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Habacuc 3:18
(Annotée Neuchâtel)
Habacuc 3:18 Et moi, je veux me réjouir en l'Eternel, tressaillir de joie dans le Dieu de ma délivrance.

Références croisées

3:18 Dt 12:18, 1S 2:1, Jb 13:15, Ps 33:1, Ps 46:1-5, Ps 85:6, Ps 97:12, Ps 104:34, Ps 118:15, Ps 149:2, Es 41:16, Es 61:10, Za 10:7, Lc 1:46-47, Rm 5:2-3, Ph 4:4, Jc 1:2, Jc 1:9, Jc 1:10, 1P 1:8, 1P 4:12-13, Ex 15:2, Ps 25:5, Ps 27:1, Ps 118:14, Es 12:2, Mi 7:7, Lc 2:30
Réciproques : Dt 16:11, Dt 27:7, 1S 30:6, 1R 17:6, Jb 27:10, Ps 9:2, Ps 9:14, Ps 13:5, Ps 20:5, Ps 27:5, Ps 35:9, Ps 43:4, Ps 51:14, Ps 71:22, Ps 73:25, Ps 77:6, Pr 3:26, Es 15:6, Es 16:10, Es 17:10, Es 24:15, Es 29:19, Es 58:14, Jr 5:17, Jl 1:12, Jl 1:19, Jl 2:23, Ag 2:19, Jn 16:22, Rm 5:11, Rm 12:12, Ph 3:1, 1Jn 1:4

