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Matthieu 9:9-12
(Annotée Neuchâtel)
   9 Et Jésus étant parti de là, vit en passant un homme nommé Matthieu, assis au bureau des péages, et il lui dit : Suis-moi. Et se levant, il le suivit. 10 Et il arriva que, comme il était à table dans la maison, voici beaucoup de péagers et de pécheurs vinrent et se mirent à table avec Jésus et ses disciples. 11 Et les pharisiens voyant cela, dirent à ses disciples : Pourquoi votre maître mange-t-il avec les péagers et les pécheurs ? 12 Et Jésus l'ayant entendu, dit : Ceux qui sont en santé n'ont pas besoin de médecin ; mais ceux qui se portent mal.

Références croisées

9:9 Mt 21:31-32, Mc 2:14-17, Lc 5:27-28, Lc 15:1-2, Lc 19:2-10, Mt 4:18-22, 1R 19:19-21, Ga 1:16
Réciproques : 1R 19:20, Esd 4:13, Pr 29:13, Ct 2:10, Am 7:15, Mt 4:19, Mt 8:22, Mt 10:3, Mt 19:21, Mt 19:27, Mt 20:4, Mc 2:13, Mc 3:18, Lc 6:15, Lc 9:59, Lc 18:28, Jn 1:43, Ac 1:13, Ac 10:24, 1Co 1:27
9:10 Mc 2:15-16, Mc 2:17, Lc 5:29-32, Mt 5:46-47, Jn 9:31, 1Tm 1:13-16
Réciproques : Gn 13:13, Mt 11:19, Lc 15:1, Ac 10:24
9:11 Mc 2:16, Mc 9:14-16, Mt 11:19, Es 65:5, Lc 5:30, Lc 15:1-2, Lc 19:7, 1Co 5:9-11, Ga 2:15, He 5:2, 2Jn 1:10
Réciproques : Ps 26:5, Jr 8:22, Mt 5:46, Mt 16:1, Mc 2:15, Lc 7:34, Jc 3:1
9:12 Ps 6:2, Ps 41:4, Ps 147:3, Jr 17:14, Jr 30:17, Jr 33:6, Os 14:4, Mc 2:17, Lc 5:31, Lc 8:43, Lc 9:11, Lc 18:11-13, Rm 7:9-24, Ap 3:17-18
Réciproques : 1S 22:2, 2Ch 16:12, Ps 26:5, Ps 42:11, Es 1:6, Jr 8:22, Mt 18:11, Lc 7:39, Lc 19:10

