Romains 12:6-8
(Annotée Neuchâtel)
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Or, ayant des dons différents selon la grâce qui nous a été donnée, exerçons-les : soit un don de prophétie, selon la mesure de la foi ;
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soit un ministère, dans ce ministère ; soit celui qui enseigne, dans l'enseignement ;
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soit celui qui exhorte, dans l'exhortation ; que celui qui donne le fasse avec simplicité ; celui qui préside, avec zèle ; celui qui exerce la miséricorde, avec joie.
Références croisées
12:6 Rm 1:11, 1Co 1:5-7, 1Co 4:6-7, 1Co 12:4-11, 1Co 12:28-31, 1Co 13:2, 1P 4:10-11, Rm 12:3, Mt 23:34, Lc 11:49, Ac 2:17, Ac 11:27-28, Ac 13:1, Ac 15:32, Ac 21:9, 1Co 12:10, 1Co 12:28, 1Co 13:2, 1Co 14:1, 1Co 14:3-5, 1Co 14:24, 1Co 14:29, 1Co 14:31, 1Co 14:32, Ep 3:5, Ep 4:11, 1Th 5:20, Rm 12:3, Ac 18:24-28, 2Co 8:12, Ph 3:15Réciproques : Gn 49:29, Lv 1:2, Nb 3:25, Nb 4:47, Jg 8:3, Mt 25:14, Mt 25:22, Lc 19:13, Jn 3:27, Ac 6:4, Rm 15:15, 1Co 12:5, 1Co 12:7, 1Co 12:11, 2Co 10:13, Ga 2:9, Ep 4:7, 1Tm 4:14, 2Tm 1:6, Jc 1:17, 2P 1:20
12:7 Es 21:8, Ez 3:17-21, Ez 33:7-9, Mt 24:45-47, Lc 12:42-44, Ac 20:20, Ac 20:28, Col 4:17, 1Tm 4:16, 2Tm 4:2, 1P 5:1-4, Dt 33:10, 1S 12:23, Ps 34:11, Ps 51:13, Ec 12:9, Mt 28:19, Jn 3:2, Ac 13:1, Ga 6:6, Ep 4:11, Col 1:28-29, 1Tm 2:7, 1Tm 3:2, 1Tm 5:17, 2Tm 2:2, 2Tm 2:24
Réciproques : Nb 3:10, Dt 10:8, 1Ch 9:27, Ne 12:44, Ep 4:12, 1Tm 3:13
12:8 Ac 13:15, Ac 15:32, Ac 20:2, 1Co 14:3, 1Th 2:3, 1Tm 4:13, He 10:25, He 13:22, Rm 12:13, Dt 15:8-11, Dt 15:14, Jb 31:16-20, Ps 112:9, Pr 22:9, Ec 11:1-2, Ec 11:6, Es 32:5, Es 32:8, Es 58:7-11, Mt 6:2-4, Mt 25:40, Lc 21:1-4, Ac 2:44-46, Ac 4:33-35, Ac 11:28-30, 2Co 8:1-9, 2Co 8:12, 1Th 2:8, 1P 4:9-11, 2Co 1:12, 2Co 8:2, 2Co 11:3, Ep 6:5, Col 3:22, Rm 13:6, Gn 18:19, Ps 101:1-8, Ac 13:12, Ac 20:28, 1Co 12:28, 1Th 5:12-14, 1Tm 3:4-5, 1Tm 5:17, He 13:7, He 13:17, He 13:24, 1P 5:2-3, Ec 9:10, Dt 16:11, Dt 16:14, Dt 16:15, Ps 37:21, Es 64:5, 2Co 9:7
Réciproques : Ex 18:13, Dt 15:10, Ac 2:46, 2Co 9:11, 1Tm 3:13, 1Tm 6:18, He 6:11
Notes de la Bible Annotée Neuchâtel
A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informationsRomains 12
- 12.6 Or, ayant des dons différents selon la grâce qui nous a été donnée, exerçons-les : soit un don de prophétie, selon la mesure de la foi ; La construction de ces versets est difficile à comprendre à cause de la vivacité et de l'extrême concision du langage de l'apôtre. Essayons de donner une idée de la forme dans laquelle il jeté sa pensée. Il omet tout verbe pour énoncer uniquement les dons et la manière de les pratiquer.
La période entière dépend du participe : or, ayant des dons différents (comme les membres du corps ont des onctions diverses).
Plusieurs exégètes et éditeurs rattachent ce participe au verbe précédent : nous sommes un seul corps en Christ, tous membres les uns des autres, mais en ayant des dons différents.
Paul énumérerait dans la suite ces dons différents, en indiquant la sphère dans laquelle chacun s'exerce. On peut objecter :
1° que l'antithèse à l'unité du corps est déjà exprimée àverset 5
"nous qui sommes plusieurs," et que ce verset a ainsi un sens complet par lui-même ;
2° que l'exhortation deverset 3
, à nous limiter selon la mesure de la foi qui nous est départie, domine tout ce passage, que ce n'est donc pas arbitrairement que l'on prête à l'apôtre l'intention d'inviter ses lecteurs à employer comme ils le doivent les dons qu'ils ont reçus et qu'il énumère ; les compléments : selon la mesure de la foi, (verset 6
) dans le ministère, (verset 7
) etc., ne se comprennent que s'il a cette intention d'exhorter ses lecteurs à bien employer leurs dons ; àverset 8
, en particulier, la note de l'exhortation est clairement donnée.
