Jean 10:25-37
(Annotée Neuchâtel)
25
Jésus leur répondit : Je vous l'ai dit, et vous ne croyez pas ; les oeuvres que je fais au nom de mon Père, ce sont elles qui rendent témoignage de moi.
26
Mais vous, vous ne croyez pas, parce que vous n'êtes point de mes brebis, comme je vous l'ai dit.
27
? Mes brebis entendent ma voix, et moi, je les connais, et elles me suivent ;
28
et moi, je leur donne la vie éternelle, et elles ne périront jamais, et nul ne les ravira de ma main.
29
Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous, et nul ne les peut ravir de la main de mon Père.
30
Moi et le Père nous sommes un.
31 Les Juifs apportèrent donc de nouveau des pierres pour le lapider. 32 Jésus leur répondit : Je vous ai fait voir, de par le Père, beaucoup de bonnes oeuvres ; pour laquelle de ces oeuvres me lapidez-vous ? 33 ? Les Juifs lui répondirent : Ce n'est point pour une bonne oeuvre que nous te lapidons, mais pour un blasphème, et parce qu'étant homme, tu te fais Dieu. 34 Jésus leur répondit : N'est-il pas écrit dans votre loi : J'ai dit : Vous êtes des dieux. 35 Si elle a appelé dieux ceux à qui la parole de Dieu était adressée (et l'Ecriture ne peut être abolie), 36 Celui que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde, vous lui dites : Tu blasphèmes, parce que j'ai dit : Je suis Fils de Dieu ! 37 Si je ne fais pas les oeuvres de mon Père, ne me croyez pas ;
31 Les Juifs apportèrent donc de nouveau des pierres pour le lapider. 32 Jésus leur répondit : Je vous ai fait voir, de par le Père, beaucoup de bonnes oeuvres ; pour laquelle de ces oeuvres me lapidez-vous ? 33 ? Les Juifs lui répondirent : Ce n'est point pour une bonne oeuvre que nous te lapidons, mais pour un blasphème, et parce qu'étant homme, tu te fais Dieu. 34 Jésus leur répondit : N'est-il pas écrit dans votre loi : J'ai dit : Vous êtes des dieux. 35 Si elle a appelé dieux ceux à qui la parole de Dieu était adressée (et l'Ecriture ne peut être abolie), 36 Celui que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde, vous lui dites : Tu blasphèmes, parce que j'ai dit : Je suis Fils de Dieu ! 37 Si je ne fais pas les oeuvres de mon Père, ne me croyez pas ;
