pourquoi elle n'est pas mentionnée ici. Quant aux deux premières, les inscriptions confirment leur ancienneté.
    Déjà au 15°siècle avant JC, Ninive était la résidence de monarques assyriens, qui ont éternisé leur mémoire par la construction de temples dont on retrouve aujourd'hui les ruines. La fondation de Calach est attribuée à Salmanasar l'ancien (vers 1300 avant JC); mais il se peut qu'elle ait déjà existé avant lui et qu'il n'ait fait que lui donner une plus grande extension.
    Outre ces deux quartiers de la grande ville assyrienne, notre passage en mentionne encore deux autres qui sont passés sous silence dans les inscriptions : Rehoboth-Ir et Résen. D'après notre passage, cette dernière était située entre Ninive et Calach; or, la contrée qui s'étend entre ces deux points, est encore aujourd'hui couverte de ruines. Quant à Rehoboth-Ir, c'est là un nom hébreu qui signifie les larges places de la ville; il désignait donc probablement les faubourgs, en opposition aux villes proprement dites, qui étaient entourées de murailles.
    C'est la grande ville. Ces mots se rapportent à tout le complexe des villes qui viennent d'être indiquées et qui furent, dès le temps de Sanchérib (705-681), réunies en une seule ville sous le nom de Ninive qui avait été celui de l'une d'elles.