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Luc 22:39-45
(Annotée Neuchâtel)
   39 Et étant sorti, il s'en alla, selon sa coutume, à la montagne des Oliviers. Et les disciples aussi le suivirent. 40 Mais quand il fut arrivé en cet endroit, il leur dit : Priez pour ne pas entrer en tentation. 41 Et lui-même s'éloigna d'eux à la distance d'environ un jet de pierre, et s'étant mis à genoux, il priait, 42 en disant : Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe ! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui se fasse. 43 Et un ange venu du ciel lui apparut pour le fortifier. 44 Et étant entré en agonie, il priait plus instamment ; et sa sueur devint comme de grosses gouttes de sang, qui tombaient sur la terre. 45 Et s'étant levé de sa prière, il vint vers ses disciples et les trouva endormis de tristesse.

Références croisées

22:39 Mt 26:36-38, Mc 14:32-34, Jn 18:1-2, Lc 21:37, Mc 11:11, Mc 11:19, Mc 13:3
Réciproques : Gn 3:15, 2S 15:30, Mt 26:30, Mc 1:35, Mc 14:26, Lc 9:18, Lc 11:1, Lc 19:29
22:40 Lc 22:46, Lc 11:4, 1Ch 4:10, Ps 17:5, Ps 19:13, Ps 119:116-117, Ps 119:133, Pr 30:8-9, Mt 6:13, Mt 26:41, Mc 14:38, 2Co 12:7-10, Ep 6:18-19, 1P 4:7, 1P 5:8-9, Ap 3:10
Réciproques : Jn 18:1
22:41 Mt 26:39, Mc 14:35
Réciproques : 1R 8:54, 2Ch 6:13, Esd 9:5, Ps 22:2, Ps 95:6, Ps 110:1, Dn 6:10, Mc 1:40, Mc 14:36, Ac 7:60, Ac 20:36, Ep 3:14
22:42 Mt 26:42, Mt 26:44, Mc 14:36, Jn 12:27-28, Lc 22:17-20, Es 51:17, Es 51:22, Jr 25:15, Mt 20:22, Jn 18:11, Ps 40:8, Jn 4:34, Jn 5:30, Jn 6:38, He 10:7-10
Réciproques : Mt 26:39, Mc 10:38, Ac 21:14, Rm 8:15, Ga 1:4, He 5:7
22:43 Lc 4:10-11, Ps 91:11-12, Mt 4:6, Mt 4:11, Mt 26:53, 1Tm 3:16, He 1:6, He 1:14, Lc 22:32, Dt 3:28, Jb 4:3-4, Dn 10:16-19, Dn 11:1, Ac 18:23, He 2:17
Réciproques : 1S 23:16, Es 35:3, Dn 10:18, Jn 1:51, 2Co 13:4
22:44 Gn 32:24-28, Ps 22:1-2, Ps 22:12-21, Ps 40:1-3, Ps 69:14-18, Ps 88:1-18, Ps 130:1-2, Ps 143:6-7, Lm 1:12, Lm 3:53-56, Jon 2:2-3, Jn 12:27, He 5:7, Es 53:10, Lm 1:12, Rm 8:32
Réciproques : 1S 1:10, 2S 22:7, Jb 7:11, Ps 22:14, Ps 50:15, Ps 55:5, Ps 61:2, Ps 69:13, Ps 86:7, Ps 88:15, Ps 102:1, Ps 109:22, Ps 116:3, Ps 120:1, Ps 143:4, Ct 5:2, Es 53:11, Mt 26:37, Mc 14:33, Mc 14:54, Lc 22:55, Jn 18:18, Ac 16:25, Rm 8:26, 2Co 7:7, 2Co 13:4, Ga 4:19, Col 2:1, Col 4:12, Jc 5:13
22:45 Mt 26:40, Mt 26:43, Mc 14:37, Mc 14:40, Mc 14:41
Réciproques : 1R 8:54, Dn 8:18, Dn 10:9, Jon 1:5, Za 4:1, Mc 13:36, Lc 9:32, Jn 16:6, Jn 16:20