Références croisées
10:25 Jn 5:17-43, Jn 8:12, Jn 8:24, Jn 8:58, Jn 10:32, Jn 10:38, Jn 3:2, Jn 5:36, Jn 7:31, Jn 11:47, Jn 12:37, Jn 14:11, Jn 20:30, Ac 2:22, Ac 10:38, He 2:3Réciproques : Mt 11:5, Mt 21:25, Lc 22:67, Jn 5:43, Jn 10:37
10:26 Jn 10:4, Jn 10:27, Jn 6:37, Jn 6:44, Jn 6:45, Jn 6:65, Jn 8:47, Jn 12:37-40, Rm 11:7-8, 2Co 4:3-4, 1Jn 4:6
Réciproques : Ps 74:1, Ps 100:3, Ez 34:31, Mt 13:23, Mt 21:25, Mt 25:33, Lc 12:32, Lc 15:4, Lc 22:67, Jn 3:19, Jn 6:64, Jn 10:3, Jn 18:37, Jn 21:16, Ac 13:48, Rm 10:16, 1Co 2:14, Tt 1:1
10:27 Jn 10:4, Jn 10:8, Jn 10:16, Jn 5:25, Jn 8:43, Mt 17:5, Ac 3:23, He 3:7, Ap 3:20, Jn 10:3, Jn 10:14, Mt 7:23, Mt 25:12, Lc 13:27, 1Co 8:3, Ga 4:9, 2Tm 2:19, Jn 10:4, Jn 8:12, Jn 12:26, Jn 21:22, 1R 18:21, Mt 16:24, Mc 8:34, Mc 10:21, Lc 9:23, Ap 14:4
Réciproques : Gn 7:16, Nb 23:20, Dt 2:7, 1S 25:29, Ps 1:6, Ps 23:1, Ps 31:7, Ps 31:23, Ps 34:22, Ps 37:24, Ps 55:22, Ps 86:2, Ps 92:15, Ps 94:14, Ps 145:20, Pr 1:33, Pr 8:20, Ec 9:1, Ct 2:8, Es 27:3, Es 51:6, Es 55:3, Es 55:4, Es 66:22, Jr 23:4, Jr 24:5, Jr 31:10, Jr 32:40, Mi 2:13, Mi 5:4, Mi 7:14, Na 1:7, Za 9:16, Ml 3:17, Mt 13:23, Mt 16:18, Mt 18:14, Mt 19:21, Mt 25:32, Mt 25:46, Mc 4:24, Mc 13:22, Lc 6:47, Lc 10:42, Jn 3:19, Jn 5:24, Jn 6:39, Jn 6:45, Jn 6:65, Jn 8:47, Jn 10:26, Jn 17:6, Jn 17:12, Jn 18:37, Jn 21:16, Ac 13:48, 1Co 2:14, Ep 4:21, Tt 1:1, 1Jn 4:6, 3Jn 1:11
10:28 Jn 3:16, Jn 3:36, Jn 5:39-40, Jn 6:27, Jn 6:40, Jn 6:47, Jn 6:68, Jn 11:25, Jn 17:2, Rm 5:21, Rm 6:23, 1Tm 1:16, 1Jn 2:25, 1Jn 5:13-20, Jud 1:21, Jn 3:15, Jn 4:14, Jn 5:24, Jn 6:37, Jn 6:39, Jn 6:40, Jn 14:19, Jn 17:12, Jn 18:9, 1S 2:9, Jb 17:9, Ps 37:28, Ps 103:17-18, Ps 125:1-2, Pr 4:18, Pr 24:16, Es 45:17, Es 54:17, Es 55:3, Jr 31:3, Jr 31:34, Jr 32:40, Mc 13:22, Rm 5:2, Rm 5:9, Rm 5:17, Rm 8:1, Rm 8:29, Rm 8:33-39, Ph 1:6, Col 3:3-4, 2Th 2:13, 1P 1:5, He 7:25, 1Jn 2:19, 1Jn 5:13, 1Jn 5:18, Jud 1:1, Jud 1:24, Jn 17:11-12, Dt 33:3, Ps 31:5, Lc 22:31-32, Lc 23:46, Ac 7:59, 2Tm 1:12, He 7:25
