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Jean 3:3
(Annotée Neuchâtel)
Jean 3:3 Jésus répondit et lui dit : En vérité, en vérité je te le dis, si quelqu'un ne naît d'en haut, il ne peut voir le royaume de Dieu.

Références croisées

3:3 Jn 1:51, Mt 5:18, 2Co 1:19-20, Ap 3:14, Jn 3:5-6, Jn 1:13, Ga 6:15, Ep 2:1, Tt 3:5, Jc 1:18, 1P 1:3, 1P 1:23-25, 1Jn 2:29, 1Jn 3:9, 1Jn 5:1, 1Jn 5:18, Jc 1:17, Jc 3:17, Jn 3:5, Jn 1:5, Jn 12:40, Dt 29:4, Jr 5:21, Mt 13:11-16, Mt 16:17, 2Co 4:4
Réciproques : Nb 5:22, Dt 30:6, Ps 15:1, Ps 87:5, Es 43:7, Ez 36:26, Ez 44:9, Mt 3:2, Mt 3:14, Mt 5:20, Mt 18:3, Mt 19:23, Mt 21:43, Mc 10:15, Mc 14:18, Lc 8:8, Lc 10:9, Jn 3:4, Jn 3:7, Jn 3:11, Jn 3:12, Jn 3:36, Jn 5:19, Jn 6:26, Jn 6:44, Jn 6:53, Jn 8:34, Jn 10:1, Jn 13:16, Rm 8:8, Rm 14:17, 1Co 2:14, 1Co 15:50, 2Co 5:17, Ep 2:10, Col 2:12

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Jean 3
  • 3.3 Jésus répondit et lui dit : En vérité, en vérité je te le dis, si quelqu'un ne naît d'en haut, il ne peut voir le royaume de Dieu. Jésus répondit aux pensées que Nicodème n'avait pas encore eu le temps d'exprimer, et qui avaient trait au royaume de Dieu. (Voir sur ce terme Matthieu 3.2, note.)
    C'était, en effet, le grand sujet qui préoccupait tout Israélite pieux. Mais quel renversement des idées de Nicodème : avec les pharisiens, dont il était (verset 1) il attendait un royaume extérieur, national, politique. Jésus lui présente un royaume invisible, dans lequel on entre par une transformation morale.
    Et, en affirmant la nécessité pour tous de cette naissance d'eau et d'esprit, Jésus détruit du même coup cet édifice de vertus, d'œuvres, d'observances de la loi, par lesquelles la propre justice pharisaïque pensait pouvoir subsister devant Dieu !
    Il ne s'agit plus de faire, mais d'être, et avant d'être, il faut naître. Ainsi Jésus répond aux préoccupations intimes de Nicodème.
    Cette explication de la réponse de Jésus nous paraît plus naturelle que celle qui lui prête l'intention de faire passer son interlocuteur de la foi fondée sur les miracles à la foi morale qui produit une transformation du cœur (Augustin, de Wette), ou que celle qui, s'attachant au titre de Rabbi, décerné à Jésus par Nicodème, nous présente celui-ci comme un docteur satisfait de lui-même, avide de discussions et d'instructions nouvelles, chez lequel Jésus s'appliquerait à éveiller la conscience de ses déficits moraux. (Weiss.) Jésus va du reste expliquer et compléter sa pensée au verset 5.
    - Faut-il traduire : naître de nouveau, ou naître d'en haut ? Chrysostome mentionne déjà les deux interprétations. La première est celle d'Augustin, de la Vulgate, de Luther, Calvin, Bèze, Tholuck, Olshausen, Luthardt, Godet, Weiss, et de la plupart de nos versions anciennes et modernes. Leur principal argument est que la méprise de Nicodème n'eût pas été possible si Jésus avait parlé d'une naissance d'en haut. (verset 4, voir la note.)
    Mais il est difficile de justifier cette traduction par l'usage du Nouveau Testament. Pris comme adverbe de temps, le terme employé dans notre passage signifie dès le commencement, dès l'origine ; (Luc 1.3 ; Actes 26.5) cela est tellement vrai que Paul, dans Galates 4.9, lui adjoint l'adverbe de nouveau. Or dans notre passage, où il se trouve seul, il devrait proprement se traduire : "Si un homme n'est né dès le commencement," ce qui ne donne aucun sens acceptable. Il faut donc le prendre comme adverbe de lieu, signifiant d'en haut, du ciel, de Dieu.
    Jean l'emploie toujours dans ce sens local (Jean 3.31 ; 19.11,23 ; comparez Matthieu 27.51 ; Jacques 1.17 ; 3.15), conformément à sa notion de l'homme régénéré, qu'il désigne comme "né de Dieu." (Jean 1.13 ; 1Jean 2.29 ; 3.9 ; 4.7 ; 5.1) S'il avait voulu dire : naître de nouveau, il avait pour cela à sa disposition le verbe grec qu'emploie l'apôtre Pierre, (1Pierre 1.23) ou un autre terme exprimant le renouvellement de l'âme, et qui se trouve fréquemment sous la plume de Paul. (Romains 1 ; 2.2 ; Ephésiens 4.23 ; Colossiens 3.10)
    Le Nouveau Testament nous paraît donc tout entier favorable au sens que nous adoptons et dans lequel la pensée de Jésus est plus complète et plus en harmonie avec l'explication qu'il en donne luimême au verset 5, quand il appelle cette naissance d'en haut une naissance d'Esprit.
    Notre traduction est celle d'Origène et de plusieurs Pères grecs, d'Erasme, Bengel, Lücke, de Wette, Meyer, Lange Weizsäcker, Rilliet, Reuss, et de la version de Lausanne.