Proverbes 30:1-6
(Annotée Neuchâtel)
1
Paroles d'Agur, fils de Jaké. La sentence.
Déclarations de l'homme à Ithiel, à Ithiel et Ukal ;
2 Car je suis plus stupide que personne
Et je n'ai pas l'intelligence d'un homme ;
3 Et je n'ai pas appris la sagesse
De manière à posséder la connaissance du Très-Saint.
4 Qui est monté aux cieux et en est descendu ?
Qui a recueilli le vent dans ses mains ?
Qui a serré l'eau d'ans son vêtement ?
Qui a fixé toutes les extrémités de la terre ?
Quel est son nom et le nom de son fils, si tu le sais ?
5 Toute parole de Dieu est éprouvée au feu.
Il est un bouclier pour ceux qui se confient en lui :
6 N'ajoute rien à ses paroles,
De peur qu'il ne te châtie et que tu ne sois trouvé menteur.
Déclarations de l'homme à Ithiel, à Ithiel et Ukal ;
2 Car je suis plus stupide que personne
Et je n'ai pas l'intelligence d'un homme ;
3 Et je n'ai pas appris la sagesse
De manière à posséder la connaissance du Très-Saint.
4 Qui est monté aux cieux et en est descendu ?
Qui a recueilli le vent dans ses mains ?
Qui a serré l'eau d'ans son vêtement ?
Qui a fixé toutes les extrémités de la terre ?
Quel est son nom et le nom de son fils, si tu le sais ?
5 Toute parole de Dieu est éprouvée au feu.
Il est un bouclier pour ceux qui se confient en lui :
6 N'ajoute rien à ses paroles,
De peur qu'il ne te châtie et que tu ne sois trouvé menteur.
Références croisées
30:1 Pr 31:1, 2P 1:19-2130:2 Jb 42:3-6, Ps 73:22, Es 6:5, Rm 11:25, 1Co 3:18, 1Co 8:2, Jc 1:5, Pr 5:12, Ps 92:6, Jr 10:14, 2P 2:12-16
Réciproques : Jb 11:12, Jb 37:19, Ps 49:10, Ps 73:16, Ps 139:6, Es 19:11, Ac 8:31, Rm 7:14, Ep 3:8
30:3 Am 7:14-15, Mt 16:17, Jb 11:7-9, Mt 11:27, Jn 17:3, Rm 11:33, Ep 3:18-19, Es 6:3, Es 6:10, Es 30:11, Es 57:15, Ap 3:7, Ap 4:8
Réciproques : Jb 37:23, Ps 73:16, Pr 9:10, Ec 8:17, Jn 9:36, Ac 8:31, Ep 3:8
30:4 Dt 30:12, Jn 3:13, Rm 10:6, Ep 4:9-10, Jb 38:4-41, Ps 104:2-35, Es 40:12-31, Es 53:8, Ex 3:13-15, Ex 6:3, Ex 34:5-7, Dt 28:58, Gn 32:29, Jg 13:18, Ps 2:7, Es 7:14, Es 9:6, Jr 23:6, Mt 1:21-23, Mt 11:27, Lc 10:22
Réciproques : 2R 2:12, Jb 26:8, Jb 37:23, Ec 8:17, Jr 10:12, Jr 31:37, Dn 3:25, Lc 8:25, Jn 9:36, 1Co 13:9
30:5 Ps 12:6, Ps 18:30, Ps 19:8, Ps 119:140, Rm 7:12, Jc 3:17, Gn 15:1, Ps 84:11, Ps 91:2, Ps 115:9-11, Ps 144:2
Réciproques : 2S 22:3, 2S 22:31, Ps 33:4, Ps 47:9, Ps 115:11, Ps 119:128, Ps 119:160, Pr 2:7, Pr 29:25, Es 45:19, Mt 15:9, Mt 24:35, Rm 7:14
30:6 Dt 4:2, Dt 12:32, Ap 22:18-19, Jb 13:7-9, 1Co 15:15
Réciproques : Ec 3:14, Es 29:13, Mt 15:9, 1Co 3:12, Ga 1:9
Notes de la Bible Annotée Neuchâtel
A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informationsProverbes 30
- 30.1 Nous nous sommes astreints à traduire le texte hébreu tel quel. Mais il présente un sens peu satisfaisant et beaucoup de difficultés.