Réciproques : Gn 27:33, Gn 28:15, Gn 47:11, Ex 39:15, Dt 33:27, 1S 22:23, 1Ch 4:10, Jb 10:7, Ps 33:19, Ps 119:117, Pr 2:8, Pr 8:20, Ct 1:7, Es 43:11, Es 45:22, Es 63:1, Ez 46:18, Mt 9:6, Mt 19:16, Mt 24:24, Mt 25:46, Lc 10:42, Jn 11:26, Jn 14:6, Jn 18:8, Ac 3:15, Rm 5:10, Rm 8:31, Rm 8:35, Rm 8:38, Rm 8:39, Rm 14:4, 1Co 10:13, 1Co 15:45, 2Tm 1:9, 2Tm 4:18, Tt 1:2, He 9:15, 1Jn 2:17, 1Jn 4:4, 1Jn 4:9, 1Jn 5:11
10:29 Jn 6:37, Jn 17:2, Jn 17:6, Jn 17:9, Jn 17:11, Jn 14:28, Ex 18:11, Ps 145:3, Dn 4:3, Ml 1:14
Réciproques : Gn 27:33, Gn 28:15, Dt 33:3, Dt 33:27, Ps 119:117, Ps 125:2, Pr 2:8, Ct 1:7, Mt 7:21, Jn 2:16, Jn 8:53, Jn 16:15, Jn 17:7, Rm 5:10, Rm 15:6, Ep 1:3, Ep 3:20, 2Tm 1:9, He 2:13, He 2:18, He 7:25, 1Jn 3:20
10:30 Jn 1:1-2, Jn 5:17, Jn 5:23, Jn 8:58, Jn 14:9, Jn 14:23, Jn 16:15, Jn 17:10, Jn 17:21, Mt 11:27, Mt 28:19, 1Tm 3:16, Tt 2:13, 1Jn 5:7, 1Jn 5:20
Réciproques : Gn 17:22, Ex 23:21, Ne 9:6, Ps 33:19, Es 44:8, Za 13:7, Mt 7:21, Mt 26:63, Mt 27:43, Mc 9:37, Mc 14:61, Lc 22:70, Jn 1:34, Jn 5:18, Jn 8:18, Jn 8:53, Jn 8:59, Jn 10:33, Jn 10:36, Jn 10:38, Jn 11:44, Jn 14:10, Jn 14:13, Jn 14:28, Jn 17:5, Jn 17:7, Jn 17:11, Jn 19:7, Rm 1:3, Rm 9:5, Rm 15:6, 1Co 1:4, 1Co 8:6, 2Co 1:3, 2Co 11:31, Ga 1:1, Ep 1:3, Ep 1:20, Ep 3:9, Ep 3:20, Ph 2:6, Col 2:2, Col 2:9, He 1:8, He 7:25, 1Jn 2:23, 1Jn 3:20, Ap 21:22
10:31 Jn 5:18, Jn 8:59, Jn 11:8, Ex 17:4, 1S 30:6, Mt 21:35, Mt 23:35, Ac 7:52, Ac 7:58, Ac 7:59
Réciproques : Lv 24:14, Mc 14:61, Mc 14:64, Jn 7:19, Jn 7:30, Jn 8:37, Jn 10:39, Jn 15:20, Jn 18:32, He 11:37, He 12:3
10:32 Jn 10:25, Jn 10:37, Jn 5:19-20, Jn 5:36, Mt 11:5, Ac 2:22, Ac 10:38, 1S 19:4-6, 2Ch 24:20-22, Ps 35:12, Ps 109:4-5, Ec 4:4, 1Jn 3:12
Réciproques : Gn 40:15, Gn 44:4, Jg 12:1, 1S 26:18, 2Ch 24:22, Ps 38:20, Pr 26:28, Jr 18:20, Jr 37:18, Mc 14:6, Lc 13:32, Jn 7:19, Jn 9:4, Jn 14:11, Jn 15:24, Ac 1:1, Ac 4:9
10:33 Lv 24:14, 1R 21:10, Jn 10:30, Jn 5:18, Ps 82:6, Rm 13:1, Ph 2:6
Réciproques : Lv 24:16, Pr 26:28, Jr 29:26, Mt 9:3, Mt 26:65, Mc 2:7, Mc 14:6, Lc 5:21, Jn 8:53, Jn 18:32, Ac 6:11, He 1:8
10:34 Jn 12:34, Jn 15:25, Rm 3:10-19, Ps 82:1, Ps 82:6, Ps 82:7, Ex 4:16, Ex 7:1, Ex 22:28, Ps 138:1
Réciproques : Ex 12:12, 1S 28:13, Ps 146:6, Mt 9:13, Lc 4:4, Jn 8:17, Rm 3:19, 1Co 8:5, 1Co 14:21, Ga 4:21
