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Jean 8:44
(Annotée Neuchâtel)
Jean 8:44 Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu'il n'y a point de vérité en lui. Quand il profère le mensonge, il parle de son propre fonds ; car il est menteur, et le père du mensonge.

Références croisées

8:44 Jn 8:38, Jn 8:41, Jn 6:70, Gn 3:15, Mt 13:38, Ac 13:10, 1Jn 3:8-10, 1Jn 3:12, Gn 3:3-7, 1R 22:22, 1Ch 21:1, Jc 4:1-7, 1P 5:8, Ap 2:10, Ap 9:11, Ap 13:6-8, Ap 20:7-9, 2P 2:4, Jud 1:6, Gn 3:4-5, 2Ch 18:20-22, Jb 1:11, Jb 2:4-6, Ac 5:3, Ac 13:10, 2Co 11:3, 2Co 11:13-15, 2Th 2:9-11, Ap 12:9, Ap 13:14, Ap 20:2-3, Ap 20:10, Ap 21:8, Ap 22:15
Réciproques : Gn 4:2, Gn 4:9, Gn 4:20, Gn 12:13, Lv 6:2, Lv 11:42, Dt 13:13, 2R 5:22, 2Ch 18:21, Ne 6:8, Jb 24:13, Ps 31:18, Ps 52:3, Ps 62:4, Pr 6:17, Pr 26:28, Pr 30:15, Ez 16:3, Mt 3:7, Mt 5:37, Mt 12:34, Mt 13:15, Mt 23:15, Mt 23:33, Mt 25:41, Mc 5:5, Mc 5:13, Mc 9:20, Lc 3:7, Lc 4:6, Lc 8:33, Lc 9:39, Lc 11:29, Lc 13:16, Jn 3:19, Jn 8:55, Ac 24:9, Ep 2:2, Ep 2:3, Ep 4:25, Col 3:9, 2Th 2:13, 1Tm 1:10, Jc 3:15, 1Jn 1:6, 1Jn 2:22, 1Jn 3:10, Ap 12:4, Ap 12:17, Ap 16:14

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Jean 8
  • 8.44 Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu'il n'y a point de vérité en lui. Quand il profère le mensonge, il parle de son propre fonds ; car il est menteur, et le père du mensonge. Grec : Vous, vous êtes du père, le diable, c'est-à-dire le père dont vous êtes les enfants, c'est le diable.
    Jésus venait de dénier à ses adversaires qu'ils fussent enfants de Dieu. (verset 42) Deux fois il avait insinué qu'ils avaient un autre père (versets 38,41) maintenant, en présence de leurs orgueilleuses prétentions, il nomme ce père duquel ils sont issus, sans reculer devant la sévérité de cette révélation.
    Il est évident qu'il ne faut entendre ce mot de père, ni dans son sens naturel, ni dans un sens métaphysique, mais lui donner une signification morale. Dans le langage de l'Ecriture, chacun est fils de celui dont il reçoit les inspirations et qui l'anime de son esprit.
    "De même que nous sommes nommés enfants de Dieu, non seulement parce que nous lui sommes semblables, mais aussi parce qu'il nous gouverne par son Esprit et parce que Christ vit en nous, afin qu'il nous conforme a l'image de son Père, de même, au contraire, le diable est appelé père de ceux dont il aveugle les entendements, et dont il pousse les cœurs à commettre toute injustice." Calvin. (Comparer 1Jean 3.10)
    Il est donc tout naturel d'ajouter que de tels hommes veulent agir a la manière de celui qui les inspire, accomplir ses désirs ou ses convoitises.
    Quels sont ces désirs ? Jésus va le dire, en retraçant en traits saisissants le caractère de Satan, caractère dans lequel les adversaires du Sauveur seront forcés de se reconnaître.
    Il y a dans ces mots une allusion évidente à l'histoire de la chute, bien connue des auditeurs de Jésus.
    Satan a été meurtrier ou homicide en entraînant le premier homme dans le péché, cause de la mort temporelle et éternelle. (Romains 5.12 ; comparez 2Corinthiens 11.3 ; 1Jean 3.8)
    Le mot dès le commencement, c'est-à-dire dès l'origine de notre humanité, confirme cette interprétation. D'autres, se fondant sur 1Jean 3.12,15, voient dans ces paroles une allusion au meurtre d'Abel ; mais nulle part la Bible n'attribue à Satan un rôle spécial dans ce crime.
    Il est évidant, d'ailleurs, que Jésus a en vue un fait universel dans ses conséquences et qui a constitué enfants du diable ceux qui, comme lui, portent dans leur cœur des desseins meurtriers. C'est ce qui ressort clairement de ce discours (versets 37,40,44) et surtout de ces mots : "vous voulez accomplir les désirs de votre père."
    Jésus emploie ici les mots de vérité et de mensonge dans leur sens absolu.
    La vérité, c'est la parfaite harmonie d'un être avec lui-même et avec la pensée qui a présidé à sa création ; en d'autres termes, l'harmonie entre sa nature et sa destination, qui est Dieu. Dès qu'un être tombe de cette vérité, se sépare de Dieu qui est la vérité suprême, il devient une vivante contradiction, un mensonge, et il vit dans le mensonge. C'est là ce que Jésus nous révèle sur la nature de Satan.
    On ne doit pas traduire, avec la Vulgate et la plupart des anciennes versions : il ne s'est point tenu dans la vérité, ni voir dans ces mots, avec Augustin et la plupart des interprètes catholiques, une affirmation de la chute du démon. (2Pierre 2.4)
    Le sens est : il ne se tient point dans la vérité, et ces mots caractérisent la position actuelle de Satan.
    Il n'est pas moins vrai que la chute de Satan est supposée par notre passage. Satan n'a pas été créé dans le mal, et la conception dualiste d'un principe éternel du mal est étrangère à notre évangile. Satan ne se tient pas dans la vérité, parce qu'il n'y a point de vérité en lui.
    M. Godet fait remarquer l'absence d'article devant le mot vérité et paraphrase ainsi : "Satan est privé de la vérité, parce qu'il manque de vérité, de cette droiture de la volonté qui aspire à la réalité divine"
    Le mensonge est sa nature, et quand il profère le mensonge, il parle de son propre fonds.
    Et enfin, non seulement il est menteur, mais le père du mensonge, parce qu'il l'a introduit dans ce monde, en prononçant ce premier mensonge : "Vous ne mourrez nullement," (Genèse 3.4) et parce qu'il a inspiré dès lors tous les mensonges qui ont eu cours parmi les hommes.
    - Le grec porte ici littéralement : il est menteur et son père, plusieurs interprètes rapportent le pronom son à menteur et entendent qu'il est le père du menteur qu'il l'inspire.
    Mais, avec de Wette et d'autres, nous préférons la version admise dans le texte, qui fait du mensonge un principe émanant du diable. Un homme pourrait être le "père du menteur" en lui inspirant la fausseté, mais être le "père du mensonge" ne peut se dire que du démon.
    - Quand Jésus parle ainsi de Satan, on ne saurait lui imputer une accommodation aux idées reçues, car "c'est spontanément que Jésus donne cet enseignement sur la personne, le caractère et le rôle de cet être mystérieux." Godet.
    A quoi on peut ajouter, avec Tholuck, que si les déclarations de ce verset s'appliquent fort bien à un être personnel déchu, elles résistent au contraire à toute explication qui tendrait à ne faire du diable qu'une personnification, propre au langage populaire, de l'esprit du monde ou du mal.