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Romains 1:16-17
(Annotée Neuchâtel)
16 En effet, je n'ai point honte de l'Evangile, car c'est une puissance de Dieu en salut à tout homme qui croit, au Juif premièrement, puis au Grec ;
17 car en lui se révèle une justice de Dieu par la foi pour la foi, selon qu'il est écrit : Le juste vivra par la foi.

Références croisées

1:16 Ps 40:9-10, Ps 71:15-16, Ps 119:46, Mc 8:38, Lc 9:26, 1Co 2:2, 2Tm 1:8, 2Tm 1:12, 2Tm 1:16, 1P 4:16, Rm 15:19, Rm 15:29, Lc 2:10-11, 1Co 9:12, 1Co 9:18, 2Co 2:12, 2Co 4:4, 2Co 9:13, Ga 1:7, 1Tm 1:11, Rm 10:17, Ps 110:2, Es 53:1, Jr 23:29, 1Co 1:18-24, 1Co 2:4, 1Co 14:24-25, 1Co 15:2, 2Co 2:14-16, 2Co 10:4-5, Col 1:5-6, 1Th 1:5-6, 1Th 2:13, He 4:12, Rm 4:11, Rm 2:9
Réciproques : 2Ch 6:41, Esd 5:11, Es 12:2, Es 50:7, Es 51:5, Jr 9:3, Jn 12:20, Ac 5:42, Ac 10:11, Ac 11:14, Ac 13:26, Ac 13:46, Ac 14:1, Ac 14:3, Ac 16:32, Ac 19:10, Ac 20:21, Ac 23:11, Ac 27:35, Rm 1:1, Rm 3:29, Rm 10:8, 1Co 1:24, 1Co 4:20, 2Co 4:2, 2Co 10:14, Ga 3:28, Ga 6:14, Ep 1:13, Ep 1:19, Ph 1:27, He 1:3, Jc 1:21
1:17 Rm 3:21, Rm 3:3, Ha 2:4, Jn 3:36, Ga 3:11, Ph 3:9, He 10:38, He 11:6-7
Réciproques : Gn 6:9, Gn 49:1, Nb 21:9, Ps 22:31, Ps 40:10, Ps 71:16, Ps 89:16, Ps 98:2, Ps 103:17, Es 46:13, Es 51:5, Es 53:1, Es 56:1, Ez 18:9, Mt 6:33, Jn 16:10, Ac 10:22, Ac 11:14, Rm 4:5, Rm 4:6, Rm 4:15, Rm 5:1, Rm 9:30, Rm 10:3, Rm 10:8, 1Co 1:30, 2Co 3:9, 2Co 5:21, Ga 2:16, Ga 2:20, Ga 3:2, He 5:13, 1P 1:12, 2P 1:1

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Romains 1
  • 1.16 En effet, je n'ai point honte de l'Evangile, car c'est une puissance de Dieu en salut à tout homme qui croit, au Juif premièrement, puis au Grec ; 16 à 17 L'Evangile, sujet de l'épitre.
    Le texte reçu porte l'Evangile de Christ, mots qui manquent dans la plupart des majuscules, des versions et dans quelques minusc.
    - Il y a dans l'Evangile quelque chose dont l'homme naturel aura toujours honte : il y lit sa condamnation et y découvre l'opprobre de son péché ; le pardon et la délivrance lui sont présentés au nom d'un crucifié et par le moyen même de la croix ; il doit recevoir le salut comme une grâce qu'il ne saurait mériter et qui anéantit son orgueil ; et enfin le Sauveur, rejeté du monde, n'offre ici-bas à ses disciples qu'une part dans ses humiliations et ses souffrances.
    La croix de Christ, dans laquelle se résume tout l'Evangile, est "scandale aux Juifs folie aux Gentils.." (1Corinthiens 1.23)
    Porter ce message de la croix au centre de la puissance et de la gloire de l'empire, dans la ville où toutes les écoles de la sagesse antique avaient leurs représentants, c'était encourir un opprobre certain et par conséquent s'exposer à la tentation d'avoir honte de l'Evangile.