10:35 Gn 15:1, Dt 18:15, Dt 18:18-20, 1S 14:36-37, 1S 15:1, 1S 23:9-11, 1S 28:6, 1S 30:8, 2S 7:5, 1Ch 22:8, 2Ch 11:2-3, 2Ch 19:2, Rm 13:1, Jn 12:38-39, Jn 19:28, Jn 19:36, Jn 19:37, Mt 5:18, Mt 24:35, Mt 26:53-56, Mt 27:35, Lc 16:17, Lc 24:26-27, Lc 24:44-46, Ac 1:16
Réciproques : Ex 4:16, Ex 7:1, Ex 12:12, Ex 22:28, 1S 28:13, 2R 15:12, 2R 23:16, Ps 56:4, Ps 82:1, Ps 138:2, Es 34:16, Es 40:8, Dn 9:13, Dn 11:2, Os 1:1, Mt 1:22, Mt 12:17, Mt 26:54, Lc 4:4, Lc 19:34, Lc 22:37, Jn 19:24, Ac 2:24, Rm 3:19, Rm 9:6, 1Co 8:5, 2Tm 3:16, Jc 4:5, Ap 17:17
10:36 Jn 3:34, Jn 6:27, Ps 2:2, Ps 2:6-12, Es 11:2-5, Es 42:1, Es 42:3, Es 49:1-3, Es 49:6-8, Es 55:4, Es 61:1-3, Jr 1:5, Jn 3:17, Jn 5:30, Jn 5:36, Jn 5:37, Jn 6:38, Jn 6:57, Jn 8:42, Jn 17:4-5, Jn 17:8, Jn 17:18, Jn 17:21, Rm 8:3, Ga 4:4, 1Jn 4:9-14, Jn 10:30-33, Jn 5:17-18, Jn 9:35-37, Jn 19:7, Jn 20:28, Jn 20:31, Mt 26:63-66, Mt 27:43, Mt 27:54, Lc 1:35, Rm 1:4, Rm 9:5
Réciproques : Ex 7:1, Ex 29:44, Lv 21:8, Nb 8:17, Mt 26:65, Mc 2:7, Mc 14:61, Lc 22:70, Jn 1:34, Jn 7:28, Jn 8:14, Jn 9:7, Jn 11:42, Jn 17:3, Jn 17:19, Ac 4:27, Ac 10:38, Rm 1:3, He 10:29, 2P 1:17, 1Jn 4:14, Ap 2:18
10:37 Jn 10:25, Jn 10:32, Jn 5:31, Jn 12:37-40, Jn 14:10, Jn 15:24, Mt 11:20-24
Réciproques : Mt 8:4, Jn 5:36, Jn 6:27, Jn 9:4, Jn 11:42, Ac 2:22, 1Jn 5:7
Notes de la Bible Annotée Neuchâtel
A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informationsJean 10
- 10.25 Jésus leur répondit : Je vous l'ai dit, et vous ne croyez pas ; les œuvres que je fais au nom de mon Père, ce sont elles qui rendent témoignage de moi. Grec : Je vous ai dit, le régime sous entendu est : ce que vous me demandez. Jésus ne s'est pas déclaré le Messie en propres termes, mais il a émis mainte affirmation propre à montrer qu'il se tenait pour le Christ, le Fils de Dieu. (
Jean 8.25
, note.)
Par ces déclarations il leur a, comme dit M. Godet, "épelé, en quelque sorte, son titre de Christ, de telle façon que, s'ils veulent croire, ils n'ont plus qu'à le prononcer eux-mêmes."
De plus, si elles ne leur suffisent pas, qu'ils considèrent les œuvres qu'il fait évidemment au nom de son Père, et qui toutes portent le sceau de la puissance et de l'amour divins.
