Lévitique 11:9-19
(Annotée Neuchâtel)
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Voici les animaux que vous mangerez, de tout ce qui est dans les eaux. Vous mangerez tout ce qui a nageoires et écailles, dans les eaux, mers et rivières ;
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mais tout ce qui n'a pas nageoires et écailles dans les mers et dans les rivières, d'entre tout ce qui pullule dans les eaux et d'entre tous les êtres vivants qui s'y trouvent, est pour vous une abomination.
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Ils vous seront une abomination ; vous ne mangerez pas de leur chair et vous tiendrez pour abominable leur cadavre.
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Tout ce qui dans les eaux n'a pas nageoires et écailles vous sera en abomination.
13
Et voici ceux d'entre les oiseaux que vous aurez en abomination ; on ne les mangera pas, c'est une abomination : l'aigle, l'orfraie et le vautour,
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le milan et toute espèce de faucons ;
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toute espèce de corbeaux ;
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l'autruche, le chat-huant, la mouette, toute espèce d'éperviers ;
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le hibou, le plongeon, l'ibis ;
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la chouette, le pélican, le gypaète,
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la cigogne, toute espèce de hérons ; la huppe et la chauve-souris.
Références croisées
11:9 Dt 14:9-10, Ac 20:21, Ga 5:6, Jc 2:18, 1Jn 5:2-511:10 Lv 7:18, Dt 14:3, Ps 139:21-22, Pr 13:20, Pr 29:27, Ap 21:8
Réciproques : Lv 7:21, Ez 8:10
11:11 Réciproques : Lv 7:18
11:12 Réciproques : Ex 8:6, Nb 19:11
11:13 Dt 14:12-20, Jb 28:7, Jb 38:41, Jb 39:27-30, Jr 4:13, Jr 4:22, Jr 48:40, Lm 4:19, Os 8:1, Ha 1:8, Mt 24:28, Rm 1:28-32, Rm 3:13-17, Tt 3:3
Réciproques : Ap 18:2
11:14 Réciproques : Lv 11:28, Dt 14:13
11:15 Gn 8:7, 1R 17:4, 1R 17:6, Pr 30:17, Lc 12:24
11:16 Dt 14:15-18, Ps 102:6, Es 13:21-22, Es 34:11-15, Jn 3:19-21, Ep 2:2-3, Ep 4:18-19, Ep 5:7-11, Ph 3:18-19, 1Th 5:5-7, Ap 18:2
11:19 Es 2:20, Es 66:17
Réciproques : Jb 39:13, Ps 104:17
Notes de la Bible Annotée Neuchâtel
A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informationsLévitique 11
- 11.9 9 à 12 Les animaux aquatiques.
La règle est simple; elle repose sur un sentiment instinctif : Ils vous sont abominables; abomination ils vous doivent rester. La loi ne fait que de confirmer l'impression naturelle. Tout poisson d'eau douce ou d'eau salée pouvait être mangé s'il avait nageoires et écailles. Les nageoires seules ne sont pas une marque suffisante; ainsi l'anguille a des nageoires; mais comme elle n'a pas d'écailles, elle est exclue; ainsi encore le silure, autre poisson sans écailles, qui se trouve aussi dans la mer de Galilée. Il y a peut-être dansMatthieu 13.48
une allusion à ce triage à opérer entre les poissons. Par là même aussi se trouvent exclus coquillages, mollusques, crustacés, cétacés, qui n'ont pas de nageoires ni d'écailles.
Les Egyptiens modernes regardent comme malsain tout poisson sans écailles, et les Romains n'en offraient jamais en sacrifice. - 11.13 13 à 19 Les oiseaux.
Ici pas de règle ni de caractères généraux, mais une simple énumération des espèces immondes; car ce sont les moins nombreuses. Il y en a dix-neuf; ce sont tous des oiseaux carnassiers, dont plusieurs se nourrissent de corps morts et d'immondices.
L'aigle, le roi des animaux, ouvre la liste. Quoi qu'en disent Aristote et Pline, l'aigle dévore les corps morts encore frais (Job 39.33; Proverbes 30.17; Matthieu 24.28
). Il y a en Orient des peuplades à qui la chair de l'aigle n'inspire aucune répugnance. Les Abyssins la regardent même comme une friandise.
L'orfraie, littéralement : celui qui brise (probablement les os); à moitié aigle, à moitié vautour, cet oiseau est bien placé dans cette liste. Il mérite son nom, car il a l'habitude d'emporter dans les airs les os d'animaux que d'autres oiseaux de proie ont dépouillés de leur chair et de les laisser retomber sur des rochers où ils se brisent. Il peut alors en dévorer la moelle dont il est très friand.
