Avez-vous La Foi ?
4. La foi demande la confiance et la sincérité
Type : Livre en ligne
Thème : La Foi
Source : Carnets Croire & Servir
Réf./Date source : 17
Publié sur Lueur le
- Avez-vous La Foi ?
- Sans la foi : dans la nuit du péché...
- La foi des premiers croyants
- La foi demande la confiance et la sincérité
- La foi est un don de Dieu
- La foi nous prend tout entiers
- Par la foi, je me donne au Christ
La foi est une vertu par laquelle nous croyons fermement les vérités RELEVEES PAR DIEU, et nous les croyons NON parce qu'elles nous apparaissent évidentes ou parce qu'on les a clairement expliquées, MAIS PARCE QUE DIEU, qui nous les enseigne, EST LA VERITE MEME. Réfléchissons un peu là-dessus.
J'ai la foi parce que ce Jésus qui me parle c'est « Le Verbe » de Dieu, « LA PAROLE ». Dieu, pour pouvoir s'adresser directement à nous, ses créatures, pour atteindre nos oreilles et notre coeur nous a donné sa Parole et il a « incarné » sa Parole, c'est-à-dire qu'il en a fait un homme !
Cette Parole devenue vivante s'adresse à nous et mieux encore, elle nous donne des exemples. Cette Parole est lumineuse. Cette Parole est vivifiante.
Le foi est difficile et il ne faut pas trop s'étonner que tant de gens y objectent, mais il faut les aider très patiemment. Il est parfois difficile de croire que Dieu soit unique et qu'il y ait pourtant en lui trois Personnes ; difficile de croire qu'une Vierge ait enfanté ; difficile de croire qu'un homme ait été à la fois vraiment homme et vraiment Dieu.
La foi est nécessaire
Nous ne disons pas pour le moment que la foi est nécessaire au salut, bien qu'elle le soit 1 mais d'abord simplement ceci : de même que dans la vie de chaque jour, il nous est nécessaire de croire les autres, dans la religion, il est nécessaire de croire Dieu. Or, il est bien vrai que tout le long de notre vie nous croyons les autres qui nous affirment des choses que nous ne pouvons vérifier, ou même que nous ne pouvons comprendre.
Quand nous étions petits, nos parents nous disaient ce qui est bien et ce qui est mal et nous les croyions ; ce n'est que plus tard que nous avons pu réfléchir par nous-mêmes et comprendre la vérité de leurs affirmations.
Quand nous apprenons un métier nous commençons par croire ce qu'on enseigne avant de le vérifier par nous-mêmes, sinon nous ferions bien des bêtises, ou causerions même des accidents. Et si nous allions rendre visite à un chimiste, à un physicien ou à un astronome, il pourrait bien nous expliquer un peu la science dont il a la spécialité et à laquelle nous ne comprenons goutte, mais très vite il serait obligé de nous dire « ceci serait trop difficile à vous expliquer ». Et nous lui répondrions le plus naturellement du monde : « Ça ne fait rien, je vous crois ». Enfin, n'est-ce pas chaque jour que nous croyons ce qu'un ami nous raconte ? Nous lui faisons confiance.
Dans tous les cas, nous faisons un véritable acte de foi, mais un acte de foi naturelle portant sur des vérités naturelles, humaines, et nous faisons confiance à des hommes. Dans la religion il nous est nécessaire de faire des actes de foi surnaturelle portant sur des vérités divines, et c'est à Dieu que nous faisons confiance.
Quoi d'étonnant à cela ! Nous savons bien que notre intelligence est très limitée, et il est normal qu'elle ne puisse contenir la Vérité complète sur toutes choses. Dieu seul est l'Intelligence infinie et parfaite. Et il nous a révélé ce qu'il a jugé bon que nous sachions, en nous demandant de LUI FAIRE CONFIANCE. Or, Dieu est la Vérité même, nous pouvons le croire sans crainte.
Notre foi est aussi salutaire, ce qui veut dire qu'elle sera grandement récompensée. En effet, elle est une grande preuve d'amour que nous donnons à Dieu, parce que nous lui faisons confiance, parce que nous acceptons librement d'écouter sa Parole.
Or, ceux qui se soumettent ainsi librement à Dieu et qui lui disent : « Je crois tout ce que tu as dit, simplement parce que tu l'as dit... » ceux-là ont été proclamés bienheureux par notre Seigneur.