C'est là le témoignage qui aurait dû les amener à la foi en lui et en sa parole. (Jean 10.38 ; Jean 5.36 ; 15.24
)
Mais Jésus ajoute avec tristesse : vous ne croyez pas, et il va en dire clairement la raison. - 10.26 Mais vous, vous ne croyez pas, parce que vous n'êtes point de mes brebis, comme je vous l'ai dit. Jésus trouve au fond du cœur de ses adversaires la cause de leur incrédulité : vous ne croyez pas, parce que vous n'êtes pas de mes brebis, et la preuve que vous n'en êtes pas, c'est que mes brebis me connaissent et entendent ma voix (
verset 27
, comparezversets 15,16
), tandis que vous repoussez mes paroles.
Si les mots : comme je vous l'ai dit, omis par Sin., B, sont authentiques, il ne faut pas les prendre à la lettre, car Jésus n'avait pas encore déclaré ouvertement à ses adversaires, et en propres termes, qu'ils n'étaient pas de ses brebis : mais, en retraçant, dans l'allégorieversets 1-15
, les caractères de ceux qui lui appartiennent il avait fait entendre assez clairement à ses ennemis qu'ils n'étaient point de ce nombre.
Quelques interprètes font de cette phrase un préambule duverset 27
, qui est une citation littérale de paroles prononcées dans le discours précèdent.
Dans l'une ou l'autre de ces applications, ces mots : comme je vous l'ai dit, sont donc assez clairs.
Mais la plupart des éditeurs et des commentateurs les retranchent.
- On a trouvé étrange que Jésus se réfère ici à sa parabole du berger et des brebis, qu'il avait prononcée deux mois auparavant, (verset 22
, note) et la critique négative s'est empressée d'en tirer des conclusions contre la vérité historique de ces discours. Mais, comme l'observe Meyer, ce rapprochement s'explique par le fait que Jésus n'avait, dans l'intervalle, plus eu de rapports avec ses adversaires et qu'il se retrouve pour la première fois en leur présence, comme le prouve leverset 24
. Jésus rappelait de même aux Juifs (Jean 7.21
) la guérison qu'il avait accomplie dans son précédent séjour à Jérusalem, six mois auparavant. (Jean 5.2
et suivants) - 10.27 ? Mes brebis entendent ma voix, et moi, je les connais, et elles me suivent ; Les caractères que Jésus relève de nouveau chez ses brebis disent assez aux adversaires qu'ils n'en sont pas. Mais, en même temps, ce tableau touchant ne constituait-il pas un appel pour ceux qui n'étaient pas entièrement endurcis ?
Quel rapport intime et vivant Jésus établit entre lui et ses brebis ! Elles entendent sa voix, cette voix connue et aimée ; et moi, dit-il, je les connais, avec tout l'amour du bon berger ; et elles, parce qu'elles connaissent ma voix, me suivent. (versets 14,15
)
Puis Jésus va élever cette relation à une hauteur plus sublime encore : Et moi...(verset 28
) - 10.28 et moi, je leur donne la vie éternelle, et elles ne périront jamais, et nul ne les ravira de ma main. Chacune de ces trois déclarations révèle l'amour du Sauveur et fonde la parfaite assurance de ses brebis. Il ne dit pas : je leur donnerai, mais je leur donne dès maintenant, la vie éternelle.
La vie qu'elles puisent dans ma communion se développera jusque dans l'éternité ! (Jean 3.16,36 ; 5.24,17.2
)
Puisqu'elles ont la vie éternelle, elles ne périront jamais.
Enfin, bien qu'elles soient entourées d'ennemis acharnés à leur perte, nul ne les ravira de ma main.
Ces derniers mots leur assurent une protection puissante et pleine d'amour. "Sa main les protège, les porte, en prend soin, les conduit." Meyer. (ComparerPsaumes 23.2,3 ; Luc 15.4-7
) - 10.29 Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous, et nul ne les peut ravir de la main de mon Père. Pour accroître encore l'assurance qu'il veut inspirer aux siens, Jésus élève sa pensée jusqu'au Dieu tout-puissant, éternel, qui est amour car il est son Père.