    Mais l'apôtre sera préservé d'une telle défaillance par l'expérience qu'il a faite, en lui-même et en beaucoup d'autres, de la puissance divine du salut qu'il annonce. (1Corinthiens 1.18)
    Il y a plus. Quand il dit : je n'ai point honte, il veut dire : j'y trouve le plus sublime sujet de gloire (Galates 6.14 ; 1Timothée 1.11)
    - L'Evangile n'est ni un système de doctrines, ni un code de morale, il est une puissance de Dieu, agissante et efficace ; par laquelle, le pécheur est arraché à son état de condamnation et de mort, pour avoir part à la grâce et à la vie. Cette puissance est en salut à tout homme qui croit.
    Le salut a un côté négatif : il consiste à être délivré de la colère de Dieu, (verset 18) de la peine du péché, qui est la mort éternelle, (Romains 6.23) et un côté positif : il est le don de la justice, de la faveur et de l'amour de Dieu, le don d'une vie conforme à sa volonté et de la félicité éternelle. (Matthieu 1.21, note.)
    Ce salut est assurée tout homme qui croit.
    Croire, c'est se confier sans réserve en la grâce de Celui qui offre le salut ; c'est l'acte du cœur par lequel le pécheur repentant accepte avec joie l'œuvre que son Dieu Sauveur accomplit pour lui et en lui.
    - Du moment que l'unique condition pour avoir part au salut est de croire, ce salut est offert et est accessible aussi bien aux Gentils qu'aux Israélites ; les uns et les autres sont à son égard sur un pied de parfaite égalité.
    Cependant Paul dit : pour le Juif premièrement.
    Premièrement manque, il est vrai, dans B et dans un manuscrit gréco-latin du 9e siècle. Tertullien atteste que Marcion l'omettait aussi. Quelques critiques pensent qu'il a été introduit ici par analogie avec Romains 2.9,10. Mais la plupart le tiennent pour authentique.
    Les uns pensent que Paul veut dire : en vertu de l'alliance de grâce, traitée par Dieu avec son peuple, et parce que le salut vient de ce peuple (Jean 4.22 ; Romains 3.1 et suivants ; Romains 9.1 et suivants), il convient que l'Evangile soit annoncé au Juif premièrement. L'apôtre se conformait à cette règle dans son œuvre missionnaire, et lorsqu'il arrivait dans une ville où il y avait des Juifs, il commençait par prêcher dans leur synagogue. (Actes 13.46 ; 16.13 ; 17.1 ; 18.4)
    D'autres entendent premièrement dans le sens de "principalement." L'apôtre voudrait dire que le Juif était, par la discipline de la Loi et par les promesses des prophètes, mieux préparé que le Grec à recevoir le salut. Ou bien sa pensée serait, avec une nuance d'ironie, que le salut gratuit offert dans l'Evangile est indispensable au Juif qui connaît le vrai Dieu, autant et plus qu'au Grec plongé dans les erreurs de l'idolâtrie. Le sens temporel de premièrement paraît pourtant le plus simple.
    De récents interprètes ont essayé de tourner la difficulté en traduisant : l'Evangile est une puissance de Dieu en salut...premièrement au Juif et au Grec ; l'apodose sous-entendue serait : et ensuite aux représentants des autres nationalités. Mais l'apôtre ne dit nulle part que les Grecs aient eu un avantage sur les autres nations ; tandis qu'il oppose les Juifs et les Grecs. (1Corinthiens 1.22-24)
  • 1.17 car en lui se révèle une justice de Dieu par la foi pour la foi, selon qu'il est écrit : Le juste vivra par la foi. L'apôtre confirme (car) sa déclaration précédente, que l'Evangile est une puissance de Dieu : c'est qu'en lui se révèle une justice de Dieu.
    Plusieurs interprètes ont vu dans ce terme : justice de Dieu, tout d'abord l'une des perfections divines, soit l'attribut par lequel Dieu récompense les bons et punit les méchants, soit la sainteté qui est l'essence même de son être et qui exclut tout mal.
    Cette justice de Dieu, voudrait dire l'apôtre, est communiquée à tout croyant en vertu de l'œuvre rédemptrice de Jésus-Christ et par l'action du Saint-Esprit, de sorte que l'homme, devenu participant de la sainteté de Dieu, reprend sa position normale d'enfant du Père. Ainsi l'Evangile est une puissance de Dieu à salut pour tout croyant.