Le vautour très commun en Palestine; son nom oznija, signifie, s'il vient d'une racine hébraïque, le fort, le vainqueur (en latin : valeria, nom donné par Pline à une espèce d'aigle) et, s'il vient d'une racine arabe, le barbu, ce qui ferait penser au lœmmergeier, qui a une touffe de poils à la partie inférieure du bec. - 11.14 Le milan, littéralement : qui fond les ailes étendues, qui plane. Il y en a en foule en Syrie; ils se nourrissaient de cadavres, même en décomposition. Ils satisferont leur voracité à la ruine d'Edom. (
Esaïe 34.15
, en hébreu).
Toute espèce de faucons, proprement : le faucon selon son espèce; c'est-à-dire : selon ses diverses espèces. Cette expression montre qu'il s'agit d'un genre nombreux; et, en effet, le faucon est représenté en Syrie par de nombreuses variétés. Sa chair y est estimée comme très haute en goût. - 11.15 Toute espèce de corbeaux, comprenant corneilles, choucas, geais, etc., tous très nombreux en Syrie. Ils s'attaquent aux morts (
Proverbes 30.17
). - 11.16 L'autruche : connue pour sa voracité, qui lui fait avaler même des pierres et des morceaux de métal; c'est un animal hybride, à la fois marchant et volant.
Le chat-huant, ou le hibou, selon les anciennes versions. Cependant l'étymologie du mot, qui signifie : le violent, ne fait guères songer à cet oiseau. On a pensé à l'autruche mâle, que les Arabes appellent l'inique, mais pourquoi cette distinction des sexes, qui serait unique? ou au coucou, à cause de la violence avec laquelle il s'empare de nids étrangers, mais il est bien petit; ou enfin à l'hirondelle, mais elle porte un autre nom. Reconnaissons notre ignorance sur ce point.
La mouette : elle abonde sur les côtes de Syrie et se nourrit, à l'occasion, de corps morts.
Toute espèce d'éperviers. Les éperviers abondent dans toute l'Asie antérieure; ils sont très belliqueux, attaquant même leurs semblables et leurs propres petits. - 11.17 Le hibou : c'est un oiseau nocturne et solitaire (
Psaumes 102.7
). Cet animal et les autres de cette sorte étaient particulièrement odieux aux Israélites.
Le plongeon, ou peut-être le cormoran; littéralement : le trait. Il se lance du haut des falaises sur sa proie et pénètre comme un trait dans les eaux.
L'ibis (LXX et Vulgate) : l'oiseau sacré des Egyptiens, qui, bien qu'inconnu en Palestine, doit avoir été familier aux Israélites, à cause de leur séjour en Egypte et de leurs relations avec ce pays. D'autres voient plutôt un grand hibou, habitant des ruines (Esaïe 34.11
), célèbre pour ses cris sinistres, d'où son nom qui signifie : souffleur. - 11.18 La chouette. Nous avons ici le même mot qu'au verset 30, où il semble désigner le caméléon. L'étymologie indique un animal qui se gonfle, ce qui conviendrait à une chouette fréquente en Egypte, qui fait un bruit pareil au ronflement de l'homme et tantôt étend les ailes et se dilate, tantôt se ramasse et se pelotonne sur elle-même.
Le pélican, littéralement : celui qui crache ou dégorge, parce qu'il donne à ses petits les poissons qu'il a pris et qui ont séjourné dans la poche de son bec.
Le gypaète : vautour très ordinaire en Orient, très repoussant, mangeant les corps morts, ayant une odeur infecte, tête chauve, tout blanc, sauf les grandes plumes des ailes qui sont noires. Il porte cependant un beau nom : le miséricordieux, à cause des soins qu'il prodigue à ses petits et qui faisaient de lui chez les Egyptiens le type de l'amour maternel. D'autres pensent que son nom lui vient de ce qu'il n'attaque jamais les animaux vivants. - 11.19 La cigogne, littéralement : la pieuse, en latin : l'oiseau pieux, à cause de son attachement pour ses petits.
Toute espèce de hérons. Les deux espèces précédentes sont nommées d'après leurs bonnes qualités; celle-ci l'est, d'après son caractère irritable. Le nom de anapha signifie : la colère, ce qui répond au nom latin de cet oiseau (ardea).
La huppe : oiseau sale qui fait entrer les excréments humains dans la construction de son nid.
La chauve-souris. Comme les Arabes, Moïse met cet animal volant au nombre des oiseaux, quoiqu'il appartienne à une autre classe. Malgré son odeur repoussante, la chauve-souris était mangée par divers peuples de l'antiquité; voilà ce qui explique cette défense expresse.