Ses brebis, c'est ce Père qui les lui a données ; (Jean 17.6,9,12
) or, comme il est plus grand, plus puissant que tous, qui pourrait jamais les ravir de sa main ?
Le texte de ce verset présente plusieurs variantes. La plus importante pour le sens est celle de B, Itala, adoptée par la plupart des éditeurs modernes : ce que le (ou mon) Père m'a donné est plus grand que tout.
M. Weiss déclare cette leçon inacceptable au point de vue exégétique, parce qu'elle introduit une idée étrangère au contexte. - 10.30 Moi et le Père nous sommes un. II faut d'abord saisir le rapport de cette grande déclaration avec ce qui précède, car c'est par elle que Jésus explique et complète sa pensée.
Il venait de s'attribuer le pouvoir divin de donner aux siens la vie éternelle et de les garder en sa main. (verset 28
)
Puis, s'élevant plus haut encore, il avait fondé leur assurance sur le fait qu'ils ne pouvaient être soustraits à la main, c'est-à-dire à la toute puissance de son Père. (verset 29
)
Sont-ce là deux choses différentes ? Non, car tout ce que le Père fait en faveur de ses enfants, il le fait par le Fils qui est leur Sauveur.
Bien plus, ces deux puissances n'en sont qu'une, en vertu de l'unité d'essence entre le Père et le Fils : Moi et le Père nous sommes un.
Il faut remarquer que cette unité est exprimée en grec par un pronom neutre, qui la rend encore plus absolue et exclusive : Moi et le Père nous sommes une même chose. (ComparerJean 17.10,11,21
)
Ainsi donc les deux Etres et les deux actions révélées auxverset 28
et 29 apparaissent maintenant dans leur complète harmonie. C'est précisément ainsi que le Sauveur expliquait et justifiait son pouvoir de rendre la vie aux morts. (Jean 5.25,26
)
- On a prétendu ne voir ici entre le Père et le Fils qu'une unité de volonté ou d'activité : nous voulons une même chose, nous travaillons à une même œuvre. (1Corinthiens 3.9
) "Si Jésus n'avait voulu dire que cela, répond M. Godet, pourquoi ne pas déterminer plus clairement cette notion de collaboration, pourquoi surtout donner inutilement et comme à plaisir un scandale aux Juifs en employant une expression qui paraissait dire plus qu'il ne voulait dire en réalité ?"
Augustin remarque avec raison que le mot nous sommes, qui établit une distinction entre le Père et le Fils, réfute le sabellianisme ; et que le mot un ou une même chose réfute l'arianisme.
M. Godet répond à l'objection tirée du fait que l'expression : être un, est appliquée ailleurs à la relation de Jésus avec les fidèles : (Jean 17.22
)
"L'union de Jésus et des fidèles n'est point un simple accord de volonté, c'est une union consubstantielle. L'incarnation a fondé entre Jésus et nous un rapport de nature, et ce rapport embrasse désormais notre personnalité tout entière, physique et morale."
Et nous ajouterons : ce rapport fondé par l'incarnation est confirmé et réalisé d'une manière toujours plus effective par notre communion vivante avec le cep dont nous sommes les sarments, (Jean 15.1-8
) avec le chef dont nous sommes les membres. (Ephésiens 4.15 ; 16 ; 5.30
) - 10.31 Les Juifs apportèrent donc de nouveau des pierres pour le lapider. Donc, à cause de la parole qui précède.
De nouveau, car ils avaient déjà manifesté ces desseins homicides. (Jean 5.18 ; 8.59
)
Quelques-uns des adversaires où de leurs acolytes apportèrent des pierres dans l'intention de le lapider, et ils n'en furent retenus sans doute que par l'imposante dignité du Sauveur. Ils diront eux mêmes (verset 33
) la cause qui excite leur fanatisme. - 10.32 Jésus leur répondit : Je vous ai fait voir, de par le Père, beaucoup de bonnes œuvres ; pour laquelle de ces œuvres me lapidez-vous ? On pourrait traduire, avec Rilliet : beaucoup de belles œuvres.