    - La plupart des commentateurs actuels se refusent à admettre, dans notre passage, ce sens de l'expression : justice de Dieu. Ils estiment que si Paul avait eu en vue l'attribut de Dieu, il aurait écrit : la justice de Dieu, tandis qu'il omet l'article ; que l'Evangile n'est pas précisément une révélation de la justice et de la sainteté de Dieu, déjà manifestées dans l'Ancien Testament ; que le verbe se révèle ne conviendrait pas pour exprimer une communication de la sainteté de Dieu à l'homme, qu'il suppose plutôt un fait extérieur que l'homme saisit par la foi ou constate par l'observation (comparez verset 18 "La colère de Dieu se révèle...").
    Par cette justice de Dieu qui se révèle dans l'Evangile, Paul entend donc une relation nouvelle avec Dieu, dans laquelle l'homme est placé par Dieu lui même et qui lui permet d'atteindre le but qu'il avait vainement poursuivi par ses seuls efforts, d'être juste, c'est-à-dire tel qu'il doit être selon la volonté de Dieu, en parfait accord avec la loi divine.
    Si cette justice est appelée justice de Dieu, cela ne veut pas dire seulement qu'elle est "valable devant Dieu," ni de même essence que la justice divine, mais que Dieu en est l'initiateur : c'est lui qui, par un acte de sa grâce, (Romains 3.24) rétablit l'homme dans une relation normale avec lui. Cette justice de Dieu est opposée à "celle qui vient de la loi," (Philippiens 3.9) à la propre justice de l'homme. (Romains 10.3)
    - Cette justice est par la foi pour la foi, grec de (hors de) la foi pour (dans) la foi.
    Les Pères admettaient que la foi d'où la révélation de la justice de Dieu procède, c'est la foi israélite, celle à laquelle elle aboutit, la foi chrétienne.
    Les réformateurs trouvaient de même, dans les termes employés par l'apôtre, l'idée d'un progrès intérieur dans la foi : la justice de Dieu est révélée à la foi et reçue par elle, et comme cette justice est dans le pécheur un principe actif de vie, elle augmente la foi et produit dans l'âme une foi toujours plus complète.
    Calvin a rendu cette idée en traduisant : "de foi en foi".
    Les interprètes modernes objectent que l'idée d'un progrès dans la foi n'est pas indiquée dans les termes employés et qu'elle est trop spéciale pour figurer dans l'énoncé du sujet de l'épître. Ils préfèrent voir dans le premier complément : par la foi, le principe qui, dans l'homme, établit cette relation nouvelle de la "justice de Dieu".
    C'est une justice de foi, que l'homme obtient par la foi seule ; et dans le second complément : pour la foi, l'indication du but, de la destination de la justice nouvelle : c'est une justice destinée à la foi, qui éveille et développe la foi de ceux à qui elle est révélée.
    La justice légale, que l'homme acquiert en accomplissant la loi, est une "justice d'œuvres," elle consiste en œuvres ; son but est de produire et de multiplier les œuvres.
    La justice de Dieu est, de sa nature, une justice de foi, et elle est offerte à la foi ; c'est par la foi que l'homme la saisit. Quand l'homme est entré dans cette nouvelle relation avec Dieu, c'est sa foi qui lui est imputée à justice, à l'exclusion de toute œuvre.
    Il importait à l'apôtre de faire ressortir dès l'abord, dans ce résumé de l'Evangile, cette vérité fondamentale qu'à la foi seule appartient le privilège de rendre l'homme poste devant Dieu.
    - L'idée de la justice par la foi pouvait paraître une doctrine nouvelle ; elle ne l'était point. L'apôtre montrera plus loin (Romains 4) qu'Abraham et David la connaissaient déjà.
    Ici il en appelle à une parole du prophète Habacuc. (Habakuk 2.4) Les Chaldéens vont fondre sur la Judée et massacrer ses habitants, qui sera sauvé ? non pas l'orgueilleux qui se confie en ses forces et en ses œuvres ; mais "le juste," "qui vivra par sa foi," c'est-àdire par son humble confiance en Dieu.
    Le moyen du salut est le même dans tous les temps et en présence de tous les jugements de Dieu.
    Quelques interprètes rattachent les mots par la foi, non au verbe vivra, mais au substantif le juste et traduisent "le juste par la foi vivra." Le texte hébreu ne peut se rendre ainsi, et il n'y a aucune raison de penser que Paul ait voulu changer le sens de l'original, qui répondait suffisamment à son but. Comparer Galates 3.11 ; Hébreux 10.38, où se trouve cette même citation d'Habacuc.