Paroles d'Agur, fils de Jaké. Dès les plus anciens temps, on a cru devoir prendre ces deux noms pour des désignations figurées. Pas plus que le livre de l'Ecclésiaste (Kohéleth) n'a pour auteur un homme qui portât véritablement ce nom, pas plus, pensait-on, il ne faut songer ici à un personnage du nom d'Agur fils d'un nommé Jaké. Etymologiquement, Agur signifie le collecteur, et Jaké l'homme pieux; notre chapitre aurait donc pour auteur l'un des pieux collecteurs des chapitres précédents.
C'est là de beaucoup la plus raisonnable des explications qu'aient données de ces mots les partisans de l'exégèse symbolique. Nous ne voulons point sans nécessité les suivre sur ce terrain. Nous pensons qu'Agur, fils de Jaké, était tout simplement un sage israélite, bien probablement, puisqu'il semble citer l'Ancien Testament (comparez. par exemple, verset 5 etPsaumes 18.31
), mais qui ne nous est pas autrement connu.
La sentence (hammassa). Cette expression fait partie du vocabulaire prophétique (2Rois 9.25; Esaïe 13.1; 15.1; Habakuk 1.1
, etc.), et, en tête d'une série de proverbes, résultat de la réflexion d'un sage, paraît suspecte, bien que, dans31.1
, les Massorètes semblent l'avoir admise, dans le sens général de sentence. Voir à ce passage. En outre, le mot de sentence, immédiatement avant celui de déclaration : néoum, a quelque chose de pléonastique. Plusieurs prennent donc le mot de massa comme une désignation géographique. Agur aurait été originaire de Massa, localité du Hauran oriental d'après quelques voyageurs, ou plutôt province de l'Arabie d'aprèsGenèse 25.14
, qui cite un Massa parmi les fils d'Ismaël, d'après les inscriptions assyriennes, qui parlent d'un pays de Masaï dans l'Arabie septentrionale, et enfin d'après Ptolémée, qui mentionne dans ces mêmes parages des Masanoï. Mais contre la valeur géographique de ce nom, on fait observer que hammassa ne peut point signifier de Massa; il faudrait pour cela mimmassa ou bien hammassaï, le Massaïte. Pour toutes ces raisons, quelques interprètes se sont demandé, si ce mot embarrassant ne s'était pas glissé ici par erreur (de31.1
).
A notre sens, la seule manière de justifier cette expression, serait d'y voir l'indication qu'avec la deuxième partie du verset commence déjà la citation de l'ouvrage d'Agur et que les mots : Déclaration de l'homme, ne sont pas l'apposition des mots : Paroles d'Agur, mais le titre particulier, du chapitre d'Agur qui va être cité en tout ou en partie. Ce chapitre se serait appelé la sentence, parce qu'il aurait renfermé en quelque sorte le programme de tout l'ouvrage.