"Cette épithète désigne, en effet, non seulement le caractère bienfaisant de ces œuvres, mais leur beauté morale, leur perfection en sainteté, en puissance, aussi bien qu'en bonté." Godet.
Le complément de par le Père (Sin., B, D omettent le possessif : mon Père) indique la volonté et la puissance de Dieu comme la cause des œuvres accomplies par le Fils. (Jean 5.30,36
)
Il y a dans cette question : Pour quelle bonne œuvre me lapider vous ? une poignante ironie.
Cet appel que Jésus fait sans cesse à ses œuvres, à toute sa vie, eût été, pour des hommes moins aveuglés, une démonstration sans réplique. (versets 37,38
) - 10.33 ? Les Juifs lui répondirent : Ce n'est point pour une bonne œuvre que nous te lapidons, mais pour un blasphème, et parce qu'étant homme, tu te fais Dieu. Meyer et d'autres exégètes prétendent que les Juifs agissent et raisonnent ainsi parce qu'ils comprennent mal la parole de Jésus et en exagèrent la portée. (
verset 30
)
Au contraire, ils l'ont très bien comprise. Mais dans leur monothéisme rigoureux, ils voient un abîme entre l'homme et Dieu, et ils pensent que Jésus, en se déclarant un avec le Père franchit témérairement cet abîme, de là l'accusation de blasphème, plus d'une fois portée contre lui par la même raison ; (Jean 5.17,18 ; 8.58,59
) et ce sera enfin pour ce prétendu crime de blasphème que Jésus sera mis à mort. (Matthieu 26.65,66
)
Or, si les chefs du peuple s'étaient mépris sur le sens de ses paroles, Celui qui est la vérité ne le leur aurait-il pas déclaré ? - 10.34 Jésus leur répondit : N'est-il pas écrit dans votre loi : J'ai dit : Vous êtes des dieux. Le mot loi est pris ici pour l'Ecriture en général, le passage cité n'étant pas dans la loi proprement dite, mais au
Psaumes 82.6
. (ComparerJean 12.34 ; 15.25 ; 1Corinthiens 14.21
)
Comme àJean 8.17
, Jésus dit à dessein votre loi, cette loi qui est faite pour vous, sur laquelle vous vous fondez et dont vous êtes si orgueilleux. - 10.36 Celui que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde, vous lui dites : Tu blasphèmes, parce que j'ai dit : Je suis Fils de Dieu ! Jésus repousse d'abord, en s'appuyant sur un passage de l'Ecriture, l'accusation de blasphème portée contre lui, (
versets 34-36
) puis il prouve, par ses œuvres, son unité essentielle avec Dieu qu'il a déclarée à (Jean 10.30 ; Jean 10.37,38
)
- On lit dès les premiers mots de cePsaumes 82
"Dieu se tient dans l'assemblée de Dieu il juge au milieu des dieux," c'està-dire au milieu des chefs de la théocratie, qui y exerçaient au nom de Dieu les fonctions de juge et qui ainsi étaient ses représentants au milieu du peuple.
Malgré cela, Dieu leur adresse ses reproches les plus sévères sur les prévarications et les injustices dont ils se rendaient coupables puis il ajoute : (verset 6
) "J'avais dit : Vous êtes des dieux, vous êtes tous des fils du Très-Haut. Cependant vous mourrez comme des hommes, vous tomberez comme un prince quelconque." (Trad. Segond.)
On voit qu'il s'agit ici de personnages auxquels la Parole de Dieu (la parole même de ce Psaume) est adressée pour les reprendre de leurs iniquités et leur annoncer le châtiment qu'ils s'étaient attiré en souillant leur charge sacrée. On voit encore que tout ce que Jésus veut constater dans ce Psaume, c'est que, dans l'Ecriture, le nom de dieu est attribué à des hommes mortels, à cause de la charge dont ils sont revêtus, sans que pour cela cette Ecriture blasphème, car elle reste vraie et sainte, elle ne peut être abolie ou annulée. (ComparerMatthieu 5.17
)
Or, à ces hommes mortels et coupables, qui reçoivent pourtant le titre de dieux, Jésus oppose, non sans quelque ironie Celui que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde.
