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Luc 24:13-17
(Annotée Neuchâtel)
   13 Et voici, ce jour-là même, deux d'entre eux s'en allaient à un bourg nommé Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades. 14 Et ils s'entretenaient ensemble de toutes ces choses qui étaient arrivées. 15 Et il arriva que, comme ils s'entretenaient et discutaient ensemble, Jésus lui-même, s'étant approché, marchait avec eux ; 16 mais leurs yeux étaient retenus de sorte qu'ils ne le reconnaissaient pas. 17 Et il leur dit : Quels sont ces discours que vous échangez l'un avec l'autre en marchant ? et vous êtes tout tristes.

Références croisées

24:13 Lc 24:18, Mc 16:12-13
Réciproques : Mt 9:15, Jn 6:19, Jn 11:18
24:14 Lc 6:45, Dt 6:7, Ml 3:6
Réciproques : Ps 77:12, Ps 105:2, Ml 3:16
24:15 Lc 24:36, Mt 18:20, Jn 14:18-19
Réciproques : 1R 10:2, Jn 21:4
24:16 Lc 24:31, 2R 6:18-20, Mc 16:12, Jn 20:14, Jn 21:4
Réciproques : Gn 21:19, Gn 42:8, Nb 22:31, 2R 6:19
24:17 Ez 9:4-6, Jn 16:6, Jn 16:20-22
Réciproques : Gn 40:7, Mc 16:10, Lc 5:35, Jn 20:13

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Luc 24
  • 24.13 Et voici, ce jour-là même, deux d'entre eux s'en allaient à un bourg nommé Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades. Cet admirable récit, à la fois si simple, si vrai et si profond, nous a été conservé par Luc seul.
    Il l'ouvre par ce mot : Et voici, qui fait attendre quelque chose d'extraordinaire.
    Ce jour-là même, jour de la résurrection de Jésus.
    Emmaüs était suivant notre évangéliste éloigné de Jérusalem de soixante stades, environ onze kilomètres. On est réduit a des hypothèses sur l'emplacement de ce bourg. Plusieurs localités portaient le nom d'Emmaüs, qui signifie "bains chauds." La tradition catholique, qui remonte à Eusèbe et à Jérôme, voit notre Emmaüs dans la ville de Nicopolis, aujourd'hui Amwàs dans la plaine de Saron. Mais Nicopolis n'était pas un bourg, et la distance qui le sépare de Jérusalem est de cent soixante-dix stades.
    L'identification ne serait possible que si l'on admet la var. de Sin. qui porte cent soixante stades.
    Mais se figure-t-on les deux disciples franchissant plus de trente kilomètres pour rentrer dans la soirée à Jérusalem et y trouver encore les onze assemblés ? On a donc cherché Emmaüs plus près de Jérusalem.
    Les uns s'arrêtent à Kolonieh, sur la route de Jérusalem à Jaffa, qui parait être l'endroit où, d'après Josèphe (Guerre des Juifs, VII, 6, 6), Titus établit une colonie des vétérans de son armée. Il faudrait en ce cas admettre une erreur dans l'indication de Luc, car Kolonieh n'est guère qu'à quarante-cinq stades de Jérusalem.
    C'est pourquoi d'autres placent Emmaüs plus loin au nord-ouest a Koubeibeh, ou à Hamotsa, à moitié chemin entre Koubeibeh et Kolonieh.
    D'autres enfin, considérant que notre récit n'indique pas qu'Emmaüs fût à l'occident de Jérusalem, ont cru le trouver au sud de Bethléhem, dans un lieu appelé Ourtsa, où l'on a retrouvé des restes d'anciens bains.
    Les deux d'entre eux qui s'y rendaient, et qui peut-être y avaient leur demeure, étaient des disciples de Jésus, mais non des apôtres. (verset 33)
    L'un s'appelait Cléopas. (verset 18) Il ne doit pas être confondu avec Clôpas, (Jean 19.25) qui est une transcription du nom hébreu Alphée, tandis que Cléopas parait être l'abrégé de Cléopatras (Luc 6.15 ; Actes 1.13)
    Le fait que ces deux disciples s'éloignaient de Jérusalem, dans un tel moment, montre qu'ils n'avaient plus aucune espérance de revoir Jésus ; (verset 21) mais du moins cherchaient-ils quelque consolation dans leurs entretiens et dans l'évocation de leurs souvenirs communs. (verset 14)
  • 24.14 Et ils s'entretenaient ensemble de toutes ces choses qui étaient arrivées. Non seulement des bruits qui couraient concernant la résurrection de Jésus, (versets 22-24) mais plus encore des scènes tragiques de la mort de leur Maître. (versets 19,20)
    Ces événements, ils s'en entretenaient et les discutaient, cherchant à se rendre compte de leurs causes et de leurs conséquences.
  • 24.15 Et il arriva que, comme ils s'entretenaient et discutaient ensemble, Jésus lui-même, s'étant approché, marchait avec eux ; Grec : lui-même, Jésus, celui dont ils s'entretenaient avec tant d'intérêt et de tristesse, celui qu'ils n'espéraient plus revoir ! Il s'approcha sans doute par derrière, et il marchait avec eux.
  • 24.16 mais leurs yeux étaient retenus de sorte qu'ils ne le reconnaissaient pas. Quel est le sens des mots : leurs yeux étaient retenus, de sorte qu'ils ne le reconnaissaient pas ?
    On peut expliquer ce phénomène par des causes naturelles, comme le font plusieurs interprètes.
    Les disciples ne croyaient pas à la résurrection de Jésus. La pensée de le reconnaître dans cet étranger ne leur venait donc pas. D'autre part, un notable changement avait dû s'opérer dans la personne de Jésus, soit par ses souffrances et sa mort, soit par sa résurrection : même ses disciples les plus intimes hésitent à le reconnaître quand il les aborde. (Luc 24.37 ; Jean 20.14,15 ; 21.4)
    Si l'on s'en tient à cette explication, il faut voir de même dans le terme du verset 31 : leurs yeux furent ouverts, la seule mention du fait qu'ils reconnurent Jésus à la manière dont, prenant à table le rôle de père de famille, il prononça la bénédiction, rompit le pain et le leur donna, exactement comme il avait coutume de le faire dans les repas qu'il avait précédemment partagés avec eux.
    Cette interprétation n'est point inadmissible. Mais est-il probable que, si telle était la pensée de l'historien, il se fût servi de ces termes si peu usités : leurs yeux étaient retenus, leurs yeux furent ouverts ?
    On est bien plutôt conduit à penser que Luc a eu l'intention d'indiquer par ces mots une action divine. Jésus avait voulu rester d'abord inconnu aux disciples, afin de les instruire et de les persuader par les Ecritures avant de les convaincre par une manifestation extérieure propre à frapper leurs sens. Leur impression fut ainsi fort différente. (verset 32)
  • 24.17 Et il leur dit : Quels sont ces discours que vous échangez l'un avec l'autre en marchant ? et vous êtes tout tristes. L'intérêt sympathique que Jésus leur témoigne gagne bientôt la confiance des deux voyageurs. Les questions qu'il leur pose les invitent à lui ouvrir leur cœur. (Comparer Luc 18.40 ; Jean 5.6 ; 20.15)
    Sin., B et A (dans une de ses leçons) ont : et ils s'arrêtèrent tout tristes.