Nombres 6:21
(Annotée Neuchâtel)
Nombres 6:21
Telle est la loi pour le naziréen qui a fait un voeu ; [telle est] son offrande à l'Eternel pour son naziréat, outre ce que ses moyens lui permettront de faire. Selon le voeu qu'il aura fait, ainsi il agira, conformément à la loi de son naziréat.
Références croisées
6:21 Nb 5:29, Esd 2:69, Ga 6:6, He 13:16Réciproques : Nb 6:4, Nb 29:39, Ez 46:5
Notes de la Bible Annotée Neuchâtel
A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informationsNombres 6
- 6.21 Ses moyens. Les prestations ici indiquées sont le minimum légal; mais le naziréen peut avoir stipulé, en formant son vœu de naziréat, des offrandes plus considérables encore; dans ce cas, l'offrande des victimes légales ne saurait le dispenser de ces offrandes surnuméraires auxquelles il s'est librement engagé.
La loi sur le naziréat que nous venons d'étudier ne connaît qu'un vœu de durée limitée, tandis que l'histoire de l'Ancien Testament ne mentionne que des naziréens consacrés à Dieu pour leur vie tout entière, (Samson, Samuel). Il ne faut donc pas s'étonner si les formes pratiquées par ceux-ci diffèrent en quelque manière des prescriptions que nous venons de lire. La mère de Samson, en vue de son enfant, consacré d'avance, s'abstient dès avant sa naissance de celui-ci de vin, de cervoise et de tout aliment souillé (Juges 13.7
).
Samson ne paraît pas avoir suivi d'autre règle que celle qui concernait la chevelure; Samuel, consacré à Dieu, comme, Samson, dès avant sa naissance, accomplit son naziréat en vaquant au service de Dieu dans le sanctuaire; cependant rien ne dit qu'il ne se soit pas abstenu de vin, et n'ait pas laissé croître sa chevelure.
Quant aux sacrifices prescrits pour la clôture du naziréat temporaire, ils tombaient d'eux-mêmes dans le cas du naziréat à vie. Sous ces deux formes de consécration, le naziréen, sans sortir de la société environnante, se mettait complètement à disposition de Dieu pour accomplir la tâche qu'il voudrait lui confier, soit comme prophète, soit comme guerrier, au moyen de la force particulière que Dieu lui donnerait. Après le temps des Juges (Samson, Samuel) le naziréat n'est plus mentionné que dansAmos 2.12
, où il en est parlé comme de l'un des organes de l'Esprit divin à côté du prophétisme. Il reparaît, sous les Maccabées et prend à ce moment une grande extension : car sous le roi Alexandre Jannée, un siècle avant notre ère, il est fait mention d'une troupe de trois cents naziréens; Jean-Baptiste était naziréen, et la tradition nous apprend qu'il en était de même de Jacques, le frère de Jésus, chef du troupeau de Jérusalem.
On n'est pas d'accord sur la nature du vœu que lit saint Paul (Actes 18.18
), lorsqu'il coupa ses cheveux à Cenchrées. Peut-être commençait-il par là un temps particulier de consécration (1Corinthiens 7.5
) en vue d'un vœu relatif au voyage qu'il entreprenait. Si, en une autre occasion, il s'associe, sur le conseil de Jacques, au sacrifice de quatre naziréens qui achevaient leur temps (Actes 21.24-26
), cet acte est conforme à un usage des temps postérieurs d'après lequel les Juifs aisés venaient en aide aux naziréens indigents en se chargeant d'une partie des frais de la fête de clôture. C'est là la dernière trace du naziréat que nous trouvions dans la Bible. Cette institution doit avoir été assez populaire, car elle a laissé des traces dans la langue; voir Lévitique25.5,11
, où les sarments de la vigne non taillés sont désignés comme naziréens. Comparez aussiJérémie 7.29
.
22 à 27 La bénédiction sacerdotale.
Cette formule fut probablement employée pour la première foisLévitique 9.22
et suivants lorsque Aaron entra en fonctions; pour ne pas interrompre le récit de l'installation, le rédacteur n'en aura pas indiqué à ce moment-là la teneur. Nous n'avons aucun renseignement sur les moments où elle devait être prononcée. Les rabbins disent que le sacrificateur bénissait le peuple chaque matin à l'issue du service. Cette cérémonie se répète aujourd'hui encore dans les synagogues à certains jours; c'est la seule forme du culte lévitique qui se soit maintenue. Mais cette admirable formule a passé dans les liturgies de toutes les Eglises chrétiennes.
24 à 26 La bénédiction s'adresse, comme le Décalogue, au peuple d'Israël en la personne de chacun des individus qui le composent. Elle se divise en trois membres, qui se subdivisent chacun en deux parties et présentent une certaine gradation. Le premier membre exprime l'idée de la bénédiction sous la forme la plus générale, positive et négative : Que l'Eternel te fasse du bien et te préserve de tous maux! Dans le second membre la bénédiction se précise : La face de Dieu est sa personne elle-même se mettant en rapport avec l'homme. Le terme de faire luire indique la bienveillance du regard divin, qui enveloppe, comme une lumière descendant du ciel, celui qui en est l'objet; comparezPsaumes 4.7; 44.4
: la lumière de ta face. L'effet de ce regard de bienveillance est indiqué dans la seconde moitié du verset par le terme de faire grâce, qui indique le don du salut, spécialement le pardon des péchés. Le terme hébreu (chanan) est souvent rendu dans nos traductions par : avoir pitié de. Dans le troisième membre, la formule de bénédiction prend quelque chose de plus direct et de plus actif encore. L'expression : tourner sa face vers, indique que l'individu israélite devient l'objet particulier de l'attention et de la sollicitude divines; de là résulte chez lui, comme l'indique le second hémistiche, le doux sentiment de la paix, de la confiance, du repos en Dieu. Fruit de la grâce, cette paix exprime en hébreu l'idée du parfait bien-être. Ainsi de la part de Dieu, bonne volonté, regard miséricordieux, sollicitude active; pour l'homme, assistance, pardon, paix. Voilà le triple vœu que le ministre de l'Eternel est chargé, par l'Eternel lui-même de former et d'exprimer pour son peuple et chacun de ses membres.
Ces trois vœux rappellent les trois termes de la bénédiction prononcée par Paul dans les épîtres pastorales : grâce, miséricorde et paix (1Timothée 1.1; 2Timothée 1.1; Tite 1.1
). A mesure que la révélation du nom de l'Eternel s'est développée, cette triple bénédiction s'est précisée et a revêtu la forme la plus explicite, que nous trouvons dans2Corinthiens 13.13
: La grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu, la communion du Saint-Esprit.