Ce dernier mot implique la préexistence de Christ, car Dieu l'a sanctifié d'abord, mis à part pour sa mission, rempli de l'EspritSaint sans mesure, pour l'œuvre qu'il avait à faire, puis il l'a envoyé dans le monde.
On ne peut, sans renverser arbitrairement l'ordre des termes, appliquer l'expression : il l'a sanctifié, à la naissance miraculeuse ou au baptême, ces faits étant postérieurs a l'envoi du Fils dans le monde.
Elle ne peut désigner que "l'ordre" (verset 18
) reçu avant l'incarnation. (1Pierre 1.20
) Sanctifié et envoyé par le Père, il est le Saint et le Juste, le Sauveur du monde. (ComparerJean 6.27,Romains 1.4
)
Est ce qu'il blasphème quand il s'appelle Fils de Dieu ? Ce titre de Fils de Dieu est choisi à dessein, il exprime exactement et pleinement la pensée duverset 30
, d'ou les adversaires avaient tiré cette conclusion : "Tu te fais Dieu et tu blasphèmes." (verset 33
) Jésus, au lieu d'affirmer à nouveau son égalité avec Dieu, accentue dans sa réponse sa subordination au Père : Je suis Fils de Dieu.
- On pourrait objecter (et l'on n'a pas manqué de le faire), que Jésus, par sa citation, a prouvé seulement qu'il pouvait, sans blasphème, bien qu'étant homme, s'attribuer le titre de dieu, mais qu'il n'a point justifié l'affirmation, qui scandalisait surtout ses adversaires, de sa divinité effective, quand il déclarait que "lui et le Père étaient un." (verset 30
)
En parlant ainsi, il se disait Dieu dans un sens différent de celui que ce titre comportait quand il était appliqué par le psalmiste aux juges théocratiques.
Plusieurs interprètes en ont conclu que Jésus, en s'appelant Fils de Dieu, s'attribuait seulement la plus haute des fonctions théocratiques, le rôle de Messie. Mais ainsi comprise, sa pensée serait en contradiction avec mainte autre déclaration celle duverset 30
notamment, qui implique, nous l'avons vu, l'unité substantielle du Fils avec le Père.
Pour saisir le raisonnement de Jésus, il faut remarquer la gradation qu'il y a cotre lesverset 35
et 36 : "Si l'Ecriture n'a pas blasphémé en appelant dieux les personnes à qui est adressée la révélation, comment aurais je blasphémé en me déclarant Dieu, moi que Dieu envoie au monde comme sa révélation elle-même ?,"
M. Godet, qui relève cette gradation, ajoute une réflexion qui met ce passage dans sa vraie lumière : "Le monothéisme biblique diffère absolument du froid et mort déisme que l'orthodoxie juive avait extrait des livres saints et qui sépare par un abîme le Créateur et l'homme. Toute fonction théocratique exercée au nom de Jéhova, qui l'a conférée, met son dépositaire en relation vivante avec le TrèsHaut, le fait participer à son souffle et le constitue son agent. Par là cet homme, roi, juge ou prophète, devient relativement une manifestation de Dieu même. (Zacharie 12.3
) L'Ancien Testament est par sa tendance la plus profonde en marche constante vers l'incarnation, couronnement de ce rapprochement constant entre Dieu et l'homme. Voilà le vrai fond de l'argumentation de Jésus : si ce courant tout entier n'a rien de blasphématoire, le terme auquel il aboutit, l'apparition d'un homme qui se dit un avec Dieu, n'a rien en soi d'attentatoire à la majesté de Dieu."