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Matthieu 9
  • 9.9 Et Jésus étant parti de là, vit en passant un homme nommé Matthieu, assis au bureau des péages, et il lui dit : Suis-moi. Et se levant, il le suivit. Marc 2.13-22 et Luc 8.27-39 racontent aussi cette vocation d'un disciple avec les mêmes détails de lieu, de temps, de circonstances, il s'agit évidemment d'un fait identique dans les trois récits.
    Mais tandis que notre évangéliste appelle ce disciple Matthieu, les deux autres le nomment Lévi. Or il suffit d'observer que le nom de Matthieu se retrouve dans tous les catalogues des apôtres, tandis que celui de Lévi n'y paraît jamais, pour être convaincu que le disciple appelé en cette circonstance à l'apostolat changea dès ce moment son nom de Lévi en celui de Matthieu, qui signifie don de Dieu. Ainsi Simon prend le nom de Pierre Saul celui de Paul (Voir l'introduction.)
    Bureau des péages Lieu où l'on percevait les impôts sur les marchandises en transit, etc. Comme ces contributions étaient prélevées pour le compte des Romains, les Juifs qui exerçaient ces fonctions de percepteurs étaient généralement haïs et méprisés. (Matthieu 5.46, note.) Et c'est parmi ces péagers (comparez Matthieu 9.11 ; 11.19 ; 18.17) que Jésus choisit l'un de ses apôtres !
    "Voulait-il seulement faire voir combien il se mettait au-dessus des préjugés juifs ? ou désirait-il aussi posséder parmi ses disciples un homme habitué à manier la plume ? Tout cela est possible ; mais il y a quelque chose de si brusque, de si spontané et de si étrange dans cet appel, qu'on ne peut, en tout cas, douter que Jésus ne l'ait adressé par une impulsion directe d'en haut. Ce caractère divin de l'appel ressort aussi de la décision et de la promptitude avec lesquelles il est accepté. Entre Jésus et cet homme, il doit y avoir eu comme un coup de divine sympathie." F. Godet.
    Tout dans l'histoire évangélique est une révélation de la miséricorde de Dieu.
    Il est très probable que Matthieu connaissait déjà Jésus, qui habitait cette même ville de Capernaüm qu'il avait entendu et reçu sa parole, et que cet appel à le suivre fut une vocation décisive à l'apostolat. Mais l'autorité de cet appel du Maître et la prompte obéissance du disciple n'en sont pas moins admirables.
  • 9.10 Et il arriva que, comme il était à table dans la maison, voici beaucoup de péagers et de pécheurs vinrent et se mirent à table avec Jésus et ses disciples. Matthieu ne nous dit pas dans quelle maison, il garde là-dessus un silence plein de modestie, mais Luc 5.29 nous apprend que c'était la maison de Matthieu Lévi, dans laquelle celui-ci fit "un grand banquet." Il voulut ainsi, dans le zèle de son premier amour, offrir à tous ces péagers et ces pécheurs qu'il invita, une occasion de voir et d'entendre Celui à qui il venait de consacrer sa vie.
    - Quelques interprètes ont prétendu que, selon Matthieu comme selon Marc, ce repas avait lieu dans la maison de Jésus, et ils voient une contradiction entre les deux premiers évangélistes et Luc. Mais par quelle raison cette foule de péagers aurait-elle tout à coup envahi la maison de Jésus ? N'est-il pas plus naturel de nous les représenter dans la demeure de leur collègue Lévi ? Qui nous dit même que Jésus eut une maison à Capernaüm ? Le passage Matthieu 4.13, sur lequel on prétend fonder cette opinion, n'implique rien de tel.
    Matthieu, péager lui-même, avait donc invité plusieurs de ses amis ayant la même vocation méprisée et, en outre, d'autres personnes dont la réputation n'était pas meilleure, et qui sont spécialement désignées dans les évangiles comme des pécheurs, terme que nos versions ordinaires rendent par Gens de mauvaise vie. Ce mot se trouve souvent uni à celui de péagers parce que ces derniers avaient généralement le même caractère moral. Matthieu 11.19 ; Luc 7.34 ; 15.1.
  • 9.12 Et Jésus l'ayant entendu, dit : Ceux qui sont en santé n'ont pas besoin de médecin ; mais ceux qui se portent mal. Les pharisiens (voir sur cette secte Matthieu 3.7, note), dans leur orgueilleuse propre justice, se croyaient en santé ou justes ; (verset 13) ils n'avaient donc pas besoin d'un médecin, de ce Sauveur qui venait guérir les âmes de leurs maladies morales. Mais ceux qui se portent mal, les malades, ces pécheurs qui se sentaient tels et qui l'entouraient en ce moment, eux avaient besoin de lui, et c'est pourquoi ils l'écoutaient avec bonheur leur parler de pardon et de réconciliation avec Dieu.
    Jésus faisait ainsi aux pharisiens une certaine concession, admettant une différence morale extérieure entre eux et les péagers, mais c'était une "concession ironique," comme dit Calvin, car au fond leur orgueil et leur dureté de cœur envers ces pauvres pécheurs que Jésus recevait, les rendaient, malgré leurs lumières, plus coupables qu'eux devant Dieu. (Comparer Matthieu 9.13 ; Luc 7.36 et suivants ; Luc 15.1 et suivants)