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Matthieu 27:46-50
(Annotée Neuchâtel)
46 Et environ la neuvième heure, Jésus s'écria d'une voix forte, disant : Eli, Eli, lamma sabachthani ? C'est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? 47 Et quelques-uns de ceux qui étaient présents, l'ayant entendu, disaient : Il appelle Elie, celui-ci ! 48 Et aussitôt l'un d'entre eux courut et prit une éponge, et l'ayant remplie de vinaigre et mise au bout d'un roseau, il lui donna à boire. 49 Et les autres disaient : Laisse ; voyons si Elie vient le délivrer. 50 Et Jésus ayant de nouveau poussé un grand cri, rendit l'esprit.

Références croisées

27:46 Mc 15:34, Lc 23:46, Jn 19:28-30, He 5:7, Ps 22:1, Ps 71:11, Es 53:10, Lm 1:12
Réciproques : Ex 12:6, Dt 16:1, Ps 31:14, Ps 42:6, Ps 69:17, Ps 88:14, Lm 3:8, Dn 6:22, Dn 9:21, Ac 10:3
27:47 Mt 11:14, Ml 4:5, Mc 15:35-36
Réciproques : 1R 17:1, Mt 17:10
27:48 Mt 27:34, Ps 69:21, Lc 23:36, Jn 19:29-30
27:49 Mt 27:43
Réciproques : 1R 17:1, Ps 71:11
27:50 Mc 15:37, Lc 23:46, Jn 19:30, Mt 20:28, Ps 22:14-15, Es 53:9-12, Dn 9:26, Jn 10:11, Jn 10:15, He 2:14, He 9:14
Réciproques : Lv 1:17, 1S 14:15, Jb 14:10, Ps 97:4, Jr 2:12, Jn 8:28, He 5:7

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Matthieu 27
  • 27.46 Et environ la neuvième heure, Jésus s'écria d'une voix forte, disant : Eli, Eli, lamma sabachthani ? C'est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? Mystérieuse exclamation s'élevant des profondeurs de l'âme de Jésus !
    Retour momentané des indicibles souffrances morales de Gethsémané (Matthieu 26.36 et suivants, notes) au sein de l'agonie physique !
    Jésus emprunte à la Parole sainte (Psaumes 22.1) des termes qui puissent exprimer ce qu'il éprouve, et l'évangéliste les conserve dans la langue originale, afin de n'y rien changer.
    Ce qui cause l'angoisse du Sauveur, il le dit lui-même, c'est le sentiment momentané de l'abandon de Dieu ! Il n'y a rien de plus redoutable dans les expériences de l'âme.
    - Pourquoi ? Jésus le demande. Le Saint et le Juste sait bien qu'il ne peut trouver en lui la cause de cette mystérieuse et insondable souffrance. Ce qui lui voile la face de son Père et trouble sa communion avec lui, c'est le sombre nuage du péché de notre humanité, ce péché pour lequel il souffre et meurt.
    Il ne dit plus : mon Père, comme en Gethsémané, mais : mon Dieu ! Et pourtant : mon Dieu ! S'il souffre tout ce qu'avait souffert le psalmiste dans l'abandon de Dieu, il persiste à crier à son Dieu ; et comme ce psaume que Jésus avait vivant dans son âme, après avoir commence par ce cri d'épouvante, se termine par un chant de délivrance, ainsi Jésus, bientôt après, fait entendre ce cri du triomphe : Tout est accompli ! et cette douce parole de confiance et d'amour : Mon Père, je remets mon esprit entre tes mains !
    - Avons-nous par là sondé et expliqué ce mouvement de l'âme de Jésus ? Nullement. Nous redoutons par-dessus tout les commentaires qui s'exposent à profaner ce cri de douleur en voulant en faire ressortir toute la dogmatique des hommes. Il faut l'écouter, le recueillir dans son cœur, et en retirer cette consolante assurance : Il se sent un moment abandonné, afin que je ne le sois jamais !
  • 27.47 Et quelques-uns de ceux qui étaient présents, l'ayant entendu, disaient : Il appelle Elie, celui-ci ! Celui-ci, terme de mépris par lequel ceux qui parlent désignent Jésus parmi les trois crucifiés.
    Ils ne pouvaient pas, par ignorance, prendre le mot Eli (ou selon d'autres manuscrits Eloï, mon Dieu) pour le nom d'Elie qui se dit en hébreu Eliiahou.
    C'était donc un mauvais jeu de mots qu'ils faisaient volontairement sur la douloureuse prière de Jésus.
  • 27.48 Et aussitôt l'un d'entre eux courut et prit une éponge, et l'ayant remplie de vinaigre et mise au bout d'un roseau, il lui donna à boire. Du vinaigre mêlé d'eau était la boisson des soldats romains : l'un d'eux en donne à Jésus par humanité, car le Sauveur venait de s'écrier : j'ai soif, et il accepta ce dernier secours. (Comparer Jean 19.28-30)
    Il ne faut donc pas confondre ce trait avec celui du verset 34.
  • 27.49 Et les autres disaient : Laisse ; voyons si Elie vient le délivrer. Paroles ironiques par lesquelles les mêmes moqueurs qui venaient de parler (verset 47) voulaient détourner le soldat romain de son acte d'humanité. D'après Marc, (Marc 15.36) ces paroles auraient été prononcées par le même homme qui venait d'offrir à Jésus du vinaigre.
    Le récit de Matthieu est évidemment le plus exact.
  • 27.50 Et Jésus ayant de nouveau poussé un grand cri, rendit l'esprit. Le mot de nouveau se rapporte au verset 46.
    Matthieu ne nous dit pas quelles paroles Jésus prononça dans ce cri suprême, mais Luc (Luc 23.46) et Jean (Jean 19.30) nous les ont conservées.
    Il est possible aussi, et cela paraît plus naturel, que ces paroles aient été proférées avant le cri suprême.
    - Il rendit l'esprit, il mourut.
    "L'histoire sainte rapporte en un seul mot la mort du Sauveur ; mais les discours et les épîtres des apôtres prêchent abondamment les fruits de cette mort. Jamais il n'est dit de lui il s'endormit, mais il mourut, verbe par lequel l'Ecriture révèle la vérité, l'importance et la puissance de la mort de Christ." Bengel.