Il est donc naturel de sousentendre le verbe : exerçons les, après le participe : ayant des dons différents.
Les dons (grec charismes, du mot charis, grâce) sont communiqués par le Saint-Esprit et reçus par la foi ; nous les possédons selon la grâce qui nous a été donnée.
Averset 3
, Paul appelait son apostolat la grâce qui m'a été donnée ; ici il applique cette expression au ministère que tout membre de l'Eglise exerce dans son sein. Soit l'énumération de ces dons.
Chacun est accompagné d'un complément circonstanciel qui indique la manière ou la sphère de son emploi. Soit la prophétie : si c'est le don de prophétie que nous avons reçu, exerçons-le selon la mesure de la foi.
Le prophète, c'est celui qui "parle, édifie, exhorte, console," (1Corinthiens 14.3
) sous l'inspiration de l'Esprit. Dieu lui accorde des révélations pour qu'il en fasse part à ses frères. Il doit, pour montrer sa modestie et ne pas sortir des limites qui lui, sont assignées, prophétiser (grec) selon l'analogie de la foi. Le mot analogie ne se trouve qu'ici dans le Nouveau Testament ; il signifie proportion, correspondance.
D'anciens interprètes ont entendu par la foi la croyance, la doctrine reçue dans l'Eglise ; le prophète devrait se conformer à cette doctrine. Mais le mot foi n'a jamais cette signification chez Paul ; il est toujours pris au sens subjectif de confiance, sentiment religieux, conviction. Cette confiance n'est pas sans objet ; elle s'attache à Jésus-Christ et à son œuvre rédemptrice ; néanmoins la foi est, avant tout, un sentiment personnel.
On peut dès lors se demander si la foi qui doit servir de règle au prophète c'est la sienne ou celle de ses auditeurs. Dans ce dernier cas, l'apôtre inviterait le prophète à ne point troubler ceux qui l'écoutent par des révélations ou des exhortations qu'ils ne seraient pas en état de recevoir ou de suivre.
Mais il nous semble plus probable, vu la ressemblance des expressions, qu'il répète, en l'appliquant spécialement à ceux qui ont le don de prophétie, la recommandation deverset 3
: se limiter selon la mesure de la foi que Dieu a départie à "chacun ;" que le prophète se garde de dépasser cette mesure en affichant, par orgueil, une assurance qu'il ne possède pas vraiment !
- Soit un ministère : si nous avons un ministère, exerçons-le dans les limites de ce ministère, sans en sortir pour étendre, par vaine ambition, notre activité à d'autres domaines : que l'ancien n'aspire pas à jouer le rôle de prophète, que le diacre n'empiète pas sur les fonctions de l'ancien.
Quelques historiens invoquent cette recommandation pour prouver qu'il y avait déjà dans l'Eglise de Rome des charges régulièrement instituées. On leur objecte que, dans tout ce passage, il s'agit de dons (verset 6
) plutôt que de charges, que l'apôtre a en vue des activités spontanément exercées par des membres de l'Eglise. Cependant l'énumération de ces multiples fonctions et la recommandation faite à ceux qui les remplissent de se borner chacun à sa tâche nous paraissent supposer une organisation plus ou moins arrêtes.
Le terme de ministère (grec diaconie) peut s'appliquer aux fonctions des anciens et des évêques, aussi bien qu'à celles des diacres. Ceux qui exercent un ministère, ce sont ceux qui servent l'Eglise dans une activité pratique, tandis que les prophètes la servent par la parole. (comparez1Pierre 4.11
) - 12.8 soit celui qui exhorte, dans l'exhortation ; que celui qui donne le fasse avec simplicité ; celui qui préside, avec zèle ; celui qui exerce la miséricorde, avec joie. - Soit celui qui enseigne (la construction change : au lieu de la fonction, celui qui la remplit), qu'il se renferme dans l'enseignement, s'y consacrant tout entier. Le docteur ne reçoit pas de nouvelles révélations, comme le prophète, son rôle est d'exposer les vérités déjà connues.
- Soit celui qui exhorte, qu'il se renferme dans l'exhortation. D'après1Corinthiens 14.3
, on pourrait croire qu'exhorter est la mission du prophète ; il ressort de la distinction faite ici par l'apôtre que l'on peut exhorter sans avoir le don de prophétie.
- Que celui qui donne, (grec) qui transmet, qui fait part de ses biens aux indigents, (Ephésiens 4.28
) le fasse avec simplicité, sans que "sa main gauche sache ce que fait sa main droite," sans s'élever dans le sentiment de sa générosité.
- Que celui qui préside le fasse avec zèle. Il s'agit de celui qui est à la tête d'une entreprise charitable, (3.8
) plutôt que de celui qui dirige une Eglise ; (1Thessaloniciens 5.12
) cela ressort de la place donnée à cette exhortation, entre celle qui concerne la bienfaisance et celle qui a trait à l'exercice de la miséricorde. Celui-ci doit être pratiqué avec joie, avec cet empressement et cette bienveillance qui sont nécessaires pour rendre du courage aux pauvres et aux affligés.