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Luc 22
  • 22.39 Et étant sorti, il s'en alla, selon sa coutume, à la montagne des Oliviers. Et les disciples aussi le suivirent. Gethsémané.
    39 à 53 L'agonie de Jésus.
    Voir, sur les souffrances morales de Jésus en Gethsémané, Matthieu 26.36-46 ; Marc 14.32-42, notes.
    Luc rapporte cette scène plus en abrégé que les deux premiers évangélistes ; mais il y ajoute quelques traits importants qui lui sont propres, et que nous devons relever.
    - Etant sorti, de la maison et de la ville, il descendit dans la vallée du Cédron ; au delà du torrent s'élève la montagne des Oliviers. Au pied de cette montagne, se trouvait, dans un lieu solitaire, le jardin de Gethsémané, qu'on montre encore aux voyageurs. Il s'y rendit selon sa coutume, ajoute Luc, parce que, quand il était à Jérusalem, (comparez Luc 21.37,38) il se retirait dans cette solitude avec ses disciples. Il ne cherche donc pas à échapper à Judas.
  • 22.40 Mais quand il fut arrivé en cet endroit, il leur dit : Priez pour ne pas entrer en tentation. D'après Matthieu et Marc, Jésus adressa cette exhortation aux disciples un peu plus tard, après avoir prié lui-même, et lorsque, revenant à eux, il les trouva endormis.
    Mais il est probable qu'il les exhorta plus d'une fois à la vigilance et à la prière, (verset 46) dans cette nuit terrible, où Satan allait les "cribler comme le blé." (verset 31)
  • 22.41 Et lui-même s'éloigna d'eux à la distance d'environ un jet de pierre, et s'étant mis à genoux, il priait, Lui-même, lui seul, en particulier, s'éloigna d'eux.
    Ici se trouve un verbe au passif qui indique un mouvement violent : il fut arraché, entraîné loin d'eux par la force de l'angoisse, qui lui faisait éprouver l'impérieux besoin d'être seul, seul avec Dieu.
    Et c'est devant Dieu, en effet, qu'il se mit à genoux et pria.
    Matthieu dit ici qu'il "tomba sur son visage,"
    Marc qu'il "tomba sur la terre."
  • 22.42 en disant : Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe ! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui se fasse. Grec : si tu veux faire passer cette coupe loin de moi ! Après ce mot : si tu veux on attendrait l'impératif fais passer, et c'est ainsi que corrigent, d'après Marc, Sin., B, D et quelques autres manuscrits, mais il est naturel que dans la violence de l'émotion la phrase soit incorrecte.
    A peine le Sauveur a-t-il prononcé son ardente supplication que, par un soudain retour sur lui-même et sur le sacrifice qui lui est assigné, il se livre tout entier à la volonté de son Père.
    - Dans les trois synoptiques, la prière de Jésus est rendue en termes légèrement différents ; mais la pensée exprimée est la même.
    L'image de la coupe est employée dans les trois récits pour désigner les indicibles souffrances du Sauveur.
  • 22.43 Et un ange venu du ciel lui apparut pour le fortifier. Grec : le fortifiant.
    Jésus aurait pu succomber dans la lutte ; son âme aurait pu être accablée sous le poids des péchés du monde et sous l'effort de la puissance des ténèbres. (verset 53 ; comparez Matthieu 26.38 ; Hébreux 5.7) Mais Dieu ne le permit pas.
    Le fils vient de se livrer tout entier à la volonté du Père, (verset 42) le Père lui envoie du ciel un messager de paix et d'espérance, qui lui communique les "puissances du siècle à venir," et le fortifie de corps et d'âme pour achever le combat. Comment lui apparut cet ange du ciel, comment il lui communiqua ces forces nouvelles, ce sont des questions que l'exégèse n'a pas à discuter. On peut comparer ici Matthieu 4.11 ; Jean 12.28.
  • 22.44 Et étant entré en agonie, il priait plus instamment ; et sa sueur devint comme de grosses gouttes de sang, qui tombaient sur la terre. La lutte continue ; Jésus la soutient avec les forces nouvelles qu'il a reçues.
    Le mot agonie signifie combat ; il désigne, plus spécialement, l'état de celui qui lutte contre la mort. Dans les circonstances où se trouve Jésus, ce mot a un sens insondable pour nous. L'arme du Sauveur, c'est la prière. Il priait plus instamment.
    Et telle fut la violence de la lutte, que sa sueur, provoquée par l'angoisse physique et morale, était formée de grosses gouttes (grec caillots) de sang descendant jusque sur la terre.
    Ce phénomène est la manifestation d'une terrible souffrance morale qui demeure inexplicable, si l'on n'admet que le Sauveur accomplissait alors la rédemption du monde, en s'offrant lui-même à la justice divine. (Comparer Matthieu 26.46, note.)
    - Les versets 43,44 manquent dans quatre majuscules, dont B et A, dans trois minuscules et dans quelques versions anciennes ; dix manuscrits les marquent d'un signe de doute ; enfin quelques Pères de l'Eglise, Hilaire de Poitiers, Jérôme, Epiphane, déclarent que ces versets ne se trouvaient point dans plusieurs manuscrits grecs et latins.
    Ces témoignages et le fait que Matthieu et Marc ne mentionnent ni l'apparition de l'ange ni la sueur de sang, ont inspiré à quelques exégètes la pensée que ce récit était dû à une tradition postérieure à la rédaction de notre évangile.
    Mais, d'autre part, Sin., D et dix majuscules ont les versets 43,44 ; ils se trouvent également dans l'Itala et la version syriaque. Et ce qui paraîtra décisif, c'est que des Pères de l'Eglise aussi rapprochés de l'âge apostolique que Justin et Irénée citent le verset 44.
    M. Godet remarque avec raison qu'ils ont pu être retranchés, parce que les faits qu'ils rapportent ne se trouvent pas dans Matthieu et Marc, et qu'ils semblaient contraires à la divinité de Jésus. Aussi Tischendorf,Tregelles, Westcott et Hort ont-ils conservé les deux versets dans leurs éditions.
  • 22.45 Et s'étant levé de sa prière, il vint vers ses disciples et les trouva endormis de tristesse. Voir Matthieu 26.40, note.
    Luc seul indique la cause de ce sommeil des disciples, si peu naturel dans un pareil moment ; il l'attribue à la tristesse.
    La douleur du Maître avait gagné les disciples ; n'étant point préparés et soutenus par la prière, (verset 46) ils ne purent résister au sommeil ; celui-ci, on le sait, est l'effet habituel d'une souffrance intense et prolongée.