Déclaration de l'homme à Ithiel, à Ithiel et Ukal. Ceci est ordinairement considéré comme faisant aussi partie de la suscription. L'homme serait Agur, et Ithiel et Ukal seraient deux de ses disciples, disciples réels qui auraient vraiment porté ces noms (voir pour IthielNéhémie 11.7
), ou disciples fictifs, dont il faudrait prendre les noms dans leur sens étymologique, Ithiel signifiant : Dieu est avec moi, et Ukal : J'ai pu (comprendre); Ithiel, le type des philosophes croyants; Ukal, celui des esprits forts. (Mais pourquoi répéter Ithiel et en revanche ne pas répéter la préposition à devant Ukal?). On a aussi quelquefois pris ces deux noms comme s'appliquant à un seul et même personnage, dont le nom complet aurait été Dieu est avec moi et j'ai pu! Mais pourquoi ce disciple unique commencerait-il par s'appeler Dieu est avec moi tout court? Et surtout, avec, ces diverses interprétations du verset 1, comment rendre compte du car du verset 2? Voilà de quoi rendre cette manière de lire le texte sérieusement suspecte. Il convient, bien probablement, de prendre l'homme : hagguéver dans un sens général, au lieu de le rapporter à Agur : voilà ce que doit déclarer tout homme. Et pour ce qui suit, il suffit de changer quelques voyelles, sans toucher aux consonnes, et de lire : Laïthi, El; laïthi, El, va ékel, an lieu de : Leithiel leïthiel ve Ukal, pour arriver au sens de : je me suis fatigué, ô Dieu; je me suis fatigué, ô Dieu, et je me suis épuisé, qui prépare très naturellement le verset 2. Avec le deuxième membre du verset 1 commencerait donc déjà la citation de l'ouvrage d'Agur. Après bien des recherches infructueuses, ce sage a constaté que l'on ne peut pas arriver par soi-même à la sagesse, et que, pour l'homme, la première chose à faire est de reconnaître les bornes étroites de ses lumières naturelles. - 30.2 Car je suis plus stupide que personne, littéralement : Je suis une brute, de façon à n'être pas un homme. Agur est sincèrement préoccupé du désir de connaître la vérité, mais il déplore de n'avoir pas une raison capable de déchirer le voile qui lui dérobe la vue des choses cachées en Dieu (
Job 11.7-9; Romains 11.33
). Voir aussi Socrate disant qu'il n'était sage qu'à proportion qu'il savait ne rien savoir (Diogène Laërte II,.5-7). - 30.3 Non seulement je suis dénué de moyens naturels, mais je n'ai pas fait d'études.
Du Très-Saint. Voir9.10
, note. - 30.4 Ce verset renferme la suite de la déclaration précédente de l'homme sincère qui n'a pu trouver Dieu aussi pleinement qu'il l'aurait désiré. L'homme est limité dans ses investigations par sa nature créée elle-même; et il prétendrait parvenir à une connaissance parfaite de son Créateur!
La réponse à ces cinq questions est facile à donner; aussi celui qui les pose ne la donne-t-il pas. Dieu seul peut monter aux cieux et, de là, descendre pour communiquer avec sa créature (Genèse 28.12
), pour juger (Genèse 11.7
), pour secourir (Psaumes 18.10
); Dieu seul peut faire souffler et arrêter la vent (Psaumes 104.7
); enfermer l'eau dans les nuages dont il se revêt (Job 26.8
) ou la répandre à son gré (Job 38.37
). Lui seul a fixé les limites de cette terre qui nous paraît immense (Job 26.7
).
Dans ses mains, littéralement : dans ses deux poings.
Son nom : le nom qui pourrait faire connaître dans son essence un Etre dont les œuvres elles-mêmes dépassent tellement notre entendement.
Le nom de son fils.8.30
, nous avons vu la Sagesse personnifiée collaborer avec Dieu dans l'œuvre de la création. Ce même ouvrier, (dans8.30
, le mot amôn, que nous avons rendu par ouvrière, est masculin) est présenté ici comme un fils du Créateur pour bien marquer l'intimité de la relation qui existe entre Dieu et cette puissance médiatrice. Comparez le passage du Rig-Véda :Qui a vu le Premier-né? où était le sang, la vie, l'âme du monde? Qui est parvenu à demander cela à quelqu'un qui l'aurait su?
- 30.5 5 et 6 Heureusement Dieu a parlé! Il y a un livre de la Loi qui, tout entier, est une révélation aussi certaine que sont incertaines les opinions humaines.
Eprouvée au feu. Citation dePsaumes 18.31
.
N'ajoute rien :Deutéronome 4.2
. Avertissement à l'adresse de la tradition qui chercha et réussit à acquérir en Israël une autorité égale et parfois supérieure à la Loi (Marc 7.13
).
Jusqu'ici probablement s'étend la sentence (verset 1), la déclaration initiale du livre d'Agur. A partir du verset 7, ce sont des proverbes détachés du corps même de son ouvrage.