Avortement et perte d'enfant : un enjeu spirituel
Type : Dossier
Thème : Avortement
Source : Aimer & Servir
Réf./Date source : 139
Publié sur Lueur le
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Il y a un texte dans la Bible qui pose précisément cette question (1 Sam 16.11). Isaï fait passer sept de ses fils devant Samuel le prophète.
« Puis Samuel dit à Isaï : L'Eternel n'a choisi aucun d'eux. Et Samuel dit à Isaï : Sont-ce là tous tes fils ? N'as-tu pas encore un fils ? Isaï répondit : Il reste le plus jeune, je lui ai fait paître les brebis. Samuel dit à Isaï : Envoie-le donc chercher ! Car nous ne nous placerons pas avant qu'il ne soit venu ici. Isaï l'envoya chercher. Or il était blond, avec de beaux yeux et une belle figure. L'Eternel dit à Samuel : Lève-toi, oins-le, car c'est lui ! » (1 Sam 16.10-12)
Qui était donc cet enfant curieusement mis à l'écart dans cette circonstance ? David, un enfant inexistant ? Quel secret y a-t-il derrière cette histoire ? Ce texte précise en outre que David était physiquement différent. Les blonds, en Israël, sont plutôt rares ! Le Psaume 51 fait une allusion intéressante au sujet des circonstances de la naissance de David. Lui-même, écrira : « Ma mère m'a conçu dans le péché. » (Ps 51.5)
Quel impact peut avoir l'attitude de ce père sur les sept frères rassemblés pour l'occasion ?
Quelle peut être la réaction des enfants lorsqu'ils se rendent compte que leur père ignore un autre de leurs frères ? En tout cas, David n'a pas la même importance qu'eux. Comment le vivent-ils ? Quelles sont les conséquences, au milieu d'une fratrie, de la présence d'un enfant qui n'a pas l'attention de son père et qui fait l'objet d'un obscur rejet ? Aucun des sept autres fils n'a pris l'initiative d'aller chercher David ! Ils réagissaient à l'image de leur père.
Si je n'ai pas existé aux yeux de mon père et de mes frères, puis-je croire que j'existe aux yeux de Dieu ? Dieu peut-il avoir le moindre intérêt pour moi ?
« N'as-tu pas encore un enfant ? »
Je perçois aujourd'hui que Dieu m'a posé personnellement cette question pendant longtemps. Il m'a fallu des années pour oser répondre : « Oui, Seigneur, j'ai eu encore un enfant. Il est mort, avorté à la treizième semaine. » Techniquement, la méthode de l'aspiration peut être pratiquée jusqu'à la onzième ou douzième semaine. A partir de la treizième, la tête du foetus est trop grosse et trop ferme. Il faut préalablement la découper et démanteler le corps du foetus. Les morceaux seront ensuite aspirés avec une canule de métal de six à huit millimètres de diamètre. Notre premier enfant est mort de cette manière. Ma femme et moi avons la forte intuition qu'il s'agissait d'un garçon.
Vous donnez-nous le droit de vous parler de ce fils ? Cet enfant a existé. Il a vécu brièvement. Il est mort tragiquement. Il est mort dans le sein de ma femme. Cette tragédie peut-elle avoir un impact sur nos enfants nés vivants ?
« Sont-ce là tous tes fils ? »
N'est-ce pas une question que Dieu pose à la Suisse, à la France, aux nations qui banalisent l'avortement aujourd'hui ? Sont-ce là tous vos enfants ? Tous ceux que je vous ai donnés ? Sont-ils tous là ? Quel est l'impact de la banalisation de l'avortement sur la nouvelle génération ?
« Jésus, fils de David. » (Mt 21.9)
Et pourtant, c'est précisément David que Dieu avait choisi comme roi d'Israël. Il est donc possible de mieux saisir la profondeur des souffrances de David. Il décrit dans le Psaume 22, et avec une grande précision, les souffrances de la croix : « Mon Dieu ! Mon Dieu ! Pourquoi m'as-tu abandonné ? Ma langue s'attache à mon palais... Ils ont percé mes mains et mes pieds. Je compte tous mes os... ». David, l'enfant rejeté, reçoit au sein même de sa souffrance et de ses angoisses existentielles, une révélation des souffrances de la croix.
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