Blessures et restauration
3. Processus de restauration
Type : Dossier
Thème : Abus et Harcèlement
Source : Aimer & Servir
Réf./Date source : 127
Publié sur Lueur le
- Prise de conscience des blessures et processus de restauration
- Blessures et restauration : L'accompagnement
- Processus de restauration
- Hymne à la vie
Comme chrétien qu'avons-nous à offrir de la part de Dieu pour la guérison ? Abordons quelques pistes qui, nous le verrons, sont "une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit". Nous avons un potentiel à faire fructifier afin que le monde sache que Dieu existe.
La croix
Elle est au centre de la foi chrétienne ; son symbole : Jésus, est le point de rencontre entre Dieu et l'humanité qui souffre. C'est la réponse de Dieu à l'injustice, une très belle image par rapport à la résurrection dans les vies brisées. Satan a voulu faire de la croix un lieu de mort définitif mais Dieu a dit : "non, je vais en faire un lieu de vie." De même dans nos vies brisées, Dieu nous console et nous donne l'occasion d'en consoler d'autres. Dieu veut changer nos déserts en oasis et venir mettre la vie là où il y avait la mort.
Ceux qui ont subi l'abus et sont guéris ne vont pas tous entrer dans un ministère pour les abusés mais il est dit en Ephésiens 2/10: "Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus Christ pour de bonnes oeuvres, que Dieu a préparées d'avance, afin que nous les pratiquions." C'est un moteur que de se dire : "Seigneur guéris les, qu'ils entrent dans tes promesses, dans la vie" ; ce seront alors des personnes qui feront reculer le royaume des ténèbres.
Une oasis n'est pas faite pour une seule personne ; c'est un lieu où vont aller tous les gens qui ont soif. La justice est au centre des préoccupations de Dieu. Rendre justice, faire justice, valider, reconnaître ce qui est arrivé. Dieu ne laissera pas impunies les fautes non confessées. Tout ce qui est dans les ténèbres sera mis à la lumière. "Il me conduit dans les sentiers de la justice, A cause de son nom." (Psaume 23/3). "Mais pour vous qui craignez mon nom, se lèvera Le soleil de la justice, Et la guérison sera sous ses ailes." (Malachie 4/2).
A la croix, peut être vécue la confession de nos propres fautes et des péchés des autres sur nous ; cette démarche n'est pas neutre car elle implique de sortir du déni, de reconnaître la portée, ici et maintenant, d'un acte oublié ou minimisé. La confession précède le pardon. Avant de pouvoir pardonner il est essentiel de reconnaître tous les torts liés à la faute. Le pardon est une étape vers la guérison. "Ou méprises tu les richesses de sa bonté, de sa patience et de sa longanimité, ne reconnaissant pas que la bonté de Dieu te pousse à la repentance ?" (Romains 2/4). Ce processus est nécessaire pour trouver une paix intérieure, pour que soit désamorcé pour certains le compte à rebours de l'explosion, pour acquérir pour d'autres la capacité de choisir la vie. Dieu dans la Bible nous en montre le chemin. "Le Fils de Dieu a paru afin de détruire les oeuvres du diable." (1Jean 3/8). "Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde." (1 Jean 4/4). Que ces vérités ne soient pas une connaissance de la tête mais une certitude intérieure qui puisse me pousser à me lever et dire à une personne "Es tu d'accord que je prie avec toi ? Il y en a un qui a payé le prix; la vie est possible."
Il est reconnu par les thérapeutes qui s'occupent d'enfants que tout traumatisme grave est vécu par l'enfant comme une expérience spirituelle inversée, cela impliquant une dimension spirituelle, toutes religions confondues. L'enfant au lieu de vivre une expérience de lumière vit une expérience de ténèbres ; une expérience d'injustice, un non sens au lieu d'un sens et d'une confiance. Il ne rencontre pas la vie mais la mort ; il est confronté au mensonge et non à la vérité. Ce peut être une porte ouverte en tant que chrétien de travailler avec des thérapeutes professionnels, et pour des thérapeutes d'élargir leur expérience en collaborant avec des gens qui prient.
Dieu est le dieu de la vie. "L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres; il m'a envoyé pour guérir ceux qui ont le coeur brisé, pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés, pour publier une année de grâce du Seigneur." (Luc 4/18 19).
