Jean 2:3
(Annotée Neuchâtel)
Jean 2:3
Et le vin ayant manqué, la mère de Jésus lui dit : Ils n'ont pas de vin.
Références croisées
2:3 Ps 104:15, Ec 10:19, Es 24:11, Mt 26:28, Jn 11:3, Ph 4:6Réciproques : 1R 2:20, Es 55:1, Mt 12:48, Lc 4:23, Jn 2:7
Notes de la Bible Annotée Neuchâtel
A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informationsJean 2
- 2.3 Et le vin ayant manqué, la mère de Jésus lui dit : Ils n'ont pas de vin. Voici le texte de ce verset, tel que Tischendorf l'établit d'après le manuscrit du Sinaï et quelques documents de l'Itala : Et ils n'avaient pas de vin, parce que le vin de la noce était épuisé. Alors la mère de Jésus lui dit : Il n'y a pas de vin.
Même si cette variante était assez autorisée pour être admise, elle ne présenterait pas une idée différente du texte reçu. Comme la société était nombreuse et que chez les Juifs les noces duraient plusieurs jours, il est facile de s'expliquer cette circonstance que le vin finit par manquer.
- Mais que veut Marie par cette observation adressée à son Fils ? C'est là une question difficile à résoudre et qui a singulièrement occupé les interprètes. Avait-elle l'idée que Jésus viendrait au secours de ses amis par un acte de sa puissance divine. ? Mais Jésus n'avait point encore fait de miracle, (verset 11
) on ne saurait accorder de crédit aux fables racontées par les évangiles apocryphes sur son enfance et sa jeunesse. Aussi les exégètes se sont-ils ingéniés de diverses manières à trouver un autre sens aux paroles de Marie.
Ne rappelons que pour mémoire l'interprétation de Calvin : "Il se peut faire que n'attendant point un tel remède, elle l'admonesta de faire quelque sainte exhortation, de peur que la compagnie se ennuyast, et aussi pour couvrir honnestement la honte de l'espoux."
Celle de Bengel est dans la même note : Marie avait simplement voulu donner à Jésus et à ses disciples le signal du départ, afin de ne pas prolonger l'embarras de la famille qui les recevait.
Meyer admet que la mère de Jésus n'avait pas d'autre pensée que celle de lui demander un secours d'ordre naturel, un conseil de sa sagesse.
M. Weiss remarque que Jésus était en mesure de tirer d'embarras ses hôtes, puisqu'il était entouré de jeunes gens prêts à rendre service, et dont l'un, Nathanaël, était de l'endroit même et n'y manquait pas de relations.
Cette explication serait très vraisemblable si la réponse de Jésus (verset 4
) ne la rendait impossible. Aussi est-ce contrainte par cette réponse, que l'exégèse revient sans cesse à l'idée que Marie demandait un miracle. Pour ôter à cette supposition ce qu'elle peut avoir d'étrange au premier abord, il suffit de rappeler les révélations que Marie avait eues lors de la naissance de son fils ; le souvenir en fut réveillé avec puissance par les récits enthousiastes des disciples que Jésus ramenait de Judée.
Comment admettre que ceux-ci n'aient pas fait part à l'assemblée réunie à Cana de ce qu'ils avaient vu et éprouvé au bord du Jourdain, des témoignages solennels rendus à Jésus par Jean Baptiste ? Ils pouvaient avoir communiqué même à Marie les faits plus intimes qui avaient marqué leur rencontre avec le Christ, (Jean 1.49
) et la parole pleine de promesses que Jésus avait prononcée naguère. (Jean 1.50,51
)
"Le fait seul, ajoute M. Godet, que Jésus arrivait entouré de disciples devait suffire pour faire comprendre qu'une phase nouvelle s'ouvrait,...que la période des manifestations messianiques allait commencer."
Aussi Marie éprouvait-elle quelque impatience maternelle et féminine de voir son fils manifester sa puissance.
Chrysostome va même jusqu'à la soupçonner de désirer que quelques rayons de sa gloire resplendissent sur elle. Peut-être fait-il tort à Marie en supposant que des préoccupations personnelles la guidaient dans sa démarche auprès de Jésus ; cependant cette hypothèse ferait mieux comprendre la réponse de Jésus, qui étonne au premier abord.