Romains 6:6
(Annotée Neuchâtel)
Romains 6:6
sachant bien que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché.
Références croisées
6:6 Ga 2:20, Ga 5:24, Ga 6:14, Ep 4:22, Col 3:5, Col 3:9, Col 3:10, Rm 7:24, Rm 8:3, Rm 8:13, Col 2:11-12, Rm 6:12, Rm 6:22, Rm 7:25, Rm 8:4, 2R 5:17, Es 26:13, Jn 8:34-36Réciproques : Lv 3:3, Nb 29:7, Mt 5:29, Mc 8:34, 1Co 15:46, 2Co 5:15, Ep 2:16, 2Tm 1:10, 1P 3:4, 2P 1:20
Notes de la Bible Annotée Neuchâtel
A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informationsRomains 6
- 6.6 sachant bien que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché. L'apôtre explique lui-même le sens de l'image qu'il vient d'employer.
La proposition participiale : (grec) sachant ceci que, comprenant bien que, exprime, suivant les uns, l'expérience personnelle qui confirme la vérité énoncée àverset 5
: nous sommes morts avec Christ et ressuscités avec lui ; nous ne saurions en douter, car nous savons bien, par expérience, que notre vieil homme a été crucifié avec lui.
Suivant d'autres, cette proposition exprime la condition que nous devons remplir pour être unis à Christ : nous serons une même plante avec lui, si nous comprenons bien que notre vieil homme a été crucifié avec lui.
- Ce qui en nous a été crucifié avec Christ, c'est notre vieil homme, c'est à dire l'homme naturel tel qu'il naît, grandit et vit avant d'avoir été régénéré par l'Esprit de Dieu et renouvelé dans la communion avec Christ. L'homme nouveau se développe dans la proportion où le vieil homme périt.
Mais il faut remarquer que cette transformation morale, lente et graduelle, l'apôtre la considère comme un fait accompli : notre vieil homme a été crucifié avec Christ. Il l'a été en effet dans la mort du Christ, à laquelle le croyant participe ; mais il ne l'a été que virtuellement, en principe.
Par un acte de foi sans cesse renouvelé, le croyant doit transformer cette virtualité en une réalité. Le crucifiement du vieil homme ne s'opère pas dans le croyant d'une manière soudaine et en quelque sorte magique, le plaçant une fois pour toutes dans une condition morale où le péché serait entièrement détruit et ne lui ferait plus sentir ses atteintes.
"La mort au péché dont parle l'apôtre est un état sans doute, mais un état de la volonté, qui ne subsiste qu'aussi longtemps qu'elle se tient elle même sous l'empire du fait qui l'a produit et le produit constamment, la mort de Jésus." Godet.
- Le but du crucifiement du vieil homme, c'est la destruction du corps du péché.
Le corps du péché ne signifie pas seulement le corps de l'homme pécheur car Paul ne voit pas dans le corps la source, ni même le siège unique du péché. Il reconnaît que "l'esprit" a aussi ses "souillures ;" (2Corinthiens 7.1
) il déclare que "la vie de Jésus se manifeste dans notre corps," "dans notre chair mortelle ;" (2Corinthiens 4.10,11
) dans notre chapitre même il écrit : "que le péché ne règne dans votre corps," et : "livrez vos membres à Dieu" (versets 12,13
, comparezRomains 12.1
) ; enfin, le verbe : afin que fût détruit, ne saurait s'appliquer au corps proprement dit, car le crucifiement spirituel avec Christ n'a pas pour but la destruction du corps, et Paul ne considère pas cette destruction comme le but de la morale chrétienne.
Cependant la plupart des commentateurs modernes entendent l'expression au propre : le corps du péché, c'est le corps qui appartient au péché, qui est dominé par lui, qui lui sert d'instrument.
Ils disent qu'il doit être détruit seulement en tant qu'il est asservi au péché. Cette distinction est bien subtile, car ce n'en est pas moins le corps lui-même que la destruction atteint.
Ou bien ils donnent au verbe détruire le sens de "rendre inactif," mais ce sens ne se rencontre pas chez Paul, qui emploie toujours ce verbe avec la signification intensive de détruire, supprimer, anéantir. (Romains 3.3,31 ; 4.14 ; 2Thessaloniciens 2.8 ; 2Corinthiens 3.11,13 ; 1Corinthiens 15.24
)
Nous croyons donc qu'il faut prendre le mot corps au figuré.
Le corps du péché, c'est ou bien "le péché" dans toute sa réalité, comme on dit : le corps d'une chose, pour l'opposer à son ombre ; ou mieux encore la totalité du péché considéré comme formant un organisme, comme ayant des "membres" divers, énumérésColossiens 3.5
, entre lesquels il y a un lien organique que le terme de "corps" fait ressortir.
L'apôtre a été amené à employer cette métaphore par l'image du vieil homme cloué sur la croix. Peutêtre aussi la pensée que c'est dans le corps que le péché établit son principal empire et exerce ses plus terribles ravages, n'a-telle pas été étrangère au choix de l'expression. L'apôtre aurait voulu relever, en l'employant, l'idée que c'est par le corps, par la nature charnelle de l'homme que le péché a passé d'Adam à tous ses descendants (Romains 5.12
suivants comparezPsaumes 51.7 ; Jean 3.6
).
Mais nous ne saurions limiter la portée du terme au corps proprement dit du pécheur. La pensée de l'apôtre est : le vieil homme, le moi égoïste et charnel, auteur de tout péché a été crucifié et virtuellement réduit à l'impuissance, afin que tout le corps du péché, toutes ses manifestations, spirituelles et charnelles, ces dernières en particulier soient détruits par la sanctification progressive de l'âme et du corps, de notre être tout entier.
- Cette sanctification est notre affranchissement de l'esclavage du péché, que l'apôtre indique comme le but dernier de notre mort avec Christ : pour que nous ne soyons plus esclaves du péché.
En effet, tant que notre vieil homme n'a pas été crucifié, nous sommes esclaves du péché, ou, comme on peut traduire aussi : (Ephésiens 6.7
) "nous servons le péché," même lorsque nous ne commettons pas de péchés grossiers.
Mais une fois que notre vieil homme a été crucifié, le péché peut subsister encore en nous, il ne règne plus. Le croyant ne le sert plus, il n'est plus son esclave. S'il combat, s'il souffre, s'il saigne, s'il subit parfois de honteuses défaites et reçoit des blessures cuisantes, il ne languit plus impuissant sous l'esclavage du péché et de la mort. Il est de plus en plus vainqueur dans la lutte ; et cette lutte même, quelque ardente et douloureuse qu'elle puisse être, est une preuve que la vie nouvelle triomphe de la nature déchue.