Au delà du péché des hommes et de la souffrance, il y a un enjeu au niveau spirituel ; nous ne devons pas mettre cela de côté. La lumière dans les ténèbres, c'est toute la dimension de l'espérance ; aucun gouffre n'est si profond que Jésus ne puisse y aller ; Il est allé aux enfers et il en a cassé les verrous ; il n'y a aucune situation de vie trop difficile ou trop cassée jusqu'au fond de laquelle Jésus ne puisse aller. Pour que je puisse entrer dans ce processus et laisser peu à peu la Parole de Dieu m'atteindre, me toucher, me pénétrer, Dieu me donne deux formidables réalités.
La première c'est la grâce, le don gratuit. On n'a rien à prouver ni à acheter, c'est un don. La grâce suppose la soif, la recherche active. Par la grâce, nous pouvons venir à Dieu, à Jésus, au Saint Esprit tels que nous sommes ; c'est la bonté de Dieu qui nous pousse à la repentance. La grâce est un garde fou contre le légalisme, contre les "il faut" et les "tu dois", il est tellement facile de tomber dans ce piège même avec un coeur rempli de zèle pour aider l'autre.
Ne laissez jamais faire sur vous ce que vous ne voulez pas vivre; mettre sur vous le désir d'autrui ; c'est Dieu qui met en nous le vouloir et le faire; si nous n'avons pas la foi ou la conviction pour une chose ne la faisons pas, même si quelqu'un veut que nous prions pour lui et que nous n'ayons pas la conviction de le faire, ne le faisons pas. Sachons toujours prendre le recul nécessaire et ne pas nous laisser imposer une chose. La grâce nous permet aussi d'accueillir l'autre sans le juger et de faire un chemin avec lui.
La seconde formidable réalité que Dieu nous offre, c'est la paix, c'est l'héritage que nous laisse Jésus, une dimension indispensable pour nous approcher de Dieu. "Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix, je ne la donne pas comme le monde donne, que votre coeur ne se trouble point et ne s'alarme point." "Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur Lui." Dans la Bible, chaque rencontre avec Dieu était un événement bouleversant, et toujours c'était "Ne crains pas, n'aie pas peur ! Lève toi." Quand on comprend la problématique des survivants d'abus, ces mécanismes de défense pour se protéger, la méfiance, la peur c'est important de voir avec la personne quelle est son image de Dieu ; pour beaucoup de survivants, le problème, c'est Dieu Père car le père terrestre a été abuseur ; pour d'autres c'est un homme, Jésus ; on peut prier et invoquer le Saint Esprit. Il faut trouver des moyens pour que la personne accepte qu'on prie Dieu pour elle ; cette paix est une personne, c'est Jésus.
On a parlé de processus parce que cela prend du temps de faire confiance à Dieu. Quand la confiance est établie, on peut alors aller plus loin dans l'inconnu.
Grâce et Paix sont donc primordiales pour rencontrer celui ou celle qui souffre d'un passé d'abus autant que pour l'abusé de suivre un chemin de guérison et de délivrance. Cette présence de paix permet peu à peu de laisser les barrières érigées pour se protéger ; de goûter et voir combien Dieu est bon.
Nous sommes en tant que peuple de Dieu appelés au sacerdoce royal (Apocalypse 1/5 6 et 1 Pierre 2/9). La bénédiction fait partie du sacerdoce royal. Bénir au lieu de maudire. La vérité est à confronter au mensonge, "l'Esprit de vérité vous conduira dans toute la vérité." "La vérité vous affranchira." "Si donc le Fils vous a affranchi, vous serez réellement libres." La Parole peut dénouer les noeuds de mensonge dans la vie des personnes en souffrance, des mensonges par rapport aux paroles de l'abuseur, de ce que l'enfant s'est dit, de ce qu'autrui lui a dit. Il n'est pas indispensable de se souvenir pour guérir Dieu, dans sa bonté, peut garder couverts certains chocs et néanmoins guérir la personne. L'important est de travailler sur les conséquences et de savoir ce qui fait souffrir aujourd'hui. Si Dieu fait remonter des souvenirs à la surface c'est que la personne est devenue capable de les gérer. "Mon âme, retourne à ton repos car l'Etemel t'a fait du bien." (Psaume 107/7). L'oeuvre de Dieu va plus loin que la guérison des souvenirs de l'âme ; Dieu veut guérir l'Esprit, l'âme et le corps. Tout ce que je suis, Il l'a racheté. Il veut redonner l'unité entre la tête et le coeur, entre la tête et le corps ; Il invite à entrer dans son repos.
Nous avons touché à quelques moyens que Jésus met à notre dis position pour la guérison des blessures de la vie ; nous avons un formidable potentiel à découvrir et à nous approprier afin d'être des témoins vivants et efficaces pour que le royaume de Dieu s'étende.
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