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Habacuc 3
  • 3.18 En dépit de cette détresse à venir dont le spectacle obséde la pensée du prophète, la foi reprend le dessus et bannit l'inquiétude.
    Les pieds de la biche indiquent la rapidité de la course; ici, image de la force que le prophète va puiser en Dieu pour traverser les temps difficiles qui se préparent. Comme les chamois bondissent sur les montagnes, ainsi son cœur bondit dans la foi aux délivrances que Dieu lui accordera (comparez Psaumes 18.31).
    Mes lieux élevés. Ces hauteurs sont celles où l'Eternel transportera son serviteur en le faisant planer au-dessus des événements de la terre qui sont pour d'autres un sujet de détresse et d'effroi. Le mot mes rappelle que comme chaque fidèle a sa part propre dans l'angoisse, il aura aussi son lot spécial dans la délivrance générale. Comparez Esaïe 58.14.
    Sur mes instruments à corde. L'auteur de la prière indique par ces derniers mots que son œuvre devait être exécutée devant l'assemblée des fidèles avec accompagnement d'instruments à corde (voir la note musicale de 3.1), et qu'il l'avait remise au chef des chantres chargé d'en diriger l'exécution. L'adjectif possessif mes instruments nous permet de penser qu'Habakuk faisait lui-même partie de quelqu'une de ces classes de Lévites formant la musique du temple, ou, mieux encore, qu'il était le chef de l'une d'entre elles (comparez 2Chroniques 29.25); voir l'introduction.
    Conclusion
    Nous avons vu que le genre littéraire d'Habakuk est essentiellement lyrique. C'est de ses impressions personnelles qu'il part pour recevoir la révélation, et c'est à ces impressions qu'il revient après la révélation reçue. De là cette forme du dialogue qui distingue la première partie; il y a comme un entretien entre ses pensées, suscitées par la position du peuple et du monde, et la pensée de Dieu qui répond aux questions et aux doutes du prophète. Le caractère lyrique continue sous une autre forme dans l'apostrophe énergique adressée au peuple ennemi, dans le second chapitre; et enfin dans le chant psalmique qui forme le troisième chapitre.
    Quant au fond même des pensées, trois particularités nous frappent :
    1) Chez nul autre prophète, le contraste entre la pensée de l'homme et la pensée de Dieu ne ressort aussi clairement, et par là même chez aucun peut-être le fait de la révélation divine n'est mis si puissamment en relief. Dans le premier chapitre, où le prophète est encore livré à lui-même, il s'étonne de la longue impunité accordée aux crimes de son peuple. Là-dessus, première réponse de Dieu : Les Chaldéens vont surgir et frapper! Mais le prophète s'étonne davantage encore : Les Chaldéens sont-ils un agent digne de servir d'instrument au Dieu saint pour une mission sainte? Ne surpassent-ils pas en méchanceté les Israélites eux-mêmes? Nouvelle réponse d'en-haut, reçue après une préparation intérieure et dans le silence du recueillement : Le Chaldéen s'enorgueillit; sa réussite ne sera que passagère, comme celle de tout homme qui s'enfle au-dedans de lui-même, tandis que la confiance en Jéhova fera vivre le juste. On discerne distinctement ici l'élément divin et l'élément l'humain de la prophétie. Le premier est une simple réceptivité; c'est le besoin de lumière qu'éveille chez le prophète la situation donnée; le second, c'est la lumière elle-même, une vérité éternelle par laquelle Dieu répond à cette question du moment et qui demeurera dès ce jour d'âge en âge, comme une réponse toujours présente, dans laquelle les fidèles de tous les temps trouveront l'apaisement de leur angoisse. Ainsi ce que le prophète a reçu de Dieu, il l'a reçu pour tout le peuple de Dieu jusqu'à la fin.
    2) Dans le contenu de la révélation accordée au prophète, c'est encore l'élément subjectif, personnel, de la vérité divine, qui domine. Nous ne trouvons pas dans le livre d'Habakuk de nouveaux traits ajoutés aux tableaux messianiques tracés par Michée et par Esaïe ou même aussi par Joël. Il parle bien sans doute de l'ère glorieuse et sainte de la fin des jours, de l'Oint de Jéhova (3.14), qui sera délivré par l'intervention divine. Mais l'idée dominante de son livre se rapporte à un fait de la vie intérieure : c'est celle de la confiance en l'Eternel comme unique moyen de salut. L'importance et la profondeur de cette vérité avait déjà frappé les anciens rabbins. Le Talmud renferme à ce sujet un passage d'autant plus remarquable qu'il fait davantage contraste avec la tendance légale habituelle de la pensée judaïque. David, est-il dit, établit onze commandements (allusion à Psaumes 15.1) ; Esaïe les réduisit à six (Esaïe 23.5), Michée à trois (Michée 7.8), Esaïe de nouveau à deux (Esaïe 56.1); enfin, Habakuk (Habakuk 2.4) vint qui les réduisit à un seul : le juste vivra par sa foi.
    L'efficace de la foi, c'est en effet là la quintessence de la révélation de l'Ancien Testament, aussi bien que de celle du Nouveau. On sait que cette parole est devenue le thème des principales épîtres de saint Paul et de sa prédication dans le monde des Gentils. Au XVI ième siècle, ce fut d'elle que partit le rayon de lumière qui fit de Luther le réformateur de l'Eglise. Encore à cette heure, c'est elle qui ouvre l'asile du repos divin à toute âme poursuivie par le souvenir de ses fautes.
    3) Le troisième trait remarquable chez Habakuk, et qui se lie au second, c'est le souffle universaliste qui inspire son écrit. Il est naturel que, faisant tout dépendre, dans le salut, de la foi et non de l'œuvre légale, il ait, comme saint Paul, l'œil ouvert sur l'œuvre de Dieu envers le monde entier et se montre absolument exempt de tout particularisme national et légal. Ainsi, lorsqu'il décrit les crimes des Chaldéens, il parle de leurs crimes envers tous les peuples et non pas seulement de la destruction dont ils menacent le royaume de Juda. C'est donc la cruauté de ce peuple en général, et non point seulement son hostilité contre la théocratie, qui sera la cause de sa ruine. Et, d'autre part, ceux qui sont appelés à contempler à salut la manifestation suprême de la sainteté divine dans le jugement, ce ne sont pas seulement les habitants de la Palestine, ce sont ceux de toute la terre. Le monde entier doit devenir le théâtre sur lequel se déploiera la connaissance de l'Eternel. L'Ancien Testament a possédé dans Esaïe le précurseur des évangélistes; il possède dans Habakuk l'avant-coureur de saint Paul. L'un a dévoilé le salut en vue de la foi, l'autre a réclamé la foi pour embrasser le salut offert.