La foi demande la sincérité
Si nous ne sommes encore qu'un petit nombre à avoir mis notre foi en Jésus-Christ, n'oublions pas qu'il est venu pour le monde, pour les gens avec qui nous vivons, même les plus insouciants.
La seule condition indispensable, pour que l'âme la plus éloignée de la foi puisse être gagnée par Jésus-Christ, c'est qu'elle ne soit pas tout à fait fermée, barricadée ; c'est qu'il y ait en elle un peu de sincérité, une fissure dans son mur d'indifférence ou d'hostilité par où Dieu puisse pénétrer dans sa vie, pénétrer par sa Parole.
Pour le comprendre, regardons le chapitre 4 de l'Evangile selon Jean. Regardons-le comme les voyageurs de Palestine regardent ce puits solitaire qui existe encore. C'est l'histoire bien connue de la femme samaritaine 2 .
1) Voici une femme qui n'éprouve aucun besoin religieux. Celle qui, dans le grand soleil de midi, descend du village de Sychar, à dix minutes de là, c'est celle que tout le bourg se montre du doigt en disant : « Elle en est à son sixième mari ». Tête vide comme un grelot, coeur frivole, corps voué au péché, âme insouciante de tout, qui apparemment n'a besoin de rien, n'attend rien, ne s'attend pas surtout à rencontrer Dieu.
A la demande du voyageur inconnu « donne-moi à boire », elle répond sur un ton narquois : « Tiens, tiens, toi un juif ? » Sans doute à un détail de costume, ou à l'accent galiléen ; pendant la Passion Pierre fut reconnu ainsi à son accent.
Sans relever l'impertinence, Jésus entreprend de l'instruire. Utilisant la comparaison de l'eau, et de cette soif de nos corps qui renaît sans cesse et nous fait souffrir, surtout en Orient, il parle de la soif de l'âme, d'une eau mystérieuse qu'il apporte à nos âmes, source jaillissante qui donne une vie nouvelle... Peine perdue... Les besoins de notre âme, cela ne dit rien à cette créature. En vain Jésus explique-t-il, elle ne pense jamais qu'à l'eau qui se voit et se touche, celle que l'on puise dans une citerne et qu'on emporte dans une cruche.
Il y a trop longtemps qu'elle a endormi sa conscience dans le mal ! trop longtemps qu'elle n'a plus songé à son âme ! Elle nous paraît aussi loin de Dieu qu'on peut l'être. Et quand elle dit « Donne-moi donc de cette eau », elle n'a encore rien compris, seule la curiosité la fait parler.
2) D'un mot, Jésus éveille sa conscience. « Va chercher ton mari ».
Son mari ! ... Elle ne se trouble pas. Après tout, cet inconnu ignore sa situation. Comme il arrive trop souvent, elle trouve une phrase qui cache la vérité sans avoir l'air d'être un mensonge.
« Je n'ai point de mari. »
Avec stupéfaction, elle entend cette réponse :
« Tu as raison de dire : je n'ai point de mari. Car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari. En cela tu dis vrai. »
Sans raillerie, sans dureté, en quelques paroles lentes qui pénètrent l'âme, et avec une grande indulgence pour son demi-mensonge, le Voyageur vient de lui résumer toute sa pauvre vie.
Voici pour cette femme le moment capital de son existence. Va-t-elle répondre légèrement, avec un éclat de rire en cascade : « Eh mais ! cette vie-là me plaît beaucoup ! » Va-t-elle se rebiffer, se vexer : « De quoi de mêles-tu ? » Le Christ alors n'aurait plus qu'à se lever et à partir.
Non, elle a compris que c'était sérieux. Elle a aperçu un peu de lumière, ELLE NE FERME PAS LES YEUX :
Seigneur, je vois que tu es un prophète, un homme de Dieu...
Par la bouche de cet inconnu, Dieu lui parle, et elle ne se bouche pas les oreilles... En ce Voyageur c'est Dieu qui passe dans sa vie, comme souvent Il passe dans la nôtre et nous appelle, elle ne le repousse pas. Elle n'a pas encore la foi, elle est encore bien pauvre, mais dès maintenant on peut dire : elle est guérie, comme on dit d'un grand malade : il est sauvé, dès que la fièvre est tombée, parce que la porte est ouverte à la santé.
La Samaritaine ne ferme pas la porte à Dieu.
3) Le Christ entre dans sa vie.
L'entretien continue. Après son aveu, la femme change vite de conversation, comme lorsqu'on est ému ou gêné. Elle pose la grande question qui divisait Juifs et Samaritains. En quelques mots admirables, Jésus tâche d'élever son esprit, mais elle ne comprendra que plus tard. Pour le moment cela lui paraît beau, mais trop fort pour elle et elle dit, sur le ton de quelqu'un qui veut terminer la conversation : « Enfin... Le Messie viendra, et il nous expliquera tout cela... ».
Alors, oh ! alors, après un imperceptible silence, la voix de cet homme fatigué, assis sur la pierre, s'élève avec le plus grand calme : « Le Messie, c'est moi ! »
Le Voyageur lève les yeux ; leurs regards se croisent, il est évident que cet homme, si noble dans ses comportements, si bon dans ses reproches, ne ment pas. En un instant, elle pense : il ne peut être que vrai ; je crois ce qu'il me dit. En un éclair elle REJETTE tout son passé et VIENT à la LUMIERE. Elle a la FOI.
Une leçon pour moi
Parce qu'elle n'a pas refusé d'écouter les reproches de sa conscience au moment où le Christ, si discrètement, lui a révélé toute sa vie, la Samaritaine est venue à la FOI.
Un peu de sincérité, un peu de courage, voilà ce qui est demandé à tout homme pour apercevoir la Vérité. Chez l'homme le plus mauvais, chez la plus triste créature, il reste un peu d'amour du bien, quelquefois bien enfoui, c'est vrai. Mais c'est par là que Dieu pourra un jour pénétrer dans l'âme, si on ne bouche pas cette dernière fissure .
Mais ne croyons pas, que seuls les incroyants aient besoin de cette sincérité et de cette générosité. Nous, les croyants, nous devons sans cesse vivifier notre FOI : sinon elle périra au point de ne plus illuminer et guider notre vie de chaque jour.
Tous, hommes et femmes, jeunes filles et jeunes gens, nous sommes emportés par le ballottement du travail et des distractions, des désirs et des regrets, des peines et des rancoeurs parfois... Mais il nous arrive que cette pensée, un court instant, nous monte au coeur : « Ma vie n'est pas chic... Ce n'est pas comme cela que je voudrais être... quand j'étais plus jeune, j'étais meilleur... je ne vis pas comme je devrais ».
Oh ! alors, ne pas chasser cette pensée comme on écarte un souvenir désagréable ou un devoir ennuyeux, ne pas bâillonner la conscience qui parle. C'est Dieu qui nous fait signe en réveillant en nous le meilleur de nous-mêmes. Vite, accueillons cette idée, réfléchissons-y. Mieux encore : agissons, faisons le bien qui se présente aujourd'hui, maintenant. Soyons, ne serait-ce qu'un jour, une heure, dévoué au lieu d'égoïste, agréable au lieu de morose, bon au lieu de dur, chic avec les camarades, pur d'imagination, tendre, si possible, dans notre famille. Ce sera là vivre de foi, et ce simple effort avivera notre foi. Tout croyant qui veut augmenter sa foi doit ouvrir grande son âme et reconnaître en toute occasion qui le place devant la Parole, une invitation de Jésus-Christ.
Mais quand un incroyant vient à la foi, c'est parce qu'il a assez de sincérité pour accueillir la Vérité.
Ami lecteur, ne vous trouvez-vous pas comme cette femme venue-là devant Jésus de façon apparemment fortuite ? Mais apparemment seulement : l'évangéliste nous dit : Il fallait que Jésus passât par la Samarie ; comme il fallait, qu'aujourd'hui, vous entendiez ce message de l'Evangile. Ne dites pas en vous-mêmes, c'est par hasard que je suis tombé sur cette page ; non, soyez assuré qu'il y a là, une volonté de Dieu qui conduit nos vies, souvent à notre insu.
Aujourd'hui, vous êtes soudain devant lui, comme cette samaritaine qui ne savait rien de Jésus, alors que lui savait tout de sa vie. Il vous connaît et vous interpelle parce qu'il veut entrer dans votre vie.
Ah ! puissiez-vous dire : Jésus c'est toi que je cherchais sans te connaître ; mais aujourd'hui, dans cette rencontre, c'est en toute sincérité que je te demande d'entrer dans ma vie, pour tout changer et tout éclairer de ta lumière divine.
1 De nombreux textes de la Bible l'affirme par exemple Jean 3 : 16 ; Ephésiens 2 : 8, etc...
2 Jean